Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf

Haîdar Abdul-Razzaq KAMOONA

Professeur d’Architecture et de planification urbaine de la ville – Université de Bagdad.

La ville de Nadjaf est l’une de ces villes privilégiées de renfermer de nom­breux monuments saints et de lieux historiques et archéologiques. Le mau­solée de l’Imam Ali, salut soit sur lui, est le plus important de ces lieux. C’est pourquoi, nous lui avons consacré une plus large place particulière en rapport à son statut et à sa sainteté. De très nombreuses personnes vien­nent visiter le tombeau du Commandeur des croyants Ali Ibn Abi Talib. Ces dernières années leur nombre dépasse les millions dans certaines visites spéciales. Cela est la preuve tangible de la place particulière dont jouit cette personne chez les musulmans, et de la présence spirituelle qu’elle dégage. Les habitants de Nadjaf et ses visiteurs disent que la « grande spiritualité du visité, son excellente personnalité et ses attributs divin ressourcent les âmes spirituelles des visiteurs et leur procurent ce qui les apaisent après perturbation, les rendent heureux après tristesse, optimistes après désespoir, et les rayonnent après moro­sité». Même que cette réanimation spirituelle s’obtient à la seule imagination de la personnalité du visité et de ses excellentes qualités en tournant men­talement autour de son parcours spirituel sans la spécificité de l’endroit…

Nadjaf Al-Ashraf est une ville historique et sacrée, et un centre scien­tifique et religieux antique. C’est une ville bâtie autour du mausolée de l’Imam Ali, paix soit sur lui, à Dahir Kufa lors de sa découverte à la fin du deuxième siècle de l’Hégire et dont elle titre sa fierté et son statut. Cette ville est aujourd’hui, l’une des plus grandes et des plus anciennes villes irakiennes à caractère sacré et à plusieurs dimensions spatio-temporelles, économique et politique. Les monuments et le patrimoine de la ville font d’elle une sorte de registre pour les événements du passé : c’est le lieu où se trouvent les restes du Prophète Adam, paix soit sur lui, la terre de naissance des proches du prophète et le refuge des messagers. C’est aussi la terre du déluge où a ac­costé l’Arche de Noé, paix soit sur lui, et la demeure du prophète Abraham paix soit sur lui.

Les événements ont ainsi continué à écrire l’Histoire honorable des par­tisans de Dieu jusqu’au jour où cette ville s’honore par l’inhumation du saint corps du plus grand des tuteurs, l’imam, le commandeur des croyants Ali Ibn Abi Talib. Nadjaf connaît aujourd’hui, des travaux urbains de ré­novation connus sous plusieurs noms, tels que le renouvellement urbain, l’expansion, le développement, etc.

La forte nécessité de l’expansion dans des espaces urbains et architectu­raux vise à mieux accueillir le nombre croissant de visiteurs d’une part et à assurer leurs services d’une autre part. De nombreux projets de développe­ment et de changement émergent à Nadjaf. Parmi ces projets : la construc­tion des rues, l’amélioration de la circulation entre le mausolée et son tissu, ainsi que les travaux de décoration des murs extérieurs du mausolée, qui se sont reconstruits plus tard, et qui n’épousent pas l’architecture de conigu-ration du mausolée.

Problématique de la recherche

La ville sainte de Nadjaf Al-Ashraf caractérisée par son histoire et par le tombeau de l’Imam de la piété Ali, paix soit sur lui, qu’elle abrite, par la grâce duquel elle devient l’une des villes traditionnelles arabo-musulmanes les plus illustres. Aujourd’hui, celle-ci suscite une attention particulière pour qu’elle puisse récupérer son identité pure arabe d’antan.

But de la recherche

Illustrer les paramètres d’urbanisation et de conception de la ville de Nadjaf Al-Ashraf ain de mobiliser les ressources inhérentes à l’héritage architectural de la conception de la ville, et à sa reconstruction en ville moderne. En effet, Nadjaf a perdu beaucoup d’aspects architecturaux qui reflétaient les concepts islamiques. ou une grotte qu’on décrit de « manjouf » c’est une flèche ou une grotte large1. Al-Jawhari donne la même définition du mot Nadjaf, c’est selon lui « un lieu rectangulaire et plat »… Al-Zamkhachari dans son ouvrage sur « les bases de la rhétorique » emploie le mot Nadjaf : « Au centre du Ouedi (de la vallée) une nadjfa, une sorte d’endroit triangulaire comme un mur que les eaux ne peuvent submerger »2. Les arabes utilisaient le mot Nadjaf dans le sens d’« une terre ronde et haute dont le pluriel est nijaf»3. Les linguistes et les historiens s’accordent à dire que Nadjaf signifie le terrain élevé semblable à une digue qui repousse l’eau de ce qu’elle abrite, ou qui empêche les crues des cours d’eau de submerger les maisons de Kufa et ses cimetières. Cette élévation représente la tête d’un triangle dont les bases sont constituées par les villes de Kufa et de Hira4. Ces deux dernières forment ce qu’on appelle Al-Dhahr (littéralement le dos), ce qui signifie : les parties élevées de la terre des deux villes5. Plusieurs noms ont été donnés à Nadjaf, parmi les­quels : Al-Rabwa (la colline), Al-Judi, OuedAl-Salem (la Vallée de la Paix), Al-Tawr (la phase), Al-Mashad, Banqia, Al-Bareq, (l’éblouissant) en raison de la brillance de ses sables ou encore Al-Ghari ou Al-Ghariyan. Cette der­nière appellation signiie en langue arabe le protégé de tout6.

L’appellation de la vile de « Nadjaf » a été reliée par certains à la présence d’une mer (la mer Ni) près de Nadjaf. Quand cette mer a tari on a dit : « Ni-jaf», sachant que jaf en arabe signifie sec, ce qui donne « mer sèche »7. Parmi les autres noms de la ville de Nadjaf Al-Ashraf, même s’ils sont moins connus que (Nadjaf), et bien que certains soient courants, on cite : Al-Tawr (la phase), Al-Dahr, ou également « Al-Adari, qui est un endroit connu à Dhahr Kufa s’étendant de Hira à Bareq, situé dans le désert entre Nadjaf et Karbala»8. D’autres appellations de la ville : Al-Judi, Al-Rabwa (ce qui est surélevé de la terre), et Al-Ghari. Cette dernière appellation signiie la belle bâtisse à la bonne architecture : en fait, ils étaient au nombre de deux Gharis à l’actuelle Nadjaf, mais on en a démoli un et laissé l’autre. C’est peut-être ce qui est à l’origine de cette dernière appellation de Nadjaf. Ce qui soutient cette thèse et lui apporte un témoignage, c’est le passage d’un vieux poète Al-Chibani aux cotés d’Al-Ghariyayn, et lorsque celui-ci aperçut l’une de ces belles constructions hautes démolies, et dont il n’en reste aucune trace, il se mit à réciter des verres où il parle de ces deux bâtisses jadis si fortes, mais par la force des choses, par le temps qui s’écoule ainsi que par la fatalité qui fait que toute chose ait une in, l’une de ces deux constructions a tout de même ini par être démolie8. Al-Ghari qui est en arabe le singulier du mot Al-Ghariyan, a été cité aussi dans la poésie de certains poètes tels que Sofiane Ibn Moussab Al-Abdi, décédé vers l’année 120 ou 128 de l’hégire. Ce mot a été utilisé aussi au singulier dans la poésie du Charif Al-Radi, décédé en l’an 406 A.H. Parmi les autres appellations attribuées à Nadjaf, on retrouve également Al-Machhad : ce qui signiie le regroupement de la création. Ce nom a été cité dans le poème de l’écrivain et poète Al-Abassi Abou Ishâq Al-Sabi dans lequel ce dernier louait les louanges d’Al- Dawla (gouverneur de l’État) décédé en 372 A.H, lors de sa visite au mausolée de l’Imam Ali, paix soit sur lui, à Nadjaf. Oued Al-Salem est l’une de ces autres appellations qu’on retrouve dans les diverses documentations (littéralement la vallée de la paix). C’est un nom donné à la base, au grand cimetière de Nadjaf, comme une appellation du tout, par rapport à l’une de ses parties (le cimetière). On dit que le corps et l’âme des personnes enterrées sont bénis de paix et de sérénité par la terre de cette vallée de la paix. Il existe de nombreux récits sur les avantages de l’inhumation dans le sol de cette région sainte, en plus du fait qu’elle offre une dernière demeure à proximité de l’Imam Ali qui a honoré à jamais ce sol. Dans la Sunna, on a rapporté que l’Imam Ali, paix soit sur lui, qui a regardé vers Dhahr Al-Kufa c’est-à-dire vers Nadjaf, et a prié dieu qu’on l’enterre dans cette terre si belle et si pure9. Parmi les autres noms de Nadjaf, Banqia : qui est le nom d’une région de Kufa, achetée de ses propriétaires par le prophète Ibrahim (Abraham), paix soit sur lui, qui voulait que tout ce qui est sur cette terre entre en sa possession10. Il a été rapporté sur Yaqout Al-Hamoudi dans « le Dictionnaire des pays » que Banqia s’étend sur la terre de Nadjaf sans Kufa11 Le Cheikh Djaâfar Mahbouba soutient aussi cette dernière déinition du mot qui est, selon lui « est un nom général, excepté la région de Kufa et ses envi­rons», s’appuyant sur ce qui est cité dans les nouvelles du Khalil Al-Rahman, paix soit sur lui. Car celui-ci (Abraham), paix soit sur lui, « sortit de Babylone accompagné de son neveu Loth, et se rendit un jour à Banqia ». À l’époque, cette région était le théâtre de fréquents tremblements de terre. Mais durant tout le séjour du Prophète Ibrahim, cette contrée connut une heureuse accalmie. Une nuit, le Prophète Ibrahim et son neveu, quittèrent ces terres pour un village voisin et après leur départ, de fortes secousses sismiques reprirent de plus bel. Le Cheikh chez qui Ibrahim séjourna dit à ses concitoyens que les tremblements ne se sont arrêtés que lorsqu’un cheikh qui faisait beaucoup de prières séjourna chez eux (en faisant référence au prophète Ibrahim). Les habitants de la cité partirent retrouver Ibrahim et insistèrent fortement pour que le Prophète habite désormais en permanence à Banqia : « A qui sont ces terres (en faisant référence à Nadjaf) ? » demanda Ibrahim, paix soit sur lui. « Elles nous appartiennent » répondirent les habitants.

« Voudriez vous me les vendre ? » demanda Ibrahim. « Elles vous appartien­nent désormais !, Par dieu, elles ne se prêteraient ni aux cultures ni à l’élevage » rétorquèrent-ils. Ibrahim leur dit qu’il acceptait leur offre sous réserve que les habitants acceptaient de lui vendre ces terres qu’il ne voudrait que s’il les achetait car il détestait les prendre sans prix. Il leur a ainsi payé sa contre partie en mou­tons qu’il avait avec lui ».

Parmi les autres noms donnés aussi à Nadjaf Al Lissan (la langue), c’est à dire, la langue de la terre. Dahr Al Koufa, était ainsi connu sous ce nom là12. Malgré le fait que les noms de : Ouedi Al-Salem, Banqia, Al-Lissan, Al-Ghari, Al-Ghariyan, ou encore Al-Dhahr aient été utilisés, l’appellation « Nadjaf » de­meure la plus courante chez les habitants de la ville et les proches du Prophète, paix soit sur eux. Ce nom est aussi le plus utilisé chez les écrivains et histo­riens, et chez les gens en général, en particulier dans les dernières époques. Les différents noms de la ville de Nadjaf ne sont autres que l’expression vivante de la place importante de cette ville pour les Arabes et les musul­mans. Par leurs écrits, ces derniers ont essayé d’exprimer ce que représente Nadjaf à leurs yeux et ce que cette ville procure à leurs âmes. Parfois ils exprimaient cela en prose, d’autres fois en poésie. Et Nadjaf est l’appella­tion la plus commune chez les Arabes. Il est connu historiquement que la région dans la période préislamique était le parc des rois de Hira, « les Lakhmides ». C’était un endroit rempli de monastères chrétiens gérés par des prêtres et des moines. Parmi ces monastères : celui d’Ibn Mazûk, de Mart Mariam ou encore le monastère de Hanna. Ces lieux de culte étaient restés en l’état après la venue de l’Islam, et même après la rénovation de Kufa en l’an 17 A.H. On raconte que Nadjaf était fréquentée par les poètes de Kufa pour leur amusement et leur plaisir..

Dans l’ère islamique cette ville a connu d’importants événements his-toriques13. En l’an 12 A.H Khalid Bin Al-Walid se rendit à Nadjaf après la conquête d’Al-Yamama, dans le but de conquérir Hira. Ses habitants se sont réfugiés au palais blanc. Et c’est là que s’est produite la bataille Al-Bouib. En l’an 14 A.H Nadjaf était un champ de bataille des musulmans et des Perses. C’est dans la région de Banqia, qu’on a eu le premier tribut Jiziya) de l’Islam venant des Perses. Par ailleurs, sa nature, son climat tempéré, la beauté de ses vallées, l’abondance de la pêche dans ses eaux, ainsi que sa vue donnant sur la mer.tout cela est resté en place jusqu’à l’époque du calife Al-Watheq et les débuts des habitations. Cela est bien clair dans un poème d’Ishaq Ibn Ibrahim Al-Mousli décédé en 235 A.H, qui lors d’une sortie de promenade et de pêche dans la région décrit l’air pur et la terre parfumée de Nadjaf dans l’un de ses poèmes 14.

  1. Nadjaf, l’ancien sanatorium

Nadjaf était dans le passé et reste encore aujourd’hui, une ville au doux climat, à la terre et à l’air pur, apportant guérison aux corps souffrants, et sauvant des maladies rares. Ishaq Ibn Ibrahim Al-Mousli et tant d’autres n’ont pas manqué de l’écrire et le répéter dans leurs œuvres. « Un homme fuit la peste à Nadjaf, à l’époque de Chourayh. Celui-ci lui écrit : la fuite ne saurait retarder le destin, ni apporter plus de richesses, et une situation ne saurait rapprocher le destin, ni amoindrir les richesses, mais Nadjaf est presque magique ». Avait dit Al-Djâhid15 Cela était surprenant de l’entendre de la part de Choureyh (que dieu ait son âme). Si ont suivait ses propos à la lettre nul malade n’est guéri, nulle médication ni nul médecin n’est utile. Il n’existerait pas de meilleur logement ni de plus saine nourriture. Pour la clarté de l’eau, de l’air de la terre de Nadjaf, Al-Manathéra ont construit leur fameux palais « Al-Khurnaq » près de cette ville. Ce palais fut édiié à la région connu sous le nom de Dahr Hira. Il existe de différentes versions quant à ses constructeurs, selon Haitham Ibn Aday : celui qui a ordonné la construction d’Al-Khurnaq, c’est Nuêman Ibn Imroû Al-Qays Ibn Âmrou Ibn Adi Ibn Nasr Ibn Al-Harith Ibin Lakhm… Resté roi du trône pendant quatre-vingts ans, et a passé 60 ans à faire construire Al-Khawranaq, en soixante ans par un romain « Sinimar ». Nuêman avait conquis le Levant (Al-Cham) à plusieurs reprises, et a été l’un des rois les plus tristes. Un jour, tandis qu’il était assis dans son siège à Al-Khurndûk il regardait vers Nadjaf et ses parcs, ses palmiers, ses jardins et ses rivières vers l’ouest, et sur l’Euphrate vers l’est, et le Khurnaq face à l’Euphrate. il a été si charmé par cette vue, pleine de verdure, de lumière et de rivières, qu’il dit à son ministre : « as-tu jamais vu une si beau paysage ? « Non, par Allah, ô roi, je n’ai jamais vu de pareil scène si elle durait ! » Lui répondit celui-ci. « Qu’est ce qui dure ? » rétorqua le roi. « Ce qui est chez Allah dans l’au-delà » répondit le ministre. « Comment l’atteindre ? » demanda Nuêman. « En abandonnant ce bas monde, et en adorant Dieu » répondit le ministre. On raconta que c’est ainsi que le roi quitta son royaume et sa propriété pendant la nuit, vêtit d’habits simples et est sorti fuyant en cachette sans en avertit personne. Les gens ne savaient ce qu’il est advenu de lui. On a découvert par la suite qu’il avait abandonné le trône et avait rejoint les montagnes sans qu’on l’ait revu après cela. On raconte aussi que son ministre partit avec lui. Adi Ibn Zaïd nous narre l’histoire de ce roi dans ses poèmes et nous explique comment ce vaillant avait abandonné l’aisance et la supericialité de la vie, pour la méditation et l’adoration du créateur.

  1. Localisation et limites de la ville de Nadjaf

La ville de Nadjaf est située sur le bord du plateau du désert de l’ouest de l’Irak, à une distance de 160 km dans le sud ouest de Bagdad, sur une longitude de 44 degrés, et 19 minutes, et sur une latitude de 31 degrés et 59 minutes. Nadjaf est à une altitude de 70 mètres du niveau de la mer. Elle est délimitée de l’ouest par la dépression de Nadjaf reliée à la région d’Al-Chanka et aux frontières saoudiennes. Au sud et au sud ouest de Nadjaf on retrouve les villes de Hira et d’Abi Sakhr à une distance de 18 km. De l’est on retrouve Kufa. Sa mosquée (son centre) est à une distance de 10 km. Il est délimité du nord par la région Hidariya (Khan Al-Hamad) sur une distance de 30 km. La population de la province de Nadjaf, selon les statistique des Ministères de la Planiication et du Commerce pour l’année 2003, atteint environs 946 251 habitants, mais on pense qu’elle a dépassé le seuil du 1 million d’habitants. Ils sont géographiquement répandus entre la latitude (29 50-32 21) au nord et la longitude (42 50-44 44) vers l’est (34) 15.

La supericie de la province de Nadjaf atteint 28 824 km2, et sa popu­lation est concentrée dans la partie nord de la province, notamment dans le centre de Nadjaf. Ses trois grandes villes à l’histoire remplie sont Kufa, Hira et Nadjaf Al-Ashraf. La terre de Nadjaf, composée de dix couches de différentes épaisseurs s’appuie sur un haut plateau dont le point le plus culminant atteint 176 mètres au dessus du niveau de la mer, et à environ 40 mètres au dessus du niveau de l’Euphrate, qui se situe au sein de la ville voisine de Kufa. Le niveau général de hauteur de ce plateau vers ses bords ouest varie entre (100-120 mètres)16. Aujourd’hui, son emplacement peut être déini entre les latitudes de 31,30 à 32,10 au nord et les longitudes de 43,30 à 44,30 à l’est. La superficie totale de ce plateau est de 6,760 km2 en­viron. La superficie de la dépression de la mer de Nadjaf, est de 364 km2. La mer de Nadjaf a changé de taille, et a rétréci, et un grand nombre de sites archéologiques se trouve aujourd’hui, sous la ville de Nadjaf.

Les frontières administratives de Nadjaf en tant que province sont comme suit : à l’ouest et au nord-ouest, l’Arabie Saoudite et la province d’Al-Anbar. Au nord-est la province de Karbala, et entre l’Est et le Sud-est les provinces de Babil et Qadisiyah. Cette ville se compose de trois districts et sept can­tons, et sa superficie est de 494/27 km2… mais cela concerne moins notre sujet basé sur le thème de l’Histoire de la ville.

Ses noms et son édification : Nadjaf est connu sous plusieurs noms tirés de son site géographique et de sa réalité ; Le nom même de Nadjaf, chez les spécialistes en langue arabe signiie la colline et le lieu rectangulaire que les eaux ne peuvent submerger. On dit « Nadjaf à Dhahr Kufa est tel une digue empêchant l’eau des crues d’inonder les maisons de Kufa et ses cimetières ».

Il ya eu d’autres récits émanant de l’extérieur et l’intérieur dont l’authen­ticité n’est pas vériiée, mais leur contenu est relativement cohérent quant à la sainteté de ce lieu et sa place par le passé. Historiquement, dans la période préislamique, cette région était le parc des rois de Hira les Lakhmides. Il y avait, par ailleurs pleins de monastères chrétiens gérés par des prêtres et des moines, dont le monastère Ibn Mazouk, le monastère de Mart Maryam et celui de Hanna. Ces monastères existaient dans la période islamique, même après la modernisation de Kufa en l’an 17 A.H. On raconte que la ville était fréquentée par certains satyres et poètes de Kufa pour leur détente et plaisir.

À la venue de l’Islam, la région a connu d’importants événements histo­riques : en l’an 12 A.H Khalid Ibn Walid se rendit à Nadjaf après la conquête d’Al-Yamamah, ain de conquérir Hira dont les habitants se sont réfugiés au palais Blanc. C’est là qu’on eu lieu les événements d’Al-Bouïb.

En l’an 14 A.H Nadjaf était un champ de bataille où les perses et les mu­sulmans s’échangeaient les attaques. C’est dans la région de Banqia, qu’on a eu le premier tribut (Jiziya) de l’Islam venant des Perses17. Par ailleurs, sa nature, son climat tempéré, la beauté de ses vallées, l’abondance de la pêche dans ses eaux, ainsi que sa vue donnant sur la mer.tout cela est resté en place jusqu’à l’époque du calife Al-Wathik et les débuts des habita­tions. Cela apparait clairement dans les descriptions des poèmes d’Ishâq Ibn Ibrahim Al-Mousli décédé en 235 A.H, déjà mentionné dans cette étude.

  1. Edification de la ville de Nadjaf et ses raisons

Le commandeur des croyants l’Imam Ali, paix soit sur lui, descendit à Kufa après la guerre Al-Jamal, et la prit pour capitale de son règne en l’an 36 A.H, pour des raisons politiques et militaires liées à son emplacement important au sein du monde musulman. Dhahr Al-Koufa (Al-Thawiya) est devenu le cimetière des musulmans à Kufa, dont un grand nombre de com­pagnons et disciples sont enterrés en son sein. Le premier compagnon à être enterré à Nadjaf est Al-Djalil Khabab Ben Al-Ërth que l’Imam Ali, paix soit sur lui, à béni en l’an 37 A.H. En l’an 40 A.H l’Imam, Ali paix soit sur lui, fut martyrisé dans son mihrab (sanctuaire) à la mosquée de Kufa, dans la nuit du 19 Ramadan.

Localisation de la sainte tombe : trois jours avant sa mort, l’imam Ali demanda à ce qu’il soit enterré dans un tombeau qu’il avait préparé. Il avait en plus, acheté tout ce qui y avait autour de lui, à Dhahr Kufa. Cet empla­cement est située après Al-Thawiya en venant du coté de Koufa, derrière Al-Qaîm, près de Nadjaf18 à gauche d’Al-Ghari, et à droite de Hira entre Al-Dakawat Al-Bëid, près des tombes de Hùd et Saleh, paix soit sur eux, et celles d’Adam et de Noé, paix soit sur eux.

Ali, paix soit sur lui, fut enterré dans la nuit, de crainte de voir sa tombe profanée par les mains des Kharijites et des Omeyyades. Ce sont les imams Al-Hassan et Al-Hossein et leur frère Mohammed Al-Hanai, qui l’ont enterré accompagné par Abdullah Ibn Jaâfar, et d’un groupe parmi les plus fidèle des chiites. Toutes les personnes présentes, ce jour là, on été les témoins de la dignité exceptionnelle de la tombe liée à l’imam et à sa place.

Les archéologues et les chercheurs géologues s’accordent à dire que l’âge de la ville de Nadjaf et de la zone environnante s’étends du Pléistocène moyen à l’âge de pierre, ce qui est estimé à plus d’un million d’années. La ville est construite sur un plateau de grès de sable de couleur rougeâtre19. Dans une importante étude du géologue irakien Jaâfar Al-Sakini20, le cours de l’actuel Euphrate est relativement récent, et il affirme que le cours de l’Euphrate a relativement changé, en se basant sur une étude menée par « Vote » en l’an 1957, où nous est donnée une description du cours d’un fleuve dont il n’a pas mentionné le nom, et qui était situé à l’ouest du cours actuel de l’Eu-phrate, entre Ramadi et Nadjaf, « Ilya un courant d’un ancien et important fleuve qui reliait le lac Al-Hibania à la mer de Nadjaf et du cours de l’actuel Euphrate, près de Nadjaf, à travers la mer de Nadjaf, et la falaise Tar Al-Sayed ainsi que la dépression Abou Dabs » nous dit-il21.

William Wilcox avait démontré dans sa carte « les fleuves du haut jardin d’Eden » qu’il ya eu un ancien ruisseau partant d’Al-Ramadi jusqu’à Kufa, qui passait par ce qui ressemble à des lacs. Cet ancien ruisseau fut baptisé « fleuve Pishôn ».

La Société irakienne des explorations pétrolières a effectué une étude par satellite des zones de Nadjaf, Karbala et Ramadi. Cette étude a dé­montré que le cours de la mer de Nadjaf, formait une langue (lissan) de couleur sombre qui s’étendait en direction du nord-ouest vers la falaise Tar Al-Sayed à une distance avoisinant 25 km. Cette langue, consti­tue à son tour, un prolongement naturel de la plaine alluviale formée par les dépôts du Tigre et de l’Euphrate. On peut déduire que dans les temps immémoriaux, l’Euphrate coulait vers la faille Hit, la dépression Razzaza, la falaise Tar Al-Sayed et la mer de Nadjaf, au sud de Nadjaf22 « Nadjaf en vertu de son emplacement sur la lisière du désert, et la particularité de sa place religieuse et sociale, se situe sur la route de nombreux convois qui venaient de l’ouest à travers Alep. Cette cité attirait beaucoup de voyageurs, qui s’y arrêtaient pour un moment. Il ressort de ce qui est marqué dans le les écrits d’un certain nombre d’explorateurs européens de cette époque, que les caravanes, qui circulaient entre Alep et Ispahan étaient en mesure d’emprunter cinq autres routes connues, mis à part les deux chemins qui passaient par l’Anatolie et qui reliaient entre Istanbul (ou Izmir) et Ispahan. La première de ces routes com­mence à Alep, se situe à gauche en allant vers le nord-est, et passe par Diyarbakir et Tabriz. La seconde voie passe d’Alep vers l’Est à proximité de la Mésopotamie, en passant par Mossoul puis Hamadan. La troisième voie penche plus vers le sud, et traverse une petite steppe avant de passer par Anah, Nadjaf Bagdad et Bassora. La quatrième route est située à la droite en allant vers le sud-est, pas­sant par Nadjaf et Bagdad. Il y avait une autre route traversant le long du grand désert vers Bassora. Les caravanes qui l’empruntaient passaient parfois par Nadjaf. Mais cette route ne s’empruntait qu’une seule fois dans l’année, lorsque les commerçants turcs et égyptiens l’empruntaient pour acheter des chameaux. Il ne fait aucun doute que ces voies étaient celles empruntées par les explorateurs occidentaux, notamment à partir du XVIIe siècle. »23

Depuis le troisième millénaire avant J.-C, l’emplacement géographique de Nadjaf à favorisé à relier l’Irak à la péninsule arabique par le biais de la porte de Nadjaf. « Des sources historiques prouvent les larges relations entre les villes Hira, Al-Ahsa, Najd, le Hijaz et le Yémen. Par ailleurs, d’étroites relations existaient entre les habitants de Hira et les gens de la Mecque »24. Après le recul du rôle de Hira et la croissance du rôle de Kufa, à la venue de l’Islam, l’im­portance de cette route à été renouvelée comme un passage pour les armées musulmanes sortant de l’île vers le monde oriental islamique où se trouvait le camp des musulmans à Kufa. Cette route était aussi une voie pour les mouvements migratoires rampant de l’île vers la Mésopotamie. Ainsi, on conclut que la nature des facteurs géographiques de la ville de Nadjaf en emplacement, site et climat, même s’ils ne la qualiiaient pas à émerger en tant que ville, le facteur religieux associé à la fondation de cette ville a eu un grand impact dans le cœur des gens qui sont entrés dans une lutte ain de dompter la nature et de l’exploiter à leur service.

 

  1. Les étapes historiques de la ville de Nadjaf

Première phase

Tout d’abord, il y a eu l’apparition des premières habitations au nord du mausolée en 787 dans la région connue aujourd’hui sous le nom de Taraf Al-Machrek. Puis, les habitations ont commencé à s’étendre à l’ouest et au sud du mausolée. Cela a conduit à l’apparition de quartiers résidentiels, tels que le quartier Al-Rebat et El-Djiya qui se situaient aux alentours de l’emplace­ment actuel de la mosquée Al-Hindi ainsi que le quartier Al-Zenjabil qui comprend aujourd’hui Kaâd Al-Hamir. Par ailleurs, il n’y a pas une datation précise quant à l’édiication de ces quartiers. Jusqu’à l’arrivée d’Al-Tusi, en l’an 1057, la ville à été fortiiée de quatre remparts :

Le premier : construit par Mohamed Zaid Al-Daî aux environs du mau-solée25 et dont on ignore la date de son édiication.

Le deuxième a été construit par Abou Al-Hayjâ Abd Allah Ben Hamdan dont on ignore aussi la date de sa construction.

La troisième fortiication a été construite par Al-Dawla (auxiliaire du pouvoir) après avoir réalisé une extension de la ville en 982. Durant le règne d’Al-Tusi, d’autres quartiers ont été bâtis comme le quartier Al-Alla qui comprend aujourd’hui la zone s’étendant du Mausolée jusqu’au souk Al-Riha et d’autres quartiers avoisinants.

Le quatrième rempart fut construit en l’an 1010 par Abou Hassan Al-Orjowani sous l’ordre d’Hassan Bin Sahelan, ministre d’État Bouïde surnommé général des armées. Ce dernier donna à la ville de Nadjaf une forme circulaire dont le diamètre est de 1250 mètres et la distance séparant la plupart des cotés du rempart du mausolée était de 199 mètres. Cette fortiication se trouvait dans l’emplacement actuel du premier souk Al-Saffarin. Le cinquième rempart : a été construit par Ways Al-Djalairi autour de Nadjaf, à une distance de 75 mètres du quatrième rempart, ce qui a permis l’extension de la ville de Nadjaf passant ainsi à un diamètre de 1721 mètres. Ce dernier rempart contient une grande porte appelée Bab Al-Belda, (la porte de la ville). Nadjaf a été décrite en son sein comme une petite ville entourée par des remparts bas. Ses maisons étaient plus proches des décombres que des maisons26. Au sein du cinquième rempart, les maisons se construisaient autour du mausolée, ce qui a conduit à l’apparition de nouveaux quartiers d’habitants tels le quartier Al-Jalal, dont le souk Al-Masabih, occupe aujourd’hui la plus grande partie. Le quartier d’Al-Baza sur lequel la mosquée Al-Trihi, à été construite. Le quartier Al-Imara s’est élargi autour du mausolée de Sahib Al-Djawahir. Du coté de l’est, il n y a pas eu de quartiers d’habitants après l’extension du quartier Al-Oula. Cette situation est bien montrée par la cartographie développée par Niebuhr en l’an 1765, qui a indiqué que les zones d’habitation de Nadjaf se concentrent dans le nord jusqu’à la montagne Al-Dick, et à l’ouest jusqu’au Mont Charaf, et sur une partie étroite du sud, aussi que le rempart se trouve près du mausolée du coté de l’est27.

Deuxième phase

À la période après l’année 1765, Nadjaf souffrait d’un grand nombre encombrant et mal agencé de maisons, de rues et routes étroites, une situa­tion compliquée par une population croissante. Cette situation a continué jusqu’à l’année 1811, où Nidham Al-Dawla Mohammed Hussein Al-Âlaq décida de construire un rempart à quatre portes, comportant des tours, des forteresses, et des guérites. Il a aussi creusé un tronchée autour de ce rempart qui est à une distance de 85 mètres de l’ancienne fortiication.

Il est possible d’observer le sixième rempart de Nadjaf, qui borde la ville. Cette dernière a pris une forme distinctive grâce à ses murailles. À la lumière des informations historiques et en se basant sur l’image aérienne (satellite), il est possible d’apporter des déinitions approximatives des aspects de l’uti­lisation de l’ancienne terre pour une période déterminée. Cela a pour but de démontrer l’importance de l’utilisation l’époque, et les effets de la vieille ville dans sa structure actuelle. Ce qui importe à l’architecte n’est pas juste déterminé par la phase actuelle, mais s’étend au passé ain de trouver des explications liées aux organisations actuelles. L’urbaniste s’intéresse aussi, à l’utilisation de tous ses moyens et de toutes ses méthodes en vue de prédire l’avenir de la ville. D’autant plus que la planiication urbaine occupe une place importante28.

À partir de cela, il devient clair que la croissance de la ville de Nadjaf et son développement a commencé autour du saint mausolée. En effet, c’est autour de ce dernier que se sont axées les activités résidentielles, commer­ciales, et religieuses, etc. Ce sanctuaire était comme une mosquée uniica-trice dans la ville arabo-musulmane en ce sens qu’il est considéré comme un centre de vie spirituelle, culturelle, politique, sociale, et éducative. En raison de cette grande importance que revêt le saint mausolée, il a occupé la plus importante place de la ville de Nadjaf, et a été la base de l’organisation de toute son architecture29.

À la fin du quatrième siècle hégire (correspondant au Xe siècle ap. J.-C.) un bon nombre de Chefs d’industries et d’artisanats, ainsi que de nombreux étudiants se sont rués vers Nadjaf, où l’architecture et les souks se sont déve­loppés. Par ailleurs beaucoup d’argent a été dépensé pour la construction du nouveau bâtiment du saint sanctuaire d’Ali paix soit sur lui.

La population de Nadjaf dans ses premières étapes était estimée à près de six mille habitants. Dans le courant de l’année (508 A.H-1114) l’explo­rateur arabe Ibn Jùbayr a visité Nadjaf, comme indiqué dans certains de ses livres sur son voyage « nous sommes à Nadjaf, située à Dhahr Kufa, comme une limite entre cette ville et le désert. C’est une terre dure et vaste qui en­chante l’œil contemplateur »30.

L’explorateur arabe Ibn Batouta l’a lui aussi visité en l’an (726 A.H-1326). Il la décrite comme la meilleure ville d’Irak du point de vue architec­tural, la ville la plus peuplée et dont les souks sont bien propres. Il a aussi, dit que l’architecture du saint mausolée et de ses mosquées était jolie et prospère. On pourrait prétendre que les bases des aspects du développement urbain, de la croissance démographique et de la création des institutions des sciences ont été mises en place dans la ville à la dernière l’époque abbasside (550 A.H-656 AD) À l’époque du calife abbasside Al-Nasser Lidinî Allah. En effet, à cette époque, Nadjaf connut un vaste mouvement urbanistique et culturel. Par ailleurs, la ville a bénéicié de sa dépression géologique (mer de Nadjaf) comme voie de transport fluvial pour des raisons commerciales et pour le transport des visiteurs.

Troisième phase

En l’an 1928, pour l’instauration de la sécurité, on a réalisé plusieurs ouvertures dans la muraille de Nadjaf. Peu à peu, les gens sortaient de ces ouvertures, et construisaient des maisons qui ont formé un nouveau quar­tier connu sous l’appellation « Al-Ghaziyah ». En l’an 1931 (1350 A.H), on a procédé à l’ouverture de cinq portes sur la partie sud du rempart. On a même aménagé de larges terrains qu’on a vendus aux habitants de la ville, où se sont rapidement construites des maisons dont le nombre a atteint 200 maisons environs en 1934. Le gouvernement a construit ensuite, deux écoles et un parc public, et l’un des commerçants a construit un grand ham­mam 30.

Quatrième phase

La ville de Nadjaf a connu de nombreuses expansions urbanistiques, ci-vilisationnelles et culturelles. Après 1958, et en raison de l’augmentation du nombre d’immigrants à Nadjaf, de l’amélioration des routes d’accès, de la diversification des modes de transport, et de la création du « Real Estate Bank », la ville a connu une expansion rapide vers l’est et le sud. Elle est même toujours en expansion dans ces deux directions. Cet agrandissement de la ville a fait émerger de nouveaux quartiers d’habitats modernes tels que le quartier Al-Saâd, Al-Hanana, Al-Iskan, Al-Hossein, Al-Baladiya, Al-Moualimin et Al-Amir, ainsi que de nouvelles expansions vers Hanoun, Al-Joumhouriya et Al-Thawra. Pendant cette période, la fonction industrielle s’est développée à Nadjaf, notamment l’industrie mécanique. On a même construit un quartier industriel intégré à l’extrémité de la ville. La fonction commerciale a été élargie à son tour. Nadjaf devient un centre de collecte et de distribution de nombreux produits. Les services publics se sont dé­veloppés tels que la culture, la santé et les services liés au transport local qu’exige l’éloignement des coins de la ville les uns des autres et du centre-ville. Aussi depuis 1975 jusqu’en 1981, les autorités au pouvoir de la ville de Nadjaf, ont apporté d’énormes modiications urbaines développant la ville de Nadjaf de manière à être en adéquation avec son statut de ville de l’Imam Ali, paix soit sur lui. De ce fait, un nombre de projets ont été mis en œuvre :

  • Le projet de relier la place de l’Imam Hossein au mausolée de l’Imam Ali paix soit sur lui. Cela après la démolition de toutes les différentes bâtisses entre la rue Al-Sadek et Zine Al-Abidine.
  • La création de souks (marchés) commerciaux et l’aménagement de terrains en parking dans la région de la province de Nadjaf, entre la vieille rue Kufa et la rue Al-Hatif.

Par ailleurs, on a réalisé le projet de la rue arrière autour de la ville, l’ex­pansion de la rue Al-Tusi et la création de groupes d’établissements de santé au sein de la vieille ville. On a également entrepris la création de souks, restaurants et casinos dans les nouveaux quartiers ainsi que dans le quartier de la montagne et de la rue Abou Sakhir ainsi que la création de maisons de détente à l’entrée de la ville et le développement de ses parcs.

De plus, on a mis en œuvre l’élargissement de l’esplanade du mausolée de l’Imam Ali, et l’expansion de la rue Zine Al-Abidine et Al-Malasek du coté de la mer de Nadjaf, ainsi que l’élargissement de la rue du rempart de la vieille ville, et celui de la rue d’Al-Rabita. Cette dernière a été reliée à la rue de l’Imam Ali, paix soit sur lui, et selon la conception de base. Aussi, on a élargi les rues Al-Sadeer, et Al-Khûrnaq vers une seule rue qui a été reliée à la rue de l’Imam Ali, paix soit sur lui, et l’établissement de la ville Al-Zaïrine (littéralement les visiteurs) à l’endroit du bord de la bâtisse actuelle. C’est-à-dire qu’on a complètement démoli cet ancien quartier résidentiel.

 

La cinquième phase

La ville de Nadjaf a entamé son époque contemporaine en préparant une conception pour la période 1976-2000, et en la mettant en œuvre ce qui a mené à une phase de croissance rapide et de changement concret dans le tissu urbain de la ville de Nadjaf. Après avoir apporté d’importantes amé­liorations sur le réseau routier dans la vieille ville, on a continué le proces­sus d’ouverture de nouvelles rues dans le réseau traditionnel de la ville de Nadjaf. La plupart de ces rues se débouchent sur l’esplanade du mausolée.

Le type de mouvement a changé à cette époque sur une assez large zone de Nadjaf. En effet, après que les routes aient été sous forme d’étroites ruelles fermées à courbures irrégulières, celles-ci deviennent droites et plus larges, certaines à sens unique tandis que d’autres à double sens.

Aussi, on a construit un tunnel pour réglementer la circulation des véhi­cules, ainsi qu’un parking souterrain d’une capacité estimée à 80 véhicules à Bab Al-Wilaya (la porte de la ville). Le prix du mètre carré du terrain dans le centre-ville (centre commercial) a commencé à monter progressivement sans interruption jusqu’à ce il flambe en 1998 passant de 150 000 dinars à 300 000 dinars, et selon l’endroit désiré32. La facilité d’accès découlant de toutes ces actions de modernisation qu’a connues la ville, à eu comme conséquence l’accroissement du nombre de visiteurs qui affluent de manière continue pour visiter le mausolée de l’Imam Ali, ou visiter le cimetière ou en accompagnateurs de funérailles. Ces visites ont augmenté et développé les activités économiques de la ville, et élargi la zone du centre vers les ré­gions environnantes. Le mode de l’utilisation du terrain s’est transformé d’un usage à des ins de constructions d’habitations à l’usage commercial et tertiaire, comme une réponse au rôle régional grandissant de la ville et aux besoins croissants de ses visiteurs. En cohérence avec les orientations de la conception de base pour la ville (1976-2000) et à la lumière du plan de modernisation de la vieille ville de Nadjaf, la municipalité de Nadjaf a procédé à la démolition des quartiers d’habitats situés à l’ouest de la ville dans la région (Al-Thilma et Al-Chawafiê) pour la réalisation des projets de développement. Par ailleurs on a procédé à l’acquisition d’une grande partie du quartier d’Al-Îmara ainsi qu’une partie du quartier Al-Hwaych, qui ont été démolis afin de mettre en place la ville Al-Zaîrine ainsi que le centre des services touristiques, qu’on a proposé de construire sur une partie du quar­tier d’Al-Îmara et une partie de la région Al-Thilma et Al-Chawafiê.

En outre, la ville a connu une croissance urbaine, en particulier avec l’usage résidentiel qui s’est réalisé grâce à l’exploitation des espaces alloués au logement sur la base déinie par la conception de base de la ville (1976­2000). Deux axes (Nadjaf-Kufa et Nadjaf-Diwaniya) on connu une large expansion résidentielle, surtout sur le premier axe, car cette période a connu l’opération visant à relier Nadjaf à Kufa. (Figure 2)

La ville de Nadjaf est une ville islamique, la base de sa création était reli­gieuse. En effet cette ville possède un centre spirituel qui est le mausolée de l’Imam Ali, paix soit sur lui, par la grâce duquel elle fut érigée, et autour du­quel se sont étendues les activités résidentielles, ponctuées par l’axe du grand souk. Cet axe va du saint mausolée et même du rempart de la ville jusqu’à ses portes. Chose qui à fait de lui un élément d’organisation qui réglemente la distribution des activités commerciales et tertiaires. Cet axe est aussi impor­tant dans l’organisation du mouvement de la population de la ville et de ses visiteurs étrangers. En Outre, le rempart de la ville reste l’élément organi-sationnel le plus important, qui détermine la forme de croissance de la ville ainsi que le regroupement de ses unités d’habitat. Cette fortiication fait de ses maisons un tissu organique cohérent et indivisible à partir de la proxi­mité du mausolée atteignant le rempart (très utile en raison des conditions sécuritaires de la ville). Chose qui fait que les habitations se sont accumulées en exploitant au maximum tout l’espace possible. Cette exploitation maxi­male de l’espace a fait que de nombreuses ruelles sont devenues étroites et presque couvertes par le haut. Par ailleurs, toutes les habitations de Nadjaf contenaient des sous sols sur des supericies dépassant celles de l’habitation elle-même. Ces sous-sols contiennent des étages dépassant dans certains cas, les trois étages souterrains en plus des deux ou trois étages au-dessus du sol. Cette organisation permettait aux habitants d’accueillir le plus grand nombre possible de personnes sur le moins d’espace en raison des délimita­tions du rempart.

  1. Nadjaf dans la bibliographie arabe

À chaque époque que traverse l’Homme, pour l’Histoire c’est comme un arrêt, et pour la civilisation une histoire.

L’histoire de la ville dont nous parlons aujourd’hui est la biographie de la civilisation dans sa grandeur, son éclat, sa prospérité, sa souffrance, sa chute, son endurance ainsi que dans sa persévérance. C’est au milieu de plusieurs centres de civilisations profondes et influentes dans l’histoire que s’est édifiée la ville de Nadjaf Al-Ashraf et s’est modernisée. Non loin de Babylone de Hammourabi (l’homme de la loi et de la légitimité portant son nom), ou du royaume arabe de Hira, qui était le lieu de prédilection des poètes arabes d’avant l’Islam, et où Nabighâ Al-Dhibiani avait composé son merveilleux poème33. Il est cité dans les récits d’Ibrahim Al-Khalil, paix soit sur lui, qu’il était sorti de Babylone sur le dos de son âne accompagné de son neveu Loth qui guidait son bétail, en portant un seau sur son épaule. Ces deux là, se rendirent à Banqia (Nadjaf). À l’époque, cette région était le théâtre de fréquents tremblements de terre. Mais durant tout le séjour du Prophète Ibrahim, cette contrée connut une heureuse accalmie. Une nuit, le Prophète Ibrahim et on neveu, quittèrent ces terres pour un village voisin et après leur départ, de fortes secousses sismiques reprirent de plus bel. Le Cheikh chez qui Ibrahim séjourna dit à ses concitoyens que les tremblements ne se sont arrêtés que lorsqu’un cheikh qui faisait beaucoup de prières séjourna chez eux (en faisant référence au prophète Ibrahim). Les habitants de la cité partirent retrouver Ibrahim et insistèrent fortement pour que le Prophète habite désormais en permanence : « A qui sont ces terres (en faisant référence à Nadjaf) ? » demanda Ibrahim, paix soit sur lui. « Elles nous appartiennent » répondirent les habitants.

« Voudriez-vous me les vendre ? » demanda Ibrahim.

« Elles vous appartiennent désormais !, Par dieu, elles ne se prêteraient ni aux cultures ni à l’élevage » rétorquèrent-ils. Ibrahim leur dit qu’il acceptait leur offre sous réserve que les habitants acceptaient de lui vendre ces terres qu’il ne voudrait que s’il les achetait car il détestait les prendre sans prix. Il leur a ainsi payé sa contre partie en moutons qu’il avait avec lui.

C’est ce qui a été dit dans les livres et le Hadith et les autres récits reli­gieux détaillés sur Nadjaf. Car même s’il y a des différences dans les détails, ils se rejoignent tous sur la trame globale de l’histoire qui a été résumée plus haut.

« Je ne l’aimerais point si je la prenais sans contrepartie » dit Ibrahim, paix soit sur lui. Les habitants ont fait ce que le peuple de Jérusalem a fait de l’un des siens, ils lui confièrent leur terre. Quant la bénédiction descendit sur cette terre, ils se retournèrent contre lui. Selon Ibrahim, paix soit sur lui, soixante douze mille personnes de cette terre accéderaient au Paradis.

Les Hadith rapportent que le messager d’Allah, paix et salut soient sur lui a dit à Ali, paix soit sur lui : Ô Ali, honore de ta tombe la terre de Kufan. Ce dernier demanda alors au prophète : « serais-je enterré à Kufan d’Irak, Ô Messager de Dieu ? » « Oui », répondit-il, que la paix et le salut soient sur lui, « tu seras martyrisé et enterré en son sein entre Al- Ghariyayn et Al-Dakawat Al-Bid. Le commandeur des croyants, Ali paix soit sur lui, acheta ce qui est entre Al-Khurnaq et Hira à quarante mille dirhams, et fit témoigner de cet achat. On tenta de le convaincre d’y renoncer : « Ô commandeur des croyants, tu achètes cette terre à ce prix là alors que elle ne se prêterait ni aux cultures ni à l’élevage ! » lui dit-on. « J’ai entendu le Messager d’Allah, paix et salut soient sur lui, dire que soixante douze mille personnes de Koufa accéderaient au Paradis sans jugement, et je désire tant qu’ils soient y accé­dèrent de mon domaine » leur répondit-il. Le commandeur des croyants, Ali, paix soit sur lui, sentit sa mort très proche, dit à Al-Hassan et Al-Hossein, paix soit sur eux, « si je meurs portez moi sur un lit, faites moi sortir et portez l’arrière du lit… puis emmenez moi à Al-Ghariyayn. Là, vous verrez alors une roche blanche. Lorsque vous creuserez à cet endroit vous trouverez quelque chose dans lequel vous m’enterrez ».

Le commandeur des croyants : « Si je meurs enterrez-moi dans ce Dhahr, près du tombeau de mes frères Hûd et de Salih ».

Le commandeur des croyants : « Ouedi El-Salam est une partie de l’Éden »34.

Habba Al-Ârni raconte qu’il sortit un jour, au Dhahr, en compagnie du commandeur des croyants. Celui-ci, s’arrêta à Ouedi El-Salem, comme s’il s’adressait aux peuples. Je me suis levé et fais pareil que lui jusqu’à ce que je sois épuisé, je me suis assis jusqu’à ce que je m’en sois ennuyé, je me suis relevé jusqu’à ce que je me sentais fatigué à nouveau, je me suis rassis jusqu’à ce que je m’en sois ennuyé encore. Je me suis relevé et ramassé ma robe, et dit : « O commandeur des croyants, vous priez levé depuis si longtemps que vous me faites de la peine » puis je lui ai tendu et remis ma robe pour qu’il s’assoit dessus. Il me dit : « Ô Habba, comme rien dans ce monde n’est caché à mes yeux, je vois tous ceux qui ont quitté ce monde, assis ici-même, en groupes, discutant entre eux. S’il t’avaient été révélé tu les aurais vu converser.. ». « Des corps ou des esprits ? » ai je dit, « des esprits » me répondit-il35.

Le commandeur des croyants dans son statut de Qaïm (position levée de celui qui prie), comme s’il traversait Ouedi Al-Salem (Vallée de la Paix) vers la mosquée Al-Sahla sur un cheval en priant.

  1. Nadjaf dans les références de l’Occident

Nadjaf était et reste encore, depuis que son sol s’est honoré de la tombe de l’imam Abou Al Hassan, parmi les centres spirituels les plus convoités qui attirent musulmans et visiteurs des quatre coins du monde. Dans plu­sieurs cas, ces visiteurs n’étaient pas uniquement musulmans et orientaux mais des personnes non-musulmanes qui étaient attirés par cette destination pour diverses raisons, notamment le tourisme, la curiosité, l’étude et le suivi, l’amour du risque et des dangers, le commerce et les intérêts matériels.

Tous ces intérêts et ces objectifs se sont évolués au fil du temps deve­nant, avec l’occupation du pays par les Anglais, au lendemain de la Première Guerre mondiale, des intérêts et des buts politiques et économiques. En effet, les forces de l’occupation, voulaient s’enraciner en Irak et le faire lier au puissant Empire britannique tentaculaire. Mais bientôt, cet empire se heurta au vaillant Nadjaf et à son important rôle joué en Irak et dans le monde musulman à travers son Histoire. Ce rôle de Nadjaf, a été entretenu grâce à la présence des Oulémas sur ses terres et à leur important poids dans la protection et l’entretien de la place de Nadjaf36.

La première fois que le mot Nadjaf apparait dans les écrits des occiden­taux, c’était dans un certain nombre de livres connus en anglais qui se basent dans la plupart du temps sur des références fournies par les arabes. Les plus important de ces ouvrages :

  • L’ouvrage «The Shi’a of India» rédigé par le Dr John Hollister37
  • L’ouvrage «The Lands of The Eastern Caliphate»39 écrit par le célèbre chercheur Guy Le Strange en 1905 et réédité en 1930.
  • Richard Coke, auteur de «Baghdad The City of Peace»39.
  • L’ouvrage de Sir Percy Sykes, «A History of Persis», écrit en anglais40.
  • L’écrivain Stephen Hemsley Longrigg dans son livre «Four Centuries of Modern Iraq»41.
  • L’explorateur portugais Pedro Teixeira42.

Nous concluons que Nadjaf jouissait d’une position spéciale en prenant en compte l’aspect social et environnemental. C’est une ville d’une archi­tecture originale, différente de ce qu’on voit dans d’autres pays. Nadjaf en plus de tout cela est une ville de savoir, place que lui assurent les différentes Hawza qu’elle contient. Et c’est par ailleurs un centre de tourisme spirituel dans la région, en plus du fait que Nadjaf soit cité dans plusieurs ouvrages de différentes langues en raison de sa particularité dans le cœur du monde.

  1. Les premières connexions de Nadjaf avec l’occident

Après l’amélioration des conditions en Europe, et l’élargissement du champ de la renaissance moderne, sous l’effet de nombreux facteurs connus dans l’histoire, les vues se sont tournées vers l’orient. Des explorateurs et marins portugais et des commerçants vénitiens traversaient les mers et les océans et errèrent dans les déserts et les terres inconnues pour atteindre l’Inde et ce qui l’entoure.

Avant la fin du XVIe siècle, un grand nombre d’Européens, notamment de Vénitiens, se tournèrent vers ces parties du globe, pour des raisons de commerce et d’évangélisation. Pour ce faire, ces explorateurs passaient par l’Irak comme un pont terrestre reliant l’Orient et l’Occident. Sur leur che­min, ils descendirent à Bagdad ou «Babylone» et passaient par Nadjaf, ou s’arrêtèrent à Zubair. Nadjaf en vertu de son emplacement sur la lisière du désert (Al-Badiya) d’une part, et de ses caractéristiques sociales et religieuses spéciales d’une autre part, se situait sur le chemin de beaucoup de convois venant de l’ouest par Alep, et attirait pléthore de voyageurs de l’époque. Ces derniers soit ne faisaient que passaient par Nadjaf ou bien s’y arrêtaient pour un moment. Il est cité dans de nombreux écrits des explorateurs européens de cette époque, que les convoies, qui circulaient entre Alep et Ispahan avaient la possibilité d’emprunter cinq autres voies générales connues, hor­mis les deux chemins qui passaient à travers l’Anatolie et reliaient Istanbul (ou Izmir) et Ispahan.

La première des deux voies part d’Alep, et se trouve à gauche en allant vers le nord-est, en passant par Diyarbakir et Tabriz. La deuxième route part d’Alep, et se dirige vers l’est à la limite de la Mésopotamie, passant par Mossoul et Hamadan. La troisième voie penche plus vers le sud, et traverse une petite steppe avant de passer par Anâh, Nadjaf Bagdad et Bassora. La quatrième route est située à la droite en allant vers le sud-est, en passant par Nadjaf et Bagdad.

Il y avait une autre route traversant le long du grand désert vers Bassora, et les caravanes qui l’empruntaient passaient par Nadjaf parfois. Cette route ne s’empruntait qu’une seule fois dans l’année, lorsque les commerçants turcs et égyptiens l’utilisaient pour acheter des chameaux. Il ne fait aucun doute que ces voies étaient celles empruntées par les explorateurs occidentaux qui affluaient sur la région, notamment à partir du XVIIe siècle43, quand les Portugais prennent déinitivement pied dans le Golfe, en bâtissant la grande forteresse d’Ormuz en 1597.

  1. Nadjaf dans les livres des orientalistes voyageurs

Durant ses différentes phases de croissance à travers les siècles, la ville de Nadjaf n’a cessé d’être décrite par les orientalistes et les explorateurs arabes et étrangers. Ibn Batouta l’a décrite dans son expédition en l’an 1224 (725 A.H), quand il dit : « nous sommes descendus dans la ville du mausolée d’Ali, paix soit sur lui. C’est une ville agréable dont les terres sont larges et dures, et l’une des plus belles villes d’Irak et des plus peuplées. C’est aussi la ville à l’ar­chitecture et aux constructions les plus élaborées et les plus propres. »44

En l’an 1179 A.H, (1765), l’explorateur allemand Niebuhr arriva à Nadjaf et dit « Nadjaf est situé dans une zone infertile, pauvre de toutes végé­tations… et qui manque terriblement d’eau. Cette ville pompe l’eau dont elle se sert des canaux souterrains… Les maisons sont toutes en briques construites à base de chaux. Et ce qui rend, ces bâtisses si résistantes c’est leur forme en dôme cambré »45.

Massignon a parlé de Nadjaf en 1908, et a mentionné ses quatre quar­tiers (Al-Îmara, Al-Hûwaish ; Al-Barek et Al-Mishraq)46 .

Une autre orientaliste anglaise, Lady Drawer, qui a visité la ville, en l’an 1342 A.H/1923, a réalisé un écrit où l’on peut lire « il n’est pas étrange que la ville soit entourée de hauts remparts et d’une tranchée telles les villes du Moyen âge…l’Histoire de ces remparts remonte à plus d’un siècle…C’est vraiment une belle ville, même si ses rues ne sont pas droites ni organisées et des ruelles étroites et sinueuses entourent les maisons (contenant des fenêtres) »47.

On retrouve dans le royaume d’Irak de l’année 1935-1936 que Nadjaf est une ville aux 46064 habitants et aux routes larges et droites excepté quelques unes. Ses bâtisses sont hautes, et ses souk larges et organisés, notamment le grand souk. Celui-ci part du coté est du rempart de la ville et débouche sur la sainte cour. Par ailleurs c’est une ville aux nombreuses mosquées, et beaucoup de maisons abritent des tombes des savants de la ville. Nadjaf est entourée par un somptueux bastion dont certaines parties se sont issurées après la révolution de 1920 (1339 A.H). Aussi, il y avait dans cette ville de nombreuses fortiications détruites. Son dernier rempart contient quatre portes, dont chacune d’entre elles portaient une appellation différente. Ce rempart a été construit pour des raisons militaires ain de repousser d’éven­tuelles attaques sur Nadjaf. Celui qui contemple de loin ce rempart s’aper­çoit, que c’est comme une sorte de lion entouré par une tranchée conçue à cette in48.

 

  1. Nadjaf dans les diverses explorations49

A – L’exploration d’Ibn Jtjbayr en l’an 580 AH

« …Et nous atteignîmes Nadjaf; à Dhahr Kufa comme une limite entre elle et le désert. C’est le cœur d’une vaste terre à la vue agréable. »50

À l’ouest de la ville de Kufa sur une distance d’une parasange, se trouve le célèbre mausolée d’Ali Ibn Abi Talib, paix soit sur lui, où il gisait mort sur sa chamelle.

B – L’expédition d’Ibn Batouta

Nous sommes descendus à Nadjaf, la ville du mausolée de l’Imam Ali Ibn Abi Talib, paix soit sur lui. C’est une ville agréable dont les terres sont larges et dures, et l’une des plus belles villes d’Irak et des plus peuplées. C’est aussi la ville à l’architecture et aux constructions les plus élaborées et les plus propres. Les souks y sont agréables et propres. Nous y sommes entrés de la porte d’Al-Hadra, nous étions accueillis par le souk des épiciers, cuisiniers et boulangers. Vient ensuite le souk des fruits, puis celui des tailleurs, puis des parfumeurs. Puis vient la porte d’Al-Hadra où la tombe d’Ali Ibn Abi Talib, paix soit sur lui. Non loin, on retrouve des écoles, des zawiyas, et des Gorges. Nadjaf possède les meilleurs bâtiments, ses murs sont en tuiles semblables à l’azulejo ornés de couleur brillante et gravés avec soin51.

C – La Promenade amicale et la Destinée de l’écrivain affable en l’an 1131 A.H (NuzhatAl-Djalees Wa MinyatAl-Adeeb Al-Anees)

« Nous sommes arrivés sur la terre d’Al-Athila, et entre elle et Nadjaf, le mausolée d’Ali Ibn Abi Talib, paix soit sur lui, les habitants de cette ville nous accueillirent avec tous types de délicieux mets, d’aliments, et de breuvages. Nous dormîmes cette nuit-là remplis de joie. Des amis des proches et des compagnons se sont réunis. »

D – Le voyage de Mùnchië Al-Baghdadi en l’an 1237 A.H

« Nadjaf est sur une terre élevée, semblable à un château, comptant environ deux mille maisons d’arabes et de perses. L’air y est d’une extrême douceur et de qualité, surtout ses nuits. »

E – Les expéditions de Abd Al-Wahab Âzzam en l’an 1349 A.H

« Nadjaf est une ville fortifiée. Son rempart fut construit pendant les jours de la première révolution wahhabite afin de protéger la ville de ses ennemis. Le mausolée de l’Imam Ali, et la mosquée sont quelques uns des exemples de la somp­tueuse construction organisée de la ville. Ce mausolée contient une belle cour, en­tourée par de nombreux immeubles de grande hauteur, d’instituts d’étude, et de logements pour les étudiants et les Oulémas. On a estimé le nombre d’étudiants à Nadjaf, à plus de dix mille étudiants. Ce qui n’est pas étonnant, vu l’importance et la symbolique de ce lieu dans le cœur des musulmans en général, et des chiites en particulier. »

F- Dr. Rabab Al-Hosseîni52 : La Ville de Nadjaf, dans les écrits des historiens et des géographes arabes et musulmans53

Nadjaf jouissait d’une importance spirituelle et scientifique au point que les explorateurs et visiteurs arabo-musulmans l’ont décrite comme le grand nerf central du monde. Cette cité est le « cœur du monde ». C’est un « monde dans une ville ». C’est « le carrefour de toutes les nouvelles du monde ».

Le flux des visiteurs étrangers est un modèle de tourisme spirituel four­nissant un revenu aux propriétaires des auberges et aux serviteurs résidents qui accueillent les visiteurs et leur récitent des prières54.

On peut s’approfondir sur les détails de ces services en revenant sur ce que Lady Drawer qui a visité Nadjaf en 1922 a écrit dans son livre55, ainsi que dans le livre de John Peters, rédigé à l’occasion de sa visite à Nadjaf et Karbala56. Ces deux dernières villes représentaient une sorte de spiritualité basée sur l’expérience du pénible périple avant d’arriver aux mausolées d’Ali et des Ahlu Al-Bayt (les proches du Prophète). En effet, les mausolées de ces saints représentent avec leurs coupoles dorées des oasis d’espoir tant attendu. C’est à cela que faisait référence le chiite Mohammed Mehdi Al-Kazemi Al-Qazwini quand il dit « et l’acceptation de ses proches… est une protection contre la chaleur, le froid, la pluie, les tempêtes de vent et les changements climatiques pour ceux qui visitent ces tombes »57.

Les caractéristiques environnementales et naturelles de la ville de nadjaf

  1. Le plateau de Nadjaf

Les chercheurs géologues font face à une problématique scientiique dé­routante quant à l’explication du mécanisme de l’émergence du plateau de Nadjaf. En effet cette question reste encore insolubles que nulle analyse ni loi de cette science n’a réussi à expliquer. C’est ce qui a poussé les spécialistes des sciences de la terre à dire que l’émergence de ce plateau peut présenter ce que l’on appelle « une contradiction des théorèmes » ou « intersection des témoins et des signes », ce qui amène à l’intimidation des lois du savoir scientiique devant l’analyse logique des données de la situation géologique du plateau. En cela le mécanisme de l’émergence du plateau de Nadjaf est considéré parmi les dilemmes géologiques qui ne sont pas encore résolues à ce jour. En effet, nous ne disposons actuellement d’aucun modèle lo­gique expliquant l’émergence de ce plateau malgré le fait qu’il ait fait l’objet d’études géologiques.

Pour comprendre le problème de l’échec dans la formulation d’un mo­dèle logique qui s’appuie sur les lois du savoir géologique pour expliquer le mécanisme de l’émergence du plateau de Nadjaf, il faut souligner en pre­mier lieu les vérités spéciiques au cadre géologique du plateau et qui sont58 :

  1. La forme du plateau de Nadjaf est triangulaire et s’inscrit dans la structure en éventail des sédiments fluviaux connus sous le nom du Delta. La forme de ce triangle est de type isocèle.
  2. Le plateau est actuellement élevé d’environ 176 mètres au dessus du niveau de la mer dans l’un des endroits de son sol et d’environ 100 mètres du niveau de la plaine alluviale dans la région de l’Eu-phrate.
  3. Le plateau surplomb la dépression de la mer de Nadjaf de sa partie ouest et sud. Et ce surplombement est escarpé formant des falaises rocheuses spéciales (appelées localement Tarat) s’étendant le long de ses deux côtés pour former les falaises Tar Al Saiyed et Tar Nadjaf.
  4. Le sol du plateau de Nadjaf couvre la formation d’une petite des­cente Al-Dibdaba depuis le Pliocène de la in du Tertiaire et le début du Quaternaire. Les sédiments de cette formation se composent de roches de sable qui se sont déposées dans un milieu fluvial.
  5. D’un point de vue structural, l’ensemble des failles répandues dans la région est constitué des failles Hit-Abou Al-Djir qui passent par les zones du plateau de Nadjaf et ses environs. Les explications struc­turales de ces failles comme le montre la cartographie structurale de la région considèrent que les régions du plateau de Nadjaf sont des régions descendantes alors que les régions de la mer Nadjaf sont des régions ascendantes. Aussi les types des failles longitudinales et trans­versales et leurs intersections ne sont pas en harmonie avec les direc­tions et les étendues des falaises Tarî Nadjaf et Tarî Al-Sîd.
  6. Les sédiments de la formation d’Al-Dibdaba dont le temps de sé­dimentation se situe entre 75 et 1 million d’années sont constitués principalement de roches de sable et de graviers qui ont émergé sous l’effet des processus de sédimentation fluviale de type deltaïque. Ils couvrent le sol du plateau de Nadjaf et se terminent par des escarpe­ments sur les étendues des bords du plateau sur la dépression de la mer de Nadjaf, c’est-à-dire le long des Tarî Al-Sîd et Tarî Nadjaf.
  7. Aucune preuve n’a été établie sur l’existence d’étendues de sédiments appartenant à la formation d’Al-Dibdaba dans les régions que sur­ plomb de manière abrupte le plateau de Nadjaf du coté de Tarî Al-Sîd.

Le chercheur géologue se pose ensuite un ensemble de questions aux­quelles il essaye de répondre en posant toutes les possibilités naturelles. Pour ce faire, le chercheur se base sur son analyse logique, et sur la réalité des caractéristiques géologiques de la région selon les données des sciences de la terre. Les géologues inissent par dire : « que la recherche dans le mécanisme de l’émergence du plateau de Nadjaf nécessite beaucoup de contemplation, en raison du bousculement des contradictions citées sur la réalité des propriétés de la géomorphologie du plateau de Nadjaf et les mécanismes traditionnels connus pour l’émergence de ce type de formation ». « En cela je suis arrivé dans mes recherches sur ce problème à conclure que l’émergence du plateau de Nadjaf me semble l’une des images de la grâce et du soin divins spéciaux qui transcendent les lois du savoir géologique que détiennent les spécialistes de ce domaine. »59

Le chercheur a étalé ensuite ce qui est dit dans le Coran, sur l’histoire du déluge, et ce qui a été cité sur les Tablettes sumériennes à ce propos. En ef­fet ces tablettes contenaient des noms de villes irakiennes dans la plaine de la Mésopotamie ainsi que des noms de rois qui ont régné sur cette région avant le déluge. Certains savants qui se sont spécialisés dans les traces, les études et les civilisations de l’ancienne Mésopotamie tels que Sir William Wilcox, et Sir Leonard Dooley sont arrivés à la conclusion que la terre du déluge correspond aux territoires du delta de l’Euphrate, du Tigre et du nord d’Ûr des Chaldéens. Cette hypothèse est soutenue par la découverte des traces du déluge par l’archéologue expert Leonardo Willi lors de ses fouilles à Ûr.

Puis, cette hypothèse a été renforcée par l’annonce de la célèbre mis­sion archéologique de l’Université d’Oxford, de la découverte similaire des traces du déluge dans la ville de Kish. Il y a donc une sorte de « consen­sus de la part de la plupart des chercheurs» sur le fait que les terres de la Mésopotamie fut le pays du déluge et la terre du peuple de Noé. Cette affir­mation est renforcée par la citation du célèbre chercheur sur les civilisations de la Mésopotamie Sir William Wilkoks qui dit la chose suivante : « Nous devons nous rappeler quand nous sommes dans le delta du Tigre et de l’Euphrate que nous sommes sur la terre du déluge ». Puis se demande en disant : « Si la Mésopotamie est le pays du peuple de Noé noyé par le déluge, tel que cité dans le Coran, ou s’est alors accostée l’arche de Noé ? Et ou est le mont Al-Djoudi sur lequel l’arche s’est posée ? Et ou se situe la montagne à laquelle le fils de Noé a voulu s’accrocher pour se sauver de la noyade ? »

On conclut alors, après l’analyse de tout ce qui a été présenté comme preuve, que « l’émergence du plateau de Nadjaf transcende les lois de la connaissance géologique connues par l’Homme » et que « l e plateau de Nadjaf a été le lieu de l’amarrage de l’Arche de Noé, car les zones de la vaste plaine alluviale sont très plates, et émerge en son sein une ile élevée quand le déluge noie les parties de cette plaine alluviale et les régions qui l’entourent ». Rajoutons à cela une importante observation sur la convenance du plateau de Nadjaf comme port pour une arche naviguant sur les énormes vagues des flots désordonnés du déluge. Ces flots atteignent leur apogée dans le cours Al-Taluk des fleuves du Tigre et de l’Euphrate. Leur puissance diminue dans les régions éloignées du cours des deux fleuves et de leurs bassins. D’autant plus que le plateau de Nadjaf était à environs 100 km du cours de l’Euphrate du temps du déluge. Ce dernier point assure le mouillage de l’arche.

Les nombreuses histoires narrées par les proches du prophète, que le salut soit sur eux, appuient notre thèse sur le pays du peuple de Noé et l’amarrage de son Arche. Parmi ces histoires ce qui est mentionné dans la prière de la visite du tombeau du Commandeur des Croyants Ali Ibn Abi Talib, que le salut soit sur lui, reporté par l’Imam Zin Al-Abidine, que le salut soit sur lui, ainsi que le reste des honorables Imams… « Que le salut soit sur toi Ô Commandeur des Croyants, ainsi que sur ceux qui prirent place auprès de toi Adam et Noé, et sur tes voisins Hud et Salih.que le salut soit sur eux… ». Les histoires courantes racontent que c’est à l’emplacement de la mosquée de Kufa que se trouvait la maison de Noé, salut soit sur lui, enterré à Nadjaf au même endroit où sont enterrés les os d’Adam, salut soit sur lui, que Noé avait transportés avec lui dans son arche. Le hadith rapporté par l’imam Al-Sadiq, paix soit sur lui déclare ce qui suit : « Si tu visites une partie de Nadjaf, visite les os d’Adam, le corps de Noé ainsi que celui d’Ali Ibn Abi Talib »60.

Ibn Batouta, lors de sa visite à Nadjaf en 725 A.H, a décrit dans sa célèbre expédition sur le saint mausolée et ce qu’il contient en meubles et en décorations (cadres…). « En milieu du dôme, se trouve une terrasse carrée couverte de bois sur laquelle on trouve les tablettes dorées et gravées avec finesse, clouée par des clous d’argent cachant le bois. Par-dessus, on retrouve trois tombes. On affirme que la première est celle d’Adam, paix soit sur lui et la deuxième et celle de Noé, et la troisième est celle d’Ali, paix soit sur lui » dit il dans une partie de sa description. Il est également mentionné que l’explorateur Sidi Ali Al-Turki dans son ouvrage intitulé «Miroir des royaumes» lors de sa vi­site à Nadjaf en l’an 961 A.H, il visita la tombe de l’Imam Ali, et celles des Prophètes Adam et Noé, paix soit sur eux.

La ville est située sur le plateau qui descend progressivement de son ex­trémité ouest surplombant la mer de Nadjaf, vers le sens de Kufa et de l’Eu-phrate. La igure montre que la vieille ville se situe sur la bordure ouest de la ville de Nadjaf, qui est située sur le bord d’une élévation fortement abrupte sur l’autre côté, pour inir dans la mer de Nadjaf. Ce sommet se situe à une altitude de 55 mètres du niveau de la mer, au moment où la mer de Nadjaf se situe à 15 mètres au dessus du niveau de la mer. C’est ce qui prouve que la mer de Nadjaf est située sur un niveau inférieur à celui de l’Euphrate, qui est situé à une altitude de 15 mètres du niveau de la mer.

Il est également clair que le saint mausolée qui représente le centre spiri­tuel de la vielle ville, se situe à l’ouest du sommet de l’élévation qui s’abrupte fortement ensuite pour aboutir sur la falaise de la mer de Nadjaf61. (Figure 3)

 

Source: Quatrième rapport de l’entreprise LYD p. 65

  1. Les marais de Nadjaf et ses fleuves

Dans la province de Nadjaf il existe plusieurs marais, parmi les­quels : Hor Abu Nadjm, Hor Al-Jibsah et Hor Al-Salibiat. Ces marais se sont formés dans des endroits bas à reliefs fermés en raison des facteurs des nouveaux mouvements structuraux. Certains géologues considè­rent que l’emplacement de ces marais est un indicateur terrain sur les ac­tivités de ces mouvements structuraux62. « Ces marais d’origine récente, sont le résultat du développement du vieillissement de la mer de Nadjaf ». Par ailleurs, il existe dans la province de Nadjaf, un certain nombre de cours d’eau à des centaines de kilomètres qui tombent des territoires du Royaume d’Arabie Saoudite, comme Ouedi Hassab, Ouedi Al-Khar, Ouedi Al-Jal et tant d’autres.

  1. La mer de Nadjaf

C’est l’un des phénomènes géologiques spéciiques à Nadjaf. La mer de Nadjaf, est située à la lisière du plateau du désert dans le sud-ouest de la ville. Aujourd’hui, à cet endroit Nadjaf Al-Ashraf donne la vue sur des grandes exploitations agricoles parsemées par des cours d’eau douce qui l’atteignent par une rivière coulant dans la ville voisine d’Abou Sakhir. Des cours d’eau, et des rivières atteignent la mer de Nadjaf-appelée jadis par les Araméens anciens « Fertha » – par le biais de l’Euphrate. Aussi en raison du niveau bas de son sol, les eaux des crues se versent dans cette mer63. Le célèbre géographe et historien Abu Hassan Massoûdi, décédé en l’an 346 A.H, dit dans son ouvrage «Meadows of Gold» (des Prairies en or) : « La mer couvrait alors l’endroit connu aujourd’hui sous Nadjaf… des navires venant d’Inde et de Chine atteignirent Nadjaf sous les ordres des rois de Hira ».

Il nous a été rapporté par Ibn Al-Dabithi que Abdul-Jabbar Ibn Maîya Al-Oulouî raconta : « des gens de Kufa sortirent pour collecter les pierres col­loïdales pour les jours de visites — et cela existe à ce jour à Kufa — et arrivèrent à Nadjaf. Ces gens marchèrent dans cette ville jusqu’à ce qu’ils craignent de s’y perdre. Là, ils trouvèrent un morceau de teck, semblable à une partie d’une embarcation. Ils l’emportèrent avec eux à Kufa. Une fois arrivés, ils remarquè­rent des écritures sur cette planche de bois : « Louange à celui qui fait voguer les navires en mer, le créateur des planètes, celui qui éprouve et récompense de la meilleure façon ». Je suis sorti en mer à la quête de la fortune mais mon bateau fut brisé. Je me suis réfugié sur ce morceau de bois, j’ai souffert des horreurs de la mer et de ses vagues. Je suis resté pendant sept jours sur cette planche, puis affaibli de tenir si longtemps, j’ai gravé mon histoire avec un couteau que j’avais sur moi. Dieu bénisse les mais de celui qui tombe sur mon histoire et me pleure… ».

Le chercheur Dr. Kazem Al-Janabi, dans sa recherche académique dit la chose suivante : « Les traces et les bâtisses répandues sur la rive Est de la mer de Nadjaf prouvent qu’elle a été habitée à l’époque entre la dernière ère sassanide et le troisième siècle hégire environs, comme en témoignent les fouilles en zone d’Al-Khurnuq et de Tel Oum Arif. Ce qui attire l’attention aussi, ce sont les escaliers retrouvés. Ces derniers sont construits en briques rouges (de mesure : 24 x 24 x 8 cm) et descendaient du haut de la côte Est à la mer de Nadjaf. Il étaitfréquent que ces escaliers soient construits, soit comme des annexes aux palais de Hira, ou bien en tant que récifs au commerce maritime. La deuxième possibilité soutient que le commerce de Hira sous ses jours de prospérité a été étroitement associé à la mer de Nadjaf. C’était même l’une des voies principales par laquelle transi­tait son commerce vers l’intérieur de la ville ou vers l’extérieur à travers le golfe Persique et ensuite vers de nombreux pays. En effet à travers la mer de Nadjaf, l’Euphrate et le golfe Persique les habitants de Hira transportaient toutes sortes de marchandises notamment les dattes, le bétail et les cultures. Aussi à travers cette voie fluviale des importations étaient acheminées à Hira en provenance des terres du Levant (Al-Cham), de Rome, de Grèce, d’Inde, de Chine et d’Afrique orientale. Parmi les produits importés on retrouve : les métaux, la soie, le girofle, la gomme arabique, le corail… »64.

Même après la chute de l’État de Hira, le rôle de la mer de Nadjaf a continué à relier cette région à l’ère de l’islam avec de vastes régions de l’Irak, vers le sud, là où le golfe Persique, et du nord du coté de l’Euphrate, vers le Levant (Al-Cham). Cette mer avait donc un rôle important dans la rup­ture de l’isolement géographique de la région. Ce rôle a diminué lorsque les passages approvisionnant cette mer par l’Euphrate ont été bouchés en 1887 pendant le règne du sultan Abdul Hamid II afin d’exploiter son territoire dans la culture de certaines plantes »65. Dans la poésie arabe ancienne, la mer de Nadjaf fut cité sous le nom de mer « Banaqia», sachant que Banqia, est l’une des appellations données à Nadjaf tel que dit précédemment. À titre d’exemple, le poète Al-Asha Qays Bin Mimoun a utilisé « mer Banqia » lorsqu’il décrivait le déferlement des eaux de la mer de Nadjaf.

Le chercheur Taha Baqer dit de son coté que « les études géologiques ont démontré que l’Euphrate était dans les temps anciens relié à la dépression d’Al Hibania, à la dépression d’Abou Dabss et à la mer de Nadjaf. Ces dé­pressions étaient reliées entre elles formant un long oued (rivière/vallée) du nord au sud »66.

Cela est soutenu par le rapport du géographe et historien Al-Massoudi, qui dit, « dans les temps anciens, l’Euphrate débouchait sur la terre de Hira. Il coulait dans la mer Al Habashi dans le site connu sous Nadjaf de nos jours. Des navires venant de la Chine et l’Inde apportaient des marchandises aux rois de Hira ».

Al-Ghassani lorsqu’il s’est adressé à Khalid Ben Al-Walid à l’époque d’Abu Bakr, il lui dit : « de quoi te souviens-tu ? », « Je me souviens des navires venant de Chine derrière ces bastions » lui répondit-if6.

L’explorateur portugais Teixeira a décrit la mer sur laquelle il s’est arrêté le jour de son arrivée (le mois Rabi Al-Thani de l’an 1013 A.H) et déclara : « Ce lac n’a pas de forme particulière, mais s’étend en longueur jusqu’à ce que son diamètre atteigne environ 35 à 40parasange. En se rapprochant de son milieu on trouve un passage peu profond que les animaux peuvent emprunter dans les saisons de marrée basse. Il dit aussi que ce lac était trop salé, d’où on extrayait du sel qu’on vendait à Bagdad et ses environs. Grace à sa salinité, ce lac était riche en poissons de tailles et de types différents… »

En 1853, l’explorateur anglais Loftus, a visité Nadjaf en tant que membre de la Commission frontalière, qui s’est baladée dans la zone de la frontière Iran-Irak en 1849. Cet explorateur est venu à Nadjaf durant l’été 1853 et s’est arrêté sur la mer de Nadjaf, et dit : « elle se prolonge vers le sud-est sur une distance de quarante miles ». De ses bordures du bas naissent deux rivières appelées le Chatt Al-Khuff et Chatt Al-Atchan.

Lors de ses crues annuelles habituelles, l’Euphrate déborde sur la mer de Nadjaf. La distance entre elle et Al-Samawa se rétrécie en formant un seul cours d’eau appelé Khour Allah (ruisseau de Dieu). L’eau de la mer de Nadjaf devient de l’eau douce pure et potable lorsqu’elle provient des crues de l’Euphrate. Lorsque ces crues s’interrompent, les eaux de la mer de Nadjaf deviennent à forte salinité et les habitants de cette région furent obligés de chercher de l’eau de Kufa.

L’explorateur Barlow qui a visité l’Irak en 1306 A.H correspondant à l’an 1889, avait abordé la mer de Nadjaf : « La longueur de la mer de Nadjaf atteint 60 miles et sa largeur 30 miles. C’était le meilleur moyen de transport entre Nadjaf et le reste de l’Irak et même entre Nadjaf et l’extérieur de l’Irak. Beaucoup de visiteurs venant de l’Inde pour visiter les lieux saints de Karbala et de Nadjaf, empruntaient la voie de l’Euphrate. De grands navires avec une cargaison de cinquante tonnes passaient par cette voie fluviale, qui se terminait à Nadjaf».

La Société irakienne des explorations pétrolières a effectué une étude par satellite des zones de Nadjaf, Karbala et Ramadi. Cette étude a démontré que le flux hydraulique de la mer de Nadjaf, formait une langue (Lissan) de couleur sombre qui s’étendait en direction du nord-ouest vers la falaise Tar Al-Sayed à une distance avoisinant 25 km. Cette langue, constitue à son tour, un prolongement naturel de la plaine alluviale formée par les dépôts du Tigre et de l’Euphrate. On peut déduire que dans les temps immémoriaux, l’Euphrate coulait vers la faille Hit, la dépression Razzaza, la falaise Tar Al-Sayed et la mer de Nadjaf, au sud de Nadjaf.

Dans une étude publiée en 1972, l’archéologue américain Gibson montre l’existence d’une rivière abbasside appelée rivière « Saïd ». Cette dernière prenait son eau du coté ouest de l’Euphrate où se trouve l’actuelle ville de Hit. On pense que cette rivière était formée par des restes d’un projet d’irri­gation remontant au XIVe siècle de notre ère. Ce projet fut baptisé « la tran­chée Sabor ». Cette tranchée a été perforée à l’époque des Abbassides, pour acheminer de l’eau vers les régions du désert à l’ouest de l’actuel Euphrate, et aux exploitations agricoles de Nadjaf avant de finir dans les eaux actuelles du Golfe près de Bassora.

Les photographies satellite prises par la société irakienne de l’exploration pétrolière ont montré la présence de larges cours, enterrés dans la région située au sud de l’actuelle Samawa, vers le sud de Nassiriya. On pense que ces cours sont vieux et peuvent être liés à l’ancien cours de l’Euphrate, entre Hit et Nadjaf, pour former un cours complet, commençant de Hit et dé­bouchant au sud près de l’ouest de Nassiriya.

Le chercheur Al-Sakini pense que le tarissement de l’ancien cours de l’Euphrate, et sa déviation sont associés au tarissement du cours de Hit-Nadjaf. Cela inclut le début du fleuve avant son tarissement. Le tarissement du cours de Hit et sa déviation a conduit au tarissement de tout le cours et sa déviation vers un nouveau cours. Donc l’Euphrate est entré dans une nou­velle phase appelée « deuxième phase ». On ignore toutefois la période qu’a duré le cours Al-Karma, car nous ne savons pas à partir de quelle époque le lit de l’Euphrate a commencé à tourner de son ancien lit à son cours ac­tuel »68.

  1. Le site et l’emplacement de la ville de Nadjaf

Le site et l’emplacement sont parmi les éléments les plus importants de l’environnement urbain auxquels les architectes donnent beaucoup d’inté­rêt. Le site signifie l’étude des aspects naturels tels que les reliefs, le climat, la météorologie, les eaux, et la végétation naturelle de l’espace occupé par la ville. L’étude du site revêt une grande importance en raison de son impact sur le processus de planification et la conception des zones urbaines, surtout résidentielles.

L’emplacement, c’est l’étude de ces phénomènes naturels cités plus haut pour la région entourant la ville et avec laquelle elle est liée par des liens étroits et des influences réciproques.

Les villes irakiennes occupent des emplacements disparates en raison de leur influence par des facteurs naturels, sociaux, économiques et historiques. La ville de Nadjaf est l’une des villes disposant d’un emplacement histo­rique, étant donné sa situation à l’ouest de Kufa, et au Nord de Hira, béné­ficiant lors de sa construction de la main d’œuvre des immigrants de Kufa. Cette main-d’œuvre présente sur le site, est l’un des motifs de ce phénomène d’émergence de la ville.

Nadjaf, est située sur une élévation surplombant autrefois des jardins et des rivières du coté du Sud-Est. Cette ville comporte une dépression à l’endroit de la mer de Nadjaf et surplomb du côté du nord et du nord-est un large espace occupé par un cimetière. La partie à l’ouest est une terre aride représentant le désert de l’ouest. La partie de l’est représente des terres agricoles vers Kufa.

L’emplacement de Nadjaf l’a rendu menée vers les routes de son côté Est uniquement. Les fonctionnalités d’un tel emplacement central, sont de ce fait peu exploitables. L’emplacement de la ville de Nadjaf, est situé sur la marge sud-ouest par rapport à l’Irak, dans l’extrême coté sud de la section nord de la plaine d’Irak et sur la lisière sud du désert de l’ouest, à environ

10  km à l’ouest de l’Euphrate, surplombant la mer de Nadjaf. D’un point
de vue administratif, Nadjaf est bordée au nord par la ville Al-Haydarîya,
au sud-est par la ville Al-Manathira, et du coté de l’est par la ville de Kufa.

11 convient de noter que la ville de Nadjaf en raison de son éloignement du réseau de transport terrestre ne dispose pas d’un emplacement important
en termes de réseau routier régional ou national. En effet, cette ville n’est traversée que par une seule route reliant l’Irak et l’Arabie saoudite par la mer de Nadjaf. D’autant que cette route n’est pas très importante en raison de
l’existence de la route du pèlerinage qui passe par la ville de Karbala, empruntée par les pèlerins affluant pour visiter la terre sainte69.

La fonctionnalité religieuse à ajouté de l’importance à l’emplacement de la ville gardienne de la tombe de l’Imam Ali, paix soit sur lui. Nadjaf devient le lieu de prédilection de milliers de visiteurs affluant de l’intérieur et l’ex­térieur de l’Irak. La ville se caractérise aussi par son célèbre cimetière Ouedi Al-Salem (la Vallée de la Paix), par des écoles religieuses et par des mosquées. Cette situation a fait émerger des jours spécifiques et non spécifiques pour la visite du saint mausolée70. Cela a été un facteur important de l’intérêt accordé à la région et à la construction des routes menant vers elle, ainsi que l’acheminement de l’eau vers toutes ses régions. En effet cette région a souffert de la rareté de l’eau pendant une longue période71. Ce manque d’eau est du en grande partie à l’élévation située entre Nadjaf et l’Euphrate. Cette dernière s’accroit vers le sens de Nadjaf, allant de 26 m à 50 mètres au-dessus du niveau de la mer. (Figure 4).

La surface du sol de Nadjaf est caractérisée par l’absence de proéminences sévères. L’inclinaison progressive va dans deux sens. La première commence de la ligne Contour72 et atteint 10 mètres. C’est la plus haute région de la province, elle descend progressivement vers le sud-ouest jusqu’à ce qu’elle atteigne 2,50 mètres dans les frontières de Nadjaf avec l’Arabie saoudite. Le deuxième escarpement va vers le nord-est, où la hauteur est importante (10 m) jusqu’à la ligne 5,5 m qui représente la position de la ville de Nadjaf et son centre. La surface s’incline progressivement vers le sud et le sud-ouest vers la mer de Nadjaf jusqu’à ce qu’elle atteigne la ligne de Contour 2 mètres. De manière générale, la province de Nadjaf est caractérisée par une nature topographique quasi inexistante. C’est une terre presque plate contenant des escarpements en direction de l’Ouest variant entre 0,1 à 0,3 degrés. Les formations sédimentaires de Nadjaf sont composées de matériaux rocheux rugueux qui ont été déposés de manière irrégulière soit par les cours l’eau courante, ou bien par des facteurs de glissements de terrain. La plus remarquable caractéristique géomorphologique de la région consiste en la présence d’un bord rocheux (escarpement) appelé localement Tar (Tar Nadjaf). La hauteur du bord de cette falaise varie entre 5 et 50 mètres du niveau des terres voisines. L’escarpement du bord atteint 5,7 degrés73. Les dunes de sable sont déployées principalement à l’ouest de la ville de Nadjaf. Ces dunes forment une partie de l’ensemble des dunes de sable s’étendant de Nadjaf à Nassiriya74. Il existe des petites dunes de sable mobiles dans les zones de faible altitude et dans la mer de Nadjaf. Ce sont des dunes de type barkhane (en forme de croissant) selon le système de classification des dunes de sable. Elles sont de hauteurs différentes qui varient entre 8-10 mètres (figure 5) et possèdent des marques appelées des Ripple Marks (des marques de ride). On observe aussi dans la région, un certain nombre de cavités représentant les restes de carrières industrielles75.

De manière plus large, Nadjaf a été construite sur une partie d’un plateau de désert à roches sablonneuses76. Grâce à la description d’une coupe faite sur un canal creusé à Nadjaf, on a pu voir que la composition stratigraphique de cette terre se composait de 12 pieds de graviers souples de quartz blanc dans la roche calcaire. En dessous de cette couche, on trouve une autre strate formée de gravier de quartz et d’argile calcaire friable dont l’épaisseur est de 40 pieds. Doxiadis a résumé la stratigraphie du sol de Nadjaf, cité par Abd Al-Mohsen Chalash. Il a démontré que l’endroit est composé de couches de gravats au sommet, puis des couches de grès, puis une épaisse couche de roches d’argile77. L’élévation relative de Nadjaf par rapport à ses villes voisines a un impact significatif sur la possibilité de l’acheminement de l’eau courante exposée, ce qui les a contraint à ouvrir des canaux sous terrains, appelés (canaux safavides) prolongés par une série de puits au cœur de la ville. Ces canaux ont permis à la population de creuser des puits à partir de leurs maisons, liés aux canaux safavides qui amènent de l’eau de l’Euphrate.

La moyenne hauteur du sol de l’ancien Nadjaf, était de 60 mètres au dessus du niveau de la mer. Cependant il existe des variations d’un point à l’autre de la ville. Dans le quartier d’Al-Mishraq, où la vallée Al Dick, la terre s’élève à 64 m, et dans la le quartier d’Al-Îmara près du rempart, où se trouve la vallée Charaf, la terre s’élève à 60 m. Pareil pour la vallée d’Al-Nour au sud du mausolée, et la vallée Al-Hùdjalah dans sa partie est. Le quartier d’Al-Hûwaysh s’élève à 59 m en moyenne. La partie la plus haute de ce quartier est celle qui part de l’esplanade du mausolée, jusqu’à la biblio­thèque Al Hakim et à la mosquée Al Hindi (aujourd’hui appelé Al-Tamah). Ce quartier décline progressivement vers le sud, jusqu’au rempart où la terre paraît un peu élevée, (le quartier d’Al-Baraq haut de 58 mètres)78.

  1. Le climat de Nadjaf

Le climat local de la ville est un phénomène naturel ayant un grand effet sur l’homme urbain. Cet effet est visible dans la forme de la ville, ses traits et caractéristiques, ainsi que dans la manière dont s’assemble ses composantes et s’allient ses parties. Par conséquent, l’étude du climat de la ville avec ses élé­ments est essentiel pour le choix de l’emplacement des zones résidentielles ; et donc la planification et la conception de ses bâtisses de sorte à créer les conditions climatiques les plus favorables pour la vie humaine et son confort.

  1. LA TEMPÉRATURE

La saison chaude de l’année est très longue. Le nombre de mois de l’an­née où la température dépasse les 18° varie entre 7 et 9 mois à la ville de Nadjaf. Quant à la saison froide de l’année (l’hiver) dans la ville, elle s’étend de la fin du mois de novembre jusqu’au début du mois de mars. Les tempé­ratures varient entre (10,2° – 17,7°). La saison froide se caractérise par une moyenne température maximale allant de (15,9° à 24°c) et une moyenne température minimale de (4,5° à 11,2°c). La région se caractérise également par une grande différence entre les températures moyenne maximale et mi­nimale. En d’autres termes, l’amplitude thermique quotidienne est assez grande et augmente en été79.

  1. L’HUMIDITÉ RELATIVE ET LES PLUIES

Un changement sensible dans l’humidité relative de l’air d’un mois à l’autre est observé. Ce changement varie avec le changement de température et les pluies déversées enregistrées. Les mois d’hiver sont humides à moyen­nement humides à cause des basses températures. Durant les mois d’été où les précipitations se font rares et la température élevée, le temps se caractérise par une baisse de l’humidité relative. L’humidité relative basse rend les pro­priétés climatiques sèches plus longues que les périodes humides.

Quant aux précipitations, la plupart des pluies de la ville tombent durant les mois d’hiver, tandis que les mois d’été sont secs et le printemps et l’au­tomne peu pluvieux.

La pluie est caractérisée par une grande volatilité. Ce phénomène est une caractéristique de la pluviométrie dans les zones sèches où les précipitations sont irrégulières d’une année à l’autre et d’un mois à l’autre. En outre, les taux d’évaporation sont très élevés : 36 fois le taux de précipitations an­nuelles dans la ville. Ce qui indique un grand taux de sécheresse dans la région, dû aux quantités élevées de rayonnements solaires et à augmentation de la durée de la luminosité du soleil80.

  1. LES VENTS

De manière générale, les vents soufflant sur Nadjaf sont secs et chauds en été et froids en hiver. Le vent dominant est le vent du nord pour la plupart des jours de l’année, vient après le vent du Nord-Ouest. L’étude de la vitesse des vents et des périodes où ils soufflent et leurs directions à travers les sai­sons au sein de l’année, permet de développer des méthodes relatives à la bonne exploitation de cette force de manière à en tirer des avantages dans leur utilisation sur plusieurs domaines et afin d’éviter par la même occa­sion les effets néfastes des vents chauds et poussiéreux.

Le climat influence la ville et ses habitants. Cette influence peut être expliquée comme suit: La température de l’air est supérieure à la tempé­rature de la peau (33,4°C). Ce climat est caractérisé par de faibles taux d’humidité et la présence d’une différence significative entre la température maximale et minimale, ce qui affecte l’expansion et la contraction des maté­riaux utilisés dans la construction. D’autant plus qu’un tel climat influence négativement la croissance de la végétation.

  1. LES LIMITES DE LA ZONE DE CONFORT DANS LA VILLE DE NADJAF

Les activités physiques et intellectuelles de l’homme sont au mieux de leur forme dans un milieu déterminé de conditions environnementales. Tandis que ses capacités à exercer ses activités baissent en dehors d’une cer­taine variation de ce milieu. Ainsi, en plus du risque de maladie et du stress, le corps humain de par son système organique dépense de l’énergie afin de s’adapter aux conditions climatiques environnantes. Quand la dépense d’énergie est à son minimum, les conditions environnantes se situent dans les limites de ce champ de confort humain81. Mais comme ce champ de confort est difficile à atteindre dans le milieu naturel, il était nécessaire de recourir à la meilleure planification des zones résidentielles, dans leurs styles d’assemblage, d’aménagement ainsi que dans la distribution des édifices des services sociaux, lieux publics et espaces verts. Cette planification jouit d’un rôle majeur dans la réalisation des conditions environnementales appro­priées. Le confort thermique, fait aussi partie des critères de confort chez l’homme. En effet, le confort thermique détermine l’efficacité de l’environ­nement résidentiel urbain. Cependant ce dernier critère est relatif, et ne peut être déterminé de manière précise car il varie selon les conditions environne­mentales, l’état de santé, l’âge, le sexe, le type de vêtements, ainsi que les pré­férences personnelles (donc différente d’une personne à l’autre). De manière générale, les meilleures conditions conventionnelles de confort thermique se situent à des températures variant entre (18,5°C et 29,5°C)82. Bien que la température est un élément clé dans la détermination du confort thermique, d’autres éléments affectent le résultat final du ressentiment combiné à des relations chevauchantes.

C’est pour cette raison que l’on s’appuie sur le graphique (Olgyay) qui comprend les relations entre la température, l’humidité relative, la radiation et la circulation de l’air afin d’atteindre l’adéquation des conditions clima­tiques dans la ville pour améliorer le confort de l’Homme, et en vue de dé­terminer le champ de confort thermique. Dans les villes irakiennes la zone de confort de température est située entre 20°C et 28 °C. L’humidité relative est située entre 30 et 60 %, avec un mouvement d’air de 1,5 m/sec dans les espaces extérieurs ouverts83. On peut donc déterminer les caractéristiques gé­nérales du climat de la ville de Nadjaf, et définir en plus, l’étendue et le type de traitements requis en vue d’atteindre un confort thermique pour tous les mois de l’année. Cela est rendu possible grâce aux informations et aux don­nées climatiques de la ville sur la forme de graphique de confort thermique où parait avec précision le degré de l’éloignement des espaces traditionnels ouverts de la zone de confort thermique. Grâce à l’analyse bioclimatique, il devient clair que le taux de l’éloignement de la zone de confort se ressent à partir du mois d’avril jusqu’à fin octobre. Cet éloignement s’intensifie dans les mois de l’été où on tombe en dehors de la zone de traitement prescrite par le graphe bioclimatique telle que fournir une vitesse de vent, ou un taux d’humidité précise. Tandis que les autres mois de l’année se situent dans cette zone de confort excepté les mois de décembre et de janvier où se ressent la nécessité d’une exposition à une petite quantité de rayonnement solaire afin d’atteindre la zone de confort. Sans oublier que l’ombrage (figure 6) est nécessaire dans les moments de la journée. Cela se réalise en profitant de la végétation et des bâtiments à toiture (de chaume). L’autre période est celle qui est sous le chauffage et où le besoin est de l’exposition au soleil84.

  1. Nadjaf… Ville de mausolées

Les villes spirituelles dans le monde arabo musulman sont de plusieurs types. En effet, elles peuvent être des villes d’autorité religieuse telle Riyad, des villes mémoires telle la Palestine, des villes de mausolées telles Karbala, Al-Kadhimiya, Samarra, ou des villes de pèlerinage telles que la Mecque et Médine. Le facteur religieux est très important non seulement dans la créa­tion des villes, mais dans leur développement et leur morphologie. L’impact du facteur religieux déteint sur l’architecture de la ville, la distribution et l’usage de la terre ainsi que sur les lois de la vie. Ce facteur a joué un rôle direct et primordial dans les villes saintes des sanctuaires. Toutes les autres fonctions de la ville tournent autour des constructions religieuses (le mauso­lée) qui représentent l’axe fonctionnel et organisationnel urbanistique dans la vile.

Le mausolée est le fondement de l’émergence de ces villes. C’est leur noyau et leur symbole religieux. De ce fait, le mausolée d’une ville peut être défini comme un symbole spirituel des valeurs religieuses de la ville, car c’est l’axe fonctionnel et architectural qui contrôle tous les événements qui l’entourent et détermine la nature de l’usage et de la répartition des terres85. Le mausolée est le fondement d’une ville et le noyau autour duquel elle est construite. Ce noyau représente le premier aspect à l’apparition de la ville86. Il est caractérisé par son emplacement fixe et central dans la cité même au fil de l’histoire. La loi affirme que les lieux de culte occupent éternellement les mêmes sites. C’est pourquoi, le mausolée détermine l’emplacement de la ville. En effet, cet emplacement n’a pas été soumis à la logique des indica­tions géographiques, comme c’est le cas des autres villes. L’émergence de la ville mausolée et son expansion étaient possibles grâce à la présence du mau­solée qui détermine relativement sa structure globale. Le noyau religieux (mausolée religieux), représente le centre fonctionnel et architectural et de planification qui contrôle l’ensemble des parties de la ville : en effet toutes les autres activités se rassemblent autour de lui comme le commerce à titre d’exemple87, ou les services aux visiteurs (comme les hôtels et auberges). Le mausolée est constitué de trois sections principales : la section centrale, la paroi extérieure (le mur) et la cour. À partir de ce qui précède on peut définir les villes mausolées (ou les lieux saints) comme des villes à nature religieuse, qui se sont construites autour du mausolée de l’un des imams et des saints. Ce mausolée représente le centre-ville, l’axe voire le principal moteur à la répartition des divers événements qui caractérisent la ville. Ce sanctuaire est donc caractérisé par une place fixe et une fonction constante au fil du temps. Et c’est ce qui distingue ces villes des autres88. Les saints mausolées ont tra­versé plusieurs étapes et diverses évolutions urbanistiques liées au cours de l’histoire, pour que leurs aspects finaux se cristallisent et leur tissu urbain se forme autour de ces noyaux après ces différentes étapes.

Les villes des saints mausolées se sont formées autour de ce noyau (le mausolée) : une sorte d’aimant qui attire les populations. Des gens vien­nent le visiter ou choisissent d’habiter près de lui pour leurs bénédictions. D’autres personnes veillent à sa protection, à l’entretien de ses lieux et à ap­porter les services nécessaires aux visiteurs (en les hébergeant notamment). Une autre catégorie de personnes s’est développée : ceux qui perfectionnent l’art de l’enterrement des morts comme gagne-pain.

Tout cela, a fait du site du mausolée, un pôle attractif qui a causé l’im­migration d’un grand nombre de personnes vers ce lieu et la construction de colonie autour de ce mausolée qui s’est transformée à travers le temps en ville. Le tissu organique entourant le mausolée se caractérise par le fait que c’est un tissu cohérent dont les parties sont interconnectées. Les visiteurs se déplacent au sein de ce tissu, en empruntant des ruelles étroites et sinueuses. Quand ils arrivent au mausolée, ils pénètrent soudainement dans un large espace (la cour). Cette transition soudaine que rencontre le visiteur : des étroites ruelles vers une vaste esplanade le stupéfait et le remplie de piété et de spiritisme requis et nécessaires dans ce genre de lieux saints89. Le dé­placement au sein du tissu organique du mausolée, conduit à un état de tension « ludique » entre le visiteur et le mausolée où les coupoles dorées et les minarets tantôt apparaissent et tantôt disparaissent durant tout le long du chemin menant au mausolée en raison des variations des sens des ruelles.

À travers l’étude et l’analyse des informations et des ouvrages his­toriques, nous pouvons organiser les étapes clés et déterminer le déve­loppement du tissu organique autour de ces lieux saints. Cet enchaine­ment n’est pas nécessairement en forme d’étapes indépendantes, mais les phases sont souvent liées et chevauchent entre elles de la façon suivante90 : La première phase (configurations initiales) : construction d’un mur autour de la tombe et son lambrissage. Puis commencent les vi­sites religieuses et les prières temporaires dans le tombeau. Un mauso­lée est ensuite construit sur la tombe avec un dôme de taille appropriée. La deuxième phase (le début des agglomérations urbaines) : l’augmentation des populations conduit à la création de diverses maisons et bâtiments près du mausolée en laissant du vide entre eux et le mausolée par respect à sa place.

La troisième phase (formation des espaces urbains) : avec la croissance de la taille de la ville et la diversification de ses activités, l’espace vide lais­sé autour du mausolée devient un espace urbain où s’effectue un certain nombre d’événements.

La quatrième phase (une barrière pour entourer le mausolée) avec l’ac­croissement du nombre de visiteurs et l’élargissement de la taille de la ville et de ses différents besoins, les bâtisses avancent vers le mausolée. Afin de freiner cette avancée, un mur est construit autour du mausolée. On a dirigé ce mur vers l’intérieur (repliée : inwardlooking).

La cinquième phase (cristallisation de la forme finale) le saint mausolée prend le gros de sa forme finale actuelle du point de vue urbanistique et architectural résultant de la construction du mur autour de la cour et de l’organisation de ses façades donnant sur l’intérieur. On construit ensuite les iwans (porche voûté) sur les murs donnant sur la cour, ainsi que des corri­dors lambrissés autour du mausolée.

La sixième phase (ouverture de nouvelles rues) en raison de l’appari­tion de l’automobile, on a procédé à l’ouverture d’un certain nombre de nouvelles rues. Les bâtiments adjacents à la barrière du mausolée ou très proches d’elle ont été démolis. Ce qui a conduit à la construction de sentiers et de nouveaux espaces autour du mausolée donnant au mur extérieur de nouvelles façades pas très familières (comme une sorte d’édifices monumen­taux).

La septième étape (la nouvelle architecture): en raison des nouvelles voies et l’émergence de grandes arènes autour de la cour. Cette dernière a perdu son rôle en tant qu’espace urbain dominant. Aussi l’architecture du mausolée s’est transformée en une sorte de bâtisse urbaine à interface unique.

À partir de ce qui précède, on peut dire que les villes des mausolées ou les lieux saints ont émergé et évolué grâce à l’existence du mausolée en son sein. Celui-ci marque le début de la configuration de la ville pour que se développe peu à peu le tissu urbain de manière spontanée. Les diverses manifestations commencent à émerger autour de lui, telles les activités reli­gieuses, résidentielles, commerciales ainsi que les activités liées aux services aux visiteurs. On peut donc conclure que peu importe le temps, et peu importe le progrès qui touche la ville aujourd’hui ou la touchera demain, sa principale fonction restera religieuse. Le mausolée restera au cœur de la ville et le moteur de toutes ses activités. C’est ce qui distingue les villes saintes des autres villes dans le monde.

  1. Les dimensions culturelles de la ville de Nadjaf

Premièrement

Les dimensions culturelles de la ville de Nadjaf Al-Ashraf sont diverses et variées : sa diversité culturelle résulte de la diversité ethnique qui l’habitait avant et après l’Islam. « Avant islam » attire peut-être l’attention, puisque l’image mentale qui se dessine de Nadjaf est qu’elle ait émergé à la naissance du règne du Cheikh al-Tusi, (à part une existence d’une petite communauté insignifiante qui n’est pas encore au stade de société). La vérité est que cette image n’est pas correcte. Les historiens experts de cette région confirment son existence même à l’époque préislamique. Rappelons ce qui a été dit précédemment, quand le prophète Ibrahim, paix soit sur lui, se rendit à Nadjaf : elle était une ville densément peuplées et exposée à des séismes fréquents. Pendant tout son séjour, cette contrée connut une accalmie. Les habitants de Nadjaf ont compris que c’était par la bénédiction d’Ibrahim, paix soit sur lui que les séismes se sont arrêtés. Ils insistèrent fortement pour que le Prophète habite désormais en permanence à Nadjaf. La condition que leur posa Ibrahim, paix soit sur lui, était qu’il achetait Nadjaf en échange de cent brebis. La villa garda, à cette époque, le nom « Baqia » qui signifie dans leur langage de l’époque « brebis »91.

Les ruines historiques dans la ville de Nadjaf sont répandues dans di­verses directions. On retrouve des traces de prisons et de campement de l’époque d’Alexandre, ou de Nabuchodonosor. Parmi ces traces : « Ârissat » et « Dhazn Abad », maintenant connus sous le nom de « Taârizât ». Certaines de ces vestiges datent de trois mille huit cent ans Avant JC92, en particulier ses prisons et ses cimetières comme « Al-Tarat ». « Nadjaf était la côte de la mer Al Milh. Cette mer atteignit Hira dans une époque lointaine (les mai­sons Al-Baqila et tant d’autres…) » dit Al-Massoudi93.

L’exceptionnelle richesse à laquelle ont fait allusion est le résultat du croisement de toutes ces diverses ressources et la fertilisation réciproque de leurs idées. Cela a permis de constituer un indicateur riche que le connais­seur peut apercevoir dans le modèle comportemental de l’individu nadjafi. Surtout après l’approfondissement de l’école scientifique qui a apporté de la richesse remarquable dans les dimensions intellectuelles de l’époque après Cheikh Al-Tusi.

Deuxièmement

Les plus importants affluents qui se sont jetés sur Nadjaf d’avant l’Islam sont les chrétiens. Certains récits disent que ces affluents remontent jusqu’à Jésus (Îssa), paix soit sur lui, et sa mère la Vierge Marie (Mariam). Il est cité dans l’explication, du verset 50 de la sourat Al-Muminune (Les croyants) une allusion au passage de Jésus et de la vierge Marie par les terres de Nadjaf : « Et Nous fîmes du fils de Marie, ainsi que de sa mère, un prodige ; et Nous donnâmes à tous deux asile sur une colline bien stable et dotée d’une source ». Explication rapportée par Abu Abdallah Al-Sadiq, paix soit sur lui, qui dit : « La colline : signifie Nadjaf de Koufa, et la source : l’Euphrate »94. L’asile quant à lui, signifie le campement, même pour une petite période. Cette significa­tion est soutenue par ce qui est relaté par Al-Majlissi dans son ouvrage « les Mers des lumières » (Bihar Al-Anwar)95. Par ailleurs, l’Imam Sadiq, paix soit sur lui, dit : « Al-Ghari est un morceau de la montagne où Dieu parla à Moïse, sanctifia Jésus, et désigna Abraham comme ami privilégié… ». À partir de là, la population de la région était presque à majorité chrétienne, vers le triangle connu sous « Hira, Nadjaf et Kufa ». Mohamed Hussein Haykal dit dans son livre « La Vie de Mohammad », paix et salut soient sur lui : « L’attachement dans l’existence de l’empire romain de la Palestine et du Levant (Al-Cham) jusqu’aux rives de l’Euphrate… pour que les gens de Hira la prennent comme religion, et pour que les Lakhmides et Al-Manathïra y croient »96.

À partir de l’explication donnée à ce qui est cité dans le verset de sourat Al-Mûminune, (c’est plutôt le contraire car cela part de la zone de Nadjaf et se propage vers le Levant). La région était reliée aux villages peuplés de Hira, jusqu’au Levant, comme mentionné par Al-Massoudi dans son livre « des Prairies en or » dans le chapitre sur la conquête de Hira et le voisinage de Saad Bin Abi Waqas avec Abdul-Al-Massih Ben Bakalh, cela est soutenu par la présence de presbytères : les maisons des membres du clergé chrétien à Nadjaf. En plus de la présence des monastères et des églises. Parmi les plus célèbres monastères de la région on retrouve : celui de Mar Abda, et de Hanna. À l’intérieur de ces monastères on trouve des sources d’eau et des puits creusés. Ce sont de beaux temples dans lesquels poussent l’absinthe et le basilic. Aborder les monastères les églises et les presbytères et tout le sujet des chrétiens de Dhahr Nadjaf, est un long et large sujet qui est une preuve de la place de la population chrétienne majoritaire dans la région à une cer­taine époque. Cela traduit aussi des types de comportement, et donne une image complète sur les caractéristiques de la vie des chrétiens de cette ré­gion. On peut, à ce sujet, revoir de nombreux écrits comme « les Monastères » de Chabesti, « Athâr Al-Bilad» d’Al-Qazwini, « Muâjam Al-Bûldane » d’Al-Hamûwi, ou encore «Al-Athâr Al-Baqiyà » de Sirûni.

En conclusion, la région de Nadjaf avait un caractère chrétien, de par les traces que l’héritage chrétien avait laissé. À leurs cotés, d’autres affluents s’installèrent dans cette ville, parmi eux : des Perses, des Babyloniens, des Syriaques, des Arabes et autres peuples cités dans les livres d’histoire et de géographie.

 

Troisièmement

Les habitants de cette région jouissent de plusieurs caractéristiques cultu­relles adaptées pour la pensée islamique. En effet, la population de Nadjaf était intellectuellement qualifiée pour profiter de l’Islam. Ajouté à cet excel­lent climat culturel, un climat géographique très propice. Cette région était si pure qu’on la baptisa « la joue de la vierge ». Même qu’on la considérait comme un sanatorium pour échapper à la peste, en raison de la pureté de son air et de son bon climat. A cela s’ajoute la diversité de la population. Tout cela qualifie la région pour devenir un environnement scientifique dis­tingué. C’est probablement quelques uns des facteurs qui ont poussé l’imam Ali, paix soit sur lui, à transférer sa capitale à Kufa. Car l’école scientifique de l’Imam requiert un centre pour assimiler ses connaissances. Si tôt son instal­lation faite, que l’interaction commença entre son école et le patrimoine de la région. Un merveilleux mélange reflété par ses élèves…

Quatrièmement

Les étudiants qui affluaient à Nadjaf depuis cette époque à nos jours étaient de différentes nationalités et de diverses cultures. Ils se sont mélangés et ont donné un très bon résultat en termes de pensée dans les différentes dimensions de la science. L’emplacement de Nadjaf, sur le bord de la pénin­sule arabique et son interaction continue avec les différentes disciplines des sciences arabes comme la langue, le fikh, la littérature, et la compréhension, encourageaient la communauté scientifique. Les vecteurs des connaissances ont été variés, et les idées se sont confrontées pour former une humeur mar­quée par la persévérance qui manquait à beaucoup de nos écoles scienti­fiques ! D’autant plus que l’appartenance à Nadjaf est une chose à laquelle nos savants tiennent beaucoup.

 

Cinquièmement

Le premier facteur derrière les avantages que recèle Nadjaf c’est sa po­sition. En effet, cette terre est la dernière demeure du commandeur des croyants l’imam de la piété Ali, paix soit sur lui. Celui-ci a semé la connais­sance dans la région et s’en est occupé toute sa vie durant. Puis sa sainteté l’a entretenu à sa manière grâce à l’impact clair sur la mentalité et le com­portement du milieu religieux qui vit à Nadjaf. Cet impact transcende ces aspects pour influencer le tempérament et les goûts de ces personnes jusqu’à ce qu’elles deviennent des caractéristiques appartenant à cette région.

La providence a voulu que cette sainte demeure soit située sur Ouedi Moqadess (la vallée sacrée). Des érudits expliquent que c’est cette vallée qui est cité dans le verset 12 de sourat Taha : « Je suis ton Seigneur. Enlève tes sandales : car tu es dans la vallée sacrée Tuwa », comme relaté par les proches du prophète, paix soit sur eux. Par conséquent, les proches du prophète, Ahl Al-Bayt, paix soit sur eux, préconisaient de s’installer dans cette région. L’Imam Al-Sadiq, paix soit sur lui, sixième imam des proches du prophète, (Ahl Al-Bayt) avait dit à l’un de ses compagnons, qui lui avait dit qu’il avait amassé tout son argent (or et argent) et voulait s’acheter une maison dans l’un des lieux qu’il lui a énuméré. L’imam Al-Sadiq, paix soit sur lui, lui dit : «Je te conseille Kufa, cette terre gardienne de la tombe sacrée de l’Imam Ali est bénie jusqu’à douze miles autour de ses quatre coté, et toute personne inquiète ou souffrante visitant cette tombe sacrée est soulagée après ». Il ajouta que c’est l’un des lieux que Dieu a préparé pour ceux qui l’adorent, c’est une terre bénie par les grâces de ce saint mausolée. Pour toutes ces raisons, Nadjaf est le lieu de prédilection des âmes et des cœurs. Il convient de dire que comme c’est une terre chère aux cœurs dans la vie, elle l’est tout autant aux âmes après la mort, en raison de ce qui a été dit sur les vertus de son Ouedi Al-Salem (la Vallée de la Paix) : « Et que tout croyant où qu’il se trouve, à l’Est comme à l’Ouest, s’il venait à mourir, son âme serait transportée dans ce Paradis pour y trouver le repos et la quiétude ».

On raconte que le commandeur des croyants, Ali paix soit sur lui, acheta ce qui est entre Al-Khurnaq et Hira à quarante mille dirhams, et fit témoigner de cet achat. On tenta de le convaincre d’y renoncer : « Ô commandeur des croyants, tu achètes cette terre à ce prix là alors que elle ne se prêterait ni aux cultures ni à l’élevage ! » lui dit-on. « J’ai entendu le Messager d’Allah, paix et salut soient sur lui, dire que soixante douze mille personnes de Kufa accéderaient au Paradis sans jugement, et je désire tant qu’ils soient y accé­dèrent de mon domaine » leur répondit-il97.

Ouedi Al-Salem a joué un rôle important dans la position de Nadjaf, objectivement et subjectivement dans le cœur de chacun des croyants vit un cher espoir, que ce lieu puisse être leur dernière demeure en raison de sa position spirituelle. En effet, Dieu tout puissant choisit parmi les lieux et les personnes et les temps… tel que cité dans la tradition musulmane « Ne connaît-Il pas ce qu’il a créé alors que c’est Lui Compatissant, le Parfaitement Connaisseur » (Sourate Al-Mûlk, verset 14).

En termes d’objectivité, un grand nombre de rois, de ministres et de mémorables personnalités de différentes parties du monde sont enterrés à Ouedi Al-Salem. Parmi ces personnes : Al-Dawla (auxiliaire du pouvoir) Al-Bouïhi, (qui a demandé qu’il soit enterré à Nadjaf aux cotés de l’Imam Ali, paix soit sur lui. Celui-ci a été enterré sur le côté nord de la cour entre la tombe et l’entrée de la cour connue sous le nom de Bab Al-Tusi. Avant sa mort, il ordonna à ce que soit écrits ces mots sur son tombeau « Ceci est le tombeau du bras de Al-Dawla et lepillier de la communuatéAbi Choujaâ, qui a voulu reposer auprès de ce saint imam dans l’espoir de trouver le salut, le jour où toute personne plaide pour sa propre personne, celui du jugement dernier. »98

En parcourant ces petits aperçus sur la ville de Nadjaf et ce qu’elle recèle, on est convaincu que la ville dans sa dimension historique est une référence, et une puissante civilisation enracinée dans les profondeurs de l’Histoire. C’est une ville qui a connu le passage d’un grand nombre de personnes influentes, de savants, de sages. C’est la ville patrie de l’Imam Ali, paix soit sur lui, qui est à lui seul, une nation incarnée en une personne, la couvrant d’une gloire sans pareilles.

D’un point de vue scientifique Nadjaf est aussi une école riche en ap­ports et en connaissances. Du point de vue religieux, c’est la demeure des âmes des croyants et le lieu de leur résurrection le jour du jugement dernier.

Nadjaf est une ville de patrimoine, protectrice de la langue et la littéra­ture arabes et orientales et la pensée brillante, etc. Après tout cela, Nadjaf est une partie intégrante de notre chère patrie, que nous entourons et proté­geons, et nous souhaitons que sa gloire et son authenticité soient eternels et ne deviennent pas seulement un souvenir dans notre mémoire, mais un lieu que nous chérissons dans nos âmes et qui brillera à nos yeux99.

  1. Les événements historiques de la ville de Nadjaf

À travers l’histoire, Nadjaf a connu plusieurs événements historiques importants, parmi lesquels les événements de l’année 858 connus sous les attaques des Al-Muchâchaî Al-Ghalî qui ont cassé le coffre qui se trouve sur le tombeau du commandeur des croyants, incendié et pillé les lieux et ont fait des ravages dans la ville sainte. Ils ont même sauvagement assassiné ses habitants, et exproprié beaucoup d’entre eux.

En l’an 997 le roi des Ouzbeks, Abdul Moûmine Khan, accompagna son armée, vinrent au mausolée de l’Imam Ali paix soit sur lui, et tuèrent les habitants de Nadjaf de manière barbare et horrible…

En l’an 1032 AH les romains assiégèrent Nadjaf, les habitants luttèrent, le siège se poursuit pendant longtemps…

Durant le règne du sultan Mourad quand il se rendit à la conquête de Bagdad, Nadjaf était le théâtre de plusieurs attaques.

En l’an 1040 A.H Osman entra à Nadjaf et Karbala, triomphant.

En 1041 A.H le Pacha a conquis Nadjaf lorsqu’il fut incapable de conquérir Bagdad, alors sous le contrôle des Safavides.

Après l’apparition du wahhabisme dans le Hedjaz, les wahhabite en­viaient Nadjaf et voulaient avoir la main sur ses antiquités, ses œuvres d’art, et son argent. Les habitants de Nadjaf ont été avertis des intentions de ces derniers et fermèrent les portes du rempart. Les wahhabites tournaient au­tour de cette fortification, tuèrent ceux qu’ils rencontrèrent, et jetèrent leurs têtes vers l’intérieur de la ville.

En l’an 1216 A.H, les wahhabites attaquèrent Karbala, tuèrent ses habi­tants, et touchèrent atteinte à la sainteté du Haram Al-Hossein. Ils se ren­dirent ensuite à Nadjaf et l’assiégèrent. Les wahhabites ont subit la plus humiliante défaite.

En l’an 1217, Ils revinrent de nouveau, et attaquèrent Nadjaf, à l’oc­casion de l’Aïd Al-Ghâdir, tuant un certain nombre de scientifiques et de combattants .

En l’an 1221 A.H les habitants de Nadjaf apprirent la venue des wahhabites, et transférèrent le trésor du Prince à la ville de Al-Kadhimiya, de peur des pillages qu’il risquait de subir. Ils se sont aussi préparés à se défendre. Ce fardeau était porté par le Cheikh Jaâfar, avec l’aide d’autres vaillants scientifiques. Les wahhabites vinrent camper sur Nadjaf la nuit dans l’espoir qu’Ibn Massoud attaque la ville pendant la journée, pour tuer et piller ses habitants. Mais la plupart des habitants de Nadjaf avaient fui vers les tribus. Il ne restait que deux cents combattants environ. Ces derniers, même s’ils savaient qu’ils étaient voués à la mort, face au nombre important de leurs combattants ennemis, et à l’effondrement de la muraille qui leur servait de bouclier étaient restés pour défendre leur terre patrie. Ibn Saoûd et ses soldats ont passé la nuit à l’extérieur de la ville. Ils étaient au nombre de quinze mille hommes. Au matin, sept cents hommes ont péri, et Dieu épargna le pays de leurs atrocités. Certains récits montrent que la raison est que les habitants de Nadjaf les ont surpris la nuit, ce qui les a amenés à s’entretuer et à finir vaincus de la pire manière qui soit. D’autres incidents ont eu lieu, tels que les incidents Al-ZikrâtWa Al-Chamrât qui ont perturbé la quiétude des habitants de Nadjaf. Ce sont des événements qui ont eu lieu entre les habitants de Nadjaf eux-mêmes, qui s’étaient divisés en deux équipes ennemies. La guerre qui éclata entre eux a duré une centaine d’années environ, la dernière bataille entre eux a eu lieu en l’an 1323 A.H qui s’est soldée par la victoire des Al-Zikrât.

L’occupation britannique a succédé à ces événements. Après la déclara­tion de la Première Guerre mondiale, les Irakiens se sont rangé du coté des Turcs, et les Oulémas chiites ont émis une Fatwa quant à l’obligation de défendre l’islam. Même que les scientifiques eux-mêmes ont participé à la défense du pays contre les Anglais, dirigé par Mohamed Saïd Al-Haboubi. Seulement, les Turcs ont perdu la guerre, et ont mal traité les Irakiens, et Nadjaf, en particulier. C’est ainsi que les habitants de Nadjaf se révoltè­rent contre les turcs et les expulsèrent. Ces derniers ont constitué un gou­vernement local et national contrôlant leur pays (ce gouvernement a duré deux ans). Ensuite vinrent les Britanniques à Bagdad, puis mettent leurs mains sur Nadjaf. Seulement les habitants de Nadjaf, motivés par leur re­ligion inébranlable et leur patriotisme, refusèrent cette intrusion. Ils for­mèrent des organisations encourageant les gens à gagner leur liberté et leur dignité. Les Oulémas étaient à la tête des événements de planification. Ils participèrent même à l’exécution des plans d’attaques et de défense. Une première confrontation a eu lieu entre eux et les Britanniques dans la­quelle ils avaient mobilisé 40 000 combattants qui ont tué environ 700 sol­dats britanniques contre une quarantaine de morts du côté des Nadjafis. Quelques uns des tués étaient des rangs des combattants, mais beaucoup d’autres étaient de simple gens désarmés. Les Anglais n’avaient pas eu le contrôle de la situation qu’après une longue période de lutte acharnée. Après cela, la révolution des années vingt a eu lieu sous les commandes de Nadjaf avec la participation de ses Oulémas et ses penseurs. Ces derniers se sont levés contre l’occupation. La déclaration de la révolution se produisit un dimanche à la première moitié du mois de Chawal en 1338 A.H. Les Britanniques se sont retirés de Nadjaf à Kufa. Et là encore, on mobilisa des armées, et des révolutions successives se produisirent dans plusieurs points de l’Euphrate. Les prisonniers de l’armée anglaise étaient transférés à Nadjaf, qui représentait le siège de la révolution. On compte près de 160 prisonniers de la bataille « Al-Raranjiyâ » qui avaient été envoyés à Nadjaf.

La révolte des années 20, dirigée par Nadjaf et ses savants et intellectuels a poussé l’Irak sur la voie de l’indépendance et l’établissement d’un gouvernement arabe de religion musulmane – en principe – pour prendre place au règne colonial infernal100.

Bien que l’histoire fut parfois violente et amère pour Nadjaf, ce qui est source de joie et de plaisir pour ses habitants, c’est que cette ville a su conti­nuer à véhiculer son message de spiritualité et de savoir à traves le temps. Ce que vit Nadjaf aujourd’hui, en la désignant capitale de la culture islamique, est une preuve claire de la profondeur des idées qu’elle promeut et qu’elle défend malgré toutes les épreuves qu’elle a traversées.

 

Nadjaf, la ville des valeurs éternelles

  1. Ville de Nadjaf

À chaque époque que traverse l’Homme, pour l’Histoire c’est comme un arrêt, et pour la civilisation une histoire. L’histoire de la ville dont nous par­lons aujourd’hui est une présentation de la civilisation dans toute sa gran­deur, son éclat, sa prospérité, sa souffrance, sa chute, son endurance et sa persévérance. C’est au milieu de plusieurs centres de civilisations profondes et influentes dans l’histoire que s’est édifiée la ville de Nadjaf Al-Ashraf et s’est modernisée. Non loin de Babylone de Hammourabi (l’homme de la loi et de la légitimité portant son nom), ou du royaume arabe de Hira, qui était le lieu de prédilection des poètes arabes d’avant l’Islam.

En réalité, Nadjaf à l’époque préislamique n’était que prolongement des jardins et des parcs de Hira, au point où on lui donna le nom de « joue de la vierge » (Khad Al-Âdra) en raison de l’abondance des anémones couronnées de couleur rouge qui poussaient sur ses terres. Aussi, en raison de sa jolie nature et de son climat tempéré, Nadjaf était une destination de prédilection des rois perses des arabes de l’époque préislamique ainsi que des califes de Bani Abbes après la venue de l’islam. Al-Manathera ont construit leur hauts palais pour qu’ils surplombent la ville de Nadjaf et ses jardins, ses parcs et ses rivières. Le plus célèbre de ces palais est le palais Al Khûrnaq. Le plus célèbre roi de Hira de la période préislamique était le roi Al-Nûman Ben Al-Mûndir101 flatté dans les écrits d’Al-Nabigha Al-Dhîbiani, de Hassan Ibn Thabet et de Hatem Al-Taï et tant d’autres. On raconte que ce roi était un fou de la nature. Un jour, lors d’une sortie à Nadjaf (autrefois appelée Dhahr Hira), attiré par les différentes fleurs qui ornaient la terre de Nadjaf, notam­ment les anémones couronnées, il dit : « je vous ordonne d’ôter la main à celui qui cueille l’une de ces fleures ». C’est d’ailleurs, pour cette raison là qu’elles furent appelées en arabe Chaqaîq Al-Nûman (les anémones Al-Nûman).

Avec l’Islam, Kufa émerge comme l’une des villes phare de l’islam no­tamment après que le commandeur des croyants l’imam Ali, Paix soit sur lui, la choisit comme capitale, pour son califat. Al-Dhîlmi raconte dans le « Guide des cœurs », dit que « L’Imam, paix soit sur lui, contempla Dhahr Koufa (Nadjaf) et dit : « Que ton air est si pur et que ta vue si agréable. Dieu faites que ma tombe soit sur cette terre ». Dieu exhaussa sa prière, et l’Imam Ali fut enterré en son sein. Cela a eu un impact profond sur l’émergence et l’expansion de la ville, et a su attirer des gens de différentes classes et races. comme mentionné précédemment. L’histoire suit son cours pen­dant quelques temps, jusqu’au cinquième siècle hégire (XIe siècle) où un grand érudit, le Ouléma Cheikh Al-Tusi, décida de s’installer à Nadjaf pour ne plus subir les hostilités et les conflits communautaires causés par les Turcs seldjoukides à Bagdad, qui ont brûlé sa bibliothèque et toutes ses œuvres.

A Nadjaf, ce grand faqih a réécrit ses œuvres et a fondé la grande Université islamique dont les apports ne cessent d’être apportés depuis plus d’un millier d’années.

Nadjaf s’est donc construit comme une ville, une école et une sorte de forum scientifique sur deux principales dimensions spirituelles qui sont :

– La première : la terre de cette ville garde le corps pur de l’imam Ali Ibn Abi Talib, paix soit sur lui, qui est à lui seul une véritable école de connais­sances, ce qui attire des personnes de différents pays et de divers horizons qui viennent pour s’inspirer des valeurs éternelles de la biographie de l’imam de la piété. En effet, la symbolique de son tombeau (paix soit sur lui) n’est pas physique, comme le pensent certains, mais cela transcende cet aspect pour une symbolique de vie morale qui interpelle les habitants avoisinants ainsi que les personnes qui viennent le visiter comme référence de l’Islam qu’in­carne l’Imam Ali. Ces personnes évoquent quotidiennement sa dévotion, son ascétisme, sa justice, son combat jihad), ses exploits, sa foi, sa généro­sité, sa piété, et tant d’autres qualités dont la profondeur ne suffit pas pour décrire la personne que fut l’Imam Ali.

– La seconde dimension, qui forme la base de la ville de Nadjaf Al Ashraf et sa notoriété à travers les âges c’est « le savoir ». Véritable pilier à l’émer­gence de toute civilisation et moteur à son essor102. Ces deux dimensions spirituelles et morales, représentent, à mon sens, la pierre angulaire sur la­quelle émerge une civilisation pérenne. Des philosophes de la civilisation ont prouvé que toute nation tournant le dos aux valeurs spirituelles périssait tôt ou tard. Aussi longtemps que dure la spiritualité de Nadjaf Al-Ashraf, et sa place centrale, religieuse, scientifique et politique et non comme zone géographique, cela est l’essence même d’une véritable civilisation.

  1. La naissance et la survie : Les premiers fondements

Tout a commencé loin des eaux de l’Euphrate à environ 10 km vers l’ouest sur la bordure sud du désert de l’ouest, et dans un site élevé et sans vie. L’aspect de ce dernier ne semble aucunement propice à l’émergence et à la pérennité d’une ville, en l’absence de tous les ingrédients traditionnels qui font que l’homme s’installe sur une place et y crée une civilisation. La genèse fut donc l’inhumation du commandeur des croyants dans cet endroit, et la découverte de sa sainte tombe. Ce tombeau, fut le facteur essentiel par la grâce duquel un centre scientifique et religieux à l’endroit de l’actuel Nadjaf est né. Et peu à peu se développent les mécanismes de sa transformation en ville, sa survie et sa pérennité physique, conceptuelle et structurelle en plus des effets de l’immortalité spirituelle de cette ville que lui assurent ces caractéristiques. (Figure 7)

C’est une ville sainte, semblable à la ville du Grand Prophète de l’Is­lam paix et salut soient sur lui, capitale des sciences des saints Ahl Al-Bayt (proches du prophète) et lieu de repos du fils de la Kaaba et du martyr du Mihrab l’Imam Ali.

Après sa naissance et sa survie, on pourrait, à travers les mécanismes de la formation des trois principales structures de la ville, clarifier la nature des valeurs sous-jacentes contenues dans cette ville et autour desquelles les personnes se sont installées et qui sont aussi derrière la survie et l’immor­talité de la ville. L’emplacement de Nadjaf est connu chez les hommes de religion le jour de l’enterrement de l’Imam Ali, de Al-Dhakawat Al-Baîd (les collines blanches) ce sont trois ou quatre collines : la première la « Montagne de Lumière » (Jabal Al-Nour) dans le sud-est de cet endroit, la seconde « la sainte montagne » (Jabal Al-Charif), dans le sud, nord de la position, et le troisième « Mont du coq » (Jabal Al-Dik), une colline située au nord de la ville. Ces collines paraissent blanches en plein soleil, et sont décrites parfois de rouges. Il semblerait que cela soit leur description au lever et au coucher de soleil et leurs emplacements sont connus autour du tombeau à ce jour103. (Figure 8)

Il a été mentionné dans les récits des Imams sur les proches du prophète (Ahl Al-Bayt), dans la détermination de l’endroit de la tombe (la position de la ville) que l’imam Ali, avant sa mort, a demandé qu’il soit enterré dans un tombeau préparé et acheté par ses soins dans le Dhahr de Kufa est situé après Al-Thawiyâ (2 kilomètres) en venant du coté de Kufa, et derrière Al-Qaim (n’existe plus), près de Nadjaf (c’est à dire le début du plateau surplombant la dépression de la mer de Nadjaf et à 1 km loin du tombeau de l’imam, à gauche d’Al-Ghari sur la droite de Hira entre Al-Dakawat Al-Baêd près des tombes de Hûd et Saleh, paix soit sur eux, et à proximité de la tombe d’Adam et de Noé, paix soit sur eux104.

On peut vérifier ces premiers signes avec l’émergence de la ville ou à travers les implications de certains des noms qu’a portés la ville à ses débuts : Nadjaf était connue sous plusieurs noms tirés de son emplacement géographique.

En fait, le nom de « Nadjaf », signifie la colline et le lieu que l’eau ne peut submerger. On dit que Nadjaf à Dhahr Kufa comme une digue empêchant les crues de submerger les maisons de Koufa et ses cimetières105. Parmi ses autres noms Al-Ghari, c’est-à-dire le bon coté de toute chose, c’est aussi ce qui sert de peinture. Et Al-Ghariyan: sont deux bâtisses comme des minarets célèbres à Dhahr Kufa qu’a construit l’un des rois de Hira106. Al-Hamwi suppose, que le nom d’Al-Ghari est tiré de chacun de ces minarets107.

Nadjaf est également nommé « Al-Mashad » qui a été mentionné par Ibn Jubayr et Ibn Batouta lors de leurs voyages. C’est l’appellation du tout à par­tir du nom de l’une de ses parties (la plus sainte et la plus imposante). Dans ce cas-là, Al-Mashad c’est le saint tombeau. D’autres noms furent utilisés et cités dans des récits de certains imams des proches du prophète, paix soit sur eux, citons : Banqia, Al-Judi, Al-Gharbi, Al-Lissan (la langue), Al-Rabwa(la colline), Al-Tour(la phase) et Dhahr Kufa. Ces mêmes Hadith mentionnent que les tombes de Adam et de Nûh (Noé), paix soit sur eux, se situent dans cette terre, et que l’Imam Ali, est enterré à leur coté par sa volonté et son insistance. Sur une distance de 11 km de ces lieux, on retrouve également les tombes de Hûd et de Salih. Leur élévation n’est autre que les restes de la montagne citée par le fils de Noé, tel que cité dans plusieurs récits dont le contenu montre la sacralité de cette zone et sa sainteté par le passé. Cela est aussi appuyé par la nature spirituelle et la sacralité des facteurs derrière l’émergence de la ville. Par ailleurs, ce qui peut être une autre preuve de la sacralité de cet endroit historiquement c’est le nombre important de monas­tères qui furent construits en son sein et sur lesquels veillent les clergés et les prêtres. Parmi ces monastères (Al-Adirâ) : celui d’Ibn Mazoûq, Dir Maryam, Dir Mart et le monastère de Hana. Ces lieux de culte chrétiens ont continué à exister après la venue de l’Islam jusqu’à la modernisation de Kufa en l’an 17 A.H.

Après que le commandeur des croyants l’Imam Ali soit installé à kufa, après la guerre d’Al- Jamal, il choisit cette ville comme capitale pour plu­sieurs raisons politiques, militaires (et peut être même pour actualiser les fondements se cachant derrière l’émergence d’une ville). L’emplacement de la ville (Al-Thawiya) devient un cimetière pour les musulmans, parmi eux un grand nombre de compagnons. Le premier à être enterré à Nadjaf fut le compagnon Al-Jalil Khabab Bin Al-Irth sur qui a prié l’Imam Ali en l’an 37 A.H. Ce fut ensuite au tour de l’Imam Ali lui-même d’y être enterré. Sa tombe fut resté secrète comme un petit amas, pour un moment avant sa découverte en l’an (170 A.H-787) et les transformations en mausolée qu’a faites le calife Haroun al-Rachid. Les musulmans se mettent à enterrer leur morts aux cotés de la tombe et édifièrent un petit village vers lequel des personnes ont immigré de Kufa depuis le IXe siècle. C’est ainsi donc que fut construit le premier quartier autour de la tombe et que le noyau de la ville a commencé à émerger108. (figure 9)

Les habitations se sont premièrement construites vers le nord du mausolée (ce qui est connu aujourd’hui sous le nom de quartier d’Al-Michraq) puis, elles se sont propagées vers l’ouest et au sud du mausolée pour que les autres quartiers émergent à leur tour, accompagnées de souks, de mosquées, d’écoles religieuses et des forums de science. La structure urbaine s’est cristallisée, et le réseau routier construit. La ville a par ailleurs été fortifiée par plusieurs murailles, quatre d’elle avant la venue du Cheikh Al-Tusi en l’an 1057, fut construit ensuite un cinquième puis un sixième et dernier rempart qui a été enlevé et remplacé par la rue qui entoure la ville appelée la rue du rempart109.

À la fin du quatrième siècle hégire et au début du cinquième siècle, la ville a prospéré et son urbanisme s’est développé et sa fonction scientifique et religieuse s’est cristallisée. Certains explorateurs arabes visitèrent cette ville, comme Ibn Jubayr (508 A.H-1114) et Ibn Batouta (726 A.H-1326), qui l’a décrite comme l’une des meilleures villes d’Irak du point de vue architectural, la ville la plus peuplée et dont les souks sont propres et bien.

Historiquement la ville fut influencée par plusieurs facteurs, forces et va­riables culturelles, politiques et religieuses. En effet, ces derniers ont affecté les étapes de son développement ainsi que son urbanisme positivement et négativement.

À l’ère de l’État Bouïde (945 A.H-1058), on a accordé beaucoup d’im­portance à Nadjaf. Cela a fait accroitre l’immigration vers elle et a mené à la construction de bâtiments et du mausolée de la tombe, en particulier dans l’ère de Al-Dawla Al-bouïde110, ainsi que dans l’ère Ilkhanides (1258-1335), où se sont construites des écoles religieuses et se sont creusés des canaux. La ville s’est transformée en un important centre commercial à cette ère111. En contre partie, elle a beaucoup souffert des conséquences de la guerre entre les Safavides et les Ottomans. Ajouté à cela la rareté de l’eau pen­dant de longues périodes et des raids brutaux de certains marginaux (comme les attaques des wahhabites dans le treizième siècle hégire)112. Indépendamment de ce qui semblaient facteurs et variables influents et vi­sibles, le processus de la survie de la ville de Nadjaf continue (comme elle a commencé) et on continue à activer les mécanismes de survie et de pérennité dans leur structure physique, conceptuelle, actionnelle comportemental. Les fondements et les accords humanitaires continuent dans ces mécanismes. Dans la production de ces structures, se reflètent les valeurs fondamentales derrière la survie de la ville de Nadjaf et son immortalité. Les premiers si­gnaux pourraient être trouvés au début de l’émergence de la ville et dans les caractéristiques du site. La propriété scientifiques – religieuses peint toutes les utilisations de la terre et a imprégné toutes les constructions de la ville, la nature des matériaux de construction, les structures et réseaux infrastructu-rels. Cette propriété (scientifique religieuse) influe aussi sur les mécanismes structurels contrôlant les limites et les frontières dans la constitution des emplacements urbains…

Ce son les principaux axes qui aideront à trouver les fondements de la ville dans les prochains paragraphes, et selon les éléments de pérennité et ses composants clarifiés par la recherche.

  1. La structure fonctionnelle dans la ville de Nadjaf: religieuse — scientifique

La structure fonctionnelle de la ville de Nadjaf et les structures phy­siques qu’elle contient (la structure spatiale) et donc la structure concep­tuelle (pour les fonctions traditionnelles des vieilles villes et de leur struc­ture physique et conceptuelle) est caractérisée par une connexion unique entre la fonction religieuse (qui peut être classique dans certaines villes) et la fonction scientifique (est autre que la fonction classique de l’éducation). Cette connexion se fait d’une manière influençant tous les aspects de la vie urbaine de la ville. En effet, elle influence les utilisations du sol et leur chevauchement, les modèles de logements, les résidents, les occupants étran­gers, les activités commerciales, le modèle de structure spatiale, le réseau routier, le niveau de l’emploi, les types d’utilisateurs et les surfaces des ren­contres entre eux. S’intéresser à cette caractéristique unique sur la base de la rencontre fructueuse bilatérale prévue par la recherche entre les valeurs, per­met la détection des mécanismes et des effets de la survie de cette ville et de son immortalité et la détection de ses racines précises et l’installation des personnes autour d’elle et les mécanismes de lien entre elles afin de pérenni­ser la vie et sa survie.

  1. Fonction religieuse (première racine fondamentale)

La ville de Nadjaf Al-Ashraf est une capitale religieuse-scientifique. Ces deux caractéristiques concernent les deux racines fondamentales sur lesquels la ville s’est basée dans son émergence et sa pérennité, et ont fait l’objet d’accords entre les personnes afin de répondre aux fonctions urbaines. Ce qui renforce cette conclusion (sans anticiper les résultats de l’analyse) c’est que l’emplacement de la ville ne contient aucun élément d’un occupant. En effet Nadjaf s’est construite dans un lieu pauvre en ressources économiques, et qui ne contient même pas d’eau, comme indiquée par l’une des significa­tions du nom de Nadjaf, « un endroit qui n’est pas submergé par l’eau ». La ville a émergé et grandi autour du mausolée de l’Imam Ali, paix soit sur lui, à Dhahr Kufa, lors de sa découverte vers la fin du deuxième siècle hégire. Puis Kufa hérita un statut et une place particuliers. En plus du mausolée de l’Imam Ali, il y a aussi plusieurs mausolées et temples, dont le tombeau du prophète Hûd, paix soit sur lui, le mausolée du prophète Saleh, paix soit sur lui, le mausolée de l’Imam Zain Al-Abidin, paix soit sur lui, et le mausolée de Mohammed Bin Al-Hanafia ainsi que les tombes d’Adam et de Noé, paix soit sur eux, à coté du cimetière de Ouedi Al-Salem (la vallée de la paix).

Dans la vieille ville, on retrouve un très grand nombre de mosquées, dont la mosquée Al-Khadra (verte), qui est une ancienne mosquée démolie et reconstruite, ainsi que la mosquée Al Raâs. Toutes ces deux mosquées se trouvent actuellement au sein même de la bâtisse du mausolée. On retrouve aussi la mosquée d’Imrân Ibn Chahin (Prince Bataîh) construite vers la fin du IVe siècle de l’hégire et dont l’état est toujours le même aujourd’hui. Une partie de cette mosquée a été rajoutée au mausolée de l’imam Ali, lorsque le Chah Safi, le construit en l’an 1030 A.H. Parmi d’autres mosquées : celle du Cheikh Al-Tusi (qui est à l’endroit de sa tombe), la mosquée du Cheikh Jaâfar Chushtari, la mosquée Al-Hanana, la mosquée Al-Sagha, la mosquée Al-Haidari, la mosquée Al-Morad, la mosquée Âl Kachef Al-Ghitaâ, celle du Cheikh Sahib Al-Jawahir, la mosquée, Al-Hadj Mirza Hossein Al-Khalili, la mosquée Safi Al-Safâ, la mosquée Cheikh Machkour, la mosquée Cheikh Murtaza, la mosquée Al-Hindi, la mosquée Cheikh Al-Tarihi, la mosquée Âl Al-Machhadi, la mosquée Ali Rafish, la mosquée Al-Hajj Hossein Al-Bahbahani, la mosquée Cheikh Agha Reda Al-Hamadani, et la mosquée Allama Hassan Al-Chirazi.

Le mausolée de l’Imam Ali, paix soit sur lui, est situé en plein centre-ville de l’ancienne ville de Nadjaf. Ses limites extérieures sont connues sou l’ap­pellation de la galerie extérieure (la cour), dont la longueur de son côté nord est de 74 m, et celle de son coté sud est de 57m et de l’est et l’ouest 84 m. Sa hauteur est de 17 m. Le mausolée dispose de cinq portes qui sont : la porte Al-Saâ en face du grand souk du coté de l’est, et c’est la porte principale du mausolée. La deuxième porte est la porte Al-Salem (la paix), située non loin de la première porte en face du souk Al-Âbayjiyâ. La porte Al-Tusi en face de la rue portant le même nom (Al-Tusi) vers le nord, et la porte Al-Faraj et se trouve en face du souk Al-Îmara à l’ouest, et enfin la porte Al-Qibla qui est en face de la rue du Prophète, paix et salut soient sur lui, vers le sud113. (Figure 10)

Le mausolée (la Rawda) est situé dans la cour au milieu d’un couloir inté­rieur dont la hauteur est de 17 m, et la longueur de 31 m et la largeur 30 m. La Rawda est en forme de carré, dont les cotés sont d’une longueur de 13 m. On retrouve en milieu, la sainte tombe. Au-dessus du tombeau une coupole s’élève de la terre du mausolée de 35 m et le périmètre de sa base est de 50 m et son diamètre et d’environ 16 m. à l’intérieur, le dôme est décoré de mosaïques et de merveilleuses gravures. De l’extérieur, il est recouvert d’une couche d’or pur. À l’entrée principale, on retrouve un iwan doré connu sous le nom Al-Tarîma, et de chaque côté deux minarets dorés dont la hauteur de chacun est de 35 m. et le périmètre de la base de chacun d’eux est d’environ 8 m, et leur diamètre 2,5 m114.

Le saint mausolée de par son emplacement central et ses caractéristiques formelles (géométrique en milieu de l’organisation) est un organisateur de la structure spatiale au niveau global de la ville. La distribution spatiale des édifices religieux, (avec ses caractéristiques formelles et ses connections fon­damentales) œuvre à identifier les propriétés structurelles de l’organisation spatiale et de l’approche urbaines, localement et globalement. Ce sont les propriétés derrière le type d’utilisation et l’identification des mouvements des habitants et des étrangers ainsi que des lieux de rencontres entre eux, pour que les espaces urbains restent en vie et afin d’assurer la fonction reli­gieuse de la ville. C’est celle là, la place des mécanismes de pérennité basés sur les valeurs fondamentales de la religion dans les plus importantes villes pérennes, parmi lesquelles la ville de Nadjaf Al-Ashraf que nous dévelop­pons dans une analyse future détaillée. (Figure 11)

  1. La fonction scientifique

La principale caractéristique de la structure fonctionnelle (ou combinai­son d’événements) de la ville de Nadjaf est la prédominance de «la fonc­tion scientifique», qui est autre que la fonction éducative comme l’une des fonctions urbaines de base des villes conventionnelles. Cette prédominance a dépeint la ville comme une « ville de la science». C’est même la capitale des sciences religieuses et de la jurisprudence islamique (Fiqh). Et sans re­tarder sur l’analyse des composantes de la pérennité de la ville de Nadjaf qui pourrait être basée sur la confrontation d’évaluation entre révélation et conventionnisme, la prise de cette caractéristique dominante de la ville, qui est la ville de l’Imam Ali, « la Porte de la ville de la connaissance », selon l’expression du saint prophète, pourrait indiquer à une racine et une ori­gine fondamentale dans la genèse de la ville et dans sa survie «sa pérennité» organisé par des accords humanitaires divers qui se sont manifestés sous de nombreuses formes et qui ont influencé la structure fonctionnelle de la ville. Il est possible d’observer l’impact de cette fonction sur les caractéristiques sociales, économiques et architecturales de la ville de Nadjaf. Cet influence est reflétée dans les données démographiques, les types des utilisateurs des usagers des espaces urbains en habitants et étrangers, Cette influence affecte également la nature de la compréhension de la construction urbaine et de son utilisation. Les infrastructures les plus importantes pour cette fonction sont les écoles, les bibliothèques, mais également les mosquées ainsi que d’autres bâtiments. Ce qui caractérise aussi ces structures c’est la distribution spatiale et sa diffusion. Ce dernier point possède une symbolique impor­tante dans la structure fonctionnelle «scientifique» caractérisant la ville.

Premièrement : les écoles

Les écoles étaient répandues dans la vieille ville de Nadjaf. On retrouvait des écoles dans toutes les localités et tous les quartiers de la ville. Les écoles de Nadjaf étaient principalement dédiées aux habitants en quête de science. L’enseignement s’effectuait dans des salles annexées à ces écoles ou dans la cour du saint mausolée de l’Imam Ali, dans ses chambres et Awaween au rez de chaussée. Il y avait au total 44 chambres, en particulier dans le tombeau d’Al-Yazdi, Al-Haboubi, et Cheikh Al-Chariâ, etc. L’enseignement s’effec­tuait aussi dans les mosquées, et les plus prisées par les étudiants étaient la mosquée Al-Hindi, et la mosquée Cheikh Al-Ansari (appelée la Mosquée d’Al-Turk), ou encore la mosquée Cheikh Al-Tusi ou la mosquée Al-Khadra, Al-Sebzewari ou toute autre mosquée ou Hosseiyniâ sur laquelle s’accordent le maître et ses disciples. C’est en cela que consiste la signification de la na­ture répartie spatialement pour la fonction scientifique de la ville. La ville comporte plus de quarante écoles variant en taille de grandes, moyennes et petites et distribuées dans les quartiers de la ville. Parmi ces écoles : l’école de la cour Haîdari Charif, l’école Al-Sadr fondée par Mohammed Hossein Khan Isfahani en l’an 1140 A.H, située dans le Grand Souk, l’école Kachif Al-Ghita fondée par Abbas Kali en l’an 1250 A.H et située dans le quartier d’Al-Ïmara, l’école Al Mahdia fondée par Cheikh Mehdi Kachif Al-Ghita en l’an 1291 A.H et située à côté de la mosquée Al-Tusi et bien d’autres115.

Deuxièmement : les bibliothèques

En plus des écoles, « le travail scientifique de la ville » est complété par les bibliothèques. Elles sont nombreuses et on en retrouve des privés et des pu­bliques. Les bibliothèques recèlent des centaines de milliers de publications dans divers types de culture, et des dizaines de milliers de manuscrits dans di­verses sciences islamiques. Elles sont répandues à travers les recoins de la ville dans les monastères, les mosquées, les mosquées chiites (Al Hosseiniyat), les associations, les écoles et dans des bâtiments qui leur sont allouées. Parmi les plus importantes bibliothèques de la ville de Nadjaf citons : la bibliothèque Al-Rawda Al Haîdariya Al-Mûtahara, située dans la cour du mausolée de l’Imam Ali. C’était un entrepôt pour les saints ouvrages religieux Alaouites, datant de l’époque d’Al-Dawla Al-Bouïhi en l’an 372 A.H, et été appelée le trésor scientifique, et regroupait les précieux livres, principalement avec la propre écriture manuscrite de leurs auteurs. D’autres bibliothèques telles : « Al-Sadr Al-Aâdham », Al-Hosseiniya Al-Chûchtariya ou encore les biblio­thèques Al-Îlmiyeen, Madrassa Al-Qiwam, ou Al-Râbita Al-Îlmiya (associa­tion scientifique), etc116.

Par ailleurs, il existe de nombreuses bibliothèques sous les appellations des maisons de Nadjaf, où se complète la propagation spatiale de la fonction scientifique et où se pratique leur impact sur l’aspect urbain et sa pérennité.

Troisièmement : les Souks

La vieille Ville comprend un ensemble de souks traditionnels, qui oc­cupent environ 25 % de la superficie de son tissu organique urbain. Les plus importants sont : le grand souk et ses annexes et les souks des quatre quartiers de la ville117. Comme c’est le cas dans les villes islamiques, ces souks commencent en général à partir du centre-ville vers les quartiers d’habitas, où chacun de ces souks commence à partir de l’une des portes du saint mau­solée, qui représente le cœur de la ville, et se termine à l’entrée de l’une des quatre quartiers résidentiels qui composent la vieille ville : (figure 12)

Le grand souk est l’un des souks musulmans traditionnels les plus impor­tants qui sont toujours en activité. Il commence à partir de la porte du mau­solée d’une ligne droite séparant entre les quartiers Al-Bariq et Al-Mishraq. Ce souk est relié aux principaux axes menant au mausolée, avec environ trois mille boutiques. Des souks secondaires spécialisés de la vente au détail lui sont reliés : le souk Al-Sagha, le souk Al-Abaijiyâ le souk Al-Qassabine (des bouchers), les souks Al-Massabih, le souk Al Naâljiya (des savetiers), le souk Al-Haddadeen (des forgerons).

  • Le souk Al-Hûwaych qui commence de la porte d’Al-Qibla de la cour du mausolée et se termine au quartier d’Al-Huwaych.
  • Le souk Al-Mishraq qui commence à la porte Est de la cour et se ter­mine au quartier d’Al-Mishraq.

– Le souk Al-Qadi (le juge) qui commence à partir de la porte ouest de la cour et se termine à le quartier d’Al-Îmara.

Ces souks et les axes de mouvement qui leur sont associés imprègnent le tissu traditionnel de la ville (bien que le grand souk prenne une ligne droite) pour occuper les axes (moteur – visuel), caractérisés par des propriétés struc­turelles distinguées sur la base de leurs connexions locales et globales au sein du système spatial de la ville. Ce sont ces caractéristiques qui ont permis et encouragé le mouvement des résidents et des étrangers (visiteurs). En effets, ces espaces de circulation, ont constitué une surface de convergence de ces deux types de mouvement : le mouvement des résidents s’est appuyé sur l’expérience dans le système et sur de bonnes images mentales. Les étrangers (visiteurs) se basent sur la clarté du système global (et le degré d’arrivisme élevé), dont la fonction principale est d’accéder au saint mausolée. Car ce dernier est considéré comme l’organisateur essentiel de l’espace dans la ville. Dans l’ensemble, ces espaces et système restent vivants quand se chevau­chent les emplacement des personnes sur les événements commerciaux, et sur les fondements de la fonction de base de la ville, et une analyse future des propriétés de synthèse selon l’analyse des règles de l’espace de la ville et de ses parties locales, et ce qui lui permet de révéler en termes de dimensions relatives aux valeurs fondamentales et aux accords humains œuvrant à la pérennité de la ville et sa survie.

L’usage résidentiel

Comme c’est le cas pour toutes autres villes, la fonction résidentielle est la fonction dominant l’usage de l’espace urbain dans la vieille ville. Néanmoins, ce qui la distingue c’est que cette fonction résidentielle s’en­trecroise fortement avec la fonction « scientifique » de la ville. Ce chevau­chement lui confère des caractéristiques structurelles particulières et fait allusion à la référence des valeurs sur lesquelles la ville s’est basées dans son émergence et sa pérennité, comme nous allons le détailler plus tard.

Dans chaque quartier de l’ensemble des quatre quartiers de la ville, on retrouve un grand nombre d’écoles et de bibliothèques. On retrouve aussi à leurs côtés quelques-unes des maisons du savoir de la ville. Les souks pé­nètrent ces quartiers, ils se terminent généralement dans le centre de la ville près du saint mausolée. Cette dernière description ne la rend pas très diffé­rente des autres villes islamiques. (Figure 13)

Avant la dernière cristallisation morphologique de la ville, les maisons sont d’abord apparues au nord du mausolée en l’an 787. Cette région de la ville est connu aujourd’hui sou le nom de quartier d’Al-Mishraq. Puis les ha­bitations commencèrent à se répandre à l’ouest et au sud du mausolée pour que d’autres quartiers résidentiels apparaissent telles Al Ribat et Al Jih, qui étaient situées près de la mosquée actuelle d’Al-Hindi, ou le quartier d’Al-Zanjabil (gingembre). Cependant, on ignore la date précise de l’émergence de ces quartiers 118.

Puis les habitations se répandent du mur du mausolée jusqu’au centre de la ville. Le tissu urbain a été divisé en quatre quartiers résidentiels, dont les limites se sont dessinées au cours de la période de l’occupation ottomane en l’an 1875, lorsque les autorités ont décidé d’instaurer la mobilisation forcée (dans l’armée). Ces quartiers sont : Al-Îmara, Al-Hûwaych, Al-Mishraq et

Al-Buraq119.

  • Le quartier Al-Îmara : C’est le plus grand quartier de Nadjaf, situé à l’ouest du mausolée, et comprend en plus des habitations, quelques maisons de savoir (Bûyout Al-Îlm). Dans la ville un certain nombre d’écoles dont l’école Al-Bûjurdî Al-Soughra, deux écoles du Cheikh Hassan Al-Khalili, l’école Kachif Al-Ghitâ, en plus d’un certain nombre de bibliothèques. Le souk d’Al Kadi s’étend de la porte ouest de la cour jusque dans le quartier.
  • Le quartier Al-Mishraq : Situé au nord du mausolée, et marque la fin du souk Al Mishraq qui commence à la porte Est de la cour. Ce quartier abrite plusieurs écoles et bibliothèques, comme l’école d’Al-Salimiyâ, l’école Al-Sadr et d’autres écoles. Ce quartier abrite également les tombeaux du cheikh Al-Tusi et de Mahdi Bahr Al-Ûlum. Al-Mishraq, abrite des auberges et hôtels pour les visiteurs.
  • Le quartier Al-Hûwaych : Situé au sud du saint mausolée, et comporte les maisons et des usines de tisserands. Parmi les écoles qui sont situés dans ce quartier l’école Kazim Al-Yazdi, l’une des plus belles écoles, ainsi que l’école Al-Êrwani, et Al-Akhund Al-Koubra et d’autres. Le souk Al-Hûwaych qui commence de la porte d’Al-Qibla de la cour du mausolée, prend fin ici.
  • Le quartier Al-Buraq : Situé à l’est du mausolée et comportant un certain nombre d’écoles dont les écoles du Cheikh Kazem Al-Khorasan, et l’école Al-Akhund Al-Soughra. Ce quartier comprend également les mai­sons des riches marchands de la ville. (Figure 14)

Ce chevauchement unique dans la ville sainte de Nadjaf entre la fonction résidentielle et la fonction « scientifique » en plus des utilisations commer­ciales qui les ponctue, possède une signification particulière dans le contexte de la recherche sur les mécanismes permettant la survie de la ville mais aussi et surtout d’atteindre la pérennité de ses références de valeurs à travers deux aspects principaux :

  1. La structure fonctionnelle affecte les propriétés structurelles de la ville sur leur trois niveaux (conceptuel, spatial, comportemental) et l’étendue de leur conformité (et cette cohérence est l’essence même de la survie de la ville).
  1. Ce chevauchement fonctionnel exige des propriétés structurelles spa­tiales permettant la réunion conjointe entre les résidents et les étran­gers sans aucun effet sur la spécificité des espaces résidentiels urbains, dans lesquels les résidents s’appuient sur l’expérience dans le système urbain, et sur la clarté visuelle et l’« arrivisme », qui nécessite l’utilisa­tion des visiteurs (étudiants).
  2. Ce qui précède indique d’ores et déjà la nature des références fon­damentales à l’émergence de la ville et à sa pérennité « religieuses -scientifiques » qui tournent autour des localisations des personnes dans leurs zones urbaines.
  1. La structure physique (l’espace)

Sans anticiper les résultats, ont peut dire que la structure de l’urbanisme de la vieille ville de Nadjaf, tant à travers le niveau des connexions de ses éléments ponctuels, que sur le plan de ses relations globales, est caractérisée par un ensemble exceptionnel de caractéristiques de synthèse des éléments et de la structure globale, a créé un modèle distinctif de relation entre les structures physiques comportementales. Ces propriétés sont imputées à la nature des valeurs fondamentales derrière les origines et l’évolution de la ville et reflète l’impact de la fonction distinctive « scientifique – religieuse », et le rôle du mausolée d’Ali en tant qu’organisateur de l’espace urbain. Car ses effets s’étendent du niveau global aux connexions locales.

L’expansion des structures de cette fonction grâce aux mosquées, écoles, et bibliothèques et leur incrustation du tissu urbain à créé des surfaces pré­cises de rencontre, entre les modèles d’utilisation des habitants et des étran­gers, et à travaillé pour enrichir les espaces urbains et accroître leur vitalité et même leur durabilité et pérennité.

L’organisation physique apparente de la ville ne semble pas différente à première vue des autres villes islamiques traditionnelles, du tissu organique compact qui est ponctué par un réseau spatial de mouvement sinueux dont certains sont ouverts et d’autres clos.

Les rues débutent ou finissent sur l’espace de la cour du saint mausolée et s’étend de ses principales portes jusque dans les profondeurs les plus intimes du tissu urbain vers les quartiers d’habitation, comme c’est le cas de l’espace des quatre principaux Souks : le grand souk, souk Al-Hûwaych, souk Al-Mishraq, souk Al Kadi dans le quartier d’Al-Îmara. Ce sont des espaces de mouvement caractérisés par des propriétés structurelles qui encouragent les étrangers et les habitants à les utiliser grâce à leur clarté visuelle sans le re­cours à l’expérience du système spatial. Les utilisations et fonctions urbaines chevauchantes de cette ville ont donc encouragé l’extension de ces espaces.

Il existe dans la vielle ville de Nadjaf deux autres espaces uniques, (en plus de l’espace central du saint mausolée) vers lesquels débouchent les ruelles, qui sont Fadwa Al-Mishraq, Fadwa Al Hwaich. La superficie de chacune d’entre elles est de 3 000 m2 (120).

Depuis le milieu du siècle dernier, plus précisément en 1954, de grands changements ont eu lieu dans la structure de l’organisation spatiale de la vieille ville de Nadjaf. Ces changements on été rendus possible grâce aux opérations de construction des routes droites atteignant le mausolée et tra­versant de grandes parties du tissu traditionnel de la ville : comme la rue Zine Al-Abidine, la rue Al Sadik, la rue Al-Rassoul, ou encore la rue Al-Tusi… De nouveaux usages commerciaux et tertiaires sont nés tout au long de ces rues. On a ensuite construit de nouvelles rues, et élargi celles déjà existantes comme la rénovation de la rue Al Tusi et la construction de la rue Al Tusi. Avant cela, la rue entourant la vielle ville était l’héritière de la vielle muraille de la ville qui a été complètement supprimé en 1938 et on a édifié à son endroit une rue entourant la ville connue sous la rue du rempart (Al-Sour). Les murailles ont joué un rôle important dans la formation de la structure physique spatiale de la vieille ville de Nadjaf, et dans la détermi­nation de la taille de la ville et de ses expansions. Au total, on a construit six murailles à Nadjaf, et à des étapes successives, avec lesquels la morphologie de la ville et sa forme physique (la masse et l’espace) se sont cristallisées.

Des opérations de suppressions arbitraires ont été ensuite effectuées sur de grandes parties du tissu urbain avoisinant le saint mausolée, notamment celles effectuées dans le quartier Al-Îmara riche en écoles, bibliothèques et bâtiments.

Tout cela a influencé en grande partie la structure de l’organisation spa­tiale de la ville. Cependant Nadjaf a continué à conserver de nombreuses ca­ractéristiques de sa structure spatiale globale en sus de ses spécificités locales, et qui permettent de découvrir la nature des fondements autours desquels agissent les mécanismes de durabilité et de survie.

  1. Urbanistiques : les bordures et frontières extérieures et intérieures de la ville de Nadjaf

La nature des bords et des frontières, tant externes qu’internes, qui défi­nissent les localités urbaines dans la vielle ville de Nadjaf, comme les secteurs et les trajectoires de mouvements et les espaces, ces frontières impliquent des indicateurs cachés de la nature des valeurs qui s’érigent derrière ces cites. Des indicateurs qui font référence à sa nature fondamentale et à des aspects reli­gieux bien clairs atteignant la limite de la confrontation quelques fois avec les principes utilitaires dans l’émergence des villes et leur essor. Ainsi que la manière dont se sont mis en place les accords des personnes, afin d’accroitre la clarté de ces valeurs dans la ville et qui peuvent être observées dans ce qui suit :

1 – Depuis les débuts de l’émergence de la ville, avec la découverte de la tombe de l’Imam Ali, avant que ne soit connu la taille de la ville, la nature géographique de la position de la ville et sa région voisine, ont connu des limites primaires à cette stabilité urbaine pérenne et à son territoire direct. Nadjaf fut édifiée sur une position vallonnée constituant une partie de la bordure d’un plateau désertique à roches de sable121. Cet endroit est à une distance de 5 km de Hira et de Kufa122. Nadjaf est semblable à une digue à Dhahr Kufa, qui la protège des eaux123. (C’était un endroit haut (comme une digue) surplombant ce qui l’entoure, et qui ne peut être submergé par l’eau. Nadjaf est une ville manquant d’eau, ce qui est en soi, décourageant à l’émergence des villes (l’eau est l’une des conditions traditionnelles à leur apparition). C’est justement ce qui attire l’attention sur les valeurs inhérentes à la position de l’émergence des villes. Ce fut les débuts de la définition des frontières extérieures de la ville donnant sur la mer de Nadjaf et le cimetière de Ouedi Al-Salam. Il faut souligner l’importance de la situation et des limites géographiques de la ville sur ses appellations. En effet, pratiquement tous les noms de la ville de Nadjaf impliquaient des connotations géographiques liées à sa topographique. Parmi ses noms : Al-Tûr, Al-Dahr, Al-Judi (le mont Al-Judi), Al-Rabwa(la colline), Ouedi Al-Salem (la Vallée de la Paix), Banqia, Al-Dhakawat Al Baêd (les collines blanches), Al-Mashad, Nadjaf124. Et a fait l’objet de Nadjaf, des clercs appelés à l’imam de la journée pieuse de la sépulture Ali Ibn Abi Talib (AS) des œufs Al-Dhakawat Al-Baêd125. L’emplacement de Nadjaf est connu chez les hommes de religion le jour de l’enterrement de l’Imam Ali, de Al-Dakawat Al-Baêd (les collines blanches) ce sont
trois :

  • La première « Mont du coq » (Jabal Al-Dik), une colline située au nord de la ville.
  • La seconde la « Montagne de Lumière » (Jabal Al-Nour) dans le sud-est de cet endroit.
  • La troisième « la sainte montagne » (Jabal Al-Charif), dans le sud, nord de la position. Il est très probable que ces caractéristiques géographiques sont à l’origine des frontières extérieures qui ont forgé la structure urbaine globale de la ville avec ce qu’elle implique.

2 – Les remparts sont apparus avec l’émergence de la ville et sa croissance comme des éléments importants (des bords et des frontières) dans la for­mation des parties de la structure urbaine globale. Sa principale fonction était de protéger le mausolée des attaques de certains mouvements religieux déviants, comme ce qui est arrivé dans le passé (les mouvements de 1216, 1221 et 1226 A.H) qui ont envahi la ville. A ce moment là, le rôle des mu­railles urbaines de la ville de Nadjaf est différent de sa fonction traditionnelle avec ses dimensions religieuses dans la protection de la croyance religieuse, révélant de nouveaux fondements dans et la pérennité de cette sainte Ville.

Avant l’arrivée d’Al-Tusi, en l’an 1057, la ville à été fortifiée de quatre remparts :

  • Le premier : construit par Mohamed Zaid El Daî aux environs du mau­solée, mais dont on ignore la date de son édification.
  • Le deuxième : a été construit par Abu Al-Hija Abdallah Ben Hamdan dont on ignore aussi la date de sa construction.
  • La troisième fortification a été construite par Al-Dawla (l’auxiliaire du pouvoir) après avoir réalisé une extension de la ville en 982.

Durant le règne d’Al-Tusi, d’autres quartiers ont été bâtis comme le quartier El Alla qui comprend aujourd’hui la zone s’étendant du mausolée jusqu’au souk El-Âla et d’autres quartiers avoisinants.

  • Le quatrième rempart : fut construit en l’an 1010 par Abu Hassan Al-Arjawani sous l’ordre du ministre d’État Bouïde, surnommé général des armées. Ce dernier donna à la ville une forme circulaire dont le diamètre est de 1250 mètres et la distance séparant la plupart des cotés du rempart du mausolée était de 199 mètres. Cette fortification se trouvait dans l’emplace­ment actuel du premier souk Al-Saffarin.
  • Le cinquième rempart : a été construit par Ways Al-Djalaîri à une dis­tance de 75 mètres du quatrième rempart, c’est la nouvelle bordure exté­rieure qui a permis l’extension de structure globale de la vieille ville passant ainsi à un diamètre de 1721 mètres. Au sein de cette muraille, des maisons ont été construite autour du saint mausolée, ce qui a conduit à l’apparition de nouveaux quartiers d’habitants tels le quartier (district) Al-Jalal, dont le souk Al-Masabeh, occupe aujourd’hui la plus grande partie de son an­cien quartier. Le quartier d’Al-Baza sur lequel la mosquée Al-Trihi, à été construite. Le quartier Al-Îmara s’est élargi autour du mausolée de Sahib Al-Djawahir. Du coté de l’est, il n y a pas eu de quartiers d’habitants après l’extension du quartier. Cette situation est bien montrée par la cartographie développée par Niebuhr en l’an 1765, qui a indiqué que les zones résiden­tielles de Nadjaf se concentrent dans le nord jusqu’à la montagne Al-Dik, et à l’ouest jusqu’au Mont Charaf. Le rempart se trouve près du mausolée du coté de l’est127. Nadjaf a été décrite comme une petite ville entourée par une muraille basse128 (Figure 15).

Ainsi, on constate la structure globale de la ville en plus de ses parties locales et l’influence de ses crêtes et de ses murailles qui s’intègrent avec les éléments naturels (bordures naturelles) représentés sous forme de colline à travers des motifs religieux.

– Le sixième rempart : a été mis en place en 1811 par Mohammed Hussein à une distance de 85 m environ de l’ancienne muraille. Cette der­nière comprenait quatre sections, des tours et des bastions, des observa­toires, une tranchée a été creusée autour d’elle, qui a fait prendre à la ville une forme distinctive.

Au premier quart du siècle dernier, plusieurs ouvertures ont été crées dans la muraille de Nadjaf, les gens empruntaient ses ouvertures et traçaient leurs habitations ce qui a fait émerger de nouveaux quartiers d’habitations jusqu’à la démolition entière de la muraille en (1938, 1357 A.H), et la mise en place d’une rue qui fait le tour de la ville connue sous le nom de la rue du rempart. À l’heure actuelle il représente le bord final de l’ancienne cité.

Une autre source de lignes et des bords (qui faisait les parties locales et l’ensemble de la structure de la ville), celui qui pénètre dans la masse du tissu compacte provenant de l’espace de la cour (espace central de la ville) pour qu’elle se précipite vers des sites plus profonds dans les sections résidentiels, depuis les murailles de la clôture qui entoure la cour et sont cinq comme suit :

  • Bab Al-Saâ (la Porte du temps) : C’est la porte principale, par laquelle commence le grand souk du coté Est étant une limite entre la localité Mishrak et Barak, et finit autour de la ville (frontières extérieures), et est associée à ce souk les pistes du mouvement latéral pour faciliter la caracté-risation des fibres synthétiques (liens locaux et totalitaire) la circulation des étrangers et des résidents. Certains de ces chemins forestiers aboutissent aux plus profondes zones résidentielle à forte caractéristique.
  • Bab Al-Salam (la porte de la paix) : qui est situé à côté de la porte du temps et d’où démarre les voies du temps cinétique associée au grand souk.
  • Bab Al-Tusi: sur le côté nord du mur de la cour, et d’où démarre un chemin important qui mène au cimetière Ouedi Al-Salem, qui a été étendu par la suite à la rue-Tusi.
  • Bab Al-Qibla : sur le côté sud en face de la rue le Prophète et il était liée à un espace important qui est le souk Al-Huwaych où il prend fin à la localité Al-Huwaych après la ramification des chemins plus profond qui représentaient les frontières et les arêtes qui formaient les parties localisées de ce camp résidentiel.
  • Bab Al-Faraj: à partir duquel commence le souk Al-Imara jusqu’au coté ouest, et comme les trajectoires, les ramifications de ce souk ont limité les masses urbaines dans la localité Al-Îmara.

Ce qui précède indique, et principalement sur les mécanismes et les conducteurs de la valeur (révélations ou compromis), qui se tient derrière les thèmes urbains dans la ville sainte de Nadjaf, qui est connu par les bordures et les lignes des frontières extérieures influencée par l’emploi « religieux -scientifique » qui caractérise la ville et le saint mausolée, comme animateur de la structure de l’espace global, ainsi que pour les pièces locales et où ils peuvent étudier l’impact de ces mécanismes dans la survie et l’immortalité de la ville et à travers les éléments de base de l’éternité conçue par la re­cherche.

Matériaux et systèmes, la construction et la technologie ont impliqué les caractéristiques géographiques de l’emplacement de la ville de Nadjaf et la structure géologique, ses dépôts ont contribué à des structures de durabilité et de la survie en milieu urbain en elle, malgré ce qui semblait à première vue que ce site est libre d’éléments qui encouragent la stabilité et le peuplement urbain en elle. C’est ici que réside la capacité des structures et des éléments matériels de la persistance et la survie qui est exclusif à la composante phy­sique des éléments de par ses fondements structurels immortalité physique et technologique, ainsi que tout fondements structurels ou nature structu­relle des matériaux de construction et des technologies de la construction et les structures et sur des détails déjà vu. Peut-être la recherche dans cet aspect révèle la nature des arrestations derrière l’immortalité de la ville et des accords humanitaires qui ont établi ou renforcé à la construire.

Une coupe dans le sol de la ville montre une (12 pieds) de composites souples graviers de quartz calcaire blanc rouge blanchâtre, et en bas de l’épaisseur de la couche (40 pieds) de gravier de quartz et d’argile Jerry est soumise à la fragmentation, d’ailleurs Doxiadis décrit ces composants très brièvement et les classe en trois types129 : les couches de gravats au dessus des couches de roche et de sable et d’une épaisse couche de boue-rock. Ainsi que le site de la ville qui l’a établi est le site d’une partie de composer ondulée élevée de la bordure du désert de plateau avec du sable des roches130, le désert Valzaar à la ville de terre, qui se trouve au nord et à l’ouest et au sud-ouest est un plateau désertique descendent progressivement vers la plaine alluviale (131), et le plus important à distinguer c’est le bord arrière qui s’étend de l’ouest de Karbala, à l’est et au sud-est de Nadjaf et même aussi loin au sud d’Abu Sakhir, et allant de hauteur entre le M (2-5) est appelé (Tar). Suivie d’une vallée appelée faible (Chûaib), s’étend à l’ouest de Karbala, Nadjaf jusqu’à ce qu’il atteigne une basse132.

Nous pouvons enquêter sur l’impact de ces caractéristiques physiques (géologiques) sur la nature des structures et des éléments physiques de la ville de Nadjaf et sa capacité à survivre de manière pérenne. La nature de la technologie traditionnellement utilisée peut indiquer la nature des fon­dements derrière la survie et l’immortalité de la ville. Par ailleurs, la nature des couches de roche dans la structure géologique de la ville a permis la construction des sous sols comme une extension aux structures, mais au dessous de leur surface. Ces sous-sols sont utilisés dans la vie quotidienne (comme refuge contre la chaleur des chaudes journées de l’été) pour des fins de stockage… On compte actuellement plus de 6 000 sous-sol distribués à plus de (86 %) de leurs maisons (Municipalité de Nadjaf)133.

Il y a quatre types d’abris dans la ville :

  1. Les refuges au sol avec une profondeur de six mètres.
  2. Les refuges Assin Al-hashas et dont la profondeur moyenne est de dix mètres.
  3. Les refuges Al-Qûrs qui ont un taux de profondeur de quinze mètres.
  4. Les refuges Râs Al-Tar et qui atteint une profondeur moyenne de vingt-cinq mètres.134
  1. Les refuges représentent plus de (5 %) de la zone de la ville. La super­ficie de chaque refuge n’est pas moins de 7 m2. Les refuges s’étendent dans de nombreux cas vers des petites maisons au-delà de leurs frontières à la face inférieure des ruelles.

La structure globale de la ville apparait ainsi comme une Méga structure où sont intégrées les caractéristiques géologiques et les motivations écolo­giques (environnementales) avec les fonctions et les structures constituantes. C’est l’une des caractéristiques de la ville qui active à entretenir les méca­nismes de sa survie.

  1. La nature de la formation géologique de la position de la ville c’est-à-dire, les couches de sable propres et sèches de sa stratigraphie la protègent des risques liés à l’inondation, ce qui lui assure un rôle important et positif dans le renforcement et la consolidation de la croyance liée aux avantages de l’enterrement dans le cimetière de Nadjaf. Nous constatons aussi, un grand nombre de sous sols avec d’importantes profondeurs dans les habitations de Nadjaf, en particulier dans la périphérie externe de la ville, donnant sur le cimetière de Ouedi Al Salem, en plus de leur propagation au sein même du cimetière.

Cette rencontre est intéressante dans la synergie entre les valeurs fonda­mentales et leurs références (Marjaîya) religieuses avec le potentiel qu’offrent la formation géologique et les caractéristiques géographiques de la ville de Nadjaf. Ce dernier point est peut-être même derrière les mécanismes de survie et de pérennité de cette ville.

  1. Les caractéristiques géographiques et géologiques de l’emplacement de la ville de Nadjaf impliquent des capacités de survie et de pérennité. Ces capacités sont activées par la sédentarisation des personnes sur ces terres et la nature spéciale du réseau des services et des infrastructures de base telles que l’alimentation en eau, et le drainage. l’élévation de l’emplacement et la na­ture sablonneuse de la terre de Nadjaf et le bas niveaux des eaux souterraines ont poussé à ouvrir des canaux sous terrains appelés (canaux Al Safawiya) afin de pomper les eaux de l’Euphrate. Un réseau de puits est relié à ces canaux. Ces puits atteignent le centre ville de Nadjaf et se ramifient vers ses cotés. En plus de cela, les gens de la ville ont creusé des puits connectés à ces canaux. Ces derniers sont de deux types :
  • Les puits Nabiya : le taux de leur profondeur est de 60 m environ et le taux de leur diamètre est de 1,5 m. Ils découlent de An Naziz.
  • Les puits Abbasside dont la profondeur est de 40 m environ et le taux de diamètre 2,5 m. Les Puits Al Kahariz135 : leurs sources sont reliées aux eaux de l’Euphrate. Les habitants de la vielle ville de Nadjaf creu­sent des puits dans leurs (Al-Saradib) sous-sols. Ils ouvrent également des bouches d’aération entre les puits. L’eau de ces puits est extraite grâce à une corde et un seau pour être placé ensuite dans un bassin en milieu de la maison136. Une partie de ces puits existe à ce jour dans certaines maisons et écoles religieuses.

En ce qui concerne le réseau d’assainissement des eaux : les caractéris­tiques du sol et le niveau peu profond des eaux souterraines aident à fa­ciliter l’évacuation des eaux usées, donc la plupart des anciennes maisons de Nadjaf contiennent deux cuvettes : l’une pour les toilettes et la seconde pour l’évacuation des eaux du lavage. Les gens évitaient le mélange pour des raisons sociales et religieuses.

Ces configurations physiques et ces cavités spatiales font partie de la structure physique globale de (l’espace) la ville, même si elles se trouvent en dessous du niveau naturel de la surface de la terre (plus de 6 000 abris et plus de 7 000 puits et plus de 14 000 éviers). Cette infrastructure agit avec la super structure physique comme un système intégré visant la pérennité et la survie de la ville. En plus de l’utilisation de matériaux de construction avec des niveaux de vie élevés (comme les briques) et d’autres moins permanents (le bois), avec ses opérations de maintenance régulières. Les mécanismes de pérennité physique indiquent les méthodes sur lesquelles s’effectuent les sédentarisations de l’Homme en clarifiant des endroits ou des résultats, qui peuvent sembler inappropriés à l’installation urbaine et à la pérennité à pre­mière vue. Cela fait référence à des valeurs fondamentales précises et cachées qui s’érigent derrière la pérennité des villes telles que Nadjaf.

Nous concluons par cet aperçu historique de la ville de Nadjaf comme suit :

La ville de Nadjaf est la capitale culturelle du monde et l’une des capitales mondiales religieuses. Cette position lui confère une place spéciale dans le mode, en plus de sa riche histoire. Il fut un temps où Nadjaf était la capitale de l’État Musulman après Médine. C’est l’un des plus importants lieux de pèlerinage dans le monde chiite en particulier et le monde musulman en général. Cette ville tire sa sacralité du mausolée de l’Imam Ali Ibn Abi Talib, paix soit sur lui, neveu et gendre du prophète de l’islam (époux de sa fille Fatima). Pour l’impact ce grand Homme à laissé sur l’histoire de l’huma­nité.

L’étude de Nadjaf, signifie l’étude des avantages de l’endroit que couvre la ville directement. L’importance de la position réside dans la connaissance de ses effets sur la structure de l’habitant et ses méthodes qui ne peuvent être organisées si son sol comprend des collines et des dépressions. Car cela affecte la circulation des personnes et des véhicules dans la ville.

La connaissance de ces détails est utile pour l’architecte qui souhaite appliquer ses lois dans son travail sur la ville. Cependant, en dépit de l’adop­tion des fondamentaux économiques, le travail est lié à la géographie de la terre. Il commence toujours par l’entourage, afin de comprendre l’impact de sa géologie et de sa topographie, et de sa géomorphologie sur la structure de la ville ou sur son existence.

Afin d’atteindre une image claire sur l’emplacement de Nadjaf, nous devons étudier sa géographie historique et élucider le type de la relation ancienne entre l’emplacement et l’émergence de la ville au-dessus, ainsi que l’étendue de son impact sur son système et son évolution. Bien que les ou­vrages d’Histoire qui sont écrits sur la terre de Nadjaf, la décrivent dans des séquences incohérentes, manquantes d’analyse et pleines de contradictions. Ces ouvrages se sont tous accordés à dire que la position sur laquelle Nadjaf s’est construite est à la même distance de 5 km de Hira et de Kufa137. Et que Nadjaf est une sorte de digue située au Dhahr Koufa empêchant l’eau de la submerger (Kufa)138.

Il parait logique de dire que l’emplacement de Nadjaf constitue une di­gue surplombant relativement ce qui l’entoure, et ne peut être submergée par l’eau. Seulement les circonstances de l’environnement qui l’entoure ne présentent pas de risques d’inondation menaçant Kufa. Si un tel risque exis­tait, il serait rare et ponctuel.

Nadjaf est connue sous plusieurs appellations. Certaines d’entres elles ont une signification relative à sa géographie, à sa position topographique, et parfois même à la région qui l’entoure. Ces noms sont les suivants : Al-Tour, Al-Dhahr, Al-Judi (le mont Al-Judi), Al-Rabwa (la colline), Ouedi Al-Salem (la Vallée de la Paix), Banqia, Al-Dakawat Al-Bëid (les collines blanches), Al-Machad, Nadjaf.

L’appellation Nadjaf reliée à l’existence d’une mer appelée Niy près de son endroit, fut de la pure invention racontée dans les récits populaires, cette version dit que lorsque cette mer (Niy) tarit, on a dit Niy Jaf (jaf en arabe signifie sec), puis Nadjaf. En, effet certains chercheurs ont essayé d’analyser ces appellations se basant sur la réalité géographique, mais ils n’ont trouvé rien qui puisse étayer cela139.

L’emplacement de Nadjaf était connu chez les hommes de religion le jour de l’enterrement de l’Imam Ali, de Al Dakawat Al Bid (les collines blanches) ce sont trois ou quatre collines : la première la « Montagne de Lumière » (Jabal Al Nour) dans le sud-est de cet endroit, la seconde « l a sainte montagne » (Jabal Charif ), dans le sud, nord de la position, et le troi­sième « Mont du coq » (Jabal Al-Dik), une colline située au nord de la ville.

Les autres appellations de la ville ont des significations historiques et légendaires. Ibn Fares a donné une définition au mot Nadjaf et dit que c’est un mot d’origine arabe qui signifie un endroit rectangulaire élevé que l’eau ne peut submerger. Le pluriel arabe de ce mot est Nidjaf ce qui signifie les cœurs des abysses de la Terre. On ne connait pas grand-chose sur l’histoire préislamique de la terre de Nadjaf. Certains écrits disent que ce fut une sorte de parc pour les rois de Hira les Lakhmides. Des monastères chrétiens gérés par les prêtres et les moines existaient sur le site même après la chute de Hira et étaient bien entretenus. Parmi ces monastères cités par les poètes de la ville : celui de Ibn Mazoûq, Mart Mariyam ou encore le monastère Hanna.

On peut conclure que la ville sainte de Nadjaf Al Ashraf est l’une des villes religieuse les plus importantes de l’histoire. C’est une ville à plusieurs dimensions : temporelle et spatiale ainsi qu’économique et politique. Les monuments et le patrimoine de la ville font d’elle une sorte de registre pour les événements du passé: c’est le lieu où se trouvent les restes du Prophète Adam, et la terre de naissance des proches du prophète et le refuge d’immi­gration des messagers. C’est aussi la terre du déluge où a accosté l’arche de Noé, et la demeure du prophète Abraham. Les événements ont ainsi conti­nué à écrire l’histoire honorable des partisans de dieu jusqu’à ce que cette ville s’honore du saint corps du plus grand des tuteurs, l’imam de la piété, le commandeur des croyants Ali Ibn Abi Talib.

Nadjaf ville sainte et sacrée a commencé d’exister en tant que telle depuis que le commandeur des croyants l’imam Ali Ibn Abi Talib l’honore et la choisit comme sa dernière demeure.

Aujourd’hui, cette ville connait des activités urbanistiques connues sous le renouvellement urbain, l’expansion, l’évolution… se basant sur un seul et même mot d’ordre, la démolition ! Même si la ville a peut être besoin de pareils pratiques. Nadjaf émerge et reste l’une des plus illustres villes de ci­vilisation islamique dont s’est confirmée l’importance historique et religieuse à travers le temps. C’est une terre bénie qui peut s’enorgueillir de porter le corps de l’Imam commandeur des croyants Ali Ibn Abi Talib, paix soit sur lui.

Pendant des siècles, Nadjaf a joué un important rôle dans l’histoire de l’Irak et du monde islamique, et a été et reste toujours un centre de rayonne­ment civilisationnel, culturel et religieux, en dépit de son exposition durant les trois dernières décennies à beaucoup d’injustice, d’oppression et de négli­gence, et à des tentatives délibérées de perturber son excellent rôle culturel et religieux.

Par ailleurs, la ville de Nadjaf Al Ashraf s’est caractérisée par les avantages que présente son sol pour les enterrements en plus de la compagnie qu’offre son cimetière : l’Imam Ali, paix soit sur lui, et beaucoup d’autres éléments de preuve claire cités dans la Sunna rapportée par les proches du prophète, paix soit sur eux.

À travers tout ce qui précède, on peut tirer les conclusions suivantes :

  1. Le caractère sacré dont Nadjaf Al Ashraf fut gratifiée, trouve ses ra­cines du fait que c’est le lieu de repos des prophètes et des justes des servi­teurs de Dieu, notamment l’Imam Ali, paix soit sur lui. Cela a fait de Nadjaf une destination et un refuge pour les musulmans.
  2. Un des aspects les plus importants de Nadjaf, son université scienti­fique religieuse, et son centre de la Marjaîya (référence) musulmane.
  3. Son originalité et authenticité arabe, car malgré l’ouverture de Nadjaf à tous les musulmans, de divers pays islamiques, les langues de ces visiteurs affluents sur la ville, leur coutumes et traditions n’ont pu affecter Nadjaf, qui est resté authentique à travers les siècles.
  4. Le rôle politique de Nadjaf, exercé par le biais de la Marjaîya Al-Diniya « l’autorité spirituelle » qui émettait d’imposantes recommandations politiques au niveau de l’Irak et de tout le monde arabo musulman. Ce point a eu le plus grand impact sur la survie de Nadjaf en tant que centre vital partageant les préoccupations et aspirations de son peuple.
  5. La société Nadjafie, durant toutes ces années a traité avec le moder­nisme tout en se souciant de préserver l’ancien, dans une tentative de com­biner entre les deux tendances moderniste et conservatrice pour satisfaire les exigences du développement de la communauté religieuse dans le monde islamique à cette époque.
  6. Nadjaf a soulevé une pensée encyclopédique culturelle, et un élan généreux qui l’caractérisé du reste des autres villes qui ont participé dans ce contexte que nous ne pouvons dénombrer.

 

Notes

  1. Jawad Dr Mustafa, « Encyclopédie des lieux saints », Département de Nadjaf, Beyrouth, 1965, p.9-10.
  2. Abdul-Hussein, Ali Abbas, L’Authenticité du passé et la prééminence du présent, Bagdad, Babel Press, 1988, p. 9.
  3. Mahbouba, Jaafar Al-Baqir, Le Passé de Nadjaf et son présent, éd 2, Tome I, Arts

Press, Nadjaf, 1958, p. 8.

  1. Al-Dhahr : ce qui s’épaissit et s’élève à partir du sol. La route qui conduit à la terre ferme ou à la mer est ainsi appelée la route du dos. C’est donc tout à fait différent de la partie du corps humain ou animal. [Taje Al-Arous, p. 371].
  2. Abdul-Hussein, idem, 1988, p. 10.
  3. Al-Khalili, Jaâfar, Encyclopédie des lieux saints, Département de Nadjaf, la première partie, Beyrouth, 1965, p. 15.
  4. Al-Cherki Cheikh Ali, Les Rêves, chapitre IV, p 145-146, est basé sur Dr Abdul Hadi al-Hakim (Nadjaf dans la mémoire du temps et de lieu), Fondation Horizons pour les études et la recherche en Irak, http://www.haydarya.com:80/maktaba_ moktasah/main.htm
  5. Jawad Chebr, « Littérature agréable » Fondation Horizons pour les études et la recherche de l’Irak, 1/174 basé sur Abdul Hadi al-Hakim (Nadjaf dans la mémoire du temps et de l’espace).

http://www.haydarya.com:80/maktaba_moktasah/main.htm

  1. Idem
  2. Mahbouba, Le Passé de Nadjaf et son présent, cit.
  3. Glossaire des pays : 1/331 est basé sur Dr Abdul Hadi al-Hakim (Nadjaf dans la mémoire du temps et de lieu) Fondation Horizons pour les études et la recherche en Irak .http://www.haydarya.com:80/maktaba_moktasah/main.htm
  4. Mahbouba, Le Passé de Nadjaf et son présent,
  5. Ben Taous, Abdul-Karim al-Hassani, La joie d’Al Ghariye à la découverte de la tombe du commandeur des croyants Ali, paix soit sur lui, enquête Al-Moussoui Al-Chabib, Shabib. http://www.ahl-ul-bayt.org
  6. Idem
  7. Al Khafaf Abdul Ali, La Province de Nadjaf Al-Ashraf, la structure administrative et l’analyse de la localisation spatiale, 16, basé sur Dr Abdul Hadi al-Hakim (Nadjaf dans la mémoire du temps et de lieu) Fondation Horizons pour les études et la recherche en Irak.

http://www.haydarya.com:80/maktaba_moktasah/main.htm Horizons

 

  1. Al-Attiyâ, Mussa Jaâfar, La Terre de Nadjaf, 16-62., étude basée sur Dr Abdul Hadi Al-Hakim (Nadjaf dans la Mémoire du temps et de lieu) Fondation Horizons pour les études et la recherche en Irak. http://www.haydarya.com:80/maktaba_ moktasah/main.htm Horizons.
  2. Muzaffar, Mohsen Abdul-Sahib, «la grande ville de Nadjaf », Thèse de Master présentée à la Faculté des Arts, Université de Bagdad, 1975, p. 23.
  3. Yasser, Shamkhi Fayçal, « Analyse géographique de la répartition de l’agriculture dans la province de Nadjaf», Thèse de maîtrise non publiée, Faculté des Arts, Université

de Bassora, 1988, p. 5.

  1. Al-Khalili, Jaâfar, 1965, idem.
  2. Alsakini, Jaâfar, « Une nouvelle fenêtre sur l’histoire des deux Euphrates à la lu­mière des découvertes géologiques et leurs implications », Bagdad, 1993, p. 51.
  3. Journal de Sumer, Volume VIII, pour l’année 1957. Adapté à partir de Abdul Hadi al-Hakim idem
  4. « Civilisation de l’Irak », Partie I, p. 49. Adapté de. Abdul Hadi Al-Hakim, idem.
  5. Ali, Jawad, « le détaillées dans l’histoire des Arabes avant l’Islam », est tirée de Hakim idem.
  6. Muzaffar, Mohsen Abdel-Saheb, idem, 1975, p. 36.
  7. Mahbouba, Le Passé de Nadjaf et son présent, 1958, p. 23-24.
  8. Douglas, Carruthers, The Desert Route to India by Great Desert Caravan Routo Berween, Alppo & Basra, op. cit., p. 21-24.
  9. Niebuhr, Carsten, traduit par Al-Amri Souad, Ce qu’a vu Niebuhr dans son voyage à Bassora en 1765, traduit par Souad Amri, Connaissance de presse, Bagdad, 1955,
  10. 76-77.
  11. Raymond E. Murphy, The American City, An Urban geography, McGrow-Hill Book Co. New York, 1966, p. 1-5.
  12. Khawaja, Abdul-Karim Abdul-Majid, « La demande pour les parkings dans la vieille ville de Nadjaf », Introduction au Centre de planification urbaine, 1985,
  13. 153.
  14. Muzaffar, Riaz Mohammad Reda Munir, « Comprendre la ville arabo-islamique étant un système à la lumière des variables sociales, économiques et technologiques » Thèse de Master soumise au Centre de planification urbaine et régionale, Bagdad,

2005, p. 64.

  1. Muzaffar,Riad Mounir, idem p. 65.
  2. Muzaffar,Riad Mounir, idem p. 99.
  3. Al-Khalili, Jafar, idem, 1965.

 

  1. Bihar Al Anwar, Chapitre 23, p. 37 ; basé sur Al Kafi du site internet http://www.haydarya.com:80/maktaba_moktasah/main.htm
  2. Bihar al Anwar C 22, p. 37, selon l’interprétation de Al-Ayashi.
  3. Al-Khalili, Jaâfar, idem, 1965.
  4. John Norman, The Shiâ of India, Hollister, London 1953.
  5. The Lands of Eastern Khaliphate, Le., 1905.
  6. Richard Coke, Baghdad the City of Peace, London, 1935.
  7. Sir Percy Sykes, A History of Persis, Mc Millan, London 2 Vois, 1953.
  8. Stephen H. Longrigg, Iraq of Modern, Four Centuries, London, 1925.
  9. The Travels Of Pedro Teixeira, by W.F.Sinclair &Ferguson London, 1902.
  10. Al-Khalili, Jaâfar, idem, 1965.
  11. Louis Massignon, « les plans de Kufa et l’explication de sa carte », traduit par Taqi Mohammed Bagdad, 1979, p. 33.
  12. Ali, Hussein Mahfoud, « Encyclopédie des lieux saints » la section de Nadjaf, cha­pitre 10, Beyrouth, 1965, p. 177.
  13. Niebuhr, Carsten, idem, 1955, p. 77-79.
  14. Lady Drawer, Lady Drawer en Mésopotamie, et Pensées, traduit par Fouad Jamil,
  15. 71-73.
  16. « Guide du Royaume de l’Irak pour l’année 1935 à 1936 » Bibliothèque Al-Rawda Al-Haîdariya,

http://www.haydarya.com:80/maktaba_moktasah/main.htm, p. 950-951.

  1. Préparer la bibliothèque Al Rawda Al Haydariya, Nadjaf Al-Ashraf.
  2. Voyage d’Ibn Jubayr p. 210.
  3. Voyage d’Ibn Batouta, tome 1, p. 109-113.
  4. Expert National su Centre de recherches, au Caire, en Égypte.
  5. Par le Dr. Rabab Al-Husseini – Préparer la Bibliothèque Al-Haidariya à Nadjaf Al-Ashraf.
  6. Adib Al Malk : « Le guider les visiteurs »Téhéran 1273 B / 1985, p. 113-114. Téhéran, 1963.
  7. Lady E. S. Stevens Drower, By Tigris and Euphrates, London 1923.
  8. John Peters, Nippur or Exploration and adventures on the Euphrates, 2nd Ed, New

York 1898.

  1. « La question des tombes et des mosquées chez les chiites », un débat entre un cheikh chiite et un cheikh sunnite, Al-Manar 28 / p.365, 1927.
  2. « La Terre de Nadjaf ». idem, p. 65 de l’Internet.

 

  1. Al Qomi, Cheikh Abbas, les « clés des jardins », p. 379.
  2. Les rapports de modernisation de la conception de base de la ville de Nadjaf par une entreprise LYD, quatrième rapport.
  3. « La Terre de Nadjaf », idem, p.80-81, et la province de Nadjaf Al-Ashraf, struc­ture administrative et analyse de la localisation spatiale, idem, p. 18.
  4. Al Qomi, Cheikh Abbas, idem, p. 379. Internet. http://www.haydarya.com:80/maktaba_moktasah/main.htm
  5. La province de Nadjaf al-Ashraf structure administrative et analyse de la locali­sation spatiale, idem p. 22, basé sur Hira et l’Arabie saoudite, Youssef Rizk Allah Ghanima, 91 Internet.
  6. Ibid, p. 23.
  7. Ibid, p. 23.
  8. Taha Baqer: « Introduction à l’histoire des civilisations anciennes ». p. 47.
  9. « Nadjaf dans les références occidentales ». ibid, 11 et 44, respectivement.
  10. Mustafa Abdul Jalil Ibrahim Quar, « l’étude et l’analyse fonctionnelle de l’interac­tion entre l’espace urbain utilisé», thèse de doctorat non publiée, 2004, p. 76-77.
  11. Soussa Ahmed, La Vallée de l’Euphrate et le projet Sida Al-Hindiya, Bagdad, 1945, 265.
  12. Muzaffar, Mohsen Abdul-Sahib, « La Grande ville de Nadjaf — une étude dans son émergence et ses liens régionaux », Bagdad, 1982, p. 25.
  13. La ligne de contour ou lignes de contour : sont les lignes imaginaires dessinées sur la carte entre les points similaires en hauteur qui s’élèvent sur le terrain. Ces lignes sont représentées sous forme de lignes courbées sur la carte, et chaque ligne repré­sente une hauteur précise. Les lignes sont proches dans le cas des pentes raides et s’éloignent quand c’est des pentes moins importantes.
  14. Shannon, Falah Hassan, « Étude de la géomorphologie des collines d’Al Tar », Thèse de Master, Faculté des Arts, Université de Bagdad, 1988, p. 71-72.
  15. Al-Ani, Raad Al Baaki, « Etude de la morphologie des dunes de sable dans la pro­vince de Nadjaf, Samawa – Nassiriyah », Thèse de Master, Faculté des Sciences, Université de Bagdad, 1979, p. 17.
  16. Lateef, A.S. A. and Barwary, A.M., Report on the regional geological mapping of Bahr. Al-NadjafArea, Report. Som.Lib.Baghdad, 1984, N° 1327.
  17. William Frances, Euphrates Expedition, Aimsworth, Vol. II, London, Kegah Paul Tranch and Co., Palernoster, 1975, p. 74.

 

  1. Doxiadis, «Associate; General Approach to the Cultural in Islamic Arab Aspect in Design», Technical Report, N. 3, Tharthar New Town, Athens, January, 1986,
  2. 12.
  3. Consulting AB. Swedish General, Map of Nadjaf and Kufa, Compiled From Aerial Photographs, Stockholm, Sweden, 1978, p. 84.
  4. L’Autorité générale de Météorologie, 1994.
  5. L’Autorité générale de Météorologie, 1994.
  6. Olgyay, Victor, Design with Climate, Prinecton University Press, New Jersey, 1963,
  7. 14.
  8. Olgyay, 1963, Ibid, p. 23.
  9. Shahin, Bahjat Rashad, « Calendrier bioclimatique en Irak », la formation conti­nue, Faculté de génie de l’Université de Bagdad, la période du 21-23 février, 1989,
  10. 6.
  11. Givoni, B., Man Climate and Architecture, Elsevier Published Company, Ltd., London, 1976, p.309.
  12. Saadi, Abdul Jawad, « Evaluation des études de l’évolution et de la préservation de la zone entourant la cour Al-Kazimain et les attitudes requises », Thèse de Master, Centre de planification urbaine et régionale pour les études supérieures, Université de Bagdad, 1998, p. 15.
  13. Al-Moussaoui, Mustafa, « Les Facteurs historiques de l’émergence et du dévelop­pement des villes arabo-islamique », Dar Al-Rashid Publishing, Bagdad, 1982,
  14. 159.
  15. Elyassif, Nikita, « De La Planification physique », un article publié dans le livre de la ville islamique, le centre du Moyen-Orient, Royaume-Uni – UNESCO/1983,
  16. 106.
  17. Yacoubi, « L’émergence et le développement des espaces architecturaux de cer­tains lieux saints en Irak », la période 16-19 Décembre 1985, Faculté de génie, Université de Bagdad, Bagdad University Press, 1985, p. 317.
  18. Saadi, Abdul Jawad, ibid, p. 17.
  19. Yacoubi, ibid, p. 318.
  20. Yacoubi, Mohamed Ben-Yaqûb, « Dictionnaire des pays », c/2, p. 49.
  21. Al Baladhiri, « Conquête des pays ». Journal de la langue des Arabes Al Karmali.
  22. Ibn Wadeh « Les pays », p. 73, imprimé à Nadjaf.
  23. « Le concis des visites », chapitre XIII, et « la discipline » de Cheikh Al-Tusi lié aux lieux saints de Jaâfar Al-Khalili, p. 75, Département de Nadjaf, Beyrouth édition

de 1987.

  1. Mer, C 22/p. 43, édition de Beyrouth, à la mention de Nadjaf.

 

  1. La vie de Muhammad, paix et salut soient sur lui, p. 30, édition de 1354 A.H,

Égypte.

  1. Ibn Al Taous, « La joie d’Al Ghare », p. 20, édition de Nadjaf.
  2. Jaafar Bahr al-Ulum : « Le chef-d’œuvre de l’érudit pour expliquer les paramètres du discours ».
  3. Cheikh Ahmed Al-Waêli, « diversité culturelle de la ville de Nadjaf », recherche.
  4. Al-Amili, Jaâfar Murtaza, « Nos Saints Lieux, la ville de NadjafAl-Ashraf », biblio­thèque Al Rawda Al-Haydariya

http://www.haydarya.com/maktaba_moktasah/main.htm, (l’Internet).

  1. Ibrahim al-Ani, « Nadjaf, la ville des valeurs éternelles », bibliothèque Al Rawda Al Haydariya, http://www.haydarya.com:80/maktaba_moktasah/main.htm (À partir d’Internet)
  2. Al-Khalili, Jaâfar, ibid, 1965, p. 15-18.
  3. Ibid, p. 22-25.
  4. Ibn Mandhour, « la langue des Arabes », p. 323.
  5. Al-Zubaidi, Al-Mourtadha, « La Couronne de la mariée, des joyeux du diction­naire », série le patrimoine arabe, ministère de l’Information du Koweït, Koweït,

1971, p. 648.

  1. « Dictionnaire des pays » d’Al-Yaâqûbi, p. 196.
  2. Al-Khalili, ibid, 1965, p. 89-90.
  3. Mahbouba, ibid 1958, p. 23-24.
  4. Al-Zubaidi, Mohammed Hassan, « l’Irak sous le règne des Bouyides », Bagdad, 1969, p. 68.
  5. Khasbak, Jaâfar Hussein, « l’Irak sous les Mongols Ilkhanides », Bagdad, 1968,
  6. 98-144.
  7. Mahbouba, ibid, 1958, p. 322-327.
  8. Muzaffar, Mohsen, 1975, p. 16-17.
  9. Information obtenue à partir des documents du Bureau de la dotation chiite à

Nadjaf Al-Ashraf.

  1. Mahbouba, ibid, 1958, p. 126.
  2. Al-Zubaidi, ibid, p. 68-70.
  3. Al-Khawaja, Abdul-Karim Abdul-Majid Jassim, ibid, 1985, p. 155.
  4. Mahbouba, ibid, 1958, p. 23-24.
  5. Ibid, p. 26.
  6. Muzaffar, Mohsen Abdel-Saheb, ibid, 1975, p. 112.

 

  1. Williams, Ron, Early Chinese Monotheism, Toronto, 1988, p.74.
  2. Al Yaâqûbi, Mohamed Ben-Yaâqûb, Dictionnaire des pays, ibid, 1970, p. 309.
  3. Al-Zubaidi, Al Mourtada, ibid, 1971, p. 350.
  4. Al-Khalili, Jaâfar, ibid, 1965, p. 15.
  5. Ibid, p. 16-17.
  6. Mahbouba, ibid, 1958, p. 23-26.
  7. Niebuhr, Carsten, ibid, 1955, p. 76-77.
  8. Douglas, Carruthers, The Desert Route to India by Great Desert Caravan Routo Between Aleppo and Basra, cit., London, no date, p. 21-24.
  9. Doxiadis Associates, «The Future of the Cities of Nadjaf and Kufa», Iraqi Ministry of Planning (Development Board), Baghdad, 1985, p. 12.
  10. William, Frances, «Euphrates Expedition», in Aimsworth, Vol. (II), Kegah Paul Tranch and Co., Palernoster, London, 1975, p.74.
  11. Admiralty Naval Staff, «Geology of Mesopotamia and its Borderlands», Compelled by the Geographical of Naval Indolence Division, London, 1961, p. 16-18.
  12. Casar, Voute, «Historic Find Near Rassaza (Karbala Lewa), its Significance for the Morphological and Geological History of the Abu-Dibbis Depression and Surrounding Area», Summer Journal, (XIII), Nos.1 & 2, Al-Rabita Press, Baghdad, 1975, p.134.
  13. Municipalité de Nadjaf, rapport sur la détection des sous-sols du quartier Al Imara. 134. Chalach, Abdel-Mohsen, « Les puits de Nadjaf et ses cours d’eau », éditions

Al-Raî, Nadjaf, Irak, 1947, p. 7-8.

  1. Al-Khalaf, Jassim Mohammed, « Conférences sur la géographie de l’Irak naturelle, économique et humaine », la Ligue arabe, l’Institut des études arabes mondiales, deuxième édition, 1961, p. 172.
  2. Al-Husseini, Mohammed Ahmed, traduction d’Al-Azzaoui, Abbas, « Al Mounchi Al-Baghdadi – voyage Al Mounchi Al Baghdadi », Bagdad, Irak, 1948, p. 91.
  3. Al Yacoubi, Mohamed Ben-Yacoub, « Dictionnaire des pays », ibid, 1970, p. 309.
  4. Al-Zubaidi, Al Mourtada, ibid, 1971, p. 350.
  5. Al-Khalili, Jaâfar, ibid, 1965, p. 15.
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