Les manières d’appliquer la vision de Sayyed Ali Al-Sistani, pour reconstruire la ville de Nadjaf Al-Ashraf, capitale de la culture islamique en 2012

Haîdar Abdul-Razzaq KAMOONA

Professeur d’Architecture et de planification urbaine de la ville – Université de Bagdad.

Ce qui a attiré mon attention en parcourant l’article « la vieille ville de Nadjaf, ou capitale de la culture islamique » de l’ingénieur, Abdul-Sahib Chir Ali publié dans le journal Al Sabah (21/12/2009- Cf. annexe 1), c’est sa rencontre avec l’Imam Sayyed Ali Al-Sistani, qu’il appelait « l’exception­nel », « le beau ». C’est vraiment une personne qu’on pouvait appeler ainsi, parce que l’homme qui est privilégié d’accéder à une telle rencontre, en de pareilles circonstances difficiles dans lesquelles nous vivons n’est pas chose facile.

En effet, cela n’est plus chose facile depuis que les lieux saints et leurs villes souffrent, comme à l’heure actuelle, d’une crise dure et complexe. On assiste à l’émergence de demande et de revendications exigeant l’élimination complète du tissu urbain des vieilles villes saintes (Nadjaf, Karbala et Al-Kadhimiya). Même qu’une partie de ces demandes a commencé à être mises en œuvre et sous la forme de pas vers l’application de l’élimination complète du tissu urbain historique et tout son contenu en éléments de configuration de la structure urbaine et la particularité de la scène urbaine de son tissu architectural.

Dans cet article illustré par des photographies, nous avons abordé ces différentes opinions liées à la ville de Nadjaf Al-Ashraf- Ces opinions ont été divisées à des exigences demandant :

  • – De démolir le tissu de la vieille ville de manière totale, et le redessiner de manière moderne.
  • – De conserver et de maintenir toute la ville, c’est-à-dire en se basant sur la notion de « conservation», car chaque pierre de cette ville est riche en patrimoine et histoire.
  • – L’opinion du milieu, entre les deux premiers, peut se réaliser à travers le maintien et la rénovation de tout ce qui est possible de garder. Cela signi­fie le travail sous le concept de « la réhabilitation ». Ce dernier ne s’oppose pas à la démolition de ce qui ne représente pas de l’importance ain d’élimi­ner les goulots d’étranglement dans la ville et d’effectuer la mission première qui est de faciliter l’accès des visiteurs au saint mausolée. Ici, il est important de mentionner l’avis de l’auteur de l’article que le maintien équilibré est devenu un instrument pour pouvoir servir les visiteurs et les flux de mouve­ments à travers l’ouverture d’issues, et la promotion de toute zones du tissu traditionnel pouvant servir cet objectif, comme si la circulation des visiteurs, s’opposait à ces lieux chose qui n’est pas vrai. En effet on semble oublier que c’est un tissu urbain organique intégré qui ne peut être traité d’une telle simplicité. La scène urbaine (Urban scene), est le produit de l’interaction de l’homme avec son environnement physique (peut être exprimée par la mémoire urbaine) ou l’image mentale de l’utilisateur ou du destinataire. La relation entre le conteneur (container) qui est l’environnement urbain et le contenu (content), qui est l’utilisateur ou l’occupant de cet environnement. Celui ci est le produit de l’interaction de tous les éléments du milieu naturel (natural environment) et de l’environnement culturel (cultural environment) de cet occupant. L’opération de l’équilibre ne peut être faite que par la com­préhension de cette relation, de ses éléments, des étapes de son développe­ment et des fondements intellectuels et philosophiques qui l’ont produite.

Tous les peuples du monde sont flères de leur histoire, leur patrimoine et de leur culture. Il est de notre droit à nous : les Irakiens, les Arabes et les musulmans de nous enorgueillir de la ville de Nadjaf Al-Ashraf, pour ce que cette ville contient dans ses différents recoins en civilisation ancienne, et en monuments historiques. Parmi ces trésors que recèle la ville, la tombe d’Adam, paix soit sur lui, le père de l’humanité entière, la demeure d’Abra­ham, paix soit sur lui, et le sanctuaire de l’Imam Ali. La vieille ville de Nadjaf a été le meilleur témoin pour la meilleure des civilisations qui avait été éta­blie sur ses terres, exprimée par la vieille ville et son rempart, qui était la synthèse du produit humain de la communauté arabo-musulmane, qui s’est basé de manière globale sur le fiqh (la jurisprudence) de la religion mu­sulmane et comme une réponse naturelle aux conditions climatiques rudes de cette région. Nous observons des maisons disposant de cours en leur milieu, et « des Badkirs » (des tours du vent) afin d’adoucir l’air en leur sein.

Il y avait de forts liens familiaux, le quartier d’habitat, les étroites ruelles sinueuses pour se protéger des étrangers et afn de réduire l’impact du vent chargé de poussière et de sable (Figure 1). Sur les deux côtés de ces allées on trouve des « Chanachil » latérales avec de beaux ornements et leur magni­fique spécificité. On retrouve ensuite entre une cour et l’autre, une nouvelle scène visuelle avec tout son penchement apparaît alors de temps en temps, des ruelles tortueuses nous surprend la scène de la coupole et des minarets dorés du saint Mausolée qui s’imposent sur le skyline de la ville (figure 2), et par une domination claire sur le tissu urbain de la ville et avec une spécii-cité caractéristique de la ville de Nadjaf Al-Ashraf du reste des villes arabes saintes islamiques.

Le saint mausolée représente une valeur de patrimoine élevée, du fait qu’il soit un important jalon architectural et culturel, en plus de sa place spirituelle dans le cœur des musulmans.
Ce mausolée exerce une dimension urbaine du point de vue de l’endroit sur l’environnement qui l’entoure de manière directe, et sur un plus large niveau, qui est ville historique de Nadjaf en général (Figure 3).

Cette ville avec une telle spécificité et une telle authenticité mérite am­plement d’être nommée capitale de la culture islamique. Ces mérites sont exprimés grâce à son histoire, son patrimoine urbain ainsi que de la portée de son impact intellectuel et fonctionnel, qui s’étend à toutes les parties du monde musulman. Seulement, cela doit être un ajout pour marquer le début d’une nouvelle phase de l’intérêt ain d’authentiier le patrimoine ur­bain de la ville. Cet héritage a amené cette ville à ce qu’elle est aujourd’hui et a fait d’elle une « qibla » pour tout le monde musulman. Et cela a pu être possible par le maintien de l’originalité de la vieille ville et son tissu urbain et l’arrêt des opérations de renouvellement non fondées sur les bases d’une pensée en accord avec sa particularité en tenant compte des fondements architecturaux basés sur la jurisprudence (fikh) de la religion musulmane. En dépit de ce que cet héritage a subit en termes d’écart dans ses nombreux aspects à certaines époques, il est toujours de l’une des terres de ierté pour les membres de la nation islamique par son passé. En effet, il représente l’un des fruits de la religion islamique dont les valeurs sont transmises par nos ancêtres musulmans, quand ils prirent l’étendard de cette religion, qu’ils prêchaient sa révélation juste.

Il est connu que les lieux saints en Irak, font partie d’un système complet, regroupant le tissu urbain avec toutes ses composantes (les sanctuaires, les souks, les quartiers d’habitat), ainsi que les espaces urbains d’une autre part, dans tous leurs niveaux en passant par les espaces semi -publics et semi-privés en atteignant même jusqu’aux espaces privés. Dans une tentative de briser et de détruire cet ensemble total (intégré) sur lequel tous ses éléments sont interdépendants les uns des autres, des parties ont été chargées de prendre des décisions afin d’apporter du changement alors qu’elles étaient incapables de trouver des solutions et des résolutions étudiées en profondeur. Si des personnes loin du domaine de l’urbanisme, de l’architecture ou du patri­moine urbain sont chargées de telles décisions. La question Est-il possible de mettre le sort de ce patrimoine architectural, qui est la propriété de la société dans son ensemble, sous les mains d’une personne ou d’un groupe de per­sonnes ? Surtout si nous savons que la ville de Najaf Al-Ashraf possède les pro­priétés urbaines d’une ville mausolée telles la ville de Karbala, Al-Kadhimiya, ou Samarra. On observe à travers l’étude de cette ville que sa taille et sa forme sont principalement liées à une échelle humaine. Aussi, la configuration ur­baine traditionnelle de la ville est caractérisée par un ensemble d’éléments homogènes et complémentaires et par la domination du saint Mausolée sur le skyline de la ville (Figure 4). De plus, le tissu urbain est défini à travers un réseau de routes et la reproduction des cellules structurelles (les maisons, les souks, les écoles, les terrains…) forment un ensemble cohérent et compact sans que les constructions individuelles soient caractérisées par leur indépen­dance, et s’intègre dans le même tissu, à la fois, interdépendant.

Dans ce système se déinit le degré de particularité élevée au sein de la vie à l’intérieur des unités d’habitats. Les zones d’habitats contiennent des uni­tés d’habitation dont la taille varie au sein du même quartier. Cela signifie un état de coexistence entre les différentes couches de la société. Cela est un réel exemple traduisant l’expression de la théorie islamique dans la formula­tion de l’infrastructure physique de la ville.

Les quartiers d’habitat acquièrent un aspect humain par le type orga­nique précis du réseau de circulation et de ses ruelles qui sont améliorées en utilisant les traitements et les détails architecturaux, ainsi que les améliora­tions spatiale qui renforcent le sentiment d’originalité et d’éviter les cas de répétition ennuyeuse.

La réalité de la construction dans la vieille ville de Nadjaf

Les effets de l’Occident et de l’urbanisation rapide se sont vite ressentis sur le tissu urbain, générant un état d’anarchie due à la négligence, à la mau­vaise utilisation et à la perte des normes de planification et de conception urbaine. À son tour, cette situation a engendré la perte des caractéristiques pour de grandes parties de la ville. Même si le centre historique de la ville de Najaf a été en mesure de perpétuer et de préserver son caractère tradi­tionnel urbain ne serait ce en partie, seulement ces dernières décennies les nouvelles expansions des habitats contrôlent la nature de ce centre et du reste des parties de la ville avec des formes et des styles architecturaux intrus et contradictoires dans la plupart de ses caractéristiques urbaines avec celles du milieu urbain de la ville. Les causes de ce œ peuvent être le résultat d’une combinaison de facteurs, notamment (Figure 5) :

  • L’adoption des concepts occidentaux au niveau de la conception ur­baine et son insertion dans la structure physique urbaine de cette ville sans aucune étude ou analyse de ces concepts.
  • La négligence et le manque de planification efficace, et l’émergence du phénomène de l’aléatoire, ce qui a conduit à l’aggravation des problèmes urbains.
  • La diminution de l’intérêt accordé à la valeur historique, religieuse, et aux traits urbains qui caractérisent la ville de Nadjaf Al Ashraf, soit par une planification intentionnelle ou non. De nombreuses tentatives ont été effectuées par les anciens régimes afin d’effacer l’identité singulière de cette ville et de réduire à néant son importance et sa place dans le cœur des mu­sulmans, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Irak.

La plupart des problèmes dont souffre la ville de Nadjaf sont des problèmes qu’on peut observer dans d’autres villes arabes et isla­miques. Cependant, même si Nadjaf possède toutes les caractéristiques tra­ditionnelles de la ville, elle est considérée comme l’une des plus importantes villes religieuses. En effet c’est à Nadjaf où on a fondé les plus anciennes des écoles islamiques et des Hawza scientifiques, et c’est la terre qui abrite le sanc­tuaire du commandeur des croyants l’imam Ali, paix sur lui. Ce dernier point a eu comme conséquence un afflux d’un grand nombre de visiteurs prove­nant de différentes parties de l’Irak et du monde musulman. Par ailleurs, les cérémonies funéraires et celles de l’inhumation à la tradition musulmane se sont développées à Nadjaf au point de devenir, l’une des spécialités de cette ville, qui devient presque une ville nécropole. Ce dernier facteur a eu comme conséquence le freinage du développement et de la croissance de la ville au nord et au nord-ouest où se trouvent ces cimetières. En plus des autres direc­tions hormis l’Est, cette ville souffre de la difficulté de croissance.

La vieille ville remplie cinq fonctions principales qui peuvent être iden­tifiés comme suit (Figure 6) :

  • Centre local et mondial pour les visiteurs du saint mausolée de l’Imam Ali.
  • Centre local et régional pour les cérémonies funérailles et des visites du cimetière Ouedi Al-Salam (la Vallée de la Paix).
  • Centre des Hawzascientiiques – Centres pour les études religieuses.
  • Centre du commerce au détail de la ville de Na
  • Centre des quartiers d’habitats.

Le saint mausolée de l’Imam Ali était et reste encore la raison d’être de Najaf, c’est même le principale centre d’attraction qui génère de nombreuses activités urbaines.

Le saint sanctuaire est devenu le centre de l’attention visuelle et pratique dans la vieille ville depuis le dixième siècle. Aujourd’hui, il attire désormais un grand nombre croissant de visiteurs. En efet ce nombre augmente particulièrement lors des cérémonies religieuses atteignant jusqu’à 1 million voire 2 millions de visiteurs. Il ne fait aucun doute que ces millions de visiteurs ont de nombreuses exigences qui portent sur les axes et les voies d’accès au saint sanctuaire, la sécurité, l’hébergement ainsi que les infrastructures adéquates et suffisantes. Les autorités responsables œuvrent en permanence de manière à répondre à ces exigences. Un grand nombre de visiteurs visitent aussi le cimetière de Ouedi Al-Salem (la Vallée de la Paix), le plus important et le plus grand dans le monde musulman. Ces visites ne sont pas spécifiques à certains moments ou à certains jours. Les visiteurs de l’Imam Ali (P) et du cimetière Ouedi Al-Salem, sont le principal régulateur des activités quotidiennes du secteur de l’hôtellerie, des restaurants, et du commerce au détail. Le nombre de visiteurs du saint mausolée et du cimetière dans les jours ordinaires, et leur nombre énorme lors d’occasions spéciales, explique probablement la dominance des secteurs du commerce au détail, de l’hôtellerie et de la restauration avec un taux de 40 % ou plus du volume global des secteurs des affaires dans la ville de Nadjaf Al-Ashraf.

La gestion de cet afflux massif de visiteurs a eu un grand intérêt chez l’ancien système qui a entrepris de grands projets de construction. Parmi ces projets, on a procédé à l’évacuation et au nettoyage de la zone de 60 mètres autour du saint mausolée. On a ainsi crée une zone de libre rotation et de mouvement interdite d’accès aux véhicules. Cette zone est aujourd’hui utili­sée à des ins de sécurité et du service pour les visiteurs.

Cela s’ajoute à l’évacuation de la région d’une largeur de 130 mètres, située sur l’axe ouest entre le prolongement de la rue Zine Al-Abidine et la rue Al-Sadik. Cette évacuation avait pour but de construire de nombreux bâtiments commerciaux, notamment des hôtels (Madinat Al-Zairin Al-Mizala) dans la région, où il ya encore un manque permanent de chambres d’hôtel nécessaires pour répondre à la demande croissante de manière exponentielle de la part des visiteurs. Ainsi, la cadence avec laquelle se répandent les habitations disparates et les terrains négligés et vacants, pour les raisons ci-dessus citées selon leur prétextes, et les difficultés auxquelles fait face la vieille ville contre les exigences économiques.

Peu importe combien tentant de faire des opérations d’évacuation pour la construction et le développement, il faut résister contre ces opérations et réduire leur nombre. En effet, la poursuite des opérations de la construction, à l’intérieur de la vieille ville seulement, pour fournir des services aux visi­teurs, menace l’identité et la stabilité de la vieille ville et les met face à des risques réels
(figure 7, 8 et 9).

La survie d’une petite partie seulement du tissu interne de la vieille ville, qui sont un groupe de maisons, des bâtisses d’affaires et des lieux d’enseigne­ment, est crucial et très important dans le maintien du caractère de la vieille ville au niveau de l’architecture, du patrimoine en plus de la grande valeur historique qui la caractérise.

Répondre aux besoins du nombre croissant de visiteurs est l’une des exi­gences commerciales et des équipements de bien être au sein de la vieille ville seulement, et n’est pas réaliste, surtout si cela passe par le processus de démolition et de reconstruction après. Le résultat inévitable de cela (c’est à dire répondre aux besoins des visiteurs à l’intérieur de la ville uniquement) sera la destruction de la personnalité historique distinctive de la vieille ville qui favorise son importance religieuse, qui est à l’origine même de l’afflux des visiteurs sur cette ville, chose qui affaiblira aussi l’importance de la visite comme une pratique spirituelle.

Les pressions sur la vieille ville viennent de la circulation des piétons et des véhicules, ainsi que des activités commerciales qui cherchent à tirer pro­fit des visiteurs. Faire face à ces pressions dans les nouveaux quartiers de la ville de Nadjaf parait compréhensible et très contrôlé (c’est à dire, en dehors de la vieille ville).

Par conséquent, la stratégie de planification de la vieille ville doit adop­ter un plan sensible et précis basé sur l’importance de la construction des réserves et des préparatifs nécessaires pour recevoir le plus grand nombre de visiteurs en dehors de la vieille ville, afin de s’assurer de conserver les qualités fondamentales qui donnent à cette ville son statut et sa haute importance comme un centre mondiale pour la visite. Bien que la division de la vieille ville soit effectuée dans des temps pas trop éloignés en quatre quartiers et un axe central contenant dans son cœur le saint mausolée, celui ci demeure parmi les illustres exemples du modèle de construction traditionnelle, ain de maintenir la perfection et l’unicité de la vieille ville et lui permettre de devenir une entité unique et distincte. Le modèle de la voirie (rues) de la vieille ville est comme une marque qui la distingue des villes modernes et de leurs propres réseaux routiers.

L’identité urbaine de la vielle ville de Nadjaf

L’identité urbaine de la vieille ville se caractérise par l’existence de quatre régions dans son périmètre. Chacune d’elle possède sa personnalité distincte et différente, à savoir (Figure 10) :

  • Les quatre quartiers (Al-Mishraq, Al-Huwaîch, Al-Îmara, Al-Bareq).
  • La région centrale, qui contient le saint tombeau de l’Imam Ali (P).
  • La route d’accès ouest au saint mausolée. Elle comprend la ville Al-Zaîrin et la périphérie nord du quartier Al-Huwaîch.
  • La route Est d’accès au saint mausolée que le grand souk a formée.

Les quatre quartiers de la vieille ville sont caractérisés par deux as­pects principaux qui lui confèrent une identité spéciale différente des quar­tiers des villes modernes, à savoir :

Le réseau de routes et les passages piétons sont répartis de manière irré­gulière ainsi qu’une répartition des lots de terrain de manière irrégulière elle aussi.

Ces quartiers représentent le modèle traditionnel des quartiers arabes des camps, qui ont évolué pendant des centaines d’Années. Ils reflètent aus­si le modèle traditionnel des activités et du mouvement de la ville de Najaf Al-Ashraf. On procède à la fusion des lots de terrain situés sur le contour afin d’obtenir des parcelles de terrain relativement grandes et qui soient ap­propriées pour des grands projets commerciaux (Figure 11).

Le mausolée de l’Imam Ali (P) est situé dans le cœur de la vieille ville, et il constitue depuis des siècles un centre pour plusieurs activités. Son dôme doré do­mine le paysage visuel, et forme un repère distinctif vers lequel débouchent toutes les routes (y compris les routes piétonnes) de la vieille ville. Aussi, l’em­placement du saint mausolée qui se trouve sur le bord du plateau sur lequel se trouve la vieille ville, permet de voir le dôme doré de très longues distances. Le bâtiment du saint sanctuaire est situé dans le centre d’un carré pavé cou­vrant une superficie de plus de 4 hectares (bâtiment du sanctuaire et l’espace autour de lui). Cet espace s’est formé après la démolition et le nettoyage de certaines parties de l’ancien tissu urbain entourant le saint sanctuaire. Il est entouré par une clôture de sécurité, derrière laquelle se répandent les vitrines commerciales et certains sites religieux secondaires. À l’endroit du mausolée du martyre Al-Sadr II, une nouvelle bâtisse a émergé, sur le coin nord-ouest du quartier Al-Barq, qui a été démoli dans le cadre des opéra­tions de l’évacuation de la zone entourant le saint mausolée. (Figure 12)

Figure 11 : La rue circulaire représente le rempart de Nadjaf et son entrée. C’est l’un des lieux fars de la ville et de sa scène urbaine, et l’une des bordures particulières de la région mais qui a perdu certains de ses aspects en raison des blocs composites qui ont été construits dessus, en plus de la négligence qui a causé l’émergence des blocs usés très peux soignés. © Kamoona

Toutefois, l’espace entourant le saint mausolée souffre maintenant de la prolifération de nombreux bâtiments tels que les postes de sécurité, les établissements de santé publique, les lieux de l’ablution, les lieux de l’eau potable, ainsi que des structures d’abris (d’ombrage) pour les visiteurs. Cet espace s’est donc rempli de bâtiments d’une architecture pathétique, et peut faire l’inverse de l’effet souhaité du but du lieu qui est d’absorber le nombre important et croissant de visiteurs et de fournir à la vielle ville la seule place accessible pour tous (Figure 13).

Le grand souk est situé à l’est du saint mausolée de l’Imam Ali (P). Il constitue une partie de la vieille ville, et se caractérise par ses frontières qui sont la rue Zine Al-Abidine et la rue Al-Sadek qui ont été construites dans les années cinquante du siècle dernier. C’est par ailleurs, un souk histo­rique contenant plusieurs unités commerciales, ainsi que de petits souks, tels le marché des bijoutiers, le marché Al-Safafir, le souk Al-Masabih, le Places d’eau potable et d’ablutions dans la périphérie du saint mausolée souk Al-Abaijîya, le marché des parfumeurs, ainsi que le marché Al-Sarafa (de change) (Figure 14). Cet endroit contient aussi le réseau des passages piétons où on peut observer de nombreuses voies préférées chez les piétons qui les empruntent pour se rendre vers les zones du nord et du sud.

La principale rue commerçante centrale est une sorte de passerelle couverte qui représente un modèle de marché dans ces zones interdites à la circulation des véhicules et contenant des interfaces colorées et actives des deux côtés. Les deux rues (Zine Al-Abidine et Al-Sadek), fournissent une entrée pour les véhi­cules de service et des transports des biens et marchandises. Ces deux rues se rejoignent à l’extrémité Est du Grand souk au niveau d’une cour pavée sans au­cun ornement, chose qui fait d’elle une excellente occasion de construire une portière d’entrée distinctive du principal passage d’entrée dans la vieille ville.

Après cet espace les routes s’étendent vers les nouveaux quartiers de la ville. On compte qu’environs autour de 70 % des visiteurs du saint mausolée passe par le Grand souk. En outre, les phénomènes déployés ici sont similaires à ceux déployés dans les zones d’habitat. En effet, le souk est situé à quelques mètres de la porte Al-Saâ, une des portes principales vers le sanctuaire de l’Imam Ali Ibn Abi Talib, ce qui rend ces souks très engorgés et très fréquentés. Ils sont construits sur la base d’un joli modèle distinctif, où son toit du milieu est incurvé dont tombent un groupe de ventilateurs en face des petits commerces au décor islamique. L’une des images esthétiques du souk dans les petites ruelles. Celui qui entre au souk se sent comme s’il marchait dans l’une des anciennes villes islamiques, malgré le fait que la plupart de ce qui est vendu est moderne et contemporain. Celui qui visite Nadjaf ou le tombeau de l’Imam Ali doit passer par ce souk, si ce n’est que par curiosité. Ce souk est lié à l’histoire commerciale de la ville, il raconte l’histoire d’une ville commerçante et touristique. Le Grand souk est situé au cœur de la vieille ville de Nadjaf, toute personne, visiteur ou habitant, y trouve ce dont il a besoin dans ce marché, on retrouve des magasins pour le change de la monnaie par exemple, ainsi que pour tout ce qui est rare. La particularité du souk est l’existence de la plupart des biens et des métiers : orfèvres, vendeurs de bagues, et de pierres précieuses, marchands de textiles, de vêtements, d’accessoires, de cosmétiques, en plus du souk Al-Abaijîya et les fabricants d’outils anciens tels les faucilles, les chaînes, les vendeurs d’huiles, de pâtes, les bouchers et vendeur du célèbre Turshi de Nadjaf, ainsi que les vendeurs des cadeaux et des souvenirs.

Certaines parties du souk sont encore nommées par des noms de certaines professions, en dépit de leur disparition ou leur déclin depuis longtemps. Parmi les nombreux exemples de noms de souks on retrouve le souk Al-Masabij (des plombiers) le souk Al-Safarin, le souk Al-Kasabin (des bouchers) le Akd des Juifs (par rapport à un marchand juif la bas) le Akd des ânes (le lieu des porteurs)…Bien que la largeur de la partie principale du marché, qui est appelée Al Kaissariya (césarienne) n’excède pas plus de 15 mètres, les ruelles environnantes et qui découlent de cette partie là comprend des dizaines de petits commerces compacts par des lignes irrégulières séparées par des couloirs étroits.

Posséder un magasin dans ce souk signifie beaucoup pour les gens de Nadjaf, c’est une sorte de certificat que le propriétaire est l’un des autochtones de Najaf. De plus, il est rarement vendu un magasin ici aux non originaires de Nadjaf… Les habitants de Nadjaf, se surnomment eux même « Al Machahida », (littéralement détenteurs des certificats) dont ils tirent une grande fierté. Même que la présence dans ce souk, est la preuve que la personne est « Machhadi », comme c’est la coutume chez les habitants de la ville de Nadjaf.

Plusieurs maquettes avec plusieurs designs ont été réalisées sur la vieille ville où se situe le souk, elles prévoient toutes la démolition du grand souk, ce qui entrave la mise en œuvre de tels projets. Récemment, une société britan­nique a développé une conception de base pour la ville de Nadjaf, comprenant la démolition et la reconstruction du «grand souk», comme il est coutumier. L’entrée ouest du saint mausolée comprend la ville Al-Zaîrin qui a subi des tentatives ambitieuses de rénovation urbaine à l’époque de l’ancien régime. Ces conceptions incluaient des travaux de rénovation dans la région, des dé­molitions des vieux schémas de construction irrégulière et répandue autrefois et les remplacer par des modèles de construction réguliers et modernes. On a détruit de nombreux sites historiques et patrimoniaux importants pendant les opérations de rénovation.

Le plan de rénovation inclut la construction de rangées d’hôtels de trois étages, construits à une distance égale entre eux. Ces hôtels sont de tailles et de supericie similaires, construits des deux côtés d’un espace ouvert de 50 mètres de large. Ce projet inclut également un parking souterrain. Les tra­vaux de construction s’étendent tout le long de la route Al-Sadiq, jusqu’à la partie nord du quartier Al-Huwaych (Figure 15). Seulement, ces hôtels sont restés inachevés, certains sont encore en construction, tandis que d’autres, qui ont été achevés, étaient restés occupés en partie. Aujourd’hui même la partie achevée a été enlevée.

L’identité et la particularité de la ville de Nadjaf

L’ingénieur-conseil, Abdul-Sahib a dit que M. Ali Al-Sistani (qu’Allah le préserve) a dit : « Nadjaf depuis sa création et jusqu’à aujourd’hui la ville de science, son identité principale est la science il faut donc préserver tout ce qui supporte cette signification et renforce cette identité, car les mosquées, les écoles, et les cimetières doivent être entretenus de manière convenable. En effet toute la spécificité de la ville est montrée à travers ces lieux ».

Cela signifie que l’avis de la haute Marjaîya spirituelle (la référence) sou­tient le principe de la préservation de la vieille ville dans son ensemble. La raison de cette préservation est que Nadjaf Al Ashraf et depuis sa création à ce jour est une ville de science qui est son identité principale. Par consé­quent, on doit préserver tous ce qui soutient cette signiication et renforce cette identité. Sachant que le saint mausolée d’Ali (P), les mosquées, les uni­versités, les mosquées chiites (Al-Husseîniyat), les cimetières, les sanctuaires et les écoles religieuses ont formé ces utilisations en 1987, un pourcentage de 17,7 % de la superficie totale de la vieille ville. Alors que ce taux a dimi­nué à 3,3 °% en 1997.

La raison de ce recul est due à des procédures visant la mise en œuvre de projets de développement et de rénovation urbaine. De plus toutes les parties de la ville sont un patrimoine que nous devons protéger.

En fait, les nations et les peuples sont en concurrence pour mieux conser­ver leur patrimoine qui recèle leur histoire. Ils essayent aussi d’avoir une spéciicité claire et précise qu’ils tacheront de maintenir tout en simulant l’environnement actuel ain que cette spéciié puisse s’adapter à l’ancien en­vironnement depuis son émergence. Parfois, ils prohibent l’introduction de toute nouvelle technologie technique moderne. Cela ayant pour but la pré­servation de l’authenticité de la ville et le renforcement de la coniance de ses ils en leur pays, leur ville et leur patrimoine. Cela vise aussi à stimule leur innovation, leur amour créateur et l’amour de la patrie et montrer aux visi­teurs la noblesse du pays, son patrimoine, ainsi que la pensée de leurs pères et de leurs aïeuls. La ville n’est pas seulement de la pierre et de la brique, c’est un champ dynamique ou se produit et s’interagit la vie, la culture et l’histoire des peuples. Les villes racontent réfléchissent la vie et l’histoire des peuples et leur originalité.

Ainsi on ne souhaite pas que la ville de Nadjaf Al-Ashraf perde son iden­tité distinctive et sa particularité et que ses gens s’éloignent de leurs racines historiques, qui lui fourniront la force spirituelle, l’expérience et la capacité de perception de l’importance du rôle de l’homme. On ne veut pas non plus que la ville perde la mesure de l’homme dans la vieille ville, qui s’est composée d’un mélange d’éléments homogènes et cohérents dans une solide relation organique. La ville de Nadjaf Al Ashraf est une ville de la science, il est donc clair pour l’expert dans ce domaine que Nadjaf depuis la décou­verte du secret de la tombe du saint Imam Ali, toutes les idées et les études arabo musulmanes ont été transférées vers ces terres. Parmi des exemples de cela : l’école de Kufa, pour ne pas citer les sciences grecques.., diffusées par les écoles Aqoula et Hira qui ont été fondées par l’Imam Ali (paix soit sur lui ) qui a emprunté l’approche de la diffusion de la science des proches du prophète (P), ses enfants et petits-enfants après lui. Le saint sanctuaire est devenu, depuis cette époque, le carrefour des Oulémas et des étudiants lors de leur visite de ce lieu. Des débats et des discussions traitant de plusieurs domaines de la science et de la connaissance ont eu lieu dans le mausolée. Ils avaient cependant pris une dimension plus importante après l’installation du Cheikh Al-Tusi à Najaf, chose qui amena un grand nombre d’étudiants en sciences à le suivre pour profiter de ses sciences.

Avec le temps et les années, cette ville est devenue un centre important parmi les centres des sciences, et a pris les devants du monde islamique dans ce domaine. Cette attention accordée à la science a été accompagnée par la création de nombreuses écoles religieuses dans cette ville sainte au il du temps. Même que l’explorateur Ibn Batouta nous a décrit l’une de ces écoles, annexée au saint mausolée lors de son passage à Nadjaf dans le cadre de ses voyages.

Les Jalâyirides, les Ilkhanides, et les Safavides se sont intéressés à la science et ont construit des écoles religieuses dans cette ville, rendant Nadjaf, grâce à cela, une patrie pour une grande population qui a afflué des différents pays arabes et musulmans en plus de ses ils et des ils des autres provinces d’Irak.

Ces alux de gens se sont installés près du saint mausolée, et se sont engagés dans le il du cours et des études, et se sont intéressés par la collecte de divers sciences coraniques, du Hadith du prophète, des récits des proches du prophète (Ahl Al-Bayt), des sciences de la langue arabe, de la littérature, l’étude de la jurisprudence religieuse (Le Fikh), ainsi que des origines…

Ces écoles ne préparaient pas seulement les savants religieux (Fouqaha) et les Moujtahidin, mais ont aussi donné naissance à des figures littéraires et politiques arabes, et étrangères (perses notamment) qui ont reçus leurs sciences et connaissances dans les couloirs de l’école de Najaf.

À ce propos, nous voudrions mettre en exergue le sujet des écoles reli­gieuses à Nadjaf Al-Ashraf, dont la présence remonte à des temps lointains.

Akoula était la première école syriaque où l’on étudie la linguistique (les langues) et la spiritualité (religieuse) à Kufa avant que ne paraisse Nadjaf comme centre de savoir.

Après le recul d’Akoula, Hira devint centre culturel important- en par­ticulier dans l’ère des rois d’Al Manathira les Lakhmides-en raison de sa connexion avec ce qui l’entourait. Avec le temps les sciences de Hira ont été déplacées à Kufa, dont l’importance grandissait de plus en plus que, après l’installation du commandeur des croyants Ali Ibn Abi Talib (paix soit sur lui) dans cette ville qu’il choisit comme capitale de son règne.

Le commandeur des croyants a fait de la mosquée de Kufa – et non pas de ses palais – un lieu de prière et une école où il enseignait, prêchait et jugeait les gens.

L’école d’Ali (paix soit sur lui) et la grande école de Kufa ont formé un grand nombre d’oulémas tels qu’Abou Aswad Al-Dawali (linguistique) et Abdallah Ibn Abbas (haut dignitaire). Après le martyre de l’Imam Ali (paix soit sur lui) son école a été reprise par ses enfants et petits-enfants après lui. L’Imam Jaâfar Al-Sadiq (paix soit sur lui) Cet ouléma a formé beaucoup d’autres oulémas, dont le nombre atteint quatre milliers, selon Al-Hafid Abu Al-Hamadani. Seulement Kufa connut des événements perturbant sa stabilité tels que les attaques des Qarmates et les invasions des Bédouins de Beni Khafaja qui ont pillé la ville à plus d’une fois.

Ce dernier point a causé le départ d’une grande partie de la population locale – en particulier les oulémas d’entre eux – vers des régions plus sûres et plus stables, parmi lesquelles la ville de Nadjaf entourée de remparts, qui a gagné une sacralité dépassant les autres villes en raison de la présence de la tombe de l’Imam Ali (paix soit sur lui). Cela a constitué un facteur attirant les visiteurs (paix soit sur lui) dans le but d’être béni ainsi que des étudiants venus du monde entier, surtout après l’installation du cheikh Al-Tusi venant de Bagdad en 449 AH.

Cela a donné à Nadjaf une particularité et des aspects d’une ville qui a grandi en raison de plusieurs facteurs. Le facteur religieux a joué un rôle dans l’émergence de la ville par la présence du tombeau de l’Imam (paix soit sur lui). Le rôle scientifique n’était pas moins important que son précédent dans l’émergence de la ville en préparant les facteurs de stabilité et d’enraci­nement des sciences et de la connaissance dans le minbar de Nadjaf.

Cette ville devient grâce à ces deux facteurs, un institut des hautes études dans les domaines de la jurisprudence (Fikh), le Tafsir (l’interprétation) et de la philosophie islamiques, etc. Elle a énormément avancé dans ce domaine, et de grands afflux venant des pays arabes et musulmans ainsi que ses fils et les ils des autres provinces d’Irak qui se sont intéressés par la collecte de di­verses sciences coraniques et des hadiths du prophète et des récits des proches du prophète (Ahl Al-Bayt) paix soit sur eux, et de la linguistique arabe. Ses écoles ne comptaient pas seulement les faqih et les moujtahidin, mais ont enfanté des personnalités littéraires et politiques (arabes et étrangères) dont les sciences se transmettaient dans les couloirs des écoles de Nadjaf1.

En ce qui suit, une présentation des écoles religieuses dans la ville de Najaf, qui sont classées comme suit :

  • – L’école Al-Miqdad Al-Siauri : C’est la plus ancienne école construite à Najaf. Elle a été bâtie par Jamal Al-Din Abu Abd Allah Al-Asadi Al-Hali décédé en 1425. Cette école fut ensuite appelée Al Salimîya en rapport à son rénovateur Salim Khan Al-Chirazi, qui l’a reconstruite en 1834. Elle est située dans le quartier d’Al-Mishraq.
  • – L’école Cheikh Abdullah : fondée par le Mollah Abdullah Shahab Al-Yazdi dans le milieu du Xe siècle après l’hégire. Elle fut construite dans le quartier d’Al-Mishraq et il n’en reste plus aucune trace d’elle aujourd’hui.
  • – L’école Al-Sahn Al-Charif (l’école Al-Gharaouiya) sa fondation re­monte aux débuts du XIe siècle hégire. Sa construction est a attribué au Chah Abbas Al Safavi. Cette école est située sur le côté nord de l’esplanade du saint mausolée. Après sa démolition, elle a été restaurée par Hashim Zinni en 1350 A.H. Elle est aujourd’hui fusionnée avec l’esplanade.
  • – La grande école de l’esplanade : fondée par le Chah San, petit fils du Chah Abbas 1er Safavi en 1042 A.H (1633). Aujourd’hui, elle est incorpo­rée à l’esplanade du saint mausolée depuis l’ère du Chah Safi Al-Din qui ordonna l’extension de l’esplanade du saint mausolée, où se sont construites des chambres d’étude entourant l’esplanade sur deux étages on retrouve des Awawin et des arcades en ogive, et décorée de belles tuiles Al-Kachani. Le rez-de-chaussée était consacré aux cours, quant au premier étage, il a été alloué à l’hébergement des étudiants en sciences religieuses.
  • – L’école Al-Sadr : cette école est située dans le grand souk de Nadjaf, et a été fondée par Nidam Al-Dawla Mohammed Hussain Khan, Ministre du Sultan Fateh Ali Shah Al-Qajari. Sa construction a coïncidé avec la construction du XIe rempart de Nadjaf en 1226 A.H. C’est une des écoles scientifiques anciennes, et se compose d’un seul étage contenant 30 salles, elle est spacieuse et s’étale sur une superficie de 90 m2 environ, construite par Mohsen Al-Kabir Al-Sadr Al-Adam Nidam Al-Dawla Al-Haj Mohamed Hussein Khan Al-Alaâq Al-Isfahani ministre du Sultan Fathali Chah Al-Qajari après l’achèvement du 11e et dernier rempart de la ville de Nadjaf, en l’an 226 A.H (806). Cette école a été restaurée par Al-Haj Al-Cheikh

Nasrallah Al-Khalkhali.

  • – L’école Al-Môtamid : (ou l’école, Al-Cheikh Mohammed Al-Hussein, Al-Kachif Al-Ritaâ). Cette école est connue sous le nom Al Môtamid en rap­port à son fondateur Môtamid Al-Dawla Abbas Kali Khan en 1834. Avec le temps, elle a été détruite mais vite reconstruite par Mohammed Al-Hussein Al-Kachif Al Rita2 a malheureusement il n’y a aucune trace d’elle à l’heure actuelle. Cette école était située dans le quartier d’Al-Îmara, et non loin d’elle du coté de la Qibla, la mosquée du Cheikh Moussa, à l’est, les tom­beaux du grand Cheikh Jaâfar l’auteur de « Kachif Al-Rita », ainsi que ceux de ses savants ils, sa supericie était de 800 m environ. Le domaine de cette école, de la mosquée et des sanctuaires sont de (Amanullah Khan) qui est l’un des rois iraniens. Cette école se compose de 26 salles avec une biblio­thèque et une grande salle pour la lecture.
  • – L’école Mahdia : Située dans le quartier d’Al-Mishraq, construite par le Cheikh Ali Ibn Al-Cheikh Jaâfar Al-Kebir auteur deKachif Al-Ghita en 1284 A.H3. Cette école est située dans le quartier d’Al-Mishraq, l’un des quartiers de Nadjaf, en face du sanctuaire de l’Ouléma Al Sayied Mohammad Mahdi Bahr Al-Ulum et le Cheikh Al-Tusi, adjacente à l’école (Al-Qiwam) construite par le Cheikh Mahdi Ibn Al-Cheikh Ali Ibn Al-Cheikh Jaâfar Al Kabir auteur de (Kashif Al-Ghita) en 1867. Cette école contient 22 salles. En 1365 A.H, (1946) elle avait failli finir en ruines, et a été reconstruite par le Cheikh Mohamed Ali Ibn Al-Cheikh Abdel Karim Al-Kashif Al-Ghita. (Figure 16)
  • – L’école Al-Qiwam (ou Al-Fatihiyah) : fondée par le sultan Al-Qajari Fateh Ali Chah en 1300 Après son effondrement, elle a été reconstruite par le Cheikh Nasr Allah Al-Khalkhali, à ses frais. Elle est située dans le quartier d’Al-Mishraq, et disposait de 26 salles.
  • – L’école Al-Ayrawani : C’est une célèbre école située dans le quartier Al-Îmara, fondée par le mollah Mohammad Al-Ayrawani en 1305 A.H. Cette école n’existe plus à l’heure actuelle.
  • – L’école Al-Mirza Hassan Al-Shirazi : située à côté de Bab Al-Tusi-l’une des portes de l’esplanade vue de l’angle – construite par le grand Marjâa Al-Dini (autorité religieuse), Mirza Hassan Shirazi en 1310 A.H. Aujourd’hui, il ne reste de cette école que son cimetière. Elle était de petite taille sur deux étages : le rez-de-chaussée contient le tombeau de M. Shirazi, et le premier étage contient un certain nombre de pièces habitées par des étudiants des sciences religieuses.
  • – L’école de Haji Mirza Husayn Al-Khalili : a été fondée en 1898 et est située dans le quartier Al-Îmara. Elle est connue chez le commun du peuple sous l’appellation « Al-Qotb » parce que son fondateur, a acheté la terre sur laquelle il l’a construite de Ali Al Qotb. Cette école a été démolie et n’existe plus à l’heure actuelle. À l’époque d’Al-Qotb, elle était un endroit où travaillaient des couturiers et se composait de deux étages, et de 50 salles. Ses faces donnant sur l’esplanade étaient décorées avec soin par des motifs semblables à l’azulejo (Kachani).
  • – L’école Al-Charbiani : Située dans le quartier d’Al-Hûwaych, fon­dée par Cheikh Al-Charbiani en 1902, grâce aux dons et de ses amis et ses imitateurs. C’est l’une des célèbres écoles de la ville de Nadjaf, et se compose d’un seul étage et de 20 salles.

13 – L’école d’Al Khorasani Al Koubra (la grande) : a été fondée par Cheikh Mohammed Kazem Khorasani, en 1903. Elle est connue sous le nom de « Grande école Al Akhuand ». Cette école est située dans le quartier d’Al Huiesh. Il ne reste aucune trace d’elle à l’époque actuelle. C’était une grande et somptueuse école qui accueillait beaucoup de gens de la pensée et de la science, et comporte 48 salles, réparties sur deux étages, et une biblio­thèque pleine de livres de valeur.

  • – L’école Al-Khalili Al-Soghra (mineure) : Situé dans le quartier d’Al-Imara, fondée par Mirza Hussein Al-Khalili en 1904, connue sous le nom d’école Al-Ahmadiyya ou l’école Al-Jazaîri. Aujourd’hui cette école a com­plètement disparu.
  • – L’école Al-Qazwini : Située dans le quartier d’Al-Hûwaych près de la mosquée Al-Hindi. Construite par Haj Mohammad Agha Al-Amin Al-Qazwini en 1906 et a été reconstruite en 1954. La terre sur laquelle elle a été construite était une résidence de voyageurs. Cette école contenait 33 salles réparties sur deux étages.
  • – L’école Al-Badkobi : fondée par Haj Ali Al-Badkobi en 1907, si­tuée dans le quartier Al-Mishraq. Le gouvernement détruisit sa moitié en 1963, pour le développement d’une nouvelle rue qui est la rue de l’Imam Zain Al-Abidine (paix soit sur lui). Cette école a été complètement démolie aujourd’hui et contenait 28 salles réparties sur deux étages, et fréquentée et habitée par des étudiants de Boukhari, Atrac et de Kafkassiyaha.
  • – L’école Al-Akhund Al-Wosta : fondée par Cheikh Mohammed Kazem Al-Khorasani, en 1908, et située dans le quartier d’ Al-Buraq sur la rue de l’Imam Sadiq (paix soit sur lui).C’était l’une des écoles scientifiques importantes de Nadjaf et contient 36 salles réparties sur deux étages. Cette école a été nommée Wosta (du milieu) parce qu’elle se situe au milieu de la région entre l’école Al-Kobra (majeure), et l’école Al-Soghra (mineure). Ces trois écoles appartiennent au grand Marjaâ (référence) Al-Mollah Kazem Al-Khorsani.
  • – L’école Al-Sayyid Kazim Al-Yazdi : fondée par le grand Marjaâ (réfé­rence) en 1909 et située dans le quartier d’Al-Hûmaych. (Figure 17).
  • – L’école Al-Hindi : fondée par Nasser Ali Khan Al-Lahori en l’an 1910.
  • – L’école Al-Akhund Al-Soghra (mineure): située au quartier Al-Buraq, cette école a été fondée par Cheikh Mohammed Kazem Al-Khorasani en 1910.
  • – L’école Al-Boukharaî : située dans le quartier d’Al-Hûwaych, fondée par Mohammed Yusuf Al Boukhari en 1911. Quand elle s’est effondrée, cette école a été reconstruite par Haj Gholam Al-Koweïti, avec l’aide d’un groupe de bienfaiteurs koweïtiens en 1960.

 

  • – L’école Abdullah Al-Shirazi : fondée en 1952 grâce aux dons des bienfaiteurs, cette école est située dans l’une des branches de la Grande Rue du Prophète. Aujourd’hui, il ne reste plus aucune trace de cette école.
  • – L’école Al-Broujardi Al-Kubra (grande) : située dans le quartier d’Al-Buraq dans la rue du milieu entre le souk des commerçants qui est une extension du grand souk – et la rue dawrat Al-Sahn entourant la rue dawrat Al-Sahn entourant l’esplanade de l’est. Cette école a été établie par Hussein Al-Broujardi en 1953.
  • – L’école Al Amiliyn : fondée par Cheikh Muhammad Taqi al-Fa-qih Al Amili grâce aux fonds de la grande référence (Al marjee) Mohsin Al Hakim, elle est située à Khan Al Makhdar.
  • – L’école Al Tahîriya : créée par Abdullah Al-Shirazi en 1957, et il l’a nommée ainsi en rapport à son grand-père, Taher Al-Shirazi. Cette école est située vers l’extrémité de la rue du Grand Prophète.
  • – L’école Al-Broujardi Al-Soghra (la petite) : située au début du Souk d’Al-Îmara, construite par Hashim Al-Bahbahani par une invitation d’Hus­sein Al-Broujardi en 1958. Cette école a été démolie par l’ancien régime précédent lors de la démolition du quartier Al-Îmara.
  • – L’école Rahbawi : Créé par Al-Haj Abbas Mohsen Al-Rahbawi au niveau du carrefour de la rue de la ville et la rue Al-Hatif en 1958.
  • – L’école Al-Johari : fondée par Haj Mohammad Saleh Al-Johari dans le quartier Al-Manakhah sur la rue de la ville en 1962.
  • – L’école de l’université religieuse de Nadjaf : Cette école a été créée dans le quartier d’Al Saad sur la route reliant Kufa à Nadjaf, en 1956. L’idée de sa construction revient à Mohamed Klanter. Cette idée a été soutenue et appuyée par Haj Mohammad Taqi Itifak Al-Tehrani.
  • – L’école Abdul Aziz Al-Baghdadi (l’actuelle école Al-Sadr) située au début du quartier Al-Saad du coté ouest de Place de la Révolution du ving­tième siècle. Cette école a été construite par Haji Abdul Aziz Al-Baghdadi, en 1963.
  • – L’école Al-Afghaniyin (les Afghans) : située dans le quatrième quar­tier Al Jadida derrière le grand parc Ghazi. Elle a été construite par Cheikh Hassan Al Afghani grâce aux dons de bienfaiteurs en 1963.
  • – L’école Al-Yazdi II : située dans le quartier d’Al-Îmara, fondée par Assad Al-Yazdi en 1963 et n’existe plus aujourd’hui.
  • – L’école Al-Chabria : a été fondée par Ali Chabr en 1964 dans le quartier Al-Buraq. Sa construction a été achevée en 1965.
  • – L’école Al-Hikma Al-Oula (Maison de la Sagesse I) : située dans le quartier Al-Mishraq proche d’une grande cour, connue localement (Fadwa Al-Mishraq), mise en place par la référence Al Marjaâ Sayyid Mûhsin Al-Hakim, pour en faire une école religieuse en 1384 AH. Cette école a été fermée sous l’ancien régime et a repris ses activités après sa chute dans un emplacement temporaire en face d’une direction des eaux et des assainisse­ments de Nadjaf sur la rue Nadjaf-Kufa.
  • – L’école Al-Kalbasi : fondée par Muhammad Ali Al-Kalbasi avec son propre argent en plus des dons de certains riches iraniens et par sa propre ini­tiative en 1385 AH dans le quartier d’Al-Îmara. Elle a été fermée à l’époque de l’ancien régime en 1989.
  • – L’école Al-Hakim II (pakistanaise) a été construite et fondée par un groupe de commerçants pakistanais et remise ensuite puis prise en main par l’autorité religieuse Sayyid Mûhsin Al-Hakim. Cette école est située dans le quartier d’Al Jadida I face à la rue Nadjaf – Manathira.les cours ont été suspendus dans cette école pour un certain temps puis a été reconstruite et restaurée par l’autorité religieuse Mohammed Saïd al-Hakim.
  • – L’école de l’Imam Al Hassan (P) : Située dans le quatrième quartier d’Al Jadida et fondée en 1939, par l’afghan Sayyed Aoûd. La négligence dont elle souffrait a causé sa suspension et sa fermeture.
  • – L’école Al-Ahmadiyya : fondée en 1973 par l’Afghan Jumna Al-Akhlaqi Noor Mohammad. Elle est située dans le quartier Al-Jadida Al-Rabîa, et est aujourd’hui inadaptée aux cours, car abandonnée par les étu­diants, ce qui a conduit à son effondrement.
  • – L’école Al-Madrassi : elle est située dans la zone Al-Jadida Al-Rabîa, et fondée en 1389 A.H par l’autorité religieuse suprême, Abu Al-Qasim Al-Khoëi. Cette école a été préparée pour l’hébergement des étudiants en sciences religieuses. Mais elle a fermé ses portes en raison de la négligence qu’elle a subie.
  • – L’école Al-Azri : fondée en 1968 par Haji Abdul Amir Al-Cheikh Mahdi Al-Azri, située dans la région (Khan Al-Makhdâr) situé dans le quar­tier d’Al-Jadida Al-Oula.
  • – L’école de l’Imam Al-Mahdi (ÂL Mirza) a été fondée par Haji Mehdi Nasser ÂL Mirza dans le quartier d’Al-Jadida Al-Oula et surplomb la rue Nadjaf (Manadhirah). Cette école a été exploitée autrefois comme une association de consommation et s’est transformée en 1417 A.H, après sa restauration et sa réhabilitation en université nommée Université reli­gieuse d’Al-Sadr, après la chute de l’ancien régime elle fut reprise en main par Cheikh Mahdi Al-Attar pour qu’elle soit une école religieuse à étude méthodologique moderne.
  • – L’école Dar Al-Îbraz : située dans le quartier d’Al-Hûwaych, son fondateur est Mohamed Haji Abdul Chaheed Al-Najjar, et en 1417 il la rendit sous les commandes de l’autorité Al-Marjaâ) religieuse, le Cheikh Bachir Al-Nadjafi.
  • – L’école Dar Al-Moutaqine (la maison des pieux) : créé en 1419 A.H par Najat Al-Djilawi située dans le quartier d’Al-Hûwaych, l’institution de l’école a donné la gestion des affaires de l’école, à l’autorité religieuse, le Cheikh Bachir Al-Nadjafi.
  • – L’école Sahib Al-Amr : située dans le quartier d’Al-Buraq.
  • – L’école de l’Imam Al-Hassan (P) : située dans le quartier d’Al-Îmara face à la muraille près du cimetière Ouedi Al-Salam (Vallée de la Paix).
  • – L’école de l’Imam Al-Jawad (P) : située dans la rue de l’Imam Ali (P) près de la Place de la Révolution du vingtième siècle.
  • – L’école Faydh Al-Aqeelah : située face à la place de la Révolution du vingtième siècle, à côté de l’école Al-Baghdadi.
  • – Institut des études mentales : situé dans le quartier d’Al-Mishraq en face de la muraille près du cimetière Ouedi Al-Salem.

La majorité des bâtiments des écoles religieuses de la ville de Nadjaf sont caractérisées par la présence de sous sols bas de plusieurs mètres par rapport au niveau de la terre, vers lesquels on descend par des escaliers. En été, les résidences sont transférées du milieu de la cour de l’école vers ces sous sols (Saradib) où on pratique la lecture, on déjeune et parfois même on passe la nuit, quand les tempêtes de sables s’abattent sur la ville (figure 18).

Soulignons à ce propos que plusieurs écoles religieuses ont été détruites en raison de la fondation de la ville Al-Zaîrin (les visiteurs) à l’endroit des quartiers d’Al-Îmara et d’Al-Hûwaych. Aussi, d’autres écoles ont été dé­truites à d’autres endroits en raison de la négligence, ou parce qu’abandon­née par leur élèves.

Toutefois, plusieurs de ces écoles ont été reconstruites dans d’autres parties de la ville. Leur reconstruction est une confirmation que la ville de Nadjaf Al-Ashraf est une ville de science, répondant aux recommandations d’Ali Al-Sistani (qu’Allah le préserve) à cet égard.

Il est à noter que l’intérêt de la création des écoles religieuses a considé­rablement augmenté après l’apparition de la tombe de l’Imam Ali (paix soit sur lui) à Nadjaf. En effet, la ville a connu un afflux d’un grand nombre de personnes, en particulier des étudiants qui aspirent à prendre la connais­sance des Oulémas de la ville.

Ce qui est intéressant à souligner aussi, c’est que ce nombre de visiteurs était en augmentation notamment après l’installation de Cheikh Al-Tusi à Nadjaf, considéré comme le leader de la Hawza scientifique de l’époque. En efet, à son époque, la situation des écoles religieuses et l’étalage des sciences étaient devenus plus précis, plus organisés et englobant plus de domaines scientiiques que jamais.

Il a été démontré à travers l’étude des écoles religieuses de Nadjaf que les occupants de l’Irak parmi lesquels : les Ilkhanides, les Jalâyirides, et les Safavides ont montré un intérêt évident à la création des écoles, en dépit du fait qu’elles répandent une culture hostile à leur égard.

Cela reflète l’enracinement de la science dans la ville de Nadjaf, et le regard de révérence porté par ceux là vers cette ville en la décrivant comme la porte de la ville des sciences du prophète d’Allah (P). L’étude a révélé que les hommes religieux et les oulémas ont joué un rôle im­portant dans la construction des écoles qui ont été présentées, soit en faisant don de leur propre argent ou par l’exhortation des gens riches à les construire. Cela est évident à travers les traces qui restent à ce jour. Les écoles religieuses se répartissent dans la ville de Nadjaf à l’heure actuelle sur les différents secteurs de la ville (la vieille ville, la zone Al-Jadidat et les nouveaux quartiers). On dénombre 33 écoles à Nadjaf. Toutefois, cette répartition n’est pas uniforme sur ces secteurs. En effet, nous constatons que la plupart de ces écoles sont concentrées dans la vieille ville, avec un nombre de 20 écoles religieuses. Quant à la zone Al-Jadidat Al-Arbaâ (les quatre nouvelles zones) elle ne comporte que 8 écoles religieuses unique­ment. Alors que la zone Al-Ahyaâ Al-Haditha (les nouveaux quartiers) com­porte 5 écoles. Cette répartition inégale des écoles religieuses dans la ville de Nadjaf peut être attribuée aux raisons suivantes4 :

  • La dimension historique, qu’a connue l’émergence de la ville de Nadjaf, ou ce qui est connu sous l’appellation (étapes morphologiques) nous consta­tons que la vieille ville qui abrite le mausolée de l’Imam Ali (p) est le noyau de la ville de Nadjaf, dont l’émergence a coïncidé avec la première phase morphologique qui comporte entre autre le plus grand nombre d’écoles re­ligieuses en raison de cette proximité du saint mausolée. Quant aux restes des zones de la ville de Nadjaf, nous voyons que le nombre d’écoles est progressivement moins important comme décrit ci-dessus, en raison de la distance progressive à partir du centre de la ville, qui comprend le mausolée de l’Imam Ali (AS).
  • La plupart des institutions religieuses telles que les universités, les mos­quées et les mosquées chiites (Al Husseiniyat) sont concentrées dans la vieille ville. Le nombre de ces institutions a atteint un total de 87 institutions. Ce qui permet aux étudiants de ces écoles d’accomplir leurs obligations reli­gieuses et rencontrer les professeurs de la Hawza qui leur donnent des confé­rences religieuses. Alors que nous constatons une diminution du nombre de ces institutions dans la zone Al-Jadidat ainsi que dans les nouveaux quartiers s’élevant à 47 et 65 institutions, respectivement.
  • La vieille ville possède un grand nombre de bibliothèques anciennes, certaines sont locales et quelques autres particulières. Il ya dans cette ré­gion 10 bibliothèques locales et 12 bibliothèque privées. L’ensemble de ces bibliothèques fournit tout ce dont ont besoin les étudiants des écoles reli­gieuses en références et sources dont ils ont besoin dans leurs études. On peut également souligner l’existence d’un souk spécialisé dans la vente de livres religieux dans cette région qui est le souk d’Al-Hûwaych) situé dans le quartier d’Al-Hûwaych, qui contient un grand nombre de bibliothèques et de magasins vendant des livres. Quant aux autres secteurs de la ville, nous constatons la diminution du nombre de ces bibliothèques, s’élevant à 1 bi­bliothèque locale dans la zone Al Jadidat et 2 bibliothèques locales dans la zone des nouveaux quartiers (Al-Ahyaâ Al-Haditha).

– La plupart des bibliothèques des références religieuses (les Marjaîya) se concentrent dans la vieille ville ce qui facilite aux étudiants de ces écoles l’utilisation de ces bibliothèques pour se documenter sur diverses affaires de la Charia et pour l’accès à l’assistance financière fournie par ces références.

La particularité et l’intimité du bâtiment du saint mausolée et de l’architecture de la structure urbaine

Il ne fait aucun doute que le saint tombeau par ses motifs uniques repré­sente une valeur architecturale très haute, en tant que monument important en plus de sa valeur spirituelle dans le cœur des musulmans. Son maintien demeure d’une capitale nécessité.

Cependant, ce qui n’a pas été abordé, c’est la dimension de la conception que pratique l’emplacement du mausolée sur son environnement l’entou­rant, et au niveau global sur la ville de Nadjaf dans son ensemble.

L’omission de cette dimension d’une part et la forte nécessité de l’ex­pansion des espaces urbains pour accueillir le nombre croissant de visiteurs d’une autre part, étaient les principales raison derrière l’échec de nombreux projets de développement. Parmi ces projets : la construction des rues et l’at­ténuation de l’engorgement organique entre le mausolée et le tissu urbain.

En effet, l’ouverture des rues entourant l’esplanade du saint mausolée dans la vieille ville a conduit à l’interruption du tissu organique urbain qui existait auparavant.

Cela a aussi causé l’absence de l’harmonie entre ces rues et le grand pres­tige dont jouit le mausolée.

Auparavant le visiteur était surpris par l’esplanade et les minarets dorés du sanctuaire. Alors qu’il marchait dans les rues étroites et sinueuses de la vielle ville, en milieu d’une petite norme, il pénètre dans un plus large mi­lieu qui est l’esplanade du mausolée, représentant le cœur de la ville, autour duquel se sont rassemblés les événements et les principales activités de la ville, puis le visiteur est surpris et ressent la grandeur de l’endroit qu’il a pénétré. Cette idée architecturale était censée être préservée et transmise aux générations à venir.

Sachant que cette intimité apparaît clairement dans la planification de la vieille ville de Nadjaf, à travers la conception de ses quartiers résidentiels selon la structure sociale, qui se caractérise par les éléments suivants :

  1. Similitude des niveaux des bâtisses dans la ville

De manière générale, nous observons la rareté des bâtisses à hauteurs plus élevées que la moyenne hauteur des constructions de la ville. Celles qui devaient être plus hautes l’étaient en rapport à leur fonction spéciale comme un minaret, ou le dôme du mausolée du commandeur des croyants (paix soit sur lui).

Ceci est le résultat de l’impact du facteur de l’intimité et de prévenir l’intrusion visuelle qui peut influer la hauteur au-delà du nécessaire, comme dans les deux figures précédentes (figure 3) (figure 4).

  1. Différence dans l’intimité des ruelles

Il apparait en observant les détails des ruelles traditionnelles de la ville de Nadjaf, la différence visible dans le type de ces ruelles en termes de leurs dimensions, leurs capacités, ainsi que leurs détails… Les indicateurs de la composante cognitive avaient un impact évident dans la réalisation de cette intimité, en particulier dans le thème de la vie privée et de la prévention des intrusions visuelles (Figure 19).

  1. Des ruelles sinueuses et étroites

Ces deux caractéristiques ont contribué à augmenter l’intimité des ruelles de la ville de Nadjaf. Elles ont aussi formé des zones limitées et suc­cessives le long du parcours de l’allée, ce qui donne à chacune des maisons s’ouvrant sur les ruelles, son intimité sociale, dépassant le niveau de l’intimi­té qu’offre les ruelles droites se croisant dans le tissu urbain contemporain de la ville (Figure 20).

  1. Les manifestations urbaines secondaires dans la structure de la trame urbaine

On peut noter que lorsqu’on répète et qu’on reproduit des détails archi­tecturaux précis et clairs cela forme une manifestation d’un complexe urbain se composant de l’ensemble des unités architecturales. Surtout quand ces dé­tails architecturaux sont des détails dans la plupart extérieurs (en plus des détails intérieurs). Parmi les exemples de ces détails, les chenachels (moucharabiehs) et les murailles des hautes cours…, et leur impact sur la forme des blocs urbains ainsi que les hautes fenêtres sur les ruelles… etc.

  1. L’ouverture sur l’intérieur

Les unités urbaines en général, et les maisons en particulier, se sont ou­vertes vers l’intérieur plutôt qu’à l’extérieur. C’était l’un des traitements les plus importants qui ont amélioré l’intimité des maisons, grâce à l’utilisation de l’espace du milieu vers lequel s’ouvre la plupart des espaces majeurs de la maison sur un ou deux niveaux. (Figure 21)

  1. Des entrées en chicane des habitats

Nous observons l’inclination de cette entrée avant d’atteindre le patio de la maison. Cela est une solution claire et explicite afin d’empêcher le pro­longement de l’axe visuel de l’extérieur de l’habitat (de l’espace public) vers l’habitat (la zone privée). Cette solution vise la garantie de l’intimité des espaces intérieurs de la maison et ses occupants (Figure 22).

  1. Les portes ne sont pas en face à face

Ceci est une autre manifestation de la préoccupation de garantir la vie privée et d’empêcher l’intrusion visuelle, dans l’environnement de la vieille ville de Nadjaf.

C’est là le reflet clair de l’opinion des savants religieux (fouqaha) et leur position sur ce sujet. En effet, ils appellent pour la plupart, à empêcher la disposition en face à face des maisons d’une même ruelle, en particulier dans les ruelles étroites, en raison de la possibilité de voir ce qui se cache derrière la porte du voisin d’en face par celui qui se tient debout à partir de la première porte ou derrière elle (Figure 23).

  1. Le traitement des ouvertures vers l’extérieur au rez-de-chaussée

L’ouverture des maisons sur un patio n’a pas empêché les habitants d’ou­vrir des fenêtres sur les allées externes de la ville. Ces fenêtres sont mises en place à des fins d’aération ou d’éclairage. Seulement, ces ouvertures (au rez-de-chaussée) présentent un risque potentiel d’intrusion visuelle directe vers les espaces où elles sont présentes. On les a donc traitées en élevant leurs niveaux (leurs seuils inférieurs) vers un niveau où il est difficile aux passants de regarder à travers elles (Figure 24).

  1. Les ouvertures dans les étages supérieurs (les moucharabiehs et les chanachils) :

L’urbaniste musulman a excellé dans la création des conceptions mul­tiples et différentes pour la masse du moucharabieh, ses détails, ses motifs, ses gravures et les couleurs utilisées dans le rideau en bois en claire voie, ou en verre qui se mette derrière ces moucharabiehs. Les ruelles de la ville de Nadjaf sont remplies de ces traitements architecturaux distincts au point où ils forment l’une des caractéristiques propres à la ville, laquelle est venue en réponse à la haute intimité qui caractérise la maison de Nadjaf. (Figure 25)

  1. Les clôtures des terrasses

La ville de Nadjaf est située dans une zone caractérisée par des condi­tions météorologiques difficiles en termes de sa température et de sa séche­resse, poussant les habitants de la ville à recourir à l’utilisation des terrasses de leurs maisons dans les mois chauds de l’année pendant la nuit. Cette utilisation peut-être susceptible de présenter un risque d’intrusion visuelle réciproque entre les usagers des terrasses des maisons adjacentes : à la fois de terrasse à terrasse voisine ou de la terrasse vers l’intérieur du patio de la maison à proximité. Par conséquent, les propriétaires des maisons se sont entendus à clôturer leur terrasse à un niveau empêchant toute possibilité de pénétration visuelle réciproque.

Ces bordures avec ce qu’elles comportent en hauteurs, détails et motifs ont formé l’une des caractéristiques de la ville, à la fois dans la structure normale de ses ruelles et de ses rues, ou vues de l’air. (Figure 26)

Figure 26 : Les clôtures des terrasses des maisons traditionnelles de la vieille ville de Nadjaf.

  1. Le degré de l’intimité à l’intérieur de la maison

L’intimité s’est étendue aux espaces de la maison elle-même. Il est connu que les maisons contiennent des espaces différents selon leur besoin en inti­mité : parmi ces espaces on retrouve une entrée, un séjour (Al-Dûyouf : des invités), des espaces de vivre (Al-Maîcha), des chambres (pour dormir) et des salles de bains… Cette répartition est prise en compte lors de la concep­tion des maisons.

Il apparaît dans les plans de ces maisons qu’il ya des espaces communs aux occupants de la maison, vers lesquels donnent les fenêtres de la plupart des espaces de la maison. Ces lieux sont utilisés pour des activités communes à l’ensemble des occupants de la maison : comme pour les taches ména­gères, le séjour.. .Cependant ces espaces sont totalement isolés visuellement de l’extérieur grâce à l’entrée inclinée (un peu tortueuse) mentionnée précé­demment. Cela signifie qu’ils sont privés vis-à-vis de l’extérieur mais com­muns au sein de la maison. Des awawins donnant sur le patio, sont des lieux plus ou moins privés et utilisés pour les veillées familiales. Ces awawines sont des espaces presque fermés et contiennent des ongles dans certains côtés du patio (la cour du milieu), et peuvent être soit directement ouverts sans portes ou bien par un large rideau. Cependant, les chambres (à coucher) donnent sur cet espace à travers des fenêtres fermées et des portes closes, même qu’elles sont divisées en deux parties : une moins privée s’ouvrant sur le couloir donnant sur l’espace, et l’autre représentant la partie principale de la chambre à coucher. La partie supérieure est allouée au coucher dans un très haut degré d’intimité (Figure 27).

  1. Les sous-sols

Ce sont des maisons sous les maisons, formant une ville sous la ville.

Les habitants de Nadjaf ont classé ces sous sols, sous plusieurs types, parmi lesquels :

  • Le sous sol « Al-Ardi » : (littéralement le sous sol terrain) : sa pro­fondeur est de 6 mètres, pénétrant ainsi la première couche du plateau de Nadjaf.
  • Les sous sols «Nisf Al-Sin » (littéralement sous-sol demi âge) : leur profondeur moyenne est de 11 mètres pénétrant les deux premières couches du plateau de Nadjaf.
  • Les sous sols « d’Al-Sin » (littéralement de l’âge) leur profondeur moyenne atteint jusqu’à 14 mètres atteignant ainsi la quatrième couche du plateau de Nadjaf.
  • Les sous sols « Sin Al Tar » (littéralement les sous sols âge de la falaise) : la profondeur de ce type de sous sols peut aller jusqu’à 18 mètres et atteint la sixième couches du plateau de Nadjaf.

L’explorateur Niebuhr dit que le premier aspect de la nature de Nadjaf c’est un désert brulant par-dessus Nadjaf et des sous sols frais en dessous d’elle. De son coté l’explorateur Teixeira dit qu’on peut apprendre beaucoup d’infor­mations en rentrant dans l’une des maisons de Nadjaf. En effet si la maison n’a pas du tout de sous-sols, cela signifie que le propriétaire de la maison est très pauvre. S’il y a un seul sous sol, cela signifie que le propriétaire est de classe moyenne. Si la maison comporte deux sous sols, un pour les invités et l’autre pour la famille, cela signiie que son propriétaire est aisé, mais s’il y a dans la maison deux sous sols interne et externe et que dans chaque sous sol trois étages : en sous sol « Nisf Al-Sin » puis sous sol « Al-Sin », cela signifie que le propriétaire de la maison est très riche, et que dans ces sous sols sont stockés les fruits et légumes, et peut-être même les mets cuisinés. L’un des accessoires des sous-sols est l’évier propre, si on construit une salle de bain et des toilettes dans le même sous-sol, il doit y avoir creusé un évier impur en plus du propre (Figures 28 et 29).

L’intimité dans la conception de l’architecture au travers des tendances de la pensée musulmane

L’unité d’habitation de la ville arabo-islamique forme une région sûre et isolée empêchant toute exposition du musulman aux oreilles et aux yeux des étrangers ou de ceux qui sont en dehors de la région concernée. Cela est en relation étroite avec le statut de la femme dans la société islamique. Celle-ci est considérée comme l’âme de l’homme musulman, et le côté qu’il ne doit pas afficher à l’extérieur. Si l’islam est le contrôleur et celui qui orient la vie des gens dans la ville, et ce qu’elle comporte en systèmes économiques et en relations sociales, cela sera reflété par extension, sur le visage urbain de la ville. C’est pour cette raison qu’aborder les fondements islamiques de la ville doit être lancé à partir des sources de la religion islamique dans le Saint Coran et la Sunna.

Cela a aidé à l’épanouissement de la civilisation islamique de manière sans précédente.

Notamment parce que ces lois (religieuses) ont comblé les manques qui ont entravé la pensée humaine dans les phases précédentes, et ont donné des règles valables pour tous les temps et tous les lieux. Ces lois que la pensée de l’Homme a cherchées sur des étapes historiques dans sa vision intellec­tuelle théorique (de la ville exemplaire) mais qu’il était dans l’incapacité d’atteindre en aucune façon que ce soit.

Par ailleurs, les directives islamiques se sont adaptées avec aisance et fa­cilité à la vision de l’humanité. Aussi, l’Islam a permis d’élever les natures de l’âme humaine. Chose qui s’est reflétée sur ses qualités au sein de la ville islamique, en considérant que la ville c’est la civilisation. En effet, la ville is­lamique a été vraiment attribuée à l’Islam. Cette ville en plus des caractéris­tiques générales de civilisation de la ville, elle est caractérisée par le mode de vie que lui procure l’Islam. Le Coran et la Sunna ont été considérés comme les sources des lois dans tous les temps. Les fouqaha (pluriel de faqih, doc­teur de la loi religieuse) ont persévéré dans l’interprétation de ce qui a été cité dans ces deux sources en dispositions qui sont développées par elles même avec le développement des manifestations de la vie civilisée, qui sont renouvelées dans un cadre de changement. Ces directives se sont répandues en conformité avec les dispositions du fiqh (la jurisprudence islamique). Par conséquent, ces dispositions demeurent le thème principal autour duquel tourne la vie de la communauté dans la ville islamique.

Nous souhaitons ici démontrer l’impact de l’idéologie de la société arabo islamique sur l’architecture de Nadjaf. Cet impact peut être démontré la à travers la jonction des tendances de la pensée musulmane avec l’orien­tation architecturale et géométrique. En effet, cette dernière exprime la compréhension de la profondeur intellectuelle et historique de la civilisa­tion islamique et par conséquent, de l’architecture islamique. Ceci est une tentative d’utiliser les niveaux du système des significations pour l’analogie entre la relation des parties intellectuelles avec la relation de partie architec­turales (physiques), puis relier la production à la pensée, ou comme le dit Al Tawhidi5 « relier le travail de la main avec le travail de l’esprit» ces deux paramètres forment les domaines de l’architecture (Figure 30).

 

 

 

La pensée islamique

L’Islam peut être considéré comme un mode de vie à travers ce qui suit6 :

  1. La foi : un lien entre l’Homme et Dieu. La foi est la croyance dans le cœur (essence) que Dieu seul peut voir.
  2. La charia (droit musulman): ce sont les règles qui relient les Hommes aux Hommes sur le plan de l’individu et la société.
  3. L’éthique : c’est la nature des relations, et de tous les liens sur une base de l’engagement et de l’application. L’éthique est le trait saillant et regrou­pant de la nature de la relation et de ses applications entre les deux parties l’Homme-Dieu et l’Homme-l’Homme.

Ces relations sont caractérisées par la nature de combinaison entre la religion et le monde et la combinaison entre les valeurs émotionnelles, spi­rituelles et matérielles de la vie de l’Homme7. Les valeurs matérielles appa­raissent dans la dimension de l’apparent tangible et mesurable, quant aux valeurs spirituelles, elles apparaissent dans la dimension non mesurable8.

  1. Relation de l’Homme avec Dieu

L’islam s’appuie sur la base de la relation directe entre l’homme et Dieu. Et parce que la puissance du Créateur est loin de la perception humaine9, l’homme connaît l’existence de Dieu par ses créatures et les liens qui les unissent entre elles. Par conséquent, l’univers et l’Homme reflètent les prin­cipes du Créateur. Ainsi se reflètent les relations spirituelles des concepts du Coran dans les choses matérielles créées par Dieu, ainsi que dans les concep­tions architecturales qui sont formées par l’humain10.

Parce que la foi en Dieu est dans le cœur, et que l’homme croit en l’exis­tence de Dieu en tout lieu et en tout temps, et qu’il est près de l’homme, que l’homme ne l’est de soi,

« …et Nous sommes plus près de lui que sa veine jugulaire » (verset 16 Sourat Qaf), c’est pour cela que la terre est promise à une mosquée dans l’Islam.

La relation entre l’homme et Dieu est une relation spirituelle directe, et déterminée par trois niveaux qui sont : l’Islam, la foi et la charité.

Les degrés de croyance sont donc l’Islam puis la foi puis la charité. L’individu est considéré comme musulman par la pratique apparente des devoirs de l’Islam, il est considéré croyant puis charitable par la pratique apparente et la foi dans le cœur que seul Dieu connait. Le croyant est un musulman en apparence, et en substance. Cela peut être expliqué par la (figure 31) la relation directe de la pensée entre l’Homme et Dieu se reflète dans l’architecture à travers la relation directe entre le patio de la maison (la cour) et le ciel et comme le dit Hassan Fathi :

« Les Bédouins dans le désert sont caractérisés par la simplicité et l’hospitali­té … Et le recours à l’astronomie… Et parce que son expérience avec la nature est rude en raison de la nature brulante du désert, il n’éprouve donc aucun confort à ouvrir sa maison à la nature, mais il trouve une partie de la nature, amie de l’homme qui est le ciel clair et propre, à partir duquel Dieu fait descendre de la pluie. Et l’arabe considérait le ciel comme le visage le plus calme de la nature. Il est donc normal, s’il essayait d’apporter la miséricorde et la sainteté du ciel à la maison par le patio. Ce dernier est une ouverture carrée s’ouvrant verticale­ment vers le ciel et fermée horizontalement au désert, il détermine la partie du ciel du propriétaire de la maison et qui apporte le calme et la sécurité aux salles qui l’entourent. La spiritualité de l’habitat est ainsi complétée grâce à la spiri­tualité du ciel». Cette relation directe entre le ciel (extérieur) et le patio de la maison (intérieur) (figure 32) est en convergence avec la relation directe entre Dieu et l’essence de l’homme (son cœur).

Comportement apparent dans les valeurs islamiques et dans les exercices des musulmans et montrant la relation

La relation Homme/ Soi (nature de l’Homme)

Foi interne (essence) se manifeste dans la relation directe entre l’Homme – Dieu

 

  1. La relation entre l’apparence et la substance

L’un des aspects évidents de la pensée islamique c’est l’existence de deux parties qui sont l’apparence et la substance ou l’extérieur et l’intérieur : ces aspects sont présents dans :

  1. La constitution de l’âme humaine qui se compose de deux parties qui sont l’intérieur ou la substance et l’extérieur ou l’apparence, c’est-à-dire le corps et le comportement.
  2. La structure sociale, composée de l’intérieur ou de l’essence qui est l’individu et la famille, et de l’aspect extérieur, ou de l’apparence qui est la société dans son ensemble.

La relation directe entre l’Homme et Dieu détermine les deux relations mentionnées ci-dessus.

  1. l.La relation de l’homme avec lui-même

L’Homme dans la pensée islamique est vu comme étant composé de trois parties : l’esprit, le corps ainsi que l’âme humaine charitable et rai­sonnable exprimant les caractéristiques de son personnage comme une troisième partie dans l’intégration des deux premières parties. Cette fusion génère l’accomplissement de l’homme. Par ailleurs, cette ren­contre entre l’esprit et la matière, ou entre l’émotion et la raison et ne génère aucun conflit. Ces deux parties si elles se séparent, cela donne l’homme que nous connaissons11.

La nature de l’âme de l’homme12, qui reflète le niveau de la foi de l’indi­vidu, est comme les caractéristiques qui donnent son identité à l’architec­ture. Ainsi nous pouvons dire que le lien entre l’aspect physique apparent (la masse) avec l’espace et ses significations spirituelles et de substance, est le processus important dans la création de l’architecture. Par ailleurs, ce pro­cessus est similaire à la fusion de l’âme et de la matière ain de former l’âme de l’Homme.

2.2. Relation entre l’Homme et l’Homme

C’est la relation entre deux parties identiques, au niveau de la présence spirituelle et matérielle. Cette relation est contrôlée parles valeurs et com­portements islamiques.

Le tout et la partie

En observant les deux dernières relations (l’Homme-soi/l’Homme-l’Homme), nous constatons qu’elles sont contrôlées par la relation Homme-Dieu. C’est pour cela que la société ne deviendra musulmane que si la re­lation l’Homme-Dieu, se reflète sur elle, c’est à dire si l’islam est compris et appliqué, individuellement et collectivement. Le groupe représente l’une des forces conservatrices de la société et ensuite l’une des forces du maintien de la continuité de l’utilisation des styles architecturaux (types architectu­raux) spécifiés dans l’architecture islamique. Il apparait de ce qui précède que parmi les caractéristiques de la pensée islamique ces deux propriétés :

  1. L’existence de la différence entre l’apparence et l’essence et à

DE DIFFÉRENTS NIVEAUX

  1. La différence entre l’âme et l’esprit (substance) en parallèle au corps et au comportement (apparence).
  2. La différence entre la famille (substance) et la société (l’apparence). La famille est une entité distincte de l’entité globale de la société, et possède sa sainteté et son intimité13 et est caractérisée par la cohésion interne entre ses membres.

Ainsi s’établit la vie de la famille en son sein (la substance). Et se dresse son architecture qui est comme un vêtement pour l’homme cachant son corps et ses caractéristiques14. La maison est appelée Maskan en arabe, (l’éty-mologie de ce nom se rapproche du sens de la quiétude et la tranquillité) Les espaces privés de la famille sont appelés en arabe Harim ou Al- Haram c’est-à-dire un lieu sacré15.

  1. Similitude de l’apparence et différence de l’essence

De manière générale les musulmans sont semblables dans leur style de pensée, aussi, ils sont égaux comme les dents d’un peigne dans les droits et devoirs indépendamment du degré de de leur croyance intérieure (la nature de l’âme ou de l’essence). Cela signiie qu’il y a une uniformité générale dans l’apparence globale, et la diférence est dans le degré de la foi (la substance) c’est-à-dire dans le degré de l’application de la pensée par l’individu (la par­tie).

L’intimité de l’architecture de Nadjaf et de la pensée islamique

La ville est constituée de quartiers (pièces). Chacun de ces quartiers re­présente une entité entière en termes de différences dans certaines de ses caractéristiques. Chaque quartier est défini physiologiquement par les diffé­rents arcs et voutes dans sa structure et dans son architecture. Ces quartiers possèdent des espaces internes qui sont les espaces des ruelles coninées par des voutes et des lignes brisées (en chicane) qui représentent l’essence sociale du quartier (Figure 34).
La relation entre la substance et l’apparence dans la vieille ville de Najaf, avec ses différents niveaux d’application et dans la pensée islamique est sem­blable au vocabulaire de l’intimité et de la publicité dans l’architecture et ses diférents niveaux.Chaque partie (quartier) est composée de petites parties (maisons)… ainsi de suite. Cela signifie que ses niveaux sont organisés tel un système. Chacun des niveaux de ce système possède une essence et une apparence, et des espaces publics et privés, et à divers niveaux comme suit : 1. La ville : c’est une entité organique, exprimant l’unité de toutes les parties pour la production d’un tout uni et homogène. Toutes les villes sont simi­laires comme un style général en termes de substance, comme l’existence d’une muraille blindée autour de la ville, qui sépare cette dernière du désert autour d’elle (Figure 33).

Il existe une similitude dans l’apparence et dans l’essence comme un style général en termes de l’existence des éléments du langage architectural qui définissent les quartiers, et une différence de l’essence (du fond) en termes de la pratique. C’est-à-dire la particularité de chaque quartier dans l’expres­sion de ses caractéristiques.

  1. Chaque quartier est composé de maisons (pièces) et chacune de ces maisons représente un ensemble intégré. De plus, elles sont presque iden­tiques en substance en tant que modèle (type) de relations, comme l’utilisa­tion des patios et des entrées tortueuses et élevées de l’extérieur. Tandis qu’au même temps, ces maisons sont différentes en substance, en tant qu’applica­tion.

En effet, ces habitats ne sont pas similaires de l’intérieur en termes de propriété (character) et de spiritualité de chacun d’entre eux. Car ces derniers expriment leurs caractéristiques dans l’application et dans le degré de la foi et l’individualité de la personne à travers le groupement global, ainsi qu’à travers ses blocs muets qui ne représentent pas leurs intérieurs (Figure 35).

La bâtisse 16 « que ce soit une maison, une mosquée ou une école, embrasse l’essence sociale du groupe qui l’habite autour du patio du bâtiment, qui est un lieu de communication entre les membres de la communauté » (Figures 36 et 37).

 

Ainsi, la relation directe entre l’Homme – Dieu se reflète au sein de l’architecture dans la relation directe entre la terre – le ciel. Et que la rela­tion entre Homme – Homme et Homme – soi même, sont déterminées par la première relation qui est reflétée dans l’architecture :

  1. Composition d’entités intégrées et homogènes exprimant l’unité de toutes les parties, c’est à dire formation d’un système.
  2. Séparation entre l’intérieur et l’extérieur et à différents niveaux.
  3. Similitude du point de vue de l’aspect.
  4. Similitude dans l’essence comme style général et en cohérence avec la pensée globale de la société, et la différence en termes de substance d’un point de vue de la pratique reflétée par le degré de la foi et l’individualité de la personne.

À partir de ce qui a précédé, il est possible de déduire le vocabulaire ar­chitectural exprimant les signifiants culturels (cultural significant) pour l’ar­chitecture de Nadjaf comme suit :

Fermeture face à l’extérieur en termes des relations au niveau du sol.

  1. Ouverture et orientation vers l’intérieur dans les relations du niveau du sol.
  2. Ouverture vers l’extérieur du point de vue relation de la terre avec le ciel.
  3. Similitude de l’extérieur.
  4. Différence de l’intérieur.

L’architecture de Najaf est syntaxiquement composée de modèles spa­tiaux déterminés. La composante de la ville islamique traditionnelle et sa constituante se déinissent par cinq éléments, à savoir :

  1. La Cellule the cell) : résultat de la mise en place de quatre murs entou­rant un espace et l’isolant de l’extérieur.
  2. La cellule ouverte : c’est la cellule ouverte des deux extrémités, permet­tant la circulation à travers elle.
  3. La porte (l’entrée).
  4. Le patio (The court): c’est un espace composé de quatre murs et ouvert vers le ciel. Les espaces l’entourant donnent sur lui. Aussi, du fait qu’il se trouve au milieu d’autres espaces, le patio est isolé de l’extérieur.
  5. Le corridor (The Path) : c’est une composante autour de la quelle sont organisés les espaces dirigés vers l’intérieur. Et selon la division précé­dente, on trouve trois types d’espaces du point de vue de l’intérieur et de l’extérieur, comme suit :

(1) des espaces internes : qui varient selon leur degré d’intimité relatif

à :

  1. L’individu : comme la chambre, ou un petit espace dans la chambre qui est caractérisée par une intimité élevée appropriée à l’individu (Figure 38).
  1. La famille : les espaces comme le patio ou la chambre qui est caracté­risée par l’intimité.
  2. Un groupe défini de personnes : comme le patio d’une auberge ou les espaces d’une école.
  3. La société toute entière : comme une esplanade ou le lieu de prière d’une mosquée où diminue le degré d’intimité pour que ces lieux s’ajustent à l’échelle de la société en termes de capacité. (Figure 39)

 

Les espaces publics et privés, différent dans leur structure comme suit :

  1. Les espaces privés sur le niveau de l’individu, de la famille ou de la société sont caractérisés par leur forme géométrique (geometri-cal shapes) et par leur centralité (centrality), si on les considère dans leur ensemble, comme la cour d’une mosquée ou une salle… Etc.
  2. Les espaces publics au niveau de la famille ou de la société sont souvent caractérisés par leur directivité et leur linéarité (Directionality and Linearity), en le considérant dans leur ensemble, ainsi que du fait qu’elles se composent par des pièces qui ont certaines propriétés des espaces centrés. Parmi leurs autres caractéristiques c’est qu’ils sont souvent caractérisés par une adhésion et parfois par une structure géométrique pareille que celle des espaces ex­ternes, dans des villes choisies par les dirigeants comme Bagdad et Samarra.
  3. Les espaces intermédiaires sont caractérisés par leur centralité et leur li­néarité au même temps. (Comme une entrée par exemple)

Quand la vie privée (privacy) est plus importante que la publicité (pu-blicity) l’entité, ou les espaces, sont centrés et constitués d’un ensemble de parties linéaires représentant la publicité au sein de l’entité. Un exemple de cela, le patio d’un habitat pour une famille, ou à la cour de la mosquée pour les prieurs ou la ville pour le gouverneur. Lorsque la publicité est plus importante que l’intimité, le tout ou les espaces, sont linéaires et composés d’un groupe de parties qui ont certaines propriétés centrales. Par exemple, un couloir ou un corridor pour la famille, et la ruelle sans issue pour le groupe de maisons, ou les grandes ruelles ou le souk pour la société. Pour cela, les espaces externes traduisant l’intimité sont centrés, tandis que les es­paces publics sont linéaires. (Figure 42) Lors du changement dans l’articula­tion urbaine entre l’intérieur et l’extérieur, il se produit une transformation linéaire et centrée, parce que l’articulation change la relation entre le tout et la partie lors de la transition d’un système à l’autre. Par exemple, le passage de l’allée vers la maison ou du couloir vers la salle.

L’intimité et l’identité des éléments structurels de la ville de Nadjaf

Ce qui s’est produit dans la vieille ville de Nadjaf Al Ashraf en abus et en violations de la planification et de la conception ont négativement influencé sur l’intimité et l’identité des composantes structurelles de cette ville repré­sentant la pensée arabo-islamique.

À titre d’exemple, le mausolée et la région environnante (la vieille ville) ont souffert de la négligence due à des études de développement et de conservation à influence occidentale ainsi que des décisions singulières de planification causant bien des problèmes tels qu’une vaste démolition de la zone entourant le mausolée et son isolement de cette zone. Ce dernier à conduit à la perte de la plupart des caractéristiques islamiques de la région.

Il est donc nécessaire d’étudier le développement des espaces entourant le saint mausolée de la ville de Nadjaf Al Ashraf pour dessiner les directives né­cessaires en vue de raviver ce patrimoine architectural important (Figure 43).

Photographie du mausolée prise en 2007, avec le mur extérieur. Notons l’éloignement des bâtiments du mur extérieur du mausolée, ce qui amène à le considérer comme une composante séparée de la ville Ali, chose qui a provoqué des modifications dans la structure de la ville traditionnelle.

i – L’unité structurelle

La nature du matériau de construction ainsi que ses caractéristiques ont identifié les premiers débuts des formes architecturales de la ville de Nadjaf!

La matière, notamment en architecture, est influente sur la naissance de la forme. Cette nouvelle relation entre la forme architecturale et les maté­riaux de construction et ce qu’ils impliquent en technologie de construction particulière, est le résultat de l’expérience humaine dans le traitement de la nature à travers l’exploitation de l’environnement et son adaptation à l’ac­tion humaine. Cela fait de l’architecture l’expression des niveaux urbains et techniques qu’ont atteint la société. C’est aussi, et en même temps, l’expres­sion des caractéristiques du lieu et de l’environnement.

Il existe donc deux paramètres influant la forme architecturale domi­nante :

La technologie dominant la construction des différents bâtiments dans l’architecture de Nadjaf d’une part, ainsi que les matériaux disponibles tels que l’argile d’une autre part. Ces deux paramètres ont produit diférentes formes architecturales expressives et inluant les formations spatiales urbaines du tissu architectural de la ville. Parmi ces exemples les types de voutes et de dômes qui ont contribué à confirmer l’authenticité de l’architecture arabo-islamique et ses caractéristiques distinctives. Par ailleurs, l’impact résultant de la technologie et des matériaux de construction a conduit à une augmen­tation de l’épaisseur des murs qui atteint jusqu’à 80 cm. Cette augmentation de l’épaisseur avait pour but d’accroître l’efficacité de l’isolation thermique, seulement, elle a été exploitée aussi à des ins ornementales comme y creuser des cavités et des formes sculptées et enrichies de traitements et de motifs esthétiques impressionnants (Figure 44).

2- La progression spatiale

Les espaces urbains entourant le mausolée sont des compositions or­données et d’une esthétique progressive. Ces espaces s’accumulent plus, quand on s’approche du mausolée, qui représente le point central de ce gra­dient. Les espaces de la région centrale sont caractérisés par le fait que ce sont des espaces principaux dans la ville et qui débouchent sur des espaces de groupement menant aux portes du sanctuaire et donc vers son grand espace. L’image de la ville, notamment la région du centre, peut être com­parée à un bloc où apparaissent les espaces et les ruelles comme des endroits sculptés dans ce bloc. Cela se reflète sur le système de circulation qui se caractérise par un système à haute fluidité et au système progressif et séquen­tiel de manière bien claire. Les espaces de mouvement progressent allant des ruelles étroites, puis vers des ruelles plus large puis vers des ruelles princi­pales. Aussi, les espaces de groupement de ces ruelles sont progressifs et se dirigent dans leur ensemble de manière évolutive vers le mausolée, sans au­cune entrave, donnant l’impression qu’elles avaient été calculées et planifiées avec soin et précision. Cela conduit à une facilité d’accès au mausolée, car toutes les routes qu’emprunte le visiteur mènent au mausolée. Le système de mouvement permet à la personne de se déplacer à travers la ville, surtout vers le mausolée dans un cadre naturel et agréable (Figures 45 et 46).

Ajoutons ici que le visiteur – même à une grande distance – qui voit le dôme et le minaret commence les salutations du saint mauso­lée et s’arrête pendant quelques secondes ou quelques minutes sur le che­min pour ces salutations à distance comme s’il s’adressait à l’Imam à la vue du dôme ou du minaret de ce lieu, bien que n’ayant pas forcement l’intention de visiter le mausolée. Cela s’est relété sur le tissu urbain en­ tourant le sanctuaire sacré dans la structure de la distribution et de la communication des rues, des places et même les bâtiments autour du sanctuaire qui ont acquis une sorte d’importance spirituelle par le voisi­nage du mausolée, en plus de son importance fonctionnelle (Figure 47).

Les routes et les chemins sont les plus importants acteurs influant la composition de l’image visuelle chez les gens. En effet, ces derniers remar­quent la ville et observent ses parties lors de leur déplacement à l’intérieur de ces routes. Les gens peuvent aussi remarquer tous les autres éléments entourant et formants la configuration visuelle à travers les dimensions des particules sur les axes de leur mouvement.

Les systèmes de mouvement de la ville n’étaient pas un moyen de trans­port, mais ce réseau représentait un système de communication dans lequel les habitants jouent le plus important rôle. En effet ce sont ces gens qui le construisent et le dominent. Au lieu que le réseau de mouvement opère à la fragmentation des grands blocs formant le tissu urbain, celui-ci vise à relier tous les éléments de ce tissu. Les rues sont dessinées afin de relier et de faire communiquer entre les composantes architecturales. Les rues principales se sont étendues de la mosquée comme centre de la ville vers ses cotés, des­quelles se sont ramifiées des rues secondaires comme un lien entre les prin­cipales rues et les ruelles pénétrant les quartiers 17.

Les routes publiques se sont intégrées avec les souks traditionnels et les autres rues secondaires avec les quartiers résidentiels. Tandis que les routes sans issues se sont intégrées aux petites communautés d’unités d’habitation. En effet, elles leur fournissent un moyen pour les atteindre. Cette suite ré­pond à la hiérarchie et à l’impact des degrés croissants de l’intimité confir­mant l’adoption de chaque section d’un réseau de traic comme une pro­priété de l’espace qu’il dessert.

Les mesures des rues dans la vieille ville de Nadjaf, sont liées à divers fac­teurs, certains sont rattachés au système de planification urbaine, et d’autres sont liés à la nature du site et à son climat. Ces mesures sont aussi liées aux valeurs islamiques et aux coutumes et traditions. Ces facteurs son similaires et convergents dans les vieilles villes. Se sont ensuite très fortement ressem­blées les mesures de leurs rues et les fondements de leur planiication.

Les axes de circulation se caractérisent dans la vieille ville par la clarté de la structuration de leurs espaces et par le fait qu’ils contiennent un réseau intégré de voies, qui sont à des degrés différents de la fonction, de l’échelle et de la particularité, sur plusieurs niveaux :

  1. La concordance de l’échelle

La ville arabo-islamique a adopté l’échelle humaine dans sa formation et son expansion. Cela apparaît clairement dans l’étalement horizontal des quartiers privés dans la ville ainsi que dans la hauteur appropriée des façades des éléments architecturaux surplombant les ruelles et les axes traditionnels.

Il apparait aussi dans le comportement social imposé sur les piétons et les habitants par les voies étroites. Les ruelles occupent une place importante dans les villes traditionnelles. Au niveau des quartiers d’habitats elles adop­tent une nature étroite et tortueuse. Certaines ont leurs extrémités sans issues afin de fournir une protection visuelle à l’habitat, elles deviennent plus larges au niveau des routes liantes pour permettre l’accès des animaux tels que les chameaux utilisés pour soulever les charges. La largeur de la route dépasse les 3,5 m. Par ailleurs, il semble que la composition organique correspond à la vie du musulman et l’a aidé à lui apporter l’inspiration spirituelle18.

À travers l’observation de l’image de la ville arabo-islamique, on s’aperçoit qu’elle est semblable à un bloc solide où les espaces des voies apparaissent comme sculptés sur ce bloc. L’adoption de l’échelle humaine dans les espaces de la ville arabo-islamique a aidé à déterminer la nature du ressentiment du visiteur sur la manière dont s’harmonisent les éléments de la planification et de la construction de la ville. Il a aidé aussi à définir sa capacité à percevoir et à comprendre ces éléments en prenant en considération l’ensemble des ni­veaux de la structure urbaine de la ville, y compris ses unités de construction et ses rues, pour qu’il ne se produise pas de séparation entre les habitants et leur ville. Il est connu que le saint mausolée d’Ali domine tous les aspects urbains de la ville. Parmi les points importants sur lesquels il domine, c’est le skyline de la ville, en particulier, sur les volumes des espaces qui l’entourent ainsi que sur les volumes des espaces de la ville de manière générale.

La cour du mausolée est parmi les plus grands espaces publiques ouverts dans la vieille ville. Sa domination devient claire en raison de la contra­diction entre le ressentiment habituel des normes des espaces des ruelles étroites, puis la fascination par la taille énorme de l’espace du saint mausolée et son échelle. Il y a un fort contraste entre la richesse des traitements archi­tecturaux des façades intérieures du saint mausolée donnant sur l’esplanade et les façades des simples allées pour la personne pénétrant l’intérieur du mausolée. Ce contraste donne du prestige à l’espace du sanctuaire et à sa domination sur la masse urbaine, ce qui renforce sa grandeur.

En plus de cela, la forte connexion organique entre les espaces entourant le mausolée et son propre espace a conirmé sa domination et l’a renforcée.

La zone entourant le mausolée a été caractérisée par le fait qu’elle était dédiée au mouvement, la facilité d’accès est l’une de ses caractéristiques es­sentielles. Il ne doit donc pas y avoir de contradiction entre la circulation des visiteurs et toute autre circulation. Aussi, l’échelle humaine est l’une des caractéristiques distinctes de cette région. Nous observons par ailleurs, la concentration de la population à spéciicité religieuse autour du mausolée, où se concentrent les oulémas et les travailleurs du domaine religieux.De plus, les plus illustres bâtiments au style architectural historique se trouvent autour du mausolée (Figure 48).

Le tissu urbain environnant le mausolée est un tissu organique cohérent de manière précise. Le visiteur se déplace au sein de ce tissu par des ruelles étroites et sinueuses, qui donnent une échelle humaine juste et requise, et quand il atteint le mausolée, il pénètre dans son large espace (son espla­nade). Cette transition soudaine des ruelles étroites vers le large espace, pro­cure au visiteur la piété nécessaire et indispensable pour ce genre de lieux saints comme mentionné précédemment. (Figure 49)

  1. L’harmonie du rythme

La coniguration urbaine traditionnelle de la vielle ville de Nadjaf est caractérisée par des éléments homogènes et complémentaires ainsi que par un skyline dominé par saint mausolée du de la ville. Aussi le tissu urbain est reconnu à travers un réseau de routes et la fréquence des cellules structurales (les habitats, les souks, les écoles, les auberges) formant un ensemble cohé­rent et compact sans que les bâtiments autonomes ne soient décrits d’indé­pendants, ils s’intègrent au tissu intégré, uni et diversifié au même temps.

À l’intérieur de ce système se définit le degré de l’intimité élevée de la vie à l’intérieur des unités d’habitat. Par ailleurs, ces zones d’habitats contiennent des unités dont la taille varie au sein d’un même quartier. Cela signifie un état de coexistence entre les différentes couches de la société, ce qui traduit l’expression réelle de la théorie islamique dans la formulation de la structure physique de la ville.

Les quartiers d’habitat gagnent un visage humain grâce au motif organique précis du réseau de traic et de ses ruelles, qui sont améliorées en utilisant les traitements et les détails architecturaux (Chanachil, Moucharabiyeh) ainsi que les traitements spatiaux qui renforcent le ressentiment de l’intimité et évitent les cas de reproduction ennuyeuse (Figure 50).

Les quartiers d’habitat de la ville arabo-islamique modèle, sont des zones relativement petites où vit une société harmonieuse. Les liens unissant les membres de cette société sont religieux ou régis par des normes sociales particulières19.

La ville traditionnelle comprend des habitats de taille relativement li­mitée avec une haute couverture structurale de la terre. Cette restriction a rendu la ville active et pleine de vie20.

L’esplanade du saint mausolée

On peut observer la structure cellulaire fournie, à travers un processus coordonné de compilation d’éléments distincts d’un état de parfaite intégra­tion des habitats individuels avec des unités d’habitat, ainsi que ces unités avec le système urbain global21. La hiérarchie spatiale et sa transition du privé au public dans la caractéristique de la région est une particularité de la ville islamique22. Le mur externe de la maison traditionnelle est caractérisé par l’absence ou par un nombre très limité de fenêtres au rez-de-chaussée (mur solide).

  1. La clarté de l’identité

La structure urbaine de la vieille ville de Nadjaf, est principalement dé­terminée par l’impact des valeurs religieuses ainsi que des principes et des valeurs morales et spirituelles qui émanent directement de la foi en l’Islam. On peut observer cela à travers la mise en place des institutions requises par la religion islamique, qui sont au centre de la vie quotidienne et des événe­ments spirituels, sociaux et économiques.

La religion a donc influé le style de planification urbaine de la ville de Nadjaf Al-Ashraf, la distribution de l’utilisation de la terre ainsi que le sys­tème de mouvement qui est désormais régi par un style soulignant l’impor­tance de la localisation de ces institutions religieuses. Le concept de la ville arabo islamique est basé sur le fait que «l’environnement urbain est organisé à tous ses niveaux par l’influence d’une forte idée tirée de l’atmosphère spiri­tuelle et matérielle de la vie de l’homme. Cette idée détermine les matériaux de construction, les bâtiments, les routes et les places, qui aident l’indi­vidu, la famille et la communauté à s’orienter et à se définir eux-mêmes au sein d’un cadre local soulignant des dimensions architecturales ininiment étendues dans le monde spirituel». Les structures sociales de la vieille ville de Nadjaf, sont caractérisées par des relations humaines réelles. En effet, la charia a organisé la relation entre l’Homme et son créateur, elle a également identifié la relation entre l’Homme et l’Homme, qui vise à réaliser la cohé­sion sociale et familiale. Cela s’est clairement reflété dans la forme urbaine de la ville de Nadjaf qui s’est développée et a évolué au cours de longues périodes temporelles (Figures 51 et 52).

  1. La spécificité du moule

La trace des facteurs de l’environnement naturel est reflétée au ni­veau du tissu urbain de la vieille ville de Nadjaf, sous une forme de tissu ni­ché dense et cohésif en raison du regroupement et du recroquevillement des bâtiments, de manière à ce que peu d’interfaces et de surfaces sont exposées directement au soleil, le but étant de former le plus grand volume interne par le moins d’interfaces externes.

Ainsi nous constatons que le tissu urbain de la vieille ville de Nadjaf, est caractérisé par le chevauchement des blocs durs aux surfaces planes et aux ouvertures rares et petites vers l’extérieur. L’architecture de Nadjaf regarde vers l’intérieur, et cette coniguration aide à réduire au maximum le nombre de surfaces exposées au rayonnement solaire direct tout en fournissant autant que possible de l’ombre. Cela a conduit à réduire l’énergie thermique péné­trant au sien des bâtiments et à réduire la température de l’air dans les ruelles étroites et ombragées pour la plupart des heures la journée (Figure 53).

Parmi les autres traitements climatiques qui caractérisent l’identité et la spécificité de la ville de Nadjaf c’est le recours, dans leurs constructions, à des niveaux inférieurs au niveau du sol, par l’aménagement des sous-sols qui réduisent la chaleur et augmentent l’humidité. Ces sous sols condui­sent à un changement dans l’organisation formelle et spatiale des bâtiments composant le tissu de la ville. Aussi, l’utilisation des autres traitements ar­chitecturaux tels que les badgirs (ou les tours du vent), qui ont pris des formes esthétiques par des blocs géométriques imposants, caractérisant le skyline (panorama urbain) de Nadjaf. Ces badgirs ont contribué à adoucir le climat intérieur de l’habitat en amenant de l’air frais vers le sous-sol.

Par ailleurs, la profondeur de ces sous-sols atteint trois étages souterrains, aussi, ils s’étendent parfois en dehors des limites des habitats, en dessous de la surface des allées ou des bâtiments voisins (Figure 54).

  1. L’expression fonctionnelle de la ville

La vieille ville de Nadjaf est une ville religieuse, scientifique et résiden­tielle en premier lieu. Nous constatons une domination de l’usage religieux dans le centre de la ville représentée par le saint mausolée et les autres bâ­tisses et événements religieux l’entourant et s’intégrant à lui.

Aussi, ce mausolée contrôle la nature de la distribution de ces utilisa­tions par un usage résidentiel caractérisé par une haute densité et de faibles hauteurs près du mausolée, cette densité s’affaiblit au fur et à mesure qu’on s’éloigne du mausolée. On constate aussi la prolifération des écoles reli­gieuses et des bibliothèques scientiiques à travers les ruelles de la ville.

Puis vient l’usage commercial en deuxième position après l’usage religieux. Celui ci était centré sur les principaux axes reliant le mausolée aux parties de la ville. Seulement, ces derniers temps la ville a connu un usage commercial rampant sur les bâtiments résidentiels, résultant du chevauchement urbain dû à la construction des rues dans le tissu de la ville. Cela a conduit à attirer un mouvement des véhicules en grand élan au cœur de la ville détruisant le système traditionnel du mouvement des passants (Figure 55).

De plus, il existe une autre fonction principale qu’exerce la ville de Nadjaf, qui a influencé la formation de l’identité et de la particularité de la ville, cette fonction se reflète par le fait que Nadjaf est une ville de cime­tières. En effet, le cimetière Ouedi Al-Salem (la Vallée de la Paix), qui est l’un des plus grands cimetières du monde, a clairement inluencé l’orienta­tion des entrées et sorties de la vieille ville pour accueillir le mouvement des funérailles et des visiteurs de ces cimetières, en plus des bureaux de sépulture (de pompes funèbres) situés sur les bordures du cimetière (Figure 56).

 

  1. Le problème de la désintégration urbaine dans la vieille ville de Nadjaf

Bien qu’il semble que les problèmes dont souffre le centre historique de la ville de Nadjaf, (vieille ville) soient un exemple des ceux que connaissent les centres historiques des villes saintes d’Irak, ces problèmes se distinguent cependant par le fait qu’ils proviennent de la particularité de la ville de Nadjaf et de ses conditions locales. En effet, c’est l’une des villes islamiques saintes les plus importantes ce qui attire un afflux de visiteurs de différente importance à travers le temps en immigrants et étudiants qui s y installent.

Une étude de cas de la réalité de la ville a révélé de nombreux problèmes liés aux aspects architecturaux et de planification urbaine en plus des pro­blèmes découlant des travaux de développement en l’absence d’une poli­tique globale et intégrée de la conservation et du développement.

Les espaces entourant le saint mausolée on été victimes de pratiques de planiication provoquant des changements importants dans sa composition urbaine. Parmi ces changements, la suppression des zones entourant le mau­solée (qui représentaient le centre de la coniguration) et leur isolement de leur environnement urbain, de manière à contredit le principe sur lequel elles ont été conçues. En plus des dommages qu’ont causés ces pratiques sur le tissu urbain et sur l’héritage civilisationnel et ses caractéristiques, touchant ainsi de nombreuses bâtisses d’une grande valeur historique.

Ces modifications ont créé de nouveaux problèmes tels la génération d’un plus grand traic de véhicules autour du mausolée, provoquant une pollution de l’air et de la vue contradictoires avec le statut religieux et spiri­tuel du mausolée.

Aussi, la création d’espaces ouverts autour du sanctuaire a provoqué la suppression de la plus importante caractéristique de ce centre, celle de la domination de l’espace de l’esplanade sur la coniguration spatiale générale de la ville. Cela a aussi provoqué l’absence de l’élément de surprise lors du déplacement de l’individu venant des étroites ruelles aux façades extérieures simples vers le somptueux espace de l’esplanade ouvert et riche en traite­ments et motifs architecturaux qui réalise le sentiment d’ouverture, de stabi­lité, de sécurité, et de révérence.

Les dommages ne se sont pas seulement limités à cela. Les interfaces des murs du mausolée vers l’extérieur ont été traitées comme bâtisses banales (d’un point de vue du concept occidental), ce qui a amené à davantage de démolition et de création d’espaces ouverts et large pour accueillir les fa­çades aux formes plus claires.

La suppression des zones autour du saint mausolée est une grande perte pour le site spirituel et le cadre urbain du mausolée lui même, qui lui était lié depuis des siècles. Ainsi, l’isolement de ce mausolée de son contexte urbain spécial, et le dresser seul dans l’espace urbain où il peut être vu de tous les côtés lui fait perdre son caractère traditionnel et les principes de base de sa conception, comme dans la figure précédente (Figure 55).

Notons à ce propos que le patrimoine urbain de la vieille ville de Nadjaf, était jusqu’à récemment le patrimoine le plus riche et le plus conséquent des villes historiques de l’Irak.

Seulement, il a été, et de manière continue, victime de perte. Aussi, le danger d’une perte plus grande plane toujours. Il existe des propositions de projets d’une nouvelle conception principale de la vieille ville de Nadjaf visant à enlever l’un des plus importants de ses monuments archéologiques, qui est le grand souk, en plus des habitats se trouvant près de la sainte es­planade, qui sont caractérisées d’une architecture particulière à Nadjaf qui n’est connue que des personnes qui ont vécu entre leurs murs. (Figure 57) La rupture du tissu urbain est l’un des problèmes les plus graves qui affli­gent la ville. Cette désintégration est aussi la plus grande menace pesant sur l’identité urbaine de la ville, car elle conduit à :

  • La séparation du mausolée de son contexte urbain.
  • La perte des caractéristiques de l’organisation spatiale globale et parti­culière caractérisant la ville.
  • La désintégration du tissu social accompagnant le tissu urbain.
  • La disparition de nombreux édifices à valeur architecturale et histo­
  • La pollution environnementale et visuelle résultant de l’accès massif des véhicules au cœur du centre historique.
  • L’utilisation de traitements architecturaux étrangers à la structure lo­cale ainsi que des styles architecturaux incohérents dans un même bâ­
  • La différence des traitements entre le rez-de-chaussée et les étages supé­rieurs dans la plupart des bâtiments donnant sur les rues principales.
  • La modification ou la reconstruction incompatible à l’échelle humaine.

L’opération de démolition d’édifices patrimoniaux et des sites historiques dans la vieille ville de Nadjaf, signifie la perte, à jamais, de cette richesse, et donc l’impossibilité de la recouvrer un beau jour. En effet, ces dernières ont été construites à une époque ancienne avec une civilisation spéciale, des constructeurs spéciaux, des moyens de construction spéciaux ainsi que des matières spéciales. Sachant que cela relève de l’utopie de voir émerger la même construction sans la civilisation elle-même et tous ceux qui vivaient dans son sein, car chaque image mise à jour pour un tableau ancien n’est autre qu’une falsiication sans aucune valeur intrinsèque.

8.1. La désintégration urbaine et le manque d’entretien

Ces bâtiments sont soumis à deux facteurs importants causant leur disparition : Le temps (conditions naturelles) et l’Homme. Le temps, si­gnifie ici les facteurs de l’érosion et du vieillissement du bâtiment dont on néglige l’entretien à cause de ses couts élevés ou des dificultés de financement ainsi que l’absence d’une autorité compétente se chargeant de les entretenir. Cela finit par avoir raison de ces bâtisses. Par ailleurs, il ya des sabotages que des individus font subir au bâtiment, directement ou indirectement qui pourrait être précisé comme suit :

  1. les facteurs naturels

Les facteurs climatiques tels la température, l’humidité, les précipita­tions, le vent et la poussière sont des facteurs clés qui affectent négativement et de manière significative les matériaux de construction ainsi que la struc­ture constructive des bâtiments patrimoniaux et les dégradent.

Il existe différents effets des facteurs naturels causant les dom­mages et la corrosion. Aussi, la nature géographique du site et le type de climat dominant affecte grandement. À titre d’exemple, la résis­tance des murs d’argile dans les zones désertiques chaudes et sèches peut s’étendre à des milliers d’années, au moment où ces mêmes murs ne dureraient pas plus de dix ans dans les températures tropicales. L’architecture locale spécifique à chaque zone climatique respecte l’impact environnemental de cette région et essaye de l’adapter à travers l’utilisation de certains matériaux de construction qui réduisent l’impact des facteurs climatiques aussi bien sur l’Homme que dans la structure de construction. En ce qui suit, un exposé des plus importants facteurs naturels causant la démolition qui peut probablement affecter les bâtiments patrimoniaux :

1- Le rayonnement solaire : c’est l’un des plus importants facteurs environnementaux qui affectent de manière significative sur les maté­riaux de construction. La longueur d’onde du spectre varie de l’ultra vio­let au spectre visible aux rayons infrarouges. Les matériaux sont différents dans leur absorption des longueurs d’onde qui lui tombent dessus. Ces matériaux absorbent un certain pourcentage de ces rayons et reflètent le reste. Ce pourcentage est appelé capacité d’absorption, allant de presque 0 pour les matériaux réfléchissants à 1 pour les matériaux absorbants. L’effet des rayons solaires est un facteur dévastateur, surtout à l’égard des matières organiques comme le bois, les textiles, les teintures et les cordes.

2 – la température et la dilatation solaire : La principale raison au changement de température dans les bâtiments est l’un des effets du soleil pen­dant la journée grâce au rayon à courte et à longue onde. Aussi la perte de tem­pérature pendant la nuit se produit par un rayonnement à ondes longues. Les matériaux de construction chauffent par le rayonnement de trois façons : a – le rayonnement solaire direct sur les murs où l’énergie solaire est conver­tie en énergie thermique inhérente à la matière ; b. Conductivité thermique à travers les matériaux adjacents ; c – La convection thermique et la diffé­rence de température entre l’intérieur et l’extérieur23.

Les parties ombrées de l’édifice, maintiennent un faible et relativement stable température. En effet, tous les matériaux de construction se gonflent lorsqu’ils sont exposés à la chaleur, et se rétractent suite à la perte de chaleur acquise et cette propriété est appelée « mouvement de contraction ou de di­latation thermique». C’est là une des principales raisons de la détérioration des bâtiments et des structures de construction. Ainsi, l’âge de l’enveloppe extérieure des bâtiments est relativement li­mité, car elle est exposée à des températures très différentes lorsque les pièces internes de l’édifice ont une durée de vie relativement longue.

  • – L’influence de l’humidité : La présence d’eau sous n’importe quelle forme cause des dommages sur les matériaux de construction. Aussi, l’accès de l’eau aux ouvertures poreuse des matériaux s’effectue de plusieurs façons : soit directement par la pluie tombant sur les facettes des murs, ou indirec­tement par le sol par la capillarité. Cette dernière est plus dangereuse que la première, parce que lorsque l’eau se déplace à travers les pores, il transféré d’autres matériaux dissous avec lui, quand l’eau s’évapore, ces matériaux se cristallisent et restent en place (à l’intérieur des pores). Aussi, la mauvaise évacuation des eaux de pluie sur les toits des bâtiments est l’une des raisons qui détériorent les bâtisses patrimoniales. Plus les pores sont petits, plus l’eau remonte dans les murs par capillarité, et moins elle s’évapore de ces murs. L’eau remonte davantage dans le mur au fil du temps en raison de la pénétration des sels dans ce mur, ce qui fournit une énergie attractive sup­plémentaire pour l’eau. En effet, cette dernière se déplace à partir des zones à moindre concentration vers des zones plus concentrées. L’eau peut monter au fil du temps jusqu’à 8-10 m. De plus, l’eau peut entrer directement dans le mur par la condensation de la vapeur de l’eau ou du brouillard, notons que la condensation c’est lorsque la température du mur est inférieure à la température des vapeurs.

L’humidité condensée sur les surfaces extérieures est plus dangereuse que l’eau directe de la pluie. L’humidité lorsqu’elle se condense, elle emporte avec elle des matières polluantes en suspend dans les couches d’air en contact avec le mur. Ces matières se fondent dans l’eau en une solution. Dans les zones à forte pollution de l’air, une solution contenant de l’acide sulfurique ou des particules de carbone noire ou d’oxydes de fer, se dépose sur ces murs conduisant à l’érosion de ce matériau de construction24.

  • – L’impact du vent : On a tendance à croire que l’édifice patrimonial, tant qu’il a résisté jusqu’à présent face au vent, il pourrait toujours continuer de lui résister à l’avenir. Cela n’est cependant pas correct. En efet, la struc­ture peut être victime de l’érosion. Aussi, il existe un autre effet des vents transportant les poussières et les particules de sable, capable de détruire les surfaces des murs des bâtiments. Cet effet est plus important quand la vi­tesse du vent augmente. Leur principal impact se voit sur les gravures et les décorations en saillie ainsi que sur les différents motifs, que le vent enlève de la surface extérieure de l’édifice. Cet impact devient plus dangereux lorsque la pression du vent est combinée avec de la pluie. En effet, lorsque cette combinaison du vent et de la pluie peut provoquer la corrosion interne du bâtiment, car la poussée du vent agit sur la filtration de l’eau vers l’intérieur et la pousse à travers les fissures et les pores à des distances plus grandes que la normale, surtout quand la surface externe atteint la saturation en eau25.

5 – L’effet des minéraux : La principale source de la présence des mi­néraux dans les matériaux de construction est le sol. On pourrait connaitre leurs types en examinant les types des sols sur lesquels l’édifice est construit et en les étudiant ensuite.

Le sol basique : c’est un sol non acide contenant principalement des oxydes de fer, d’ammonium, et de calcium, c’est-à-dire qu’ils contiennent un pourcentage élevé de minéraux et un peu d’hydrogène.

Le sol salin: c’est un sol contenant du chlorure de sodium et des nitrates qui sont des minéraux solubles provoquant des dommages significatifs, en particulier sur les métaux en raison de la présence du chlore qui s’oxyde rapidement sur les surfaces externes des matériaux sous un climat humide26.

B – Les facteurs non naturels

Ils comportent aussi les facteurs humains qui peuvent être divisés en deux sections principales qui sont :

1- Les dommages prémédités causés par l’homme

Ce sont des dommages causés intentionnellement sur les habitats et les édifices par l’homme pour différentes raisons, ces dommages atteignent même des zones patrimoniales entières. Leurs causes sont les suivantes :

  1. Les avantages utilitaires et économiques

La destruction des biens culturels afin de réaliser des avantages écono­miques remonte à des époques lointaines, elle est liée à la nature humaine. Ce qui a augmenté cet impact, c’est que la région patrimoniale et historique dans les villes se situe généralement au cœur des centres modernes, pour cela, elle est toujours vulnérable et susceptible de disparaitre aussi longtemps qu’il y aura une chance d’établir des projets économiques et des bâtiments mo­derne à plus grand rendement financier. Cela s’ajoute à la suppression de vastes zones du tissu urbain traditionnel due aux expansions non étudiées des villes ainsi qu’à leur croissance exponentielle. On retrouve beaucoup ce phénomène dans la ville de Nadjaf.

  1. Les actes de vol et le vandalisme

C’est l’un des dangereux problèmes qui causent un grand tort au patri­moine culturel, architectural et civilisationnel, et on ne peut se débarrasser de ses effets négatifs, que par des opérations d’éducation culturelle et de la sensibilisation de la société quant à l’importance culturelle, historique et ar­tistique de ce patrimoine ainsi. En plus de cela, il faut fournir une protection adéquate à cet héritage patrimonial à travers la promulgation de lois répres­sives à l’encontre de toute personne affectant négativement ce patrimoine.

  1. Le changement de goût

à chaque époque, et à tout temps ses exigences, ses indicateurs et ses déterminants de goût compatibles avec ses valeurs sensorielles, sociales, reli­gieuses, esthétiques et culturelles27,

2 – Les détériorations non préméditées causées par l’homme

Ce sont les dommages causés par l’homme indirectement et de manière non volontaire sur l’héritage urbain, architectural et artistique. Cela signifie que le dommage survenant cause des dégâts pour plusieurs raisons, résultant du comportement humain et de ses activités parmi lesquels :

  1. La négligence

Ce facteur exerce un impact signiicatif sur la détérioration du patri­moine architectural urbain, même si c’est à relativement long terme. De plus, ce dernier est de plusieurs formes, parmi lesquelles la négligence de l’entretien annuel régulier des bâtiments du patrimoine, qui conduit à son tour à leur détérioration et à leur incapacité à résister face aux causes de la détérioration. Aussi, la négligence se produit par l’exposition du bâtiment aux incendies en raison soit d’une négligence pure ou de la création d’une zone industrielle à l’intérieur du tissu urbain.

  1. Le mauvais entretien

Un mauvais entretien peut aussi causer du préjudice non intentionnel. Les opérations de l’entretien fournie aux bâtiments patrimoniaux devrait être à un niveau convenable, autrement elles seraient contreproductives sur les bâtiments entretenus, et peuvent causer des dommages supplémentaires sur cet héritage. Cela peut se produire e en raison des insuffisances tech­niques et artistiques du personnel chargé de la la maintenance. Cela peut se produire aussi à cause du manque de financement et donc de devoir utiliser les matériaux les moins chers pour la maintenance.

  1. Le tourisme non étudié

Cela signifie les zones qui sont d’une valeur patrimoniale ou culturelle telles que les lieux saints où le tourisme non étudié (non planifié) et la crois­sance du nombre de visiteurs quotidiens ou saisonniers causent des effets négatifs tels que la pression sur les services et les usages de la terre.

  1. Les changements inappropriés

La plupart des bâtiments archéologiques ont besoin d’avoir certaines par­ties rénovées et changées, et beaucoup de ces changements opérés sur des parties de l’édifice à valeur patrimoniale lui causent des détériorations sé­vères. Un exemple de changements inappropriés couvrir le patio de certains habitats patrimoniaux rénovés et conservés par des plafonds en verre. En effet, cela a conduit à une augmentation de l’humidité dans les murs intéri­eurs de l’habitat, provoqué à son tour une détérioration de ces murs de ma­nière plus rapide que si on avait laissé le patio en l’état initial. Il existe aussi des changements d’usage inappropriés de l’édifice comme ce qu’ont connus certains édifices patrimoniaux rénovés et maintenus qui ont été transformés en restaurants et cela est la cause de la détérioration et de l’efondrement de ces habitats patrimoniaux28.

Comment reconstruire la vieille ville de Nadjaf Al-Ashraf ?

Il est nécessaire de faire apparaitre et rénover ce qui reste du tissu ur­bain de la ville de Nadjaf Al Ashraf à l’intérieur des limites de son rempart avec toutes ses composantes telles que les habitats de la ville, ses ruelles tor­tueuses, ses souks et tout ce qu’ils contiennent en édifices patrimoniaux rares

 

qui représentent des musée à eux seuls. En effet, chaque ruelle comporte des mosquées, des habitats patrimoniaux, des sous-sols et des baraniyet… C’est une ville contenant les meilleurs types d’architecture islamique et les plus belles vues urbaines dynamiques et dotées d’échelles humaines dont le centre comporte le plus important monument de la ville, qui est la caracté­ristique la plus illustre et la plus unique des villes dans le monde, ce monu­ment est le mausolée de l’imam Ali Ibn Abi Talib (paix soit sur lui). En effet, il est doté de l’une des plus importantes architecture islamiques, un véritable chef-d’œuvre unique du point de vue de la personne et du lieu.

Ici, nous devons souligner la nécessité de respecter et de s’en tenir à l’opi­nion scientifique. Cette dernière étant la bonne voie menant à la réussite et à éviter les impasses et les problèmes. Cela est le résultat des expériences, de l’argumentaire et de l’analyse des faits relatifs à la connaissance de l’homme et de son environnement. Et c’est ce qui est soutenu par l’avis de la haute Marjaîya (la référence) religieuse.

En effet, le tissu urbain des centres des vieilles villes saintes s’est for­mé parce que ce sont des villes qui opèrent fonctionnellement au sein du concept de l’interdépendance des parties des êtres vivants. En effet, l’in­tégration des parties de la ville forment son tissu urbain avec une échelle humaine intégrée. La ville organique est un miroir reflétant les coutumes, les traditions, le climat, la religion et la culture de cette ville. Ce sont des villes caractérisées par un style particulier qui tire sa spécificité de la scène urbaine où se cristallise et se construit la personnalité distinctive de la ville à travers la nature de ses principaux constituants qui sont la structure organisation-nelle, l’organisation spatiale, la structure urbaine et les usages de la terre. Par ailleurs, cette scène urbaine est marquée par des propriétés spéciiques la dis­tinguant à travers des niveaux élevés de spéciicité et une concordance dans les dimensions verticale et horizontale avec un environnement urbain qui tient compte des conditions climatiques en raison de la faible proportion de l’exposition au ciel opposée à l’emplacement de la sainte mosquée, où la couverture est haute à la ligne du ciel.

Le principe de la démolition totale de cette construction urbaine est im­possible à remplacer par aucune des conceptions qui puissent être en cohé­rence avec l’ancien tissu urbain. La démolition signiie en plus une perte imposante et irréversible qu’aucun prix ne peut compenser de l’édifice dont la réalisation est impossible avec les mêmes concepts de planification. En effet, la composition urbaine de ces villes est la somme des outputs découlant des inputs des périodes temporelles profondes dans l’histoire ainsi que de traite­ments appliqués de génération en génération. Il n’est donc pas tolérable de voir la démolition totale de ce tissu urbain, ni une démolition partielle tout en gardant quelques parties de lui. Cela vient du fait que la ville soit sou­mise aux hypothèses et aux constantes de la ville organique, qui lorsqu’on ampute ou que l’on retire l’une de ses parties provoque une perturbation considérable dans tout son fonctionnement, et par conséquent, un impact sur l’ensemble des activités de la ville ainsi que sur ses habitants. En efet, la ville organique, est caractérisée par la cohésion de ses bâtiments ainsi que des masses la composant. Elle est aussi caractérisée par une organisation, et une classification de l’espace ouvert du public au privé. Cela signifie que la ville est caractérisée par un tissu urbain complémentaire et intégré allant des habitats, des quartiers, des ruelles et des rues vers toutes les autres parties du tissu telles que les placettes et les activités commerciales et tertiaire. Cela est le produit de besoins sociaux et religieux bien connu. C’est aussi l’expres­sion logique et pratique des valeurs religieuses inhérentes au style de vie des musulmans. D’ailleurs, c’est pour cela que l’on dit que le cadre physique de ces quartiers résulte principalement du transfert des valeurs islamiques vers des formations à travers le mécanisme de la jurisprudence ( Fikh) et de la loi islamique (la charia) ainsi que de leur impact, même sur le processus de construction.

C’est pour cela que les frontières des maisons des Ahl Al-Bayt (les proches du prophète), paix soit sur eux, ou de leurs saints mausolées ne sont pas les seuls objets de sacralisation, mais aussi les régions les entourant, qui deviennent parfois des espaces où s’exercent des activités associées aux mausolées sacrés. À partir de cela, nous voyons que l’intérêt porté à la ville de Nadjaf Al Ashraf comme une ville de la science (selon M. Al-Sistani, comme indiqué dans l’article) devrait s’accompagner d’un intérêt à cette ville comme une cité du patrimoine architectural avec toutes les compo­santes de cette architecture. Cela signifie, qu’il faut considérer que chaque morceau de pierre dans cette ville – même si ce n’est pas une mosquée ou une école religieuse – est une partie de son tissu, qui doit rester en l’état. En effet, chaque partie contribue à donner à la ville l’importance et la fonction qu’elle possède en plus de son importance scientifique et religieuse, acquise grâce au mausolée de l’Imam Ali (AS) qui est l’une des principales raisons de la place importante qu’occupe cette ville.

Nous pouvons employer l’avis de M. Sistani pour la reconstruction de Nadjaf à travers les paragraphes suivants :

  1. L’emploi de l’avis de M. Al-Sistani, qui pense que Nadjaf est une ville de la science depuis des centaines d’années et dont on doit préserver l’iden­tité scientifique. Cela peut se réaliser grâce à l’intérêt que l’on doit accorder aux anciennes écoles religieuses, et aux maisons des oulémas, des poètes et des martyrs. Ces dernières peuvent être exploitées en musées ou en exposi­tions narrant la biographie de l’ouléma, du poète ou de l’écrivain.. .Cela ren­dra ces lieux comme des destinations pour les amateurs de l’ouléma, les lec­teurs ou les amoureux du poète ou pour le chercheur en patrimoine ou dans le domaine de l’histoire. Cela peut contribuer à relancer le tourisme (pas seulement le religieux visant à visiter le mausolée de l’Imam Ali, paix soit sur lui), mais amènera des visiteurs d’un autre type, ce qui par conséquent, apportera un rendement financier pour la ville de Nadjaf et pour l’État tout entier. Sachant que la première école religieuse établie dans la ville en1057 existe toujours et propose des cours semblables aux études académiques qui se font de nos jours. Cela a conduit à un changement majeur dans le dé­veloppement de la ville de Nadjaf, qui devient une destination scientiique des étudiants du monde entier venant étudier les diférents domaines des sciences religieuses, de la littérature, de la philosophie…

Nadjaf a de ce fait commencé à devenir la demeure d’un grand nombre d’oulémas. Il y a eu l’émergence de nouveaux usages de la terre, dans les do­maines de la culture et de l’éducation comme l’apparition des bibliothèques publiques et des écoles religieuses, ainsi que l’augmentation du nombre des mosquées et des Husseiniyat (mosquées chiites) pour accueillir les visiteurs dont le nombre ne cesse d’augmenter.

  1. L’emploi de l’avis de M. Sistani, qui pense que la ville de Nadjaf, est une ville religieuse. Il est connu que le centre des manifestations religieuses de Nadjaf est le mausolée de l’Imam Ali (paix soit sur lui). Ce dernier grâce à toutes ses spécifications rares est un chef d’œuvre unique en termes de la personne et de l’endroit comme nous l’avons souligné précédemment. Seulement, il existe des tentatives de distorsion de ce chef-d’œuvre artistique et architectural même si c’est d’une bonne intention de l’amélioration qui n’est pas étudié (telle que la démolition d’Al Soubat au niveau de l’esplanade de ce saint mausolée en 2005.

Il faut donc prendre soin de ce saint mausolée et de tout ce qu’il recèle en art et en architecture impressionnants et de maintenir sa domination sur la ville.

  1. L’emploi de l’avis de Sistani, qui semble être impressionné par l’im­portance et la forme de la ville de Londres. En effet, celui-ci dit la chose suivante : «lorsque j’étais à Londres pour mon traitement de santé, on m’a un jour transféré de l’hôpital où j’étais vers un autre hôpital. En cours de route, j’ai aperçu une région dont la construction est très ancienne ressemblant aux murs de Nadjaf, et j’ai vu des cavaliers sur des chevaux s’agitant en aller et retour. Je me sui renseigné sur cette région et on m’a répondu que l’âge de ce lieu remontait à plus de 500 ou de 600 ans, et qu’il est considéré comme l’un des lieux importants du patrimoine historique dont on a conservé la forme et l’identité ». Alors, pourquoi nous les architectes et les planificateurs ne nous imitons pas l’occident dans ce genre d’initiative, et pourquoi pensons nous que le développement réside seulement dans la construction de hautes tours! Il convient de souligner ici la phrase aux profondes implications qu’avait mentionnée Abdul Sahib Chir Ali dans son article quand il dit que la vieille ville de Nadjaf Al Ashraf est un « riche Musée». En effet, cette ville est riche en héritage civilisationnel. La question ici est de savoir comment traiter cet illustre musée et bénéficier ici des expériences de l’Occident, dans la préser­vation de leurs villes d’antan.

Si nos villes regroupent cet ensemble de caractéristiques historiques et patrimoniales, doit on les faire renaître, ou peut on effacer nos monuments sous le prétexte de l’innovation, de la modernisation et du développement. Chose qui justement nous oblige à nous élever contre de telles tentatives qui ne reflètent aucunement une connaissance préalable permettant de com­prendre la spéciicité de ces villes saintes. Nous pouvons donc nous opposer à cela à travers l’action sous diférents niveaux comme l’organisation de sé­minaires, de conférences et de réunions avec les hautes références (Marjaîya) afin de nous inspirer de leurs points de vue quant à l’importance de préserver l’identité et le caractère de la ville sainte. Aussi profiter des points de vue de M. Ali Al-Sistani (qu’Allah le protège) en tant qu’autorité religieuse suprême (marje) qui jouit d’une influence très important dans la sensibilisation à l’importance du patrimoine dans les villes saintes (Nadjaf, Al-Kadhimiya, Kerbala..) et la nécessité de sa protection et de s’opposer à la campagne de reconstruction qui peut entraîner la démolition ou le brouillage de l’identité et du caractère des villes saintes. Sachant que la culture est la variante d’un peuple à l’autre, selon les croyances religieuses, intellectuelles et sociales de chacun de ces peuples, en conséquence à cela, son impact sur le tissu urbain se modifie aussi. (Les facteurs culturels grandissent dans l’âme humaine, avec la croissance de l’homme et son apprentissage. Ces facteurs se transmet­tent des prédécesseurs aux descendants, et dessinent la voix que l’homme doit emprunter ain que commence la relation entre lui et son créateur en premier lieu, sa relation à sa société en second lieu, puis sa relation aux membres de sa famille et enin sa relation avec son environnement urbain. Les facteurs culturels s’établissent sur la base des valeurs de la société, et l’habitat est l’unité miniature de cette dernière, c’est pour cela qu’il porte les spécifications réelles de ses occupants. Par ailleurs, tous les comportements de l’individu sont relétées par son habitat).

La ville ainsi que le tissu urbain sont un produit de la culture. C’est pour cette raison que la ville arabo-islamique quand elle respecte l’homme et son existence, cela se reflète sur son tissu urbain. Tandis que la ville de l’occi­dent, elle représente le concept et la culture de la société occidentale qui se relète dans la production civilisationnelle et architecturale au sein de ses villes. C’est pour cela que l’étude de l’impact culturel sur le tissu urbain de la ville regroupe l’étude de la culture de la nation, de son idéologie, et de son orientation intellectuelle de façon matérielle dans la ville notamment sur sa production architectural.

La culture de la société nadjaie est principalement inluencée par la croyance et la pensée islamique et sa vision de la vie et de l’homme pour lui donner son identité distinctive.

C’est pour cela que nous constatons que la foi islamique se relète sur le tissu urbain de la ville de Nadjaf Al Ashraf. Cette dernière est la source des besoins spirituels et moraux de l’homme, et l’organisatrice de ses besoins matériels sous une forme complémentaire et intégrée où s’équilibre le sen­timent avec le matériel. Aussi, c’est l’organisation des besoins de vie de la société à travers les valeurs comportementales de la vie en vue d’atteindre le musulman complet. La foi joue donc le rôle principal dans la formation de la structure sociale et comportementale de l’individu et qui se reflète essen­tiellement sur l’habitat, dans lequel il vit et où il passe son quotidien. Cet habitat influence à son tour la société et le tissu urbain.

L’appel de l’Islam à l’adoration de Dieu ainsi que l’appel à des concepts et à des valeurs facilitant à l’homme musulman la vie dans sa grande so­ciété, a eu un impact considérable sur l’architecture de la ville arabo-mu-sulmane. Un exemple de cela, l’architecture des mosquées et des unités ré­sidentielles entourant ces dernières de manière cohérente et harmonieuse qui relète l’empathie et la cohésion entre les membres de la société. C’est pour cela que nous constations que la mosquée a un rôle principal en tant que centre culturel et spirituel de la conluence des musulmans. Aussi, au­tour de cette mosquée se forme un centre de rassemblement et d’activité commerciale qui s’étale en forme linéaire pour atteindre les zones d’habi­tat29. À partir de cela, on peut dire que la foi islamique, a un impact direct sur le tissu urbain de la ville arabe, sur l’orientation de son identité ainsi que sur sa structure urbaine. La présence de vides urbains dans son tissu a eu un rôle dans la construction des habitats selon des lois et des légis­lations émanant des lois religieuses. Surtout qu’il y en a qui courent der­rière l’expansion des vieilles villes saintes, proposant des démolitions, ou des changements dans les caractéristiques architecturales des bâtiments que l’ont veut rénover. Ceux là, agissent sous de faux prétextes manquant de planification qui soit basée sur l’importance de maintenir toutes les com­posantes du tissu urbain de la vieille ville sans être influencé par toutes ces voix dissonantes réclamant l’expansion à l’intérieur de cet espace si précieux. Cette mesure gouvernementale adoptée par Londres pour la préservation de leur patrimoine, dont l’âge n’excède pas la moitié de l’âge de Nadjaf, nous incite et nous motive à la nécessité de consulter l’avis des personnes compé­tentes à ce sujet.

  1. Ali Sistani, par exemple, représente un large segment de la population irakienne. Le fait qu’il soit un ouléma, et qu’il ait vécu dans la ville de Nadjaf, peut-être plus longtemps que la vie de beaucoup de gens qui prennent ces décisions, cela lui donne une profonde connaissance de cette ville et mieux que quiconque. Par ailleurs, les fondements de la planification et de la prise de décision nécessitent d’exposer sur le peuple les stratégies proposées et de mesurer leur adéquation avec leurs besoins et désirs. Al-Sistani ne représente pas qu’un individu de ce peuple mais sa majorité. Aussi, il ne représente pas seulement l’un des fils de cette ville mais leur écrasante majorité. De ce fait, il est naturel que si une décision de planiication est exposée au peuple, ce dernier sera du même avis que celui d’Al-Sistani. De plus, les gens ne man­quent ni de goût ni de civisme, et sont tout à fait en mesure de comprendre l’importance de la vieille ville de Nadjaf et de son patrimoine en général.
  1. Les spécialistes doivent exploiter le point de vue de M. Sistani dans ce sens qu’il faut sensibiliser les citoyens en général et les gens de la ville en particulier sur l’importance de la vieille ville de Nadjaf d’une part, et l’im­portance de cet événement (la ville de Nadjaf, capitale de la culture isla­mique 2012) d’une autre part. Cela est important afin de créer un état d’ap­pui à l’opinion demandant la préservation de l’identité de la ville arabo-isla­mique. La chose importante sur laquelle nous devons nous concentrer aussi, c’est que le nom (la capitale de la culture islamique), se compose de deux parties (capitale) et (culture islamique). On ne devrait pas se concentrer exclusivement sur la première partie et ce que doit contenir une capitale en luxueux hôtels, hauts bâtiments, maisons de repos et moyens de confort. Mais l’important c’est qu’on doit s’intéresser à une compréhension de la se­conde partie de cet intitulé (culture islamique). En effet, il est important de ne pas oublier que le premier est le résultat du second, et non l’inverse, (capitale est le résultat de culture islamique).

Il est essentiel aussi de préserver la structure urbaine de la ville en termes d’architecture qui représente un reflet des valeurs spirituelles de la culture is­lamique. Cette ville doit conserver son identité et son caractère distinctif et éviter les erreurs intentionnelles de certains à travers l’assurance de la cohésion du tissu urbain qui a été frappé la désintégration de certaines de ses parties après la construction des rues autour du noyau de l’existence de la ville qui est « le saint mausolée de l’Imam Ali, paix soit sur lui ».

  1. L’occasion du choix de la ville de Nadjaf, comme la capitale de la culture islamique en 2012 est une chance inouïe pour ceux qui appellent à préserver son identité afin de créer des bases solides pour la reconstruc­tion de Nadjaf. C’est dans une telle ambiance que les décideurs sont forcés d’écouter ces points de vue qu’ils ignoraient d’habitude (influencés par la mondialisation et convaincus de la fausse ligne qui leur est établie par cer­tains entre préserver la ville et assurer les services nécessaires). Il est donc judicieux d’utiliser cette occasion à cet effet, en plus de l’opinion populaire et celle des sages, comme M. Al-Sistani, les spécialistes et les intéressés par le sort et l’importance du patrimoine.
  2. Une attention particulière doit être accordée à la spécificité de la place en termes de forme, de construction et d’architecture ain de les montrer au visiteur venant à la ville. Aussi, Nadjaf est l’une des villes arabo-islamique qui reste gravée dans la mémoire du visiteur pour de nombreuses années, et dont il se rappelle où qu’il soit. Parmi les choses qu’il retient : la domination du dôme et du minaret du mausolée de l’Imam Ali (P) sur le vieux tissu urbain de la vieille ville. Aussi, les mosquées, les souks ainsi que les centres religieux, scientifiques, culturels, et sociaux…

Notons que dans les souks s’efectuent des échanges et des interactions commerciales, aussi ces derniers sont souvent proches des mosquées.et se caractérisent par des traitements climatiques : de sorte qu’ils aient un toit pour former un courant d’air froid. Par ailleurs, on constate dans les ruelles de Nadjaf l’élément de surprise qui procure du plaisir en créant des scènes vi­suellement variables avec les ongles de la ruelle à de longues distances. Aussi, les traitements architecturaux de chaque élément de l’architecture arabo is­lamique qui tiennent en compte l’aspect environnemental ainsi que l’inti­mité sociale. Par exemple les relations sociales sont fortes entre les membres d’un même quartier, et les distances entre les habitats étaient très étroites. Sur cette base, nous pouvons dire que la ville de Nadjaf d’aujourd’hui, ne manque pas de problèmes, mais ce qui est important c’est de savoir com­ment les traiter. En effet, il n’est pas raisonnable de faire face aux problèmes de planiication de la ville de Nadjaf, par la démolition et la rénovation de cette dernière comme une ville banale ne disposant pas de cette spéciicité. Le plan urbain d’aujourd’hui doit être capable d’apporter des solutions avec une grande perspicacité ain de protéger cette spéciicité et faire face aux défis actuels du XXIe siècle qui sont principalement la mondialisation et le développement technique et technologique. Il faut aussi faire face à ces évolutions, sans que cela ne signifie la négligence du patrimoine culturel. Bien au contraire, il faut s’inspirer des solutions du fin fond de cet héritage à travers une série couvrant le passé en passant par le présent afin d’adopter une vision du future qui prenne en compte le patrimoine culturel et qui s’adapte au rythme du développement technologique.

Ce sont ses caractéristiques qui ont façonné la ville de Nadjaf Al-Ashraf et qui lui ont permis d’occuper cette place entre les villes arabo islamiques. En effet, ces particularités ont contribué à la choisir en tant que capitale de la culture islamique. Les événements résultant donc du choix de cette ville doivent renforcer son rôle historique. Cela signifie d’œuvrer à ce que cette sélection puisse être un soutien et une force s’ajoutant aux richesses de Nadjaf et à son héritage urbain, et non pas être une capitale de la culture is­lamique détruisant le tissu traditionnel urbain, le patrimoine civilisationnel et la spéciicité historique de cette ville.

Bienvenue donc à la capitale de la culture islamique maintenant le tissu traditionnel. Bienvenue à la ville au patrimoine culturel spéciique répon­dant à l’environnement naturel de l’unité d’habitat, du quartier et de la ville en entier. Enin, bienvenue à la ville fortiiée d’un illustre rempart histo­rique, à la capitale de l’Imam Ali (P) et son saint mausolée. Néanmoins, si « capitale de la culture islamique » exige des changements non étudiés, non méthodiques et planiiés sur la base de pensées importées non tirées de la jurisprudence islamique (la charia), c’est non et mille non parce que cela cause du tort à la ville de Nadjaf, à l’Irak, à l’histoire et la civilisation ainsi qu’à toutes les valeurs sur lesquelles se base l’architecture islamique et dans lesquelles elle innove des planiications urbaines. En efet, cela au lieu de promouvoir le rôle historique de Nadjaf Al-Ashraf, c’est à la fois une démoli­tion un piétinement, une distorsion ainsi qu’une atteinte profonde à la ville, à son histoire et à son patrimoine urbain.

  1. Redonner vie à l’ancienne ville de Nadjaf Al-Ashraf doit être associé à la démolition des édifices au caractère moderne étrange qui se sont élevés au sein de la ville patrimoniale. Ces derniers se sont en efet élevés au mé­pris total de toutes les valeurs humaines et de tous les sentiments religieux.

La suppression de ces édifices à pour but de rendre à la ville de Nadjaf Al-Ashraf, son architecture historique urbaine. Elle vise aussi une interdiction radicale de l’édification des bâtiments verticaux, au profit des bâtisses ho­rizontales à la seule condition que leurs hauteurs ne dépassent pas celle du mur entourant le saint mausolée. On doit aussi interdire l’ouverture des rues pour les véhicules dans les vieux quartiers ainsi que la scission de certaines parties du tissu organique intégré. Il devient clair que cette procédure n’est pas efficace, en raison de la succession d’expériences ratées dans le passé et qui ont conduit à des conséquences désastreuses qui se traduisent par la désintégration progressive du tissu urbain de ces zones, mais nécessite de relier l’ancien tissu avec le nouveau grâce à des éléments de permanence et de communication. Cela assure la vitalité de l’environnement patrimonial et sa durabilité et cela est possible, par exemple, en reliant ces zones au réseau de route de la ville par une route circulaire dotée de parkings et de routes barrées pour le service sans l’incursion à l’intérieur de ces zones afin de ne pas endommager ni détruire ce tissu urbain. Grâce à cela, la vieille partie peut donc profiter des services modernes, tout en conservant le caractère traditionnel fermé sans rien changer dans ses allées. Il existe de nombreux points de vue présentés par des spécialistes afin de reconstruire la ville de Nadjaf Al Ashraf connue comme une ville de civilisation, de patrimoine, de l’histoire, de l’islam, et la ville du héro de l’Islam, l’Imam Ali (paix soit sur lui) et de l’architecture arabo islamique. Certains de ces points de vue sont rejetés par toutes les classes du peuple (que ce soit les classes moyennes ou les élites). Par ailleurs, chaque pierre de la ville de Nadjaf a une grande valeur qu’on ne peut compromettre, d’où la nécessité de fournir le meilleur service ainsi que d’assurer la facilité d’accès aux centres religieux patrimoniaux et de résoudre les engorgements dont souffre la ville.

Aussi nous constatons qu’il n’y a pas de contradiction entre préserver l’identité de Nadjaf et fournir des services ainsi que de la facilité d’accès aux visiteurs. Nous avons tellement été influencés par l’occident et la mon­dialisation que nous croyons qu’offrir des services est associé à la moder­nité et aux constructions au style architectural occidental et aux larges rues. D’autres effets de la conception occidentale ont envahi les pays arabes et ont atteint les villes arabo islamiques (historique) telles que la ville du Prophète (P). Seulement nous pouvons fournir de très bons services d’une ville ser­vant les visiteurs (en dehors des frontières de la vielle Nadjaf) à condition que cette nouvelle ville soit en harmonie avec la forme et le contenu de la vieille ville. Cette harmonie doit être de sorte à ce que quand le visiteur entre dans la vieille ville de Nadjaf, il ne trouvera pas de contradiction ou de distorsion entre les deux endroits (ancienne et nouvelle ville).

Il est aussi important de relier entre ces deux villes par de différents moyens de transport de manière à ce que le visiteur entre dans la ville de Nadjaf. Une fois dedans, il la traverse et atteint le mausolée de l’Imam Ali (paix soit sur lui) en passant par les ruelles de la vielle ville, ses souks, ses rues et ses placettes tout en contemplant les habitats de ses oulémas et de ses poètes, ses mosquées ainsi que ses écoles. Les rues qui relient la ville des visiteurs, ses hôtels, ses restaurants…à la vieille ville doivent aussi être en cohérence avec la forme de la ville de Nadjaf. Cela signifie une sauvegarde progressive à travers la promulgation des lois (et vient ici le rôle des autorités responsables telles que la planiication urbaine et les municipalités). Ces lois déterminent aux propriétaires des bâtiments commerciaux, des maisons et des magasins dans les rues qui traversent la ville de Nadjaf Al Ashraf la façon de construire et d’habiller les façades. À titre d’exemple, parmi les choses qu’il ne faut pas y avoir : des noms de bâtiments, de magasins, d’hôtels ou de restaurants incohérents : un exemple de cela, on ne devrait pas retrouver (restaurant Happy Days) aux cotés de (Hôtel Koufan) ou à côté d’une école religieuse. Il ne doit pas y avoir une façade d’un immeuble en verre ornée de décors modernes aux cotés d’un édiice historique vieux de plusieurs siècles. Il ne doit pas y avoir non plus un bâtiment commercial ou un hôtel plus élevé que le mur du mausolée de l’Imam Ali (pix soit sur lui) dans ces rues. Tout cela devrait être déterminé par des lois rendant le visiteur lors de son passage à la vieille ville de Nadjaf sentir pénétrer progressivement une ville sainte jusqu’à ce qu’il pénètre dans les ruelles et les vieux souks pour sentir l’odeur de l’histoire, du patrimoine et de l’Islam de ses pierres jusqu’à sob mausolée (de l’Imam Ali, paix soit sur lui), qui doit rester en l’état tel un chef-d’œuvre architectural. (Voir Figure 8 et 9 et figure 11).

La présence du saint mausolée dans la structure urbaine de la ville de Nadjaf Al Ashraf a œuvré à donner une dimension signiicative et palpable à l’ensemble du cadre urbain, en plus de sa dimension spirituelle. Le saint mausolée se caractérise au sein de l’architecture islamique par un style archi­tectural distinctif comme un monument qui a acquis une signification sym­bolique liée à des idées de pérennité, en plus de ce qu’il suggère en connota­tion spirituelle de calme, de tranquillité, de divinité, d’éternité, et de bonté.

Le patrimoine de Nadjaf et sa continuité

Dans notre histoire moderne, le patrimoine a vu le jour suite à des conflits entre des communautés, des idées et des croyances. En effet, le pa­trimoine est un concept autour duquel on débat et on se dispute énormé­ment. Aussi, on adopte souvent des attitudes négatives ou positives vis-à-vis de ce concept… La nécessité de se retourner vers le patrimoine et de se concentrer sur lui a commencé à apparaitre lentement dans tous les as­pects de la vie, et peut-être que la raison la plus importante à cela c’est d’essayer de trouver un caractère constant définissant la communauté et la distinguant des autres communautés. Cette tendance est apparue dans tous les domaines de la vie : la littérature, l’art, la philosophie et la pensée, en passant par l’architecture et on atteignant les moindres détails de la vie. La mission de l’examen et de l’étude du patrimoine de Nadjaf exige de sur­monter les cadres étroits de l’angle de vision des salafiste (fondamentalistes) qui tentent de se contenter de l’étude du patrimoine comme faisant partie du passé. Ces derniers pensent qu’on doit être seulement impressionnés par le patrimoine et le sacraliser. Ils appellent à la vie à l’intérieur de ce pa­trimoine au détriment du présent et sans se rendre compte des nombreux changements qui sont survenus à l’époque actuelle. L’appel n’est pas ici de reproduire l’esprit de l’héritage architectural, parce que cela est impossible. C’est donc là une invitation à l’inspiration, à l’analyse et à l’étude des com­posantes de cet esprit et à la formation des idées et les répandre à nouveau. Ce dernier point est censé rendre le travail de l’innovation contemporaine exprimant l’esprit à travers sa continuité grâce à la planification et la concep­tion de la ville de Nadjaf Al Ashraf.

L’importance du patrimoine de Nadjaf comme une référence de base pour le concept de la continuité intellectuelle

L’habitant de Nadjaf, ne peut renier ni son passé, ni son environnement ni son héritage. Si on abandonnait ces derniers, l’homme retournerait au point zéro, et recommencerai à nouveau son existence physique, spirituelle et intellectuelle au même pied. Cela signifie l’annulation de toutes les ré­serves massives d’expériences et de compétences acquises par nos ancêtres à travers leurs actions dans l’arène de la vie sous tous ses aspects. Le résultat est que cela nous couperait des racines qui nous tiennent aux profondeurs de notre terre et de notre histoire.

L’historien Toynbee, dans son œuvre (étude de l’histoire), explique que la séparation se produit dans la réalité de la civilisation entre ses racines histo­riques et son unité organique. Cette séparation la conduira inévitablement à la faiblesse, à l’inertie et à l’incapacité à relever les déis croissants. Cette civilisation se trouve ainsi paralysée et tendant vers le déclin et la chute30.

L’idée de travailler sur le patrimoine, en particulier sur ce qui est en lien avec les textes de la révélation qui sont le Coran et la Sunna, et l’affirmation des droits des générations actuelles à lire des textes de la révélation qui ixent la vie dans nos veines rigides pour remodeler nos vies et nos idées par le contact.

Grace à cette opération, nous aurons effectivement réalisé de nouveaux éléments du patrimoine de Nadjaf s’ajoutant aux éléments déjà existants et se transmettant à ceux qui viennent après nous. Le patrimoine que nous le voulions ou non est un élément essentiel du présent. Respecter cet héri­tage, l’analyser et l’étudier est un grand pas pour comprendre le présent et déterminer les cartographies précises de notre avenir dans un monde envahi par le conflit des civilisations.

Le dialogue de l’architecture

Communiquer ou dialoguer renvoie à une idée de participation à l’action entre les deux parties. Certaines idées philosophiques contemporaines mon­trent que la principale cause de la coexistence humaine est le principe de la communication, en transmettant nos intentions, nos désirs vivants et nos objectifs aux autres à travers de divers codes du langage de communication. Johnson soutenu par plusieurs chercheurs estime que la communication ne peut pas être séparée de l’héritage architectural ni de la personnalité (Johnson, Paul – Alan, 1994, p. 284), Quand à (Jinan) elle trouve que la ville est comme l’histoire des relations entre les groupes humains, et comme le processus de production des espaces et leur distribution. Les valeurs de cette histoire sont ancrées dans la communication et la continuité historique de son héritage culturel31. Ainsi, la communication renvoie à la relation entre le (patrimoine) et le présent (contemporain), qui est réalisé par :

  • Les traitements structurels : traiter avec le texte patrimonial dans sa globalité, qui est contrôlé par des constantes et est concerné par des transformations.
  • L’analyse historique : lier le texte du patrimoine à son champ histo­rique

La nécessité de communiquer avec l’héritage en vue de réaliser le principe de l’inspiration

Dans le patrimoine de chaque nation se trouve une énorme quantité d’éléments matériels et moraux qui ont été utilisés un jour déterminé pour résoudre un problème déterminé. Ou bien c’était un moyen d’exprimer une situation spécifique d’une certaine manière. La ville de Nadjaf Al Ashraf a beaucoup d’éléments matériels et moraux qui ont été utilisés pour résoudre ses problèmes de planification et de conception. Ces solutions se trouvent souvent au sein d’un système intégré où elles sont globales pour les pro­blèmes de la vie publique et dans les conditions de cet environnement.

Le patrimoine représente l’héritage culturel provenant des profondeurs de l’histoire humaine et de son patrimoine. Si on est obligé de nous en inspi­rer, on doit aussi le relire, non pas seulement pour le transfert et l’imitation, mais pour le faire avancer à travers des canaux d’inspiration que transporte l’architecture contemporaine avec toutes ses expériences relatives à la vie, à la philosophie et à la technique. Chose qui assure la continuité et la com­munication de l’esprit du patrimoine avec sa présente réalité. De nombreux architectes peuvent tomber dans le cercle du patrimoine et certains restent prisonniers de ce dernier en tant que pensée philosophique, dont les ra­cines peuvent absorber le nouveau climat de la civilisation afin qu’il donne naissance à un nouvel héritage culturel32. Certains architectes pensent que le travail architectural, ain qu’il répondre aux besoins de la communauté et à ses besoins humains et pour qu’il exprime sa spéciicité et sa propre identité, il doit construire des ponts de communication entre le patrimoine architectural riche et le présent développé. Greenberg affirme la nécessité de communiquer dans l’architecture, en particulier avec le patrimoine qui est l’intermédiaire grâce auquel se transfert la civilisation d’une génération à une autre. Et le cas (de non communication) signifie la séparation. Cette dernière est une opération qui conduit à une perte du sens et des points significatifs.

L’orientation qui prône la séparation et la non communica­tion conduit à l’aliénation de la société et de ses orientations33. C’est ce que nous trouvons dans les projets de construction réalisés dans la ville de Nadjaf Al-Ashraf, ainsi que ceux qui ont été proposés. Le retour au passé afin de s’inspirer des idées patrimoniales et les adapter de manière répondant aux exigences de cette époque est une nécessité ur­gente afin de surmonter les nombreux problèmes auxquels fait face la ville contemporaine.

Se référer au passé ne signifie pas le transfert du vocabulaire traditionnel de manière rigide telle qu’il était dans le passé, parce que ce vocabulaire de­vient mort. Seulement, ce dernier doit être adapté en forme et en substance, sans perdre son esprit original et l’objet pour lequel il a été conçu34.

Nous constatons de ce qui précède qu’il ya deux principes de base qui doivent être définis afin d’atteindre la continuité et la communication :

  1. La référence commune (cela signifie ce qui est constant de la pensée).
  2. Le code commun (c’est la langue symbolique entre le travail et la société).

La communication par la présence temporelle et spatiale de l’architecture traditionnelle

La présence temporelle et spatiale est l’un des principaux termes du phé­nomène de la communication et de l’inspiration de l’architecture tradition­nelle, comme suit35 :

  1. La présence temporelle: l’architecture arabe espérait renforcer la com­munication et non pas la durabilité et la survie potentielles des valeurs mo­rales et conceptuelles de ses productions avec le temps, dans une lutte iné­luctable contre sa mort physique, de manière à dépasser les étroites limites de son temps vers l’infini, puis réaliser sa présence morale éternelle à travers le temps indépendamment de sa nature et de ses formes.

En outre, avec le temps et le changement du système de valeurs et des normes ainsi qu’avec l’émergence de nouveaux systèmes, ces productions subissent constamment des opérations de réévaluation comme des preuves physiques vivantes de leurs époques. On redécouvre d’autres valeurs, y com­pris entre ces productions. Ces nouvelles valeurs peuvent être en lien avec un événement historique précis la distinguant du reste des autres productions. Ou bien, elles peuvent être en lien à d’autres formes qui ne se sont jamais produites, ou parce que ces valeurs sont une référence scientifique directe aux informations historique ou elles peuvent être considérées comme une référence touristique qui peut se développer en un symbole national, dans certains cas.

  1. La présence spatiale : la présence spatiale de l’architecture est liée à des dimensions humaines relatives. Les éléments de l’endroit sont une sorte de monument dans l’esprit de l’homme qu’on perçoit physiquement puis mentalement pour devenir une partie de la mémoire comme une image mentale et une présence. De telles images dépendent (en plus de l’organisa­tion sensorielles, formelle et morale de ces éléments) des preuves culturelles de l’homme (dimension économique, politique et sociale), qui est à égalité avec cette organisation et le perçoit d’un autre côté. L’homme a une ten­dance naturelle à construire une relation étroite avec son environnement, de sorte que plus la production architecturale est liée à la référence des tra­ditions et des normes sociales et culturelles (qui est inspirée des propriétés du tissu urbain autour de lui) plus elle fait partie de la mémoire collective et devient capable de se poursuivre au cours du temps. Au même temps, plus la production architecturale est associée aux évolutions et aux coutumes in­dividuelles isolées (ne correspond pas au tissu environnant) elle est exposée au changement au il du temps et à la disparition.

La préservation de l’identité et du caractère religieux de la ville de nadjaf

La préservation consiste en la lutte contre les facteurs de la détérioration et de l’effondrement de l’immeuble en raison de l’impact de différents effets. Parmi ces effets l’homme est un facteur influant essentiel, en plus des autres effets naturels et environnementaux. La préservation urbaine « c’est l’opération de planification, de protection et de la valorisation de l’en­semble des bâtiments et des sites à valeur architecturale ou historiques»36. Le processus du maintien urbain s’appuie sur un équilibrage entre la valeur historique et patrimoniale des éléments et leur valeur matérielle. Afin de préserver le patrimoine architectural et urbain et pour garder l’identité patri­moniale du tissu urbain, qui est le fondement de la pensée de la planification et de l’architecture contemporaines, à l’époque où sont apparues les tech­nologies modernes, les communications et le développement information­nel, le besoin fondamental de la préservation du patrimoine a émergé pour qu’il puisse communiquer avec les exigences contemporaines de la ville.

La préservation urbaine avec son style contemporain dépendra du main­tien des valeurs constantes du bâtiment ou du tissu patrimonial. Cela a pour but de recadrer ce tissu physiquement et fonctionnellement afin qu’il pour­suive sa durabilité et son efficacité face aux exigences de l’époque et en ce qui constitue un lien entre le patrimoine et la modernité.

Du moment que l’opération de la reconstruction peut exiger dans cer­tains cas, de maintenir partiellement l’immeuble ou le tissu urbain ou re­construire des parties manquantes et ajouter de nouvelles parties, le proces­sus de préservation peut s’étendre que sur une partie bien définie du tissu patrimonial de manière à maintenir les monuments du patrimoine et l’im­portance historique de ce tissu.

Le centre historique de la ville de Nadjaf Al Ashraf a commencé à être en danger de perte de son identité. En effet, il commence à voir la domination de modèles urbains occidentaux qui ont volontairement séparé la ville de ses racines islamiques.

Par conséquent, la préservation de l’identité et du caractère religieux dis-tinctif de la ville signiie garder l’un des aspects importants du patrimoine historique de la nation, et le préserver pour les générations futures sans manquer de s’enorgueillir de l’avoir comme les racines de la nation et son authenticité.

Le processus du maintien de l’identité religieuse de la ville devrait se traduire par des politiques de planification et de construction générales et détaillées. Puis, ces dernières se traduisent sur des formes urbaines ori­ginales non pas sur la structure générale de la ville seulement, mais dans le ressentiment général de la civilisation islamique dans son ensemble37. Ainsi, nous voyons que la préservation de l’identité et du caractère religieux de la ville doit être accompagné par le développement des moyens de main­tien appropriés fondés sur la base d’indicateurs tirés des caractéristiques des villes islamiques d’une manière permettant aux valeurs islamiques de consolider et d’étendre leurs racines dans la communauté pour préserver leur identité de la perte.

Les objectifs de la préservation

Il est difficile pour quelqu’un qui a grandi dans l’ambiance des villes patrimoniales, avec leurs ruelles, leurs rues et leurs bâtiments.., de quitter sa ville si facilement. En raison de la croissance démographique et de l’expan­sion urbaine exponentielle qui l’a accompagnée et qui a continué de manière large et non pensée, une partie de l’héritage patrimonial de l’ancienne ville s’est désintégrée et a causé la perte d’une partie importante de ce qui est authentique, précieux et non compensatoire du patrimoine urbain, culturel et architectural de la nation. Cela s’est produit en raison de la perte de la capacité d’équilibrer entre les valeurs civilisationnelles, culturelles et symbo­liques d’une part ainsi que les valeurs matérielles et utilitaires des éléments d’une autre part. C’est ce qu’a confirmé le professeur (Ben) en 1959 quand il a dit « les nations n’ont pas à prétendre à la souveraineté absolue sur leur patrimoine artistique propre, mais elles sont seulement les gardiennes responsables de ce patrimoine face au monde civilisé »38. Par conséquent, la question de la préservation du patrimoine urbain et architectural, au­thentique et le retourner à son site naturel devient une question de grande importance. Donc nous ne traitons pas ce patrimoine comme faisant partie du passé uniquement, mais le besoin exige de souligner la poursuite de la lutte contre les perceptions erronées du patrimoine. Ceci est confirmé aussi par le professeur Velden, qui dit la chose suivante « il est nécessaire d’enri­chir notre culture et celle de nos enfants par l’importance et la richesse de l’héritage culturel de notre peuple». Il dit aussi qu’« il est bien regrettable que toutes les cultures apprennent à leurs fils la récitation des poèmes et les savourer par exemple, mais elles n’apprennent pas aux individus à regarder vers la façade d’un bâtiment ou vers la forme des espaces composant un village ou une ville, et ne leur apprennent pas les facteurs qui affectent leur environnement».

À partir de là on comprend l’importance de préserver l’architecture avec tous ce que les soins des bâtiments requièrent en tant que patrimoine distinctif. Ces opérations d’entretien englobent des activités et des change­ments nécessaires pour relancer et rénover l’édifice, l’entretenir et assurer la continuité de son exploitation et sa protection des facteurs de la détériora­tion et de la décadence.

On peut résumer les différents objectifs de la préservation de l’architec­ture, aux points suivants :

  1. Préserver l’héritage architectural possède sa sacralité culturelle et artis­ Il représente la base soutenant ce que l’homme construit dessus. Ce patrimoine est l’image vivante et réelle qui rédige l’héritage civilisationnel et culturel de la nation.
  2. Éliminer les phénomènes conduisant à l’établissement des barrières entre les anciennes et les nouvelles parties de la ville et essayer de réduire les différences entre elles en valorisant les parties patrimoniales de la ville.
  3. Sélectionner les valeurs inhérentes à la construction comme les va­leurs émotionnelles qui traitent de l’admiration du bâtiment et le sentiment de la communication et de l’auto identité. Rappelons qu’il ya des valeurs culturelles et symbolique se rapportant à l’histoire de l’art, de la beauté, de l’architecture et des valeurs utilitaires, y compris les valeurs fonctionnelles, sociales et économiques.
  4. Préserver l’architecture urbaine est un moyen de faire revivre la so­ciété sur le plan intellectuel, culturel, artistique ainsi que sur le plan de la santé. C’est par ailleurs une façon de l’enrichissement avant d’être un moyen d’apporter des économies économiques aux peuples par la voix du tourisme étranger39.
  5. Prolonger la vie de l’héritage culturel et architectural et de le rendre utilisable et utile présentement et dans le future.

 

  1. S’attaquer aux causes des dommages et des pertes dans le patrimoine urbain et architectural et minimiser leur impact.

Ne pas évacuer les régions protégées de son contenu fonctionnel, car le but n’est pas de convertir les parties du patrimoine en parties isolées des autres parties constituant la ville, mais toutes ces parties doivent interagir afin qu’elles vivent et qu’elles évoluent comme un être vivant40.

 

Les raisons de la préservation urbaine et architecturale

La détérioration et les dommages surviennent dans les édifices du patri­moine à la suite d’une exposition à des conditions et à des facteurs externes à la fois naturels et humains…Au fil du temps, ces détériorations détermi­neront de manière claire et manifeste le niveau d’entretien requis pour ces édifices.

Les méthodes classiques du maintien de l’héritage architectural étaient des méthodes qui se résumaient seulement à la tentative d’effacer ou d’arrêter les effets visuels des dégâts sur l’édifice patrimonial, sans aborder les véritables raisons conduisant à ces fins. Cette méthode est fausse et a prouvé son échec et son incompétence. En effet la plus grande partie du mal dont souffrent les édifices du patrimoine est en fait due à l’effondrement social et économique du fait qu’ils ne servent plus leurs fonctions de base de manière satisfaisante. Cela est dû au fait que les normes de la planification, de la conception et de l’habitat adaptées aux besoins et aux exigences de l’homme dans les villes modernes ne sont plus compatibles avec les édiices du patrimoine.

C’est pourquoi il est devenu nécessaire de trouver des indicateurs à la conception et à la planiication qui soient en harmonie avec le caractère du patrimoine architectural traditionnel. Cela a pour but de valoriser ce patrimoine et de lui fournir les services nécessaires dans une tentative qui est devenu très nécessaire afin de créer un langage de compréhension et d’har­monie entre le tissu traditionnel ancien et la ville contemporaine.

Parce que les installations traditionnelles ne peuvent s’évoluer pour ré­pondre aux nouvelles exigences, sans leur ajouter des éléments de planifica­tion et de leur apporter des modifications et des ajouts. Ces changements et ces modifications doivent être étudiées et organisées pour que l’héritage architectural traditionnel ne perde pas sa spiritualité et son authentique essence en premier lieu et pour que l’environnement traditionnel puisse s’adapter et être en harmonie avec l’environnement contemporain de la ville en deuxième lieu. Ces méthodes doivent viser principalement à :

  1. Assurer que l’édifice ou le groupe des édifices acquièrent des fonctions permanentes par le biais de leur entretien et de leur réhabilitation dans une tentative pour empêcher l’effondrement social de cet héritage, qui se produit en raison de l’abandon de ces bâtiments et la perturbation de leur fonction d’origine et l’incapacité à trouver de nouvelles fonctions pour ces immeubles qui deviennent sans intérêt social ou économique. Ces derniers finissent pas être laissé à l’abandon et aux facteurs de la démolition et des dégâts naturels et humains.
  2. Ces nouvelles fonctions des édifices devraient être similaires le plus possible à leur fonction originale ain de ne pas créer de grands écarts entre le passé et le présent.
  3. La préservation et le maintien des valeurs culturelles et économiques que recèle l’édiice patrimonial. Ces valeurs assureront la continuité et la longévité de l’édiice et permettront à ses propriétaires de le préserver des causes de la démolition, de la détérioration et de l’extinction.
  4. Prendre en compte le caractère spirituel, et les objectifs originaux de l’édifice avant d’effectuer toutes modifications, comme de lui ajouter des éléments.
  5. Tenir compte de la relation de l’édifice patrimonial avec son voisinage et essayer de trouver des règles qui régissent ces voisinages qui soient caracté­risées par un traitement spécial envers ce patrimoine. En effet ces voisinages sont l’articulation entre l’ancienne et la nouvelle partie de la ville qui peu­vent assurer l’harmonie entre eux.

Les méthodes contemporaines du maintien sont de trois niveaux, à sa-voir41.

  1. La démolition progressive (gradual demolishing).

Ici, on maintient les bases comme un noyau pour la construction du bâtiment avec le même motif précédent. Dans le cas d’une grande capacité financière, il se produit une opération de reconstruction complète du bâ­timent et de son voisinage entourant mais en utilisant de nouveaux maté­riaux. Ce processus ne devient acceptable que quand on ne peut maintenir les restes historiques de l’édifice pour une longue période comme lorsqu’ils sont très détériorés, ou lorsque les coûts de l’entretien de routine sont très élevées.

  1. Le maintien partiel (partial conversation).

C’est une technique appliquée sur un bâtiment sous maintenance dont la fonction n’est plus adaptée à son usage au présent. Des changements mi­neurs sont effectués pour le restructurer et lui trouver une nouvelle fonction déterminée en fonction des besoins de la région.

  1. Le maintien total (full conversation).

Là on préserve et on maintient les édifices qui peuvent être protégés avec leurs formes d’origine, de sorte qu’ils remplissent leur même fonction pré­cédente (l’originale). Autrement dit, quant ces édifices peuvent assurer leurs fonctions de manière satisfaisante.

Relancer les valeurs islamiques sociales et de planification de la ville

Relancer les valeurs islamiques sociales et de planification ne se réalise que si on s’inspirait des formes urbaines et architecturales traditionnelle originales de la ville arabo islamique. Celles découlant de ses valeurs reli­gieuses et sociales, de ses normes et de ses traditions générales. Pour ce faire, on recourt à des méthodes techniques modernes reflétant les valeurs isla­miques afin de donner naissance à un art architectural islamique nouveau42. Le besoin actuel de cet art nouveau, est non pas seulement de copier le passé, mais passe par la valorisation positive de l’identité et la formulation contemporaine de tous les facteurs qui ont constitué la forme urbaine de la ville arabo islamique Ces facteurs qui ont inluencé le développement dans le passé n’ont pas changé à ce jour et sont encore influents dans le système urbain. L’orientation souhaitée dans la renaissance des valeurs islamiques so­ciales et de planiication, est celle qui met l’accent sur l’interaction humaine dans la déinition du milieu urbain et architectural plus que sur les critères quantitatifs relatifs à la taille des bâtiments ou à leur hauteurs, et à leurs fré­quences. Ces derniers prennent souvent des formes et des normes générales, et sont censés s’adapter à la performance sociale des résidents de ces villes43.

Les moyens de la préservation urbaine et architecturale du centre historique de la ville de Nadjaf

Un examen rapide des plans de préservation et de développement pré­sentés ou concrètement mis en place dans la ville de Nadjaf, ou dans tout autre centre historique des villes traditionnelles irakiennes nous révèle de nombreuses difficultés et obstacles rencontrés par ces plans. Cela est attribué à un certain nombre d’aspects négatifs inhérents à ces plans et projets qui visent les profits et ce qui est lié au marché du tourisme, quant aux pauvres qui vivent dans les anciens centres historiques, ils sont soit complètement ignorés ou bien obligés à l’évacuation de ces centres pour laisser place à des projets de redéveloppement des projets touristiques et tertiaires dont les pro­fits vont aux personnes aux revenus élevés et aux utilisateurs de ces projets.

Maintenir cette approche expose les centres historiques face au danger de la déchirure du tissu patrimonial dont il ne restera que des parties épar­pillées. Ce dernier est, du fait de cette approche, envahi par une pléthore de bâtiments contemporains incohérents formellement et fonctionnellement avec son identité. Dans le meilleur des cas, les parties restant de cet héritage patrimonial deviennent des vestiges archéologiques et des musées qui ne sont visités que par très peu de touristes. Ainsi, nous aurons commis une grosse erreur, car la préservation de la ville n’est pas une sorte de modernisa­tion de cette dernière accompagnée d’une préservation de certains symboles et éléments épars (comme ce qui est courant dans la plupart des études conservatrices). Ce qui est nécessaire c’est de faire revivre le cœur et l’âme de l’entité urbaine traditionnelle et de les protéger contre les effets des pressions qui tentent de brouiller les caractéristiques traditionnelles conventionnelles.

Aussi, il faut tenter de développer cette entité de manière à répondre à tous les nouveaux besoins, par l’utilisation d’une langue au vocabulaire architectural en cohérence avec le caractère urbain et architectural tradition­nel. Cela a pour but d’assurer la restauration et la durabilité des structures de base du tissu urbain et d’introduire en même temps des éléments supplé­mentaires en lien avec l’ancien tissu.

Les objectifs des voies de la préservation

Le thème principal des moyens de préservation est d’orienter les efforts de la politique de la préservation vers le renforcement des caractéristiques composant l’identité urbaine et le caractère local traditionnel de la ville de Nadjaf et de son centre historique. Insister aussi sur la personnalité religieuse et l’importance historique de la ville à travers les objectifs suivants :

  1. Restaurer la personnalité urbaine et architecturale caractérisant la ville et préserver les éléments architecturaux traditionnels au sein d’un milieu urbain approprié.
  2. Restaurer la configuration urbaine de la zone autour du saint mausolée afin de trouver un environnement urbain adapté à son importance religieuse et historique.
  3. Préserver la fonction résidentielle de la ville et améliorer le parc des ha­bitats pour réduire la migration de l’ancien tissu vers les quartiers modernes, chose qui ferait perdre à la ville un important aspect de sa personnalité et de sa vitalité.
  4. La réorganisation des utilisations des terres dans la vieille ville de ma­nière globale et bien pensée pour accueillir les opérations de reconversion ainsi que celles de la démolition et de reconstruction.
  5. Le développement de l’attraction touristique de la ville en ressortant les caractéristiques patrimoniales et historiques distinctives de la ville ain de former une base économique solide aidant à la fourniture des ressources financières allouées à la préservation de la ville et à son développement.
  6. Trouver des solutions radicales aux problèmes de la circulation dans le centre historique. Essayer de faire en sorte d’éviter les chevauchements entre le mouvement des passants et celui des véhicules pour atteindre un équilibre entre la demande croissante de l’utilisation des véhicules (en particulier de la part des visiteurs) et la préservation de la cohésion du tissu urbain tradi­tionnel de la ville.
  7. Entretenir les bâtiments et les habitats qui ont une valeur patrimoniale et architecturale et les protéger des facteurs des dommages et de la perte. Puis, fournir les utilisations appropriées à ces édifices.
  1. Maintenir la ligne de ciel le «skyline » distinctive de la ville et confirmer la domination du saint mausolée sur ce skyline.

La préservation du style urbain architectural et de la valeur patrimoniale

Le centre historique de la ville de Nadjaf (tel les autres centres histo­riques) a connu une modernisation accompagnée d’un changement social et architectural qui s’est produit sous forme de sauts rapides aléatoires et impensés. Cela présente une menace pour les caractéristiques des éléments traditionnels distinctifs de l’identité de la ville. Cela signiie les éléments qui reposent essentiellement sur un ordre spatial urbain progressif dans l’échelle, la fonction et l’importance. Son centre est l’espace du saint mausolée en descendant au plus petit de ces espaces qui est l’espace de la cour (patio) de l’habitat traditionnel. Il faut donc mettre en place des déterminants et des indicateurs pour la planification et la conception au sein d’une politique large et conservatrice en se basant sur les thèmes suivants :

  1. Mettre l’accent sur la progression spatiale urbaine et ne pas créer des espace ouverts concurrençant l’espaces de l’esplanade du mausolée et sa do­mination sur la ville, tant dans les projets de développement proposés que dans le tissu traditionnel lors des opérations de démolition et de reconstruc­
  2. Mettre l’accent sur la personnalité de ces espaces. Cette dernière est déterminée (pour chacun de ces espaces) principalement par la hauteur des blocs d’édiices entourant cet espace ainsi que ses dimensions dans l’espace qui les contient. La chose qui devrait être prise en considération, c’est de préserver l’échelle humaine caractérisant les espaces de la ville et de ne pas changer leur personnalité lors de leur démolition et de leur reconstruction ou du changement de leur hauteur.
  3. Le milieu des symboles et des monuments architecturaux. On devrait préserver les traits distinctifs de ces symboles et de ces monuments architec­turaux ain de leur donner leur sens architectural et visuel qui les distingue au sein d’un système de mouvement. Et essayer de restaurer leur environ­nement urbain, qui a été rasé autour d’eux (à cause de l’adoption des styles de planification occidentaux dans le passé), en particulier le saint mausolée étant le monument architectural le plus important dans la ville.
  1. S’attaquer aux causes des dommages et des pertes dans le patrimoine urbain et architectural et minimiser leurs effets44.
  2. Reconstruire les zones effondrées de la ville en vue de rétablir son entité unie et de déterminer les indicateurs de la conception des bâtiments de peuplement. Ces derniers assureront la prise en compte des propriétés ar­chitecturales et de la planification des constructions voisines dans une opé­ration de remplissage urbain pour adapter entre l’espace et la préservation de l’identité urbaine et architecturale et en même temps compléter la série de développement civilisationnel de la ville.

La relance et la reconversion des édifices patrimoniaux de Nadjaf

Le processus de réutilisation correcte est difficile à réussir s’il n’est pas accompagné par la reconversion des bâtiments du patrimoine préservé. Cette reconversion des bâtiments doit se faire vers des fonctions contem­poraines compatibles avec les exigences de la ville et interagissant avec le potentiel latent dans le bâtiment et le quartier historique lui-même. Cette reconversion signiie aussi la recréation d’une utilisation de l’édiice à travers la maintenance et les modiications qui permettent de fournir une utilisa­tion moderne et contemporaine de la construction et dans un même temps préserver et entretenir les éléments et les composants disposant d’une im­portance et d’une valeur historique, architecturale et culturelle45. Aussi, la réutilisation appropriée des centres des villes traditionnelles a pour rôle la réalisation de plusieurs objectifs, notamment :

  • Les dimensions morales, c’est à dire la préservation des scènes histo­riques qui ne peuvent être remplacés.
  • Les dimensions culturelles : en ce sens que valoriser l’utilité de l’hé­ritage historique et adapter son utilisation actuelle et future contribue à la revitalisation des communautés urbaines intellectuellement, culturellement et artistiquement.
  • Les dimensions environnementales, qui sont incarnées dans l’amélio­ration de l’environnement physique des zones où des vieux bâtiments. La réutilisation adéquate et correcte de ces édifices contribue de manière subs­tantielle à l’amélioration de son environnement matériel.
  • Les dimensions économiques, c’est la réalisation d’avantages écono­miques de la réutilisation correcte de ces édifices et la protection des res­sources contre la dégradation.
  • Les dimensions sociales : tirer profit des zones traditionnelles dans le centre de la ville tout en conservant son caractère et sa personnalité histo­rique permet de préserver le patrimoine de la ville et sa mémoire, ainsi que la mémoire des Nadjafis de la disparition dans une ère caractérisée par la décadence des héritages culturels sur le plan mondial, où l’identité se perd et où le caractère de la ville et celui de la population épousent les couleurs et la forme du nouvel ordre mondial.
  • Les dimensions touristiques : celles ci contribuent à attirer les touristes des différents coins du monde musulman et non-musulman vers Nadjaf afin de connaitre des cultures, des pensées et des héritages civilisationnels différents et distincts à travers lesquels les gens se connaissent.

Le mécanisme proposé pour la reconstruction de l’ancienne ville de Nadjaf Al-Ashraf

Pour être plus honnêtes, soulignons que la tâche n’est pas aussi facile que nous l’imaginons si nous voulons reconstruire Nadjaf et le préserver en même temps. La raison à cela n’est pas comme certaines personnes l’imagi­nent la difficulté du sujet, mais c’est le fait que Nadjaf n’est pas qu’une vieille ville avec un tissu uni et des rues traditionnelles. En effet, il ya des change­ments dans la ville qui ont conduit à la déiguration de cette scène et à la déchirure du tissu urbain. Quand on pense à la reconstruction de Nadjaf, nous nous retrouvons non seulement face à une opération de préservation et de renouvellement urbain d’une ville traditionnelle, mais cela requiert plu­sieurs phases de travail. La première chose, c’est de préserver et de renouveler les parties de la ville qui n’ont pas été atteintes par la déformation à travers la restauration et la réhabilitation de ce qui a été endommagé et de préserver ce qui est en bon état. La deuxième chose c’est de fournir des services aux rési­dants et aux visiteurs au même pied d’égalité d’une manière cohérente avec le tissu de la ville de Nadjaf. La troisième chose c’est d’efectuer ce que nous pouvons appeler (opération d’esthétique) pour les défigurations qui ont af­fecté la ville. Cela nécessite deux choses: la pleine conviction que certains projets qui ont été réalisés ont déformé Nadjaf, aussi, c’est malheureusement cela qui s’est produit. Les changements majeurs dans la configuration ur­baine de la vieille ville de Nadjaf ont conduit au rétrécissement de l’interac­tion entre la population et la structure urbaine et donc une dispersion de la communauté urbaine. Il n’existe dorénavant dans la ville aucun espace plein de vie commune. Tous ces espaces ont perdu toutes leurs significations, leurs implications et leur échelle humaines. Les routes destinées la circulation des véhicules sont devenues l’aspect dominant la configuration de la ville, chose qui lui a causée la perte de son caractère et de son originalité. Les valeurs ma­térielles ont dominé sur les valeurs humaines, morales, ainsi que sur les liens sociaux. Ces changements ont inclus l’homme moderne dont la perception de la ville est devenue superficielle, à son regard, la belle ville est celle qui comporte un ensemble de beaux bâtiments isolés. Ainsi, les espaces urbains ont perdu leur importance et leur rôle dans la promotion de l’interaction sociale qui a caractérisée la vieille ville de Nadjaf.

A – Préserver le tissu urbain des quartiers (qui maintiennent encore leur tissu) : Il est possible de diviser ce tissu en deux parties :

  1. Une partie affectée par la défiguration à cause des projets non pensés.
  2. Une autre partie, qui a gardé jusqu’à présent son identité. En même temps, nous pouvons diviser cette deuxième partie comme suit : a. Une par­tie en bon état (à besoin d’une opération de protection) ; b. Une partie dans un mauvais état (nécessite un processus de renouvellement urbain)

À partir de cela nous pouvons commencer à travailler en suivant les deux méthodes « conservation et renouvellement urbain » en plus du processus de « réhabilitation » pour les deux types. Cela se réalise par les éléments suivants :

i – La préservation et la restauration de la vieille ville de Nadjaf

La restauration urbaine se fait pour les bâtiments endommagés qui ten­dent à l’effondrement. La préservation concerne les pièces qui sont encore en bon état grâce à la maintenance. Cette dernière doit être assurée par

 

les institutions gouvernementales afin qu’elle soit basée sur des méthodes scientifiques, pour que son résultat ne soit pas incohérent si on la laissait à la persévérance personnelle par les propriétaires de ces bâtiments. Nous devons souligner ici que même si l’on effectuait des opérations de restau­ration et d’entretien des bâtiments endommagés et que l’on rénovait les bâtiments sur le point de l’effondrement en utilisant des matériaux de construction modernes et en renforçant ces constructions grâce à ces maté­riaux, il n’en demeure pas moins important de revêtir le tout avec d’anciens matériaux pour qu’ils soient en harmonie avec la construction d’origine. Dans le cas des immeubles sur le point de s’effondrer et qui ont besoin d’une opération d’embellissement, nous pouvons les reconstruire avec leurs mêmes matériaux d’origine. Cela est possible grâce au travail des ingénieurs et des architectes. Pour ce faire, ces derniers élaborent des études et des plans précis. On utilise aussi, les anciens matériaux (les propres dans le revête­ment) afin que le bâtiment retrouve sa forme d’origine et que le manque soit compensé par des matériaux nouveaux qui renforceront ces bâtiments, mais ces matériaux nouveaux remplissent l’espace intérieur et ne sont pas visibles de l’extérieur, à condition que le visiteur distingue les matériaux de construction d’origine et ceux ajoutés dans le cadre de la restauration.

  1. La réhabilitation

L’opération de restauration urbaine de la partie délabrée (sur le point de s’efondrer) et celle de la préservation doivent s’accompagner d’une réha­bilitation de toutes les parties de la vieille ville de Nadjaf. Ce processus de réhabilitation signifie la remise en l’état de la ville d’une manière qui assure la mise en valeur de sa vitalité tout en diminuant les facteurs de sa dispari­tion et en privilégiant les différents usages. Parmi ces usages possibles : en aires de loisirs, en la louant à des artistes qui la transformeraient en salons d’exposition, en ateliers de peinture ou en toute autre afectation selon l’ins­piration de l’artiste.

Toutefois, le meilleur moyen pour la réhabilitation de la vielle ville de Nadjaf, est de lui faire restituer son rayonnement en conservant l’ancienne utilisation de la terre. Surtout, ne pas encourager les gens à changer ces usages, en particulier l’usage résidentiel des habitats. Cela est possible par la fourniture de meilleurs services pour les quartiers d’habitation (les quatre) et la sensibilisation des habitants et les rendre fiers de leur ville, leurs com­merces, leurs maisons et leurs rues. Tout cela est possible avec une garan­tie de prestation de services qui accompagneraient cette restauration, qui tout en préservant leur ville préserverait l’affectation originale du quartier. Je pense qu’amener les gens à aimer leur ville est la meilleure façon de réha­biliter la ville de Nadjaf.

Pour les besoins de développement de la ville à des fins touristiques, nous suivrons les étapes suivantes :

  • – Préserver les zones patrimoniales de valeur historique, et ce, en conservant le tissu traditionnel qui caractérise cette ville à travers des projets de développement et de renouvellement urbain, dans une approche intégrée et interdépendante en suivant trois méthodes. Il s’agit de la préservation à travers l’entretien et la réparation que doit effectuer la municipalité ou les propriétaires en leur accordant un prêt ou un soutien financier, tout en sen­sibilisant les citoyens de l’importance de cet héritage patrimonial. Cette sen­sibilisation peut se faire par plusieurs canaux : à travers des bulletins, des sé­minaires, des réunions, des entrevues télévisées et la rédaction d’articles dans les journaux locaux qui stimulent la prise de conscience de la préservation du patrimoine auprès du grand public.
  • – La réhabilitation de ces bâtiments d’une manière qui entraîne à leur revitalisation par la multiplication des facteurs empêchant leur disparition en les utilisant de différentes manières. On peut en faire des lieux de loisirs ou les louer à des artistes qui les transformeraient en lieux de spectacle ou en ateliers de peinture, ou toute autre structure suivant leur inspiration.
  • – L’utilisation de matériaux de construction locaux pour effectuer les réparations et la maintenance, tout en préservant le caractère architectural et l’identité de la ville
  • – La réhabilitation urbaine des espaces sur le point de s’effondrer dans le tissu traditionnel. Mettre en place des projets de développement qui s’in-tègreraient et seraient en harmonie avec le tissu traditionnel, et cela par la construction d’habitations modernes compatibles avec les habitats traditionnels
  • – La nécessite de séparer entre les mouvements des piétons et ceux des véhicules, en empêchant l’accès de ces dernières au centre du tissu tradition­
  • – La prudence sur la question de la construction des rues dans le tissu traditionnel qui l’affecteraient défavorablement. Il faut que les projets de la région soient étudiés d’une manière intégrée. Tout en insistant sur la préser­vation et la mise en place de parking au niveau de la rue autour de la ville sainte, on devrait conserver la fonction résidentielle de la ville. Cette fonc­tion constitue la plus grande proportion de cette dernière. Il faut aussi amé­liorer les conditions de stabilité et relever les revenus de la population afin de s’assurer qu’ils ne quitteront pas cette partie traditionnelle de la ville Sainte.
  • – La nécessité d’une coordination entre les différents usages com­mercial, résidentiel, et religieux. Et ce, par le maintien du site religieux au cœur de la ville, mettant en évidence sa domination du skyline de la ville. Sa présence ne doit pas se confondre avec certains bâtiments commerciaux, qui, de préférence doivent prendre l’aspect des souks orientaux qu’on retrouve dans la ville arabo-islamique.
  • – La nécessité de préserver la hiérarchie dans les espaces urbains et la transition du public au privé, par le biais d’une série d’espaces.
  • – Il doit y avoir une coopération avec de nombreuses organisations in­ternationales qui s’intéressent à la préservation du patrimoine afin de soute­nir l’effort de cette préservation.

A – Fournir les services qui font encore défaut dans la ville de Nadjaf, mais sans défiguration du tissu original de la ville.

Les services devant être fournis à la ville de Nadjaf, capitale de la culture islamique 2012 incluent les services aux résidents de la ville et ceux de ses visiteurs :

i – Les services à fournir aux résidents

Ils ne diffèrent pas des nombreux services des autres villes irakiennes. En efet il faut fournir les services nécessaires aux habitants de Nadjaf pour les encourager à s’accrocher à leur ville traditionnelle. Nous aurons ainsi atteint les objectifs attendus par la préservation des usages de la terre d’origine par la réhabilitation de la ville à travers la relance de la vie et de ses activités dans cette dernière.

 

2 – Les services fournis aux visiteurs

Nous avons démontré clairement qu’il n’y a pas de contradiction entre assurer les services et préserver l’identité et le tissu de la ville. Ces services comprennent dans ce cas, les nombreux et grands services dont a besoin une grande ville touristique telle que Nadjaf. Parmi ces besoins : les hô­tels, les restaurants, les magasins, les bureaux gouvernementaux ainsi que les autres bâtiments, les rues et les parkings. Nous pouvons donc parvenir à une compatibilité entre fournir ces services et préserver la ville par les moyens suivants :

  1. L’établissement d’une ville touristique en dehors du tissu traditionnel de la ville. En raison du nombre de visiteurs croissant, peu importe les hôtels établis, ils ne peuvent les accueillir, c’est pour cela qu’il est judicieux d’établir ces structures dans des zones larges à l’extérieur de la vieille ville. C’est ce qui a été déterminé par le Ministère des municipalités qui a identifié de grandes zones en vue d’établir des hôtels pour les visiteurs sur la route entre Nadjaf et Karbala. La réalisation de ce projet libérera une superficie de la terre à l’intérieur de la vieille vill Cet espace pourrait être exploité dans la création des centres scientiiques et culturels qui appuieront la ville comme une ville scientiique et religieuse. Cela permet aussi de sélectionner la ville de Nadjaf, à être capitale de la culture islamique en 2012.
  2. Cette ville doit être adaptée à son tissu traditionnel (en termes de forme et de contenu).
  3. Créer ce qu’on pourrait appeler « une hiérarchisation de la préserva­tion de Nadjaf » comme un tout « la ville touristique nouvelle et la vieille ville ainsi que ce qui est entre elles). Cela signiie que la hiérarchisation se déroulera en trois étapes :
  • La ville touristique doit avoir tous les services nécessaires présentés sous les meilleurs aspects et avec une forme et un contenu portant l’esprit du pas­sé, en utilisant les nouveaux matériaux de construction et les technologies modernes. Seulement la planification et la conception de la ville devraient s’appuyer sur des bases inspirées de l’esprit de l’héritage architectural de la ville de Nadjaf. Si la ville touristique contiendrait des souks, ils doivent être couverts et contenant des petites ouvertures pour laisser pénétrer les rayons du soleil.

Les entrées et les halls d’accueil des hôtels (qui sont généralement au rez-de-chaussée de ces derniers) se situant sur la mer de Nadjaf par exemple peuvent s’aménager à un niveau inférieur (de 1,5 à 3 m) de la surface de la terre, pour rappeler les célèbres sous sols (Saradibs) de Nadjaf Al-Ashraf.

En outre, on devrait utiliser les briques (Al-Farachi) pour le revêtement des sols (et la création des couloirs étroits entre les hôtels et les maisons de l’hébergement des visiteurs) qui devraient être exclusivement réservés à l’usage des piétons.Tout cela peut créer un début ou un environnement ex­térieur propice à la hiérarchisation dans la préservation à laquelle on aspire.

  • Quant à la région intermédiaire de la continuité c’est-à-dire la route entre la ville touristique de la mer de Nadjaf, et le vieux Nadjaf, elle inclut l’espace entourant la ville, ainsi que les routes atteignant le centre de cette progression. Le visiteur doit sentir plus l’esprit de la vieille ville afin qu’il ne sente pas de contradiction ni de déformation visuelle lorsqu’il arrive au centre de cette vieille ville, à travers ses souks et ses rues étroites et sinueuses (pour les passants seulement) Il faut souligner ici que cette phase doit :
  1. Fournir un bon nombre de parkings et empêcher l’accès des véhicules au centre de la hiérarchisation.
  2. Il est possible d’utiliser divers moyens de transport pour assurer le déplacement des visiteurs à partir de la ville touristique jusqu’à la zone en­tourant la vieille ville. Parmi ces moyens le téléférique qui les fera atterrir à l’entrée de la vieille ville. Ensuite, de la zone entourant la ville jusqu’au centre, il pourrait y avoir des routes pour les piétons à travers les souks de chaume afin d’encourager le commerce et l’artisanat… ainsi que d’autres moyens de transport traditionnels qui ne provoquent pas de pollution en­vironnementale d’une part, et n’affecte pas les sols pavés d’une autre part (telles les calèches traditionnelles).
  3. Favoriser l’accès au centre-ville via les méthodes traditionnelles tor­tueuses qui créent l’élément de la surprise, par la relance des ruelles et des rues qui contiennent des écoles, des bibliothèques et des maisons de poètes et d’oulémas… et tant d’autres sites qui pourraient être un signe de la créa­tion des progressions dans les espaces à travers la route reliant entre la ville touristiques de la mer de Najaf et la vieille ville.

À travers tout cela nous pouvons créer la progression nécessaire pour sentir l’unification du tissu de la ville du point de vue de sa forme.

  • Le centre de cette progression est représenté par l’ancienne ville de Najaf, qui doit être protégée, (comme nous l’avons mentionné auparavant) par la préservation, la restauration, la rénovation et la réhabilitation ainsi que le traitement de ce qui a été déformé de cette ville.

B — Procéder à une opération d’embellissement pour les zones qui ont été déformées

Nous avons abordé la façon d’appliquer la nouvelle proposition, que nous avons évoquée comme un point de départ pour la reconstruction de Nadjaf. Pour ce faire, on doit préserver ce qui est en bon état et restaurer ce qui est sur le point de s’effondrer puis réhabiliter l’ensemble ; tout cela d’une part, et fournir les services nécessaires en dehors de la vieille ville d’une autre part.

Si la ville de Nadjaf avait été comme auparavant, ces deux conditions auraient suffit à créer la base sur laquelle elle se serait appuyée pour sa re­construction. Seulement le problème actuel de Nadjaf est que beaucoup de défigurations l’ont atteintes sur le plan (tissu, utilisation, espaces….). Il faut donc compléter le processus de reconstruction de la ville de Nadjaf, la capitale de la culture islamique 2012 par une opération d’embellissement afin de diriger les efforts pour atteindre le but désiré « celui de fournir les services nécessaires tout en préservant l’identité de la ville arabo-islamique ». Ce dont nous avons parlé au sujet de la préservation de la vieille ville et l’éta­blissement d’une ville avec des services adaptés en dehors de cette dernière ainsi que de créer une progression lors du déplacement vers le centre de la vieille ville, tout cet ensemble ne peut pas atteindre son objectif si certains phénomènes architecturaux resteraient tel qu’ils le sont aujourd’hui.

L’opération d’embellissement pourrait être atteinte grâce à ce qui suit :

  1. Le traitement des larges rues droites traversant la vieille ville, qui ont déchiré son tissu urbain à travers des conceptions conformes au tissu tradi­tionnel de la ville. Du fait que ces rues sont très larges en raison de l’expan­sion qu’on leur a faite, on pourrait les traiter par des conceptions intelli­gentes exigeant un gros effort à travers ce qui suit :

 

  1. La division de ces rues en couloirs et en passages pour les piétons ainsi qu’en souks couverts. On pourrait par ailleurs profiter de la largeur de la rue afin d’offrir une liberté à l’urbaniste, pour que ces routes piétonnes soient non droites, est une liberté dans la création des espaces.
  2. On pourrait aussi mettre en place un souk central couvert et proiter de la largeur de la rue. On pourrait alors y construire des annexes de ce souk (en souks secondaires) ou des sorties vers des espaces pouvant être reliés par une entrée aux quartiers d’habitat ou par une voie sinueuse et tortueuse vers l’une des rues. Cela permettra de relancer l’efficacité des centres se trouvant sur ces rues (comme les bibliothèques, les écoles religieuses ou une maison d’un ouléma ou d’un martyr qui est devenue un musée ou une exposition de livres).

Ensuite à travers ces ruelles créer une autre route secondaire qui mène au mausolée de l’Imam Ali (P) ou qui renvoie vers le souk. Ainsi, se complète le processus de la création de la progression (voir figure 19) par la préservation que nous avons abordée lorsque le visiteur se déplace de la ville touristique ou du parking atteignant le centre de la vieille ville.

  1. Traiter les défigurations autour du saint mausolée. Nous devons souli­gner ici l’impossibilité de reconstruire les bâtiments qui entouraient le mau­solée de ses quatre côtés exactement comme ils étaient, mais on pourrait traiter cela à travers les points suivants :
  1. Élaborer des conceptions pour le traitement des espaces qui se sont formés sur le périmètre du mausolée ain qu’ils soient compatibles avec les souks et les rues entourant le mausolée de l’imam et ofrir au spectateur un sentiment de centralité et de domination de ce dernier.
  2. Arrêter tout projet visant la destruction et la suppression du grand Souk.
  1. Ne pas établir tout immeuble commercial ou autre avec une hauteur inadéquate à l’espace urbain, ou à la domination du mausolée.
  2. Étudier les formes, les couleurs et les matériaux des interfaces des bâ­timents existant sur le périmètre du mausolée.
  1. Réétudier les projets (le projet de la ville des visiteurs, et celui du centre des services touristiques) de manière sérieuse et traiter ce qui a été retiré des quartiers Al-Îmara et Al-Hûwaych, qui font partie du tissu de la ville. Essayer aussi d’identifier les fondements de la renaissance du paysage urbain de la vieille ville de Nadjaf, avec ses composantes matérielles et patri­moniales à la lumière des mécanismes et des données de la situation actuelle en évolution scientifique comparative des orientations intellectuelles. On devrait aussi tirer parti de toutes les réalisations de cette époque, et répondre aux exigences fonctionnelles du site. Ce dernier point s’effectue à travers un ensemble de normes associées au contrôle des opérations et des politiques liées à la ville de Nadjaf comme un centre d’une ville sainte.
  2. Le patrimoine de la ville de Nadjaf à besoin d’études et d’enquêtes approfondies ain de préserver ce qui reste du patrimoine et d’essayer de le promouvoir. Pour ce faire, le premier plan est d’inventorier et d’enregistrer ce que possède la ville en conformité avec des normes qui sont décrites et identifiées afin que l’évaluation puisse se faire.
  3. Réhabiliter certains sites du patrimoine et des bâtiments à valeur mo­rale et esthétique et les incorporer dans les conceptions qui se mettent en place pour la ville.
  4. Les plus importants indicateurs de la planification et de la conception de la scène urbaine que l’on doit appliquer ain d’atteindre le paysage urbain désiré de la ville de Nadjaf sont :
  1. L’échelle humaine.
  2. Se focaliser sur l’intérieur.
  3. Le système organique des relations de bases entre les blocs et les espaces libres.
  4. La flexibilité, l’adaptabilité et l’extension horizontale.
  1. La relation du centre avec son environnement au sein de la relation « partie/ensemble».
  2. Les relations de base entre les blocs / les espaces. La relation « partie / ensemble », et les relations entre les parties (horizontalement et verticale­ment) menant à la connaissance des avantages structurels et leurs propriétés visuelles ainsi que leur perception.
  3. Les liens reliant les espaces urbains et les valeurs fondamentales du tissu. H. L’importance des espaces formés dans le tissu de la vieille ville, qui trans­porte des valeurs architecturales et de la planification. En plus de l’impor­tance des bâtiments historiques et des parties du tissu.
  4. L’importance des modèles historiques et patrimoniaux des bâtiments (relations – éléments – détails).
  5. L’importance des valeurs fondamentales dans les usages de base de la terre (les types d’emplois et les activités humaines qui se sont développées dans l’environnement urbain au fil des années).
  6. Les symboles structurels et les monuments représentent une part im­portante de la perception de la scène urbaine.

Par ailleurs, les indicateurs intellectuels de la conception et de la planifi­cation du paysage urbain de la ville qui doivent être suivis sont les suivants :

  1. La spécificité du tissu urbain entourant le mausolée et ses axes tradi­
  2. L’espace entourant le mausolée, et le lien entre ce dernier et les façades des blocs entourant cet espace (le Panorama)
  3. L’efficacité de la visite du mausolée – le mouvement – la densité – les relais sensoriels – et moraux.
  4. Le motif du bâtiment du mausolée cristallisé au fil du temps –
    l’échelle – les angles de vision – la relation avec l’espace environnant.
  5. Les relations entre l’ancien et le nouveau.
  6. Les valeurs de la domination du mausolée et les valeurs de l’échelle proportionnelle.
  1. Le changement dans l’architecture du mausolée et les concepts de la planification de la restauration.
  2. Le patrimoine et le style contemporain, les modèles historiques et les ajouts (la relation entre l’ancien et le nouveau).

 

  1. Le tissu urbain du milieu architectural de la vieille ville de Nadjaf est caractérisé par le traitement architectural de l’environnement de manière à assurer une harmonie avec les principes de la ville durable en termes de trai­tements environnementaux par un tissu groupé, et l’adoption d’une marge de séparation entre le mouvement des piétons et celui des véhicules, c’est pour cela que mettre l’accent sur cet attribut est très important dans le pro­cessus de développement urbain de la ville antique .
  2. Nadjaf est la ville de la Hawza scientifique, et possède beaucoup de bibliothèques scientifiques, des écoles religieuses, des maisons des oulé­mas, des intellectuels et des institutions scientifiques de la relance du pa­ C’est pour cela qu’il faudrait la développer en ravivant les instal­lations qui servent cet attribut et l’ajout de nouvelles installations qui sont conçues comme des centres culturels et scientifiques modernes ainsi que les institutions de rapprochement et de dialogue entre les religions et les communautés.
  3. Mettre l’accent sur l’axe de Kufa-Nadjaf qui est un centre d’interaction fonctionnelle (religieuse – historique – spatiale) et d’orientation des entrées de la vieille ville en direction de Kufa avec le développement de la placette de l’Imam Ali (P) vers un espace urbain – centralisateur – statique pour les visi­teurs, puis vers des axes dynamiques, représentés par le Grand Souk, la rue d’Al Sadik et la rue Zine Al-Abidine, et atteignant l’espace urbain principal, qui est l’esplanade du saint mausolée de l’Imam Ali (P).
  1. Préserver la fonction résidentielle de la ville, ainsi que le parc d’ha­bitats et améliorer les conditions de l’environnement de l’habitat. Cela aura pour but de réduire la forte migration de la population vers les quartiers modernes. En effet, cela a fait perdre une partie importante de la vitalité de la ville et de son caractère.
  2. Traiter les déchirures et combler les fossés du tissu urbain et relier entre les parties séparées afin de restituer l’entité unie de la ville en ce qui as­sure la préservation de son caractère urbain. Ce remplissage peut s’effectuer grâce à des bâtiments scientifiques et culturels.
  1. Accueillir le grand nombre de visiteurs est possible à travers des opé­rations d’organisation et d’administration de la foule.

Il n’est pas nécessaire de les accueillir tous à la fois et en même temps, notamment parce que nous savons que les visites sont spatiales et non tem­porelles et précises comme celles du Hadj.

À partir de tout ce qui précède, je voudrai que l’UNESCO intervienne pour inscrire la vieille ville de Nadjaf, comme un patrimoine mondial, en prenant en considération le risque de son extinction.

Cette ville se distingue du reste des villes saintes par le fait qu’elle soit une capitale religieuse et communautaire, en raison de la présence sur son sol des références et autorités religieuses (Marjaîya). Elle est s’inscrit ainsi dans le cercle étroit et rare des villes saintes dans le monde. Son impact devint global, religieux et politique à travers le fait qu’elle soit considérée comme une ville centrale et communautaire.

En outre, la vieille ville de Nadjaf, est une ville de la science grâce à l’exis­tence de sa Hawza scientifique aux cours assurés quotidiennement, au mou­vement des étudiants, et au fait que ces derniers l’ont choisi comme rési­dence. Nadjaf est aussi une ville de savoir grâce à l’existence de bibliothèques et de mouvement scientifique. S’ajoute à ces raisons le développement et à l’actualisation scientifique continue que cette ville connait depuis plus de mille ans, sa production continue du savoir, l’existence d’écoles scientifiques multiples destinées aux divers étudiants de différents pays…Nadjaf a été et continue d’être encore le centre de l’immigration et la destination pour ceux qui aspirent à la connaissance. Cette ville connait une diversité des langues et des cultures ce qui la rend, conformément aux normes internationales des villes de la science «une ville de la science.». Par ailleurs, cette ville est l’une des villes touristiques du monde compte tenu du nombre de visiteurs et de sa capacité à les attirer vers elle, par centaines de milliers par an et de manière continue. Cela amène à la nécessité de nous comporter avec cette ville comme l’une des villes touristiques dans le monde.

Nous voudrions exposer, en annexe n° 2, l’approche cérémoniale prépa­rée par la Turquie pour qu’Istanbul soit Capitale européenne de la Culture pour l’année 2010. Les manifestations organisées dans ce cadre là se sont transformées en publicité pour montrer cette ville comme la plus belle ville du monde. Cela a pour but de bénéficier de cette expérience dans les festivi­tés de la ville de Nadjaf, Capitale de la Culture islamique 2012.

Grâce à tout cela… ces opérations peuvent se compléter avec le processus de la préservation de ce qui reste de la ville de Nadjaf. En plus de la créa­tion de services nécessaires dont nous avons parlé sans déigurer la ville de Nadjaf. On pourrait alors créer la nouvelle ville de Nadjaf et être fiers du fait qu’elle restera « une ville arabo-islamique » et « Capitale de la Culture islamique 2012 ».

Notes bibliographiques

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  2. Bachar Maârouf Awad, L’Education et l’Enseignement- la Civilisation de l’Irak, Chapitre 8, Bagdad, Dar Al-Hûria Liltebaâ, 1985, p. 55.
  3. Al-Hassani, op. cit., p. 53.
  4. Bachar Maârouf Awad, L’Education et lEnseignement-la Civilisation de l’Irak, Tome 8, Edition Dar Al-Hûriya, Bagdad, 1985, p. 55.
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  8. Ardalan, N., and Bakhtiar, L., The Sense ofUnity, A Publication of the Centre for Middle Estern Studies, The Univ. of Chicago Press, 1979, p. 3-7.
  9. Anwar Al-Jundi, op. cit., Tome 1, 1986.
  10. Ardalan, N., and Bakhtiar, L., Ibid, 1979, p. XI-XV
  11. Anwar Al-Jundi, op. cit., p. 181-243.
  12. Il est apparu dans le saint Coran trois types d’âmes qui représentent les étapes de l’évolution humaine : l’âme qui ordonne, l’âme qui reproche, l’âme rassurante.

 

  1. Dans certains versets coraniques une influence contenue directe dans la définition de l’in­timité des maisons et leur spécificité comme le verset 32 de Sourate Al-Ahzab et les deux versets 27-28 de Sourate Al-Nour, et le verset 189 de Sourate Al-Baqara.
  2. Abd Al-Baqi, op. cit., p. 60-84.
  3. Pentherbridge, G.T., Vernacular Arch, The House and Society, in The Architecture of The Islamic World, By G. Michell, Thames and Hudson, 1978, p. 196.
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  2. Al-Ameed Taher, La Plannification des villes arabes et islamiques, Publication de l’Université de Bagdad, 1986, p. 184.
  3. Ali Samer Saâd, Les Fondements et les Mesures de la Planification des Villes arabes, Premier Congrès mondial de la Faculté d’Architecture de l’Université d’Al-Azhar, 1989, p. 369.
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  5. Ibrahim Abd Al-Baqi, L’Originalité des valeurs civilisationnelles dans la construction de la ville islamique moderne, Centre de Planiication et d’Urbanisation, le Caire, mars 1982, p. 37.
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  2. Ibrahim Abd Al-Baqi, op. cit., p. 20.
  3. Tweeni, Les Conférences de Tweeni, traduit par Fouâd Zakaria, Al-Dar Al-Qawmia Liltebaâ wa Al-Nachr, le Caire, 1964, p. 37.

 

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  6. Ibrahim Jabra, Ibrahim Fethi, Bagdad entre hier et aujourd’hui, Gouvernorat de Bagdad, 1987.
  7. Al-Sultan Hamid Fethi, op. cit., 1999.
  8. Haidar Kamoona, L’Importance de protéger les sites et batiments historiques de la ville arabe contemporaine, Al-Moukhata wa Al-Tanmia, 1995, p. 76.
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  10. Khales Al-Achâab, « Les dimensions de la Conservation dans la ville arabe et ses exigences », Majalat AL-Thurat wa Al-Hadara, N°6-7, 1984, p. 42.
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  12. Ibid, p. 219.
  13. Serageldin, Design &Social Changing in Contemporary Muslim Socity, Ekistics, N°,280, jan-feb, 1980, p. 45.
  14. Khales Al-Achaâb, op. cit., p. 42.
  15. Ahmed Rabeeî Mohammed Rêfâat, « L’avenir central de la Ville traditionnelle arabe à l’âge de l’avancée technologique », sans date, Université de Assiout, République d’Egypte.
  16. Mahmoud Raôuf Al-Hafid, « La Symbolique dans l’Architecture islamique », mémoire de Magister, Faculté de Droit, Université de Bagdad, 1989.

 

 

 

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