GEOPOLITIQUE DES PUISSANCES ET DROIT DES PEUPLES AU PROCHE-ORIENT : LE CAS PALESTINIEN

Hind KHOURY

Déléguée générale de la Palestine en France.

Février 2009

En PRÉSENCE DES ÉMINENTS SPÉCIALISTES et chercheurs en géopolitique, que vous êtes, il n’est nullement question pour moi de prétendre maitriser ce sujet plus que vous.

Il s’agit en revanche, de par ma fonction de représentante du peuple Palestinien en France, de vous parler du projet du Grand Moyen-Orient, tel que perçu par les Palestiniens, en espérant vous apporter un éclairage particulier et un angle de réflexion différent.

L’intitulé de mon intervention : « Géopolitique des puissances et droit des peuples au Proche-Orient : Le cas palestinien » est au cœur même de la problématique que je souhaite développer. En effet, le peuple palestinien n’a jamais cessé de se battre pour faire reconnaitre ses droits, le premier d’entre eux : le droit de vivre. Cette démarche se base à la fois sur le droit international et les droits inaliénables et sacrés reconnus par ce que nous pouvons appeler « les valeurs communes de l’humanité ».

Nous souhaitons constamment rappeler à la communauté internationale que notre conflit avec Israël n’est pas qu’une question d’injustice imposée à un peuple mais aussi un enjeu majeur de la géopolitique mondiale et d’un intérêt stratégique pour toute puissance régionale ou internationale impliquée au Moyen-Orient.

Le thème que nous traitons ensemble, le Grand Moyen-Orient, m’a tout de suite interpellée car l’évolution de la démarche américaine a confirmé de fait la place centrale de la question palestinienne dans tout projet au Moyen-Orient.

Inutile de vous rappeler que le projet du Grand Moyen-Orient a été évoqué officiellement pour la première fois par le Président Bush en 2003, il s’agissait selon ses termes de remodeler un ensemble d’Etats allant de la Mauritanie à l’Afghanistan sous l’égide d’une stratégie politique et économique unique. Ce projet s’intègre dans des logiques d’influence au Moyen-Orient, considéré comme une zone straté­gique très importante pour l’administration américaine.

Le cas palestinien est le microcosme qui représente le mieux les conséquences de l’hégémonie de la puissance au détriment du droit des peuples, ce que nous avons vu et vécu jusque dans notre chair.

Le Grand Moyen-Orient pouvait-il être une solution pour la stabilité de la ré­gion, ou était-il plutôt condamné à l’échec, à causer un cycle de violence inter­minable et la fragmentation de l’espace ? Dans le cas palestinien, quelles ont été les conséquences de la politique américaine depuis 2003 ? Comment la politique israélienne s’est-elle articulée par rapport à la politique américaine pour poursuivre sa politique d’occupation ?

Le GMO : géopolitique des puissances au détriment des peuples

C’est au crépuscule de l’empire soviétique, après avoir imposé dans les années 90 un nouvel ordre mondial, que les Etats-Unis forts de leur «hyper-puissance» éla­borent cette vision du Moyen-Orient.

Les attentats du 11 septembre, constitue alors un facteur favorable au projet du Grand Moyen-Orient qui est imposé bon gré mal gré aux pays concernés.

Seulement le projet est dès le départ mal accepté car partant d’une démarche erronée et avec la volonté de forcer les peuples du Moyen-Orient sans prendre en compte pour autant leur volonté et leurs intérêts.

Le projet visant à vassaliser les pays du Moyen-Orient et empêcher cette région d’échoir aux mains de puissances susceptibles de devenir concurrentes, soulève ra­pidement une hostilité sans précèdent des arabes, des peuples de la région et des Etats du Moyen-Orient.

En même temps, ce projet a eu de graves conséquences et a déclenché une série de bouleversements importants dans la région.

Je vais donc vous proposer un aperçu non exhaustif de ce que je considère com­me des éléments importants des effets causés par ce projet sur le Moyen-Orient et les peuples de la région, en particulier le peuple palestinien.

Bouleversement de l’équilibre régional :

Par son action militaire et coercitive, l’administration Bush a causé des réactions en chaines comme la montée des fondamentalismes et de la violence, une hausse de la pauvreté et du chômage.

Il s’agit d’un bouleversement de l’équilibre régional conduisant à une rupture ou plutôt une fragmentation du Moyen-Orient essentiellement sur deux niveaux : la fragmentation de l’espace géographique, la fragmentation sociale et politique!

  • La fragmentation de l’espace a bouleversé la géographie de la région, qui de­vient mouvante et instable. Nous avons tous découvert de nouveaux espaces de démarcation au sein de plusieurs Etats due à l’affrontement des forces belligènes (Afghanistan, Irak, Liban et Palestine).
  • De même, la fragmentation sociopolitique a causé des rapports complexes en­tre les Etats de la région, ainsi que des crises internes entre les groupes qu’ils soient sociaux, politiques, religieux, ethnique et communautaire dans le même Etat, allant parfois jusqu’à la guerre civile. (Palestine, Liban, Irak, Afghanistan).
  • C’est ainsi qu’est apparu un nouveau conflit après la Guerre américaine en Irak : Chiites contre Sunnites. De même, la division interne palestinienne perdure du fait des tensions régionale Aujourd’hui cela influe directement dans les rap­ports au sein des Etats touchés par le grand écart suscité par ceux qui soutiennent la politique américaine et ceux qui sont contre.

La mise en place du projet coïncide avec l’application d’une politique américai­ne très manichéenne et agressive qui différencie uniquement les bons des méchants favorisant sans nuances les « amis » et punissant les ennemis.

Première conséquence selon moi, il n’y a plus de véritable espace pour les mo­dérés qui se trouvent isolés entre les partisans et les opposants au projet, entre la population, les Etats de la région forcés de se ranger derrière le choix de la puissance américaine.

Il est surprenant de remarquer que ce sont les modérés qui sans marge de manœuvres sont affaiblis de façon globale dans toute la région, les Etats sont viscé­ralement affaiblis, tous les gouvernants pris en otage par le contexte sont confrontés à une opposition de plus en plus violente et sont décrédibilisés face à leur opinion publique.

En outre, il faut noter un net recul dans la démocratisation du Moyen-Orient qui avait connu d’importants progrès à la fin des années 90. Cela contredit tota­lement les objectifs affichés par le projet du Grand Moyen-Orient. Je ne parlerai même pas de la situation des droits de l’Homme qui est catastrophique alors que nous commémorons les 60 ans de la Déclaration universelle des Droits de l’Hom­me.

Omission de la centralité du conflit israélo-palestinien

Autre conséquence très importante pour les palestiniens, le projet du GMO et la guerre contre le terrorisme qui ont eu pour conséquences très regrettable de marginaliser le conflit israélo-palestinien.

Pendant les dernières années, on a vu les médias et les diplomates s’éloigner de la scène palestinienne, l’abandonner à la seul merci de la géopolitique israélienne. Du fait de la politique américaine dans la région, ceux-ci concentraient plus leurs ef­forts sur des conflits périphériques causés par les opérations américaines, certes im­portants et graves, mais en cela on a nié la centralité du conflit israélo-palestinien.

Cette démarche a aussi remis en cause le dynamisme de notre mouvement na­tional et notre projet d’autodétermination car tout désaccord avec la ligne des Etats-Unis et leurs intérêts est interdit. D’où l’opposition directe avec ce qu’on appelle dans les médias arabes les « forces de résistance ».

Or notre autodétermination doit revenir au premier plan afin d’amener la paix dans la
région !

Autre conséquence très importante, c’est le recul ou l’affaiblissement de l’action européenne au Moyen-Orient qui a du se résigner à subir l’omniprésence américai­ne dans la région. Pourtant l’action diplomatique européenne peut-être très efficace comme l’a récemment montré l’action européenne dans le conflit qui a opposé la Russie à la Géorgie.

Palestine, un exemple de la géopolitique des puissances depuis 1948

Il faut reconnaitre que le conflit israélo-palestinien est le véritable abcès du Moyen-Orient. Sa résolution est d’autant plus importante que ce territoire consti­tue un véritable microcosme de la géopolitique régional, peu avant la deuxième moitié du 20e siècle.

En effet les palestiniens soumis à une politique de violente occupation et d’ex­pulsion depuis les 60 dernières années, ont vu cette politique se durcir et accroitre son agressivité. La lutte contre le terrorisme et pour la sécurité a constitué le prétexte parfait pour Israël lui permettant d’étendre impunément sa politique d’oppression sous le regard complice de la communauté internationale.

Ce qui est en cause : c’est cette tendance israélienne à agir par la force afin d’asseoir et maintenir son hégémonie tout en refusant de s’intégrer réellement à la région, en dressant un vrai « mur en fer »1, comme l’a si bien exprimé Avi Shlaim.

Mais il s’agit aussi de l’attitude israélienne face aux palestiniens d’imposer une « politique du fait accompli », défiant la communauté internationale et mettant en cause le processus de paix et donc l’Autorité Nationale Palestinienne au profit de l’extrémisme, tout en défiant le droit international et la légitimité morale, politique et continue de la colonisation qui rend le projet d’un Etat palestinien non viable et virtuel.

Cette « géopolitique du vide » qui existe depuis 1948 mais qui est n’a jamais était appliqué aussi brutalement et visiblement auparavant grâce à la couverture et l’immunité totale offerte par les Etats Unis d’Amérique.

  1. A) La géopolitique israélienne du vide

Je vais alors vous exposer, les moyens employés par Israël pour mettre en œu­vre cette « géopolitique du vide », pour ensuite discuter les stratégies que nous les Palestiniens pouvant développer pour répondre à cette situation et les perspectives existantes dans cette géographie instable et en mouvement.

Les objectifs et les moyens de cette géopolitique sont clairs et bien connus, ils existaient bien avant la Nakba de 1948 et sont quasiment résumés par le fameux plan Daleth évoqué par de nombreux historiens Palestiniens et Israéliens, et décrite par Ian Papé comme : « plan global d’expulsion » programmant le « nettoyage ethnique (…) le plan est le reflet d’un état d’esprit des soldats juifs avant, pendant et après la guerre (de 1948), parfaitement résumé par les propos d’Ezra Danin2 (…) : les Arabes sur la terre d’Israël, il ne leur reste qu’une chose à faire, partir en courant »3.

Après 1967 quasiment le même type de raisonnement a été appliqué aux terri­toires nouvellement acquis.

En effet, pour construire le Grand Israël, les israéliens ont besoin de ressour­ces : ces ressources sont évidemment, la terre obtenue à travers l’expropriation et la confiscation, l’eau obtenue à travers la construction des colonies sur des points stratégique qui leur permette de la contrôler, et la ressource humaine à savoir le transfert progressif des autochtones afin de les remplacer par une population nou­velle, les colons.

A cet effet, les israéliens travaillent sur une planification urbaine très sophisti­quée, qui leur permet :

  • Premièrement de contrôler l’évolution démographique et le développement des villes et villages palestiniens, puis de les isoler.
  • Deuxièmement de choisir l’emplacement des colonies qu’ils construisent mas­sivement et rapidement, vous avez entre les mains les chiffres de l’accroissement des colonies uniquement depuis Annapolis (le nombre d’offres de nouveaux logements situés en colonies Cisjordanie est passé de 137 fin 2006 et2007 à 847 entre décem­bre 2007 et mai 2008, soit une multiplication par douze.)
  • Troisièmement d’annexer totalement Jérusalem en l’entourant par un réseau dense de colonies pour la priver de son lien géographique naturel avec le reste de la Cisjordanie.
  • Quatrièmement en construisant des routes et autoroutes qui relient ces co­lonies au cœur d’Israël et qui sont tel que dans un système d’apartheid interdite d’accès aux palestiniens,
  • Tout est couronné par un système de check point, et la construction d’un mur, qui assoie leur plan et cloisonne les villes et village palestiniennes en petite commu­nauté urbaines incapable de communiquer entre elles et donc d’interdire un déve­loppement économique ou politique nécessaire pour le développement de la société civile, aboutissant à la déchirure du tissu politique et économique palestinien.

– Sans oublier bien sûr le la fermeture totale de Gaza qui n’est ni plus ni moins une prison a ciel ouvert.

  1. B) Bilan et perspectives

Les palestiniens se trouvent aujourd’hui face à une situation désastreuse, et mal­gré tous les efforts de l’Autorité palestinienne et son gouvernement pour améliorer la situation.

Même après la Conférence de Paris et les 1,2 milliard de dollars des fonds in­ternationaux publics et privés investit dans les territoires Palestiniens l’indice de croissance n’a pas dépasser le 0,8 et les chiffres de chômage sont proche de 40% de la population. Sans parler de la hausse de prix due à la crise mondiale, qui touche directement les produits alimentaires les plus essentiels, et qui rends même l’assis­tance humanitaire plus onéreuse et plus rare.

Il est essentiel aujourd’hui d’rappeler la communauté internationale face à sa responsabilité de protéger notre population sous occupation.

Ces développements nous emmènent a poser deux questions principales, le pro­jet de Grand Moyen-Orient quel bilan concernant la question palestinienne ? Et quelle stratégie devons nous les palestiniens adopter pour surmonter cette situation désastreuse et sans précédant dans notre histoire.

La réponse à la première question est à mon avis assez simple : la mise en cause du projet du Grand Moyen-Orient a été constaté dés le rapport Baker-Hamilton en 2006, ce texte censé proposer les moyens pour sortir les américain de l’impasse où ils se sont trouvé dans le Moyen-Orient a conclu d’abord que le chaos créer par les américains dans la région si elle a été créatif, il ne l’était pas en leur faveur.

Il a aussi rappelé au gouvernement américain la centralité de la question pa­lestinienne dans la région, et il a exigé des Etats-Unis d’arrêter de s’occuper des questions périphériques et s’attaquer au ce sujet central.

La relance du processus de paix en réponse au rapport Baker- Hamilton n’a pas tardé, il a commencé par Annapolis suivit par la conférence de Paris ou la question palestinienne est revenue sur la liste des priorités de la diplomatie internationale.
Un autre élément qui confirme la remise en cause du projet GMO est certaine­ment la bénédiction américaine longtemps refusé à relancer le projet de coopéra­tion méditerranéenne.

L’initiative lancée par M. Sarkozy cet été de l’UPM est un retour au multilaté­ralisme qui se manifeste par des rapports de coopération entre l’UE et pays arabes et non plus des rapports de force et contrainte comme c’était le cas des rapports américano arabe dans les 5 dernières années.

Concernant la question sur les stratégies possibles pour l’avenir des palestiniens la réponse semble plus difficile. Depuis l’assassinat de Rabin seul Sharon semble avoir compris que le projet de Grande Israël est impossible à réaliser.

Malheureusement il a décidé d’entreprendre une solution unilatéralement sans prendre en compte le désastre humanitaire qu’il causait et sans que ses solutions soient assez efficaces pour assurer un avenir serein à l’Etat d’Israël. Sa politique consistait en une politique de ghettoïsation susceptible d’évolution.

Les dernières déclarations d’Olmert ne sont que la preuve du constat d’échec, du danger que représente l’action unilatérale à Israël. Il a affirmé de la nécessité de négocier une solution a long terme avec les palestiniens le plus rapidement possible, et pour cela il faut que les israéliens acceptent de se retirer de la majeure partie de la Cisjordanie et céder Jérusalem Est. Malheureusement ses déclarations viennent un peu trop tard, et il nous reste à espérer que Mme Livni a acquit la maturité néces­saire pour accomplir ce qui a été préconisé par Olmert.

Cependant du point vue Palestinien, il est essentiel de rappeler que le vrai pro­blème est l’occupation, il ne s’agit pas d’un conflit entre deux rivaux égaux, mais bien des rapports entre un occupant et un occupé.

Les Palestinien pendant les 20 dernières années ont opté pour une solution de négociation, ils ont fait un compromis historique et douloureux d’accepter unique­ment 22% du territoire de la Palestine historique pour construire un Etat qui coexis­te pacifiquement avec l’Etat d’Israël, ce compromis n’a même pas été apprécié.

Les arabes ont offert aussi une opportunité en or, avec l’initiative de 2002 en proposant la normalisation totale des rapports avec l’Etat d’Israël, en échange du retrait des territoires occupés en 1967, et pour régler enfin de façon pérenne le conflit et intégrer Israël dans sa région géographique.

Mais ses propositions ne seront pas valide éternellement, si les palestiniens ou les arabes concluent à leur inutilité, il sera peut être question de les retirer.

Les palestiniens commence au plus haut niveau à faire part ouvertement de l’handicape que constitue l’Autorité Nationale Palestinienne voir même sa mort, faut-t-il maintenir des institutions qui n’existe plus que sur les papiers et à travers des titres ?

Les Palestinien ont toujours le choix de réclamer la démocratie dans leur Palestine historique, puisque sur le terrain, il n’y a pas deux Etats mais bien un seul, ou une bonne partie de la population souffre d’un régime de discrimination et d’apartheid.

Malgré ce constat, la paix peut encore être sauvée, et d’ailleurs les Européens peuvent pour cela jouer un rôle très important.

Cependant il faut qu’ils décident de prôner une politique étrangère commune basée sur les valeur de la démocratie et des droits de l’homme et sur l’application du droit international comme cela a été préconisé dans le dernier rapport de Javier Solana.

D’ailleurs je me demande si les déclarations de Bernard Kouchner où il consi­dère qu’il n’y a pas de colonies légales sur le territoire de 1967, défiant ainsi la rhé­torique américano-israélienne n’est pas un premier pas en ce sens.

J’en suis convaincue : à l’heure de la mondialisation, le seul avenir de paix pos­sible ne peut être qu’un avenir commun.

L’Europe, les EU, les pays arabes, les instances juridiques internationales mais également bien sûr Israéliens et Palestiniens, nous devons tous être acteurs de solu­tions négociées fondées sur le respect des peuples.

 

Notes

Negotiation Affairs Department                           Negotiations Support Unit

SUMMARY OF ISRAELI ROAD MAP VIOLATIONS SlNCE ANNAPOLIS 27 November 2007 – 14 September 2008

Despite the renewal of the parties’ respective commitments under the Road Map at the Annapolis Conférence on 27 November 2007, Israel has failed to implement any of its Road Map obligations thus far. Following is a summary of Israeli Road Map violations in the frst nine months since Annapolis, during which numerous serious Israeli violations took place with respect to: (1) settlement activity, (2) attacks against Palestinians and their property, (3) internal closures, (4) Jerusalem institutions, and (5) other Road Map obligations.

  1. Settlement Activity

Among Israel’s primary Road Map obligations is to « freeze all settlement activity (including natural growth of settlements). » Far from being « frozen », however, Israeli settlement activity throughout the West Bank actually intensified in the nine months since Annapolis in virtually all areas — from planning to authorization to construction — particularly in and around East Jerusalem.

  1. Settlement Construction

Settlement construction, including both housing and infrastructure, continued at an accelerated pace throughout the West Bank, particularly in and around East Jerusalem.

  1. Construction Projects
  • Overall, according to Peace Now, construction bas continuée! in at Ieast 101 settlements (exduding Jerusalem-area settlements) in the months since Annapolis.The Israeli Ministry of Construction and Housing currently identifies construction projects in at least nine « urban » settlements in the West Bank (including East Jerusalem), totalling 4,486 settlement housing units.1 Some 92 percent of these are in Metropolitan Jerusalem, with 40 percent in Har Homa alone. Following is a breakdown of current settlement construction projects:
  1. Housing Starts and Complétions
  • Government-initiated construction: Government-sponsored construction in the settlements increased dramatically after Annapolis. Accordîng to officiai data, the Israeli Ministry of Construction and Housing began construction on at least 697 new housing units in West Bank settlements in the nine months after the Annapolis Conférence (Dec 07 – Jul 08), as indicated in the table below.[1] This is an increase of 45 percent over the nine-month period prior to Annapolis, during which the government initiated construction on 482 units (Note: Figures do not include publicly-initiated construction in settlements in and a round Hast Jerusalem).

Government-initiated Housing Starts (Pre- & Post-Annapolis)

  • Privately-initiated construction: Construction initiated by the priva te sector in West Bank settlements proceeded at a similar pace. For example, during the first half of 2008 (Jan 08 – Jun 08), private construction began on 500 settlement housing units, which is a 36 percent increase over the 369 units initiated in the first half of 2007.[2] (Note: Figures do not include privately-ïnitiated settlement construction in and around Hast Jérusalem.)
  1. Roads and Infrastructure
  • During the reporting period, construction work continued on three major settlement infrastructure projects in and around Jerusalem:

o The first phase of the Jerusalem Light Rail (currently concentrated in the Shu’fat and Shaykh Jarrah areas), which is aimed at linking the settlements of Pisgat Ze’ev, Neve Ya’kov and French Hïll with West Jérusalem.o The northern section of the Jerusalem Ring Road (Rd. » 20), vvhich will connect to the eastern ring road via the newly built settler bypass road around ‘Anata and Az-Zaim.

  • Road and infrastructure préparation also continued in the E-l expansion area between East Jerusalem and Ma’ale Adumim settlement, particularly in relation to the newly constructed police headquarters in the eastern part of E-l, which was officially inaugurated on May 19. The new police station, the second to be built inside the E-l area, will replace the one located in Ras al-Amud neighbourhood in East Jerusalem, which in turn was handed over to settler groups for their use.
  1. The Wall

Work on the Wall, which is an intégral component of Israel’s settlement enterprise, along with its supporting infrastructure, continued in several places throughout the West Bank, particularly in the Jerusalem area and in the southern West Bank. According to UN-OCHA, as of the end of May, approximately 57 percent of the 723 km planned route of the Wall had been complétée!.

  1. Settlement Authorization and Planning

ï. Tenders

Government tenders for settlement construction, primarily in and around East Jerusalem, have reached record highs since Annapolis. In the nine months since Annapolis, Israeli authoritics have issued 18 tenders for settlement construction, totalling 2,210 new housing units, which is more than 16 times as many housing units tenclered in the 11 months prior to Annapolis (sec graph below). Morcover, 80 percent of thèse are in settlements located in East Jérusalem, as compared with 34 percent during the 11 months prior to Annapolis.

  1. Building Permits

hi torms of privately-initiated construction, the Israeli government issued building permits for at least 1,289 housing units in West Bank settlements (excluding those in and around East Jerusalem) in the first seven months after Annapolis (Dec 07 – Jun 08), nearly three times as many as those issued in the seven-month period prior to Annapolis (462 permits).J

Building Permits in Private Construction (Pre- & Post-Annapolis)

  1. Other Plans and Approvals

Even as settlement construction intensifiée! on the ground, Israeli authorities continued to authorize and plan for thousands of additional housing units for settlements throughout the West Bank. For example:

  • In East Jerusalem alone, Israeli authorities have advanced plans for nearly 10,000 housing units in Israeli settlements since Annapolis. Of thèse:

o Town planning schemes for 4,370 housing units in East Jerusalem settlements have been approved and arc rcady for immédiate implementation, including in East Talpiot (620 units), Har Homa (2,653 units), Pisgat Ze’ev (759 units), Ramot (338 units) and Gilo (hôtels and résidences).

 

o An additional 750 units in Giv’at Zeev were moved toward implementation on March 9 when Prime Minister Olmert approved the resumption of the construction project, which had been suspended since 2001. (Reuters, Haaretz)

o In early April, the Tsraeli Ministry of Construction and Housing presented a plan developed in coordination with the Prime Minister’s Office to build 1,900 new settlement housing units in 2008 for settlers evacuated from Gaza in 2005. The plan calls for the construction of 158 housing units in Efrata, 682 in Betar ‘Illit, 160 in Geva’ Binyamin, 510 in Giv’at Ze’ev, 302 in Ma’ale Adumim, 48 in Qiryat Arba’, and 48 in Ariel. (Yedi’ot Ahranot)

  1. Settlement Outposts

Despite the Road Map’s clear requirement that Israël « immediately dismantles settlement outposts erected since March 2001, » the Israeli government has avoided acting against the outposts. Indeed, rather than dismantle them, Israeli authorities are seeking ways to legitimize or maintain the outposts. Meanwhile, Israël continues to speak of removing only « imauthorized » outposts (i.e.r those established in violation of domestic Israeli law), having identified only 26 such outposts, although the Road Map contains no such distinction.

  • Of the approximately 110 outposts in the West Bank, 58 of which were established since March 2001, none was dismantled since Annapolis.* Meanwhile, according to Peace Now, approximately 125 new structures have been added to the outposts, including at least 30 permanent houses.
  • Under an agreement reached between the Israeli Ministry of Défense and settler leaders, the évacuation of even thèse limited outposts would take place in exchange for their relocation to the large settlement « blocs » or to settlements near Jérusalem, along with government assurances to approve building permits and other expansion plans for more established settlements.

 

  1. Attacks on Palestinians
established, or outposts that were only partially dismantled as in the case of Mevo I loron-North in the Ramallah

Israël has also failed to meet its Road Map to « take no actions undermining trust, including déportations, attacks on civilians; confiscation and/or démolition of Palestinian homes and property, as a punitive measure or to facilitate Israeli construction; destruction of Palestinian institutions and infrastructure… »

      According to the Israeli Committee Against Home Démolitions (ICAHD), Israeli authorities demolished at least 259 Palestinian homes since Annapolis (through 14 September), 74 of them in Hast Jerusalem.

 

  1. Residency Revocations

Récent statistics on the number of Palestinian ID/residcncy revocations since Annapolis are not yet available. However, according to the most récent available data, the number of Jerusalem-area Palestinians who had their residency rights revoked by Israël increased sharply in 2006 to 1,363, more than for the previous six years combined and more than any single year since 1967.[6]

  • Closures

As of September 2008, Israël had established some 630 checkpoints, roadblocks and other physical barriers to Palestinian movement throughout the West Bank, an increase of 12 percent since Annapolis (Nov. 2007) and a 68 percent increase since August 2005.[7]

  1. Jerusalem Institutions

Instead of « reopeniingi the Palestinian Chamber of Commerce and other closed Palestinian institutions in East Jérusalem, » as required by the Road Map, since Annapolis, Israel’s Minister of Internai Security Avi Dichter has twice renewed the closure of all 10 Palestinian institutions, including Orient I louse, first on 8 February and again on 5 August.

[1] Ministry of Construction and Housing, « Housing Starts Initiated by Ministry of Construction and Housing,

[4] Peace Now, « The Death of the Settlement Freeze – 4 Months Since Annapolis, » March 2008.

1 This does not include the handful of outposts removed by the Israeli armv immediately or shortly after being Governorate.

United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (UN-OCHA) Protection of Civilians

■ Israeli Information Center for Human Rights in the Occupied Territories (B’Tselem)

[7] UN-OCt IA, « Implementation of the Agreemcnt on Movement and Access and Update on Gaza Crossings (23 June-08 Jul y 2008).

 

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