Jérusalem entre présent et futur à l’aune des changements géopolitiques

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Maître André Chamy

Avocat au Barreau de Mulhouse


La question de Jérusalem cristallise les tensions entre Israël et la Palestine et plus largement, fait apparaitre des divergences entre les différents acteurs de la communauté internationale. Cet article dresse l’évolution de la question autour de Jérusalem et les différents jeux d’alliance qui se sont succédés. Aujourd’hui, une solution pacifique n’est plus crédible alors qu’une escalade des tensions semble inévitable.

The question of Jerusalem crystallizes the tensions between Israel and Palestine and, more broadly, reveals differences between the various actors of the international community. This article draws up the evolution of the question around Jerusalem and the different alliance games that followed one another. Today, a peaceful solution is no longer credible while an escalation of tensions seems inevitable.


La genèse de la question

Après l’incendie de la mosquée d’Al Aqsa en 1969, Golda Meir a cru que des millions de musulmans allaient affluer en direction de Jérusalem, mais finalement rien ne s’est passé !

Pendant des décennies, le monde est resté atone concernant le problème palestinien en général et la question de Jérusalem en particulier.

Les Palestiniens eux-mêmes n’avaient pas de stratégie en raison de divisions internes entre le Fatah, le FPLP, le FLP, Asifa, etc.

À l’époque, on pouvait se demander si ces factions n’avaient pas oublié leur propre cause au profit d’un statut dans leurs pays d’accueil, notamment au Liban que certains croyaient pouvoir devenir un pays de substitution.

Les pays arabes n’avaient pas non plus de stratégie aussi bien concernant la Palestine que concernant Jérusalem tout en reconnaissant son caractère sacré pour leur population.

Du côté occidental, la situation était pire puisque les occidentaux avaient une sorte de faible pour Israël au point que tout lui était pardonné et tout lui était accordé y compris les moyens de devenir une puissance nucléaire.

À partir des années 1980

Cette situation va durer jusqu’aux années 1980 qui commencent par la révolution en Iran en 1979 marquée par l’éviction de l’ambassade d’Israël et son remplacement par l’ambassade de la Palestine.

L’imam Khomeiny attachait beaucoup d’importance à la cause palestinienne qu’il associait clairement à la question de Jérusalem. C’est d’ailleurs lui qui a instauré la journée d’Al Qods qui a lieu tous les ans le dernier vendredi du mois de Ramadan.

L’horizon géostratégique avait évolué très profondément. Très vite l’Iran sera occupé par une guerre contre un pays arabe, l’Irak.

En parallèle, l’Égypte était le premier pays à avoir conclu des accords avec Israël, les accords de Camp David.

La cause palestinienne perdait un soutien de taille, il ne restait que la Syrie dont le président Assad ne convenait pas à toutes les factions palestiniennes.

La guerre au Liban se poursuivait avec une implication directe de toutes les factions palestiniennes. Le Liban sera occupé en bonne partie par Tsahal, mais cette aventure va tourner au fiasco pour les Israéliens et créer une situation inédite via la naissance d’un parti : le Hezbollah. Celui-ci a fait de la libération des zones occupées son premier objectif, mais sa puissance va le transformer en une puissance régionale.

Après les années 1990

Cette situation régionale va perdurer jusqu’au début des années 1990, après la chute du mur de Berlin et l’occupation de toute la scène politique internationale par les États-Unis qui vont lancer la première guerre du Golfe contre l’Irak.

Plusieurs pays arabes dont la Syrie vont participer à l’offensive américaine pour libérer le Koweït.

Forts de cette position dominante, les États-Unis décident de mettre en place une conférence sur le Moyen-Orient qui va se dérouler à Madrid. Cette conférence va vite se transformer en négociation bipartites entre chaque pays et Israël.

Les tentatives syriennes pour constituer un front commun composé de la Syrie, du Liban et des palestiniens pour négocier avec Israël n’ont pas eu le succès escompté.

En effet, Yasser Arafat obsédé par l’idée de devenir président d’un État palestinien commence des négociations secrètes avec les Israéliens qui vont aboutir aux accords d’Oslo.

Ce sont ces accords qui vont pour la première fois placer Jérusalem au cœur des négociations entre Palestiniens et Israéliens notamment sur le sort de cette ville, en plus de deux questions majeures concernant le retour des réfugiés et les colonies et implantations israéliennes au cœur de l’éventuel état palestinien.

Plusieurs pistes ont été évoquées concernant le futur statut de Jérusalem et notamment le fait de la considérer comme une ville internationale n’appartenant à aucun État ou sa partition en deux parties dont chacune appartiendrait à chacun des deux futurs États, etc.

Pendant ce temps, tous les moyens ont été mis en œuvre par Israël pour tuer dans l’œuf l’idée d’un État palestinien.

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