Bachar el-Assad a t’il gagné la guerre ?

Alain Rodier

Directeur de recherche

Centre Français de Rechecche sur le Renseignement (Cf2R)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Résumé :

Sept ans de guerre civile, environ 300 000 morts, un Syrien sur trois déplacé ou expatrié, le drame continue a perdurer alors que les puissances régionales et mondiales ne semblent pas particulièrement s’intéresser au sort des malheureux citoyens de ce pays mis à feu et à sang. Seuls les intérêts de chacun prévalent mais il faut bien comprendre qu’en dehors des Russes et plus encore des Iraniens et de leurs obligés libanais du Hezbollah et des milices chiites irakiennes et afghanes, personne ne se risquera à venir jouer sa vie sur un théâtre de guerre aussi volatil. C’est pour cette raison que Bachar el-Assad a gagné cette guerre. Mais le plus dur pour lui reste de gagner la paix en remettant le pays en ordre de marche. Or, il n’a pas ni les effectifs ni les moyens nécessaires pour contrôler l’ensemble du pays. Son succès est donc éphémère et lié aux intérêts des grandes puissances, l’Occident voulant contrer l’influence grandissante de la Russie et de l’Iran au Proche-Orient. La guerre civile syrienne ressemble – toutes proportions gardées – à la guerre d’Espagne dans ce qu’elle a de plus inquiétant : l’annonce d’une prochaine guerre mondiale.

Alain Rodier, ancien officier supérieur au sein des services de renseignement français, est directeur de recherche auprès du Centre français de recherche sur le renseignement (Cf2R). Il est particulièrement chargé de suivre le terrorisme d’origine islamique et la criminalité organisée.

Ancien homme de terrain et de réflexion, il a aujourd’hui le recul nécessaire pour replacer les évènements dans leur contexte. En effet, il suit l’actualité du domaine de ses compétences depuis plus de trente cinq ans.

A ce titre, il est le contributeur régulier auprès de nombreux medias français (BFMTV, France24, LCI, TV5 Monde, France Inter, France Info, le site Atlantico, la revue Diplomatie, etc.) et étrangers francophones (Medi1, Radio Canada, VOA, RT, I 24 News, etc.).

Il est contributeur régulier auprès de la revue RAIDS aux éditions Histoire et Collections.

Enfin, il est conférencier dans le domaine de l’évaluation des risques contemporains auprès de grands organismes institutionnels.

Il est l’auteur, en 2017 de Grand angle sur l’espionnage russe chez Uppr et de Proche-Orient : coup de projecteur pour comprendre chez Balland, en 2015, de Grand angle sur les mafias et de Grand angle sur le terrorisme aux éditions Uppr ; en 2013 du livre Le crime organisé du Canada à la Terre de feuen 2012 de l’ouvrage Les triades, la menace occultée (éditions du Rocher); en 2007 de Iran : la prochaine guerre ?; et en 2006 de Al-Qaida. Les connexions mondiales du terrorisme (éditions Ellipse). Il a également participé à la rédaction de nombreux ouvrages collectifs dont le dernier, La menace mondiale de l’idéologie wahhabiteest paru chez Arcana Imperri en 2017.

            Le raid de la coalition américano-franco-britannique mené dans la nuit du 14 avril 2018 était officiellement destiné à « punir » le régime de Bachar el-Assad pour avoir employé des armes chimiques – en particulier du chlore – lors de deux bombardements de la localité de Douma à l’est de Damas le 7 avril précédent. Mais en réalité, c’est surtout d’un signe de mécontentement des capitales occidentales adressé à Moscou accusé d’avoir permis au régime syrien de gagner la guerre. C’est aussi une manière de revenir dans le jeu des négociations de paix. Mais pour la France en particulier, il s’agit aussi d’empêcher que l’arme chimique ne prolifère sur d’autres théâtres. Sur le fond, les Occidentaux ne se pardonnent pas de ne pas avoir pu renverser le régime de Bachar el-Assad. D’ailleurs, il est habituel d’entendre dire que si un raid aérien américano-franco-britanniques avaient eu lieu en 2013 suite au bombardement chimique de la Ghouta, le sort de la Syrie en aurait été changé. Dans les faits, rien n’est moins sûr car, en dehors de bombardements massifs s’étalant dans la durée, un seul raid n’aurait pas permis de détruire toute l’aviation et encore moins les troupes au sol syriennes. Par contre, il est vraisemblable que cela aurait accéléré l’intervention de l’armée russe ce qui aurait peut-être empêché la scission de la branche d’Al-Qaida présente en Syrie en deux et en conséquent la création de l’émirat islamique de Daech. Mais on ne refait jamais l’Histoire !

Rappel historique

            L’insurrection syrienne qui s’est inscrite dans le cycle des printemps arabes de 2011 a débuté avec des manifestations pacifiques qui ont été durement réprimées. Elle s’est alors généralisée à tout le pays les armes apparaissant dans les mains de groupes se revendiquant de l’Armée Syrienne Libre – ASL -. Mais très divisés, ils ont rapidement été remplacés par des mouvements salafistes-djihadistes mieux organisés et surtout, beaucoup plus déterminés qu’eux. Le but des djihadistes était clair : le renversement du régime de Damas pour établir un État respectant la charia. Le pouvoir a bien tenté de calmer les choses en 2012 en augmentant le salaire des fonctionnaires, en affichant un nouveau combat contre le corruption, en libérant des centaines de prisonniers politiques dont une majorité d’islamistes qui se sont ensuite retournés contre le pouvoir. Cette mesure d’apaisement qui n’a pas fonctionné a permis d’affirmer que Damas était à la base de création de Daech … en oubliant de dire que la majorité des salafistes-djihadistes venaient initialement d’Irak. En effet, Daech est d’abord une émanation de la branche irakienne d’Al-Qaida « canal historique », l’État Islamique d’Irak (EII) qui revendique l’héritage du Jordanien Abou Moussab al-Zarkaoui tué en 2006 par les Américains. Après l’invasion d’Irak de 2003, des djihadistes ont rejoint en nombre les groupes salafistes dans ce pays en passant par la Syrie en bénéficiant de la protection des redoutables services secrets syriens. Comme à de nombreuses reprises dans l’Histoire, ces combattants ont fini par se retourner contre le régime qui les avait soutenu. Á savoir qu’en 2012, nombre de combattants présents en Irak ont rejoint l’EIIL (État Islamique d’Irak et du Levant) qui s’est déversé en Syrie voisine.

En 2014, cette mouvance s’est séparée en deux entités distinctes : le Front al-Nosra toujours fidèle au docteur Ayman al-Zawahiri et Daech qui a renié son autorité pour créer un « califat » dirigé par Ibrahim Awad Ibrahim Ali al-Badri alias Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi. Profitant de la faiblesse des pouvoirs en place à Damas et à Bagdad, Daech a alors conquis tout l’Est de la Syrie puis l’Ouest de l’Irak.

Seuls les Kurdes de Syrie et d’Irak lui ont opposé une résistance farouche tout simplement parce qu’ils étaient également très motivés par leur cause – ce qui n’était pas le cas des forces gouvernementales -. Il faut reconnaître que les Américains sentant le danger représenté par Daech ont réuni autour d’eux une coalition internationale qui a lourdement aidé les Kurdes d’Irak puis de Syrie. La promesse faite au peuple américain de « no boots on the ground » (pas de soldat US au sol) n’a pas été tenue puisque des milliers de militaires américains – et pas que des forces spéciales – sont toujours présents en Irak et en Syrie.

Toutefois, à l’été 2015 le régime syrien – qui ne bénéficiait que de l’appui iranien et du Hezbollah libanais – était mis en grande difficulté dans l’Est du pays par Daech et surtout dans la « Syrie utile » à l’ouest par les autres mouvements rebelles dont le Front Al-Nosra. L’armée russe est intervenue à partir de la fin septembre 2015 pour sauver le président Assad en s’en prenant en premier lieu à la menace immédiate : celle qui pesait sur l’Ouest du pays. Dans un second temps, Moscou a appuyé directement Damas dans sa lente reconquête du pays vers l’est. À l’évidence le slogan comme quoi la Russie combattait d’abord Daech était au départ une simple intoxication. Par contre, cela est devenu vrai plus tard quand le régime syrien n’a plus été menacé par l’opposition « modérée » (en réalité, plus ou moins liée à Al-Qaida « canal historique »).

Daech a alors été pris entre deux feux : la coalition internationale soutenant les Kurdes globalement à l’est de l’Euphrate et les forces gouvernementales aidées par les Russes et les Iraniens à l’ouest du même fleuve. Toutefois, la rébellion salafiste-djihadiste dépendant plus ou moins d’Al-Qaida « canal historique » a continué à s’ancrer dans la province d’Idlib au nord-ouest du pays, à Alep (reconquis par les forces gouvernementales en 2016), à Homs, à Damas, dans la Ghouta orientale (reprise au printemps 2018) et dans le sud-ouest le long du plateau du Golan partageant cette dernière zone avec Daech et l’ASL.

Le ravitaillement en hommes et matériels passait par la Turquie jusqu’à ce qu’Ankara ne se décide de fermer sa frontière avec la Syrie à partir de 2016 suite à une série d’attentats meurtriers majoritairement non revendiqués mais attribués à Daech. L’Arabie saoudite et le Qatar ont, au démarrage, financé indirectement l’insurrection syrienne mais leur attitude a changé au fil du temps car Daech est devenu un véritable repoussoir pour la communauté internationale. Seuls les autres mouvements rebelles, à la condition qu’ils ne soient pas officiellement affiliés à Al-Qaida, bénéficient encore d’aides diverses dont celle de la Turquie.

Les Kurdes syriens ont bénéficié d’une relative paix avec le régime car ce dernier a retiré en 2012 ses forces et son administration du Nord du pays pour les redéployer vers d’autres régions considérées comme essentielles. Mais attaqués par Daech en 2014, les Kurdes syriens, comme cela a été souligné plus avant, ont été les premiers à lui opposer une résistance farouche dont la bataille de Kobané (13 septembre 2014 – 14 juin 2015) a été le symbole emblématique. Á partir de ce moment-là, la coalition emmenée par les Américains les a soutenu avec son aviation et aussi des troupes au sol. De manière à tenter de ne pas trop irriter Recep Tayyip Erdoğan qui fait de la création d’un Kurdistan autonome (le Rojava) une obsession, les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) ont été crées avec des factions arabes et chrétiennes pour leur apporter une légitimité de façade. Les FDS ont reconquis Raqqa (6 novembre 2016 – 6 juin 2017), la « capitale » du proto-État Islamique avant de se livrer à une « course à la frontière (irakienne) » avec les forces gouvernementales syriennes de par et d’autre de l’Euphrate. Depuis, les FDS tiennent le nord de l’Euphrate à l’exception de poches de résistance de Daech installées le long de la frontière irakienne. Problèmes, elles sont aussi présentes autour de Manbij situé à l’ouest de l’Euphrate ce qui attire l’ire d’Ankara car Washington avait promis que les FDS ne franchiraient pas le fleuve vers l’ouest.

Lors d’une visite surprise du président Poutine sur la base russe de Hmeimim au début du décembre 2017, ce dernier a affirmé que la guerre était gagnée contre Daech et qu’en conséquence, une partie du corps expéditionnaire russe pouvait rentrer au pays. En fait, les militaires russes ont été redéployés avec pour objectif de prendre à partie les rebelles – aux appartenances multiples – dans leur bastion d’Idlib et de la Ghouta orientale à l’est de Damas. Le président avait parlé un peu vite car, dans la nuit du 6 janvier 2018, les bases russes de Hmeimim et de Tartous ont été la cible de treize drones armés. Ces bases n’avaient pas été directement atteintes depuis septembre 2015, date de déploiement des Russes. Cela dit, ces attaques ont été revendiquées par un mystérieux « mouvement alaouite libre » fondé en février 2016 suite à des querelles internes à la secte du même nom. C’est la deuxième action qu’il revendique après l’assassinat en 2016 d’un des gardes du corps de la famille Assad. En 2018, Daech s’est aussi livré à quelques raids hit and run inattendus, en particulier au sud-est de la province d’Idlib qu’il a déclaré comme étant une de ses « wilayat » !

En mettant en place quatre zones de « désescalade » à Hama, Lattaquié, Alep et Idlib – négociées en 2016/2017 au cours des pourparlers d’Astana en présence de représentants du gouvernement syrien, des Turcs et des Iraniens, Moscou a réussi un coup de maître. En effet, cela a permis de libérer des forces du régime syrien pour les répartir sur d’autres fronts. Les cessez-le-feu décrétés dans ces régions sont surveillés par des unités de police militaire venues de Fédération de Russie, en particulier de Tchétchénie et du Daghestan. Leurs membres sont majoritairement musulmans et certains parlent l’arabe ce qui facilite les rapports avec les populations locales. Afin de ne pas rendre trop impopulaire l’intervention militaire en Syrie par des pertes trop élevées, des sociétés militaires privées (SMP) remplissent un certain nombre de missions de protection et de formation voire plus. En effet la mort pour un « mercenaire » est considérée par beaucoup comme un « accident du travail ». Elles ont effectivement été nombreuses surtout dans la région de Deir ez-Zor en février 2018 lorsque l’aviation américaine a pilonné des « milices gouvernementales » dont une compagnie du « groupe Wagner », une SMP russe ! Le prétexte a été le fait que ces forces s’approchaient un peu trop d’un QG des FDS mais il semble que les Américains ont surtout voulu interdire la reprise de champs pétroliers situés à l’est de l’Euphrate par Damas.

Plus à l’est, l’offensive du Hezbollah déclenchée début juillet 2017 sur la frontière syro-libanaise s’est terminée, après négociations, par le départ des rebelles et de leurs familles déplacés du Liban vers la Syrie. L’armée libanaise est intervenue à son tour à partir du 5 août dans les régions de Qaa et de Ras Baalbeck pour déloger des groupuscules affiliés à Daech. Un cessez-le-feu a été proclamé fin août 2017. Le fait que Damas et le Hezbollah acceptent de négocier avec Daech ne doit pas être interprété comme un acte de clémence mais comme un geste politique fort en direction des populations sunnites destiné à marquer de futures tractations pour le contrôle du pays.

  1. La garnison de Deir ez-Zor qui était assiégée depuis juillet 2014 a pu être dégagée en septembre 2017. Le major général druze Issam Zahreddine commandant la garnison depuis le début du siège a été tué à l’issue de la bataille. Les Russes ont aussi perdu le lieutenant général Asabov Valery Giorgievich qui supervisait les opérations. Pour participer à la reconquête de la province de Deir ez-Zor, les forces gouvernementales ont mis sur pied des unités sunnites dont les Faucons de l’Euphrate (Suqour al-Furat), cette dernière étant principalement constituée de membres de la tribu Chaitat qui s’était opposée à Daech en 2014. En représailles, les salafistes-djihadistes avaient massacré 700 de ses membres.

La Turquie à la manoeuvre

L’opération « Bouclier de l’Euphrate » (24 août 2016 – 29 mars 2017) a permis à la Turquie de s’emparer d’une bande frontalière en Syrie s’étendant de l’Euphrate à l’est au corridor d’Azaz à l’ouest. À partir du 20 janvier 2018, celle baptisée « Rameau d’olivier » a visé à chasser les Kurdes membres des FDS de la totalité du canton d’Afrin (situé à l’ouest du corridor d’Azaz). Il convient de comprendre sous ce vocable les forces du YPG (les Unités de protection du peuple, Yekîneyên Parastina Gel) et leur homologue féminin du YPJ (les Unités de protection de la femme, Yekîneyên Parastina Jin‘), les bras armés du PYD (Parti de l’union démocratique, Partiya Yekîtiya Demokrat) considéré par Ankara comme une pure émanation du PKK ce qui est loin d’être faux.

Le PYD

Créé en 2003 par Salih Muslim qui se dit « apoïste », c’est-à-dire qu’il a adopté le « confédéralisme démocratique » qui a remplacé depuis 2005 le marxisme-léninisme au sein du PKK. Des aspects nouveaux ont été rajoutés à l’idéologie marxiste toujours présente en filigrane comme des les théories libertaires, l’autogestion et l’écologie et le féminisme. Cette nouvelle idéologie est très appréciée par l’extrême gauche européenne.

Le PYD n’étend vraiment son influence qu’à partir de 2012 lorsque l’administration gouvernementale se retire du nord de la Syrie. Seule force organisée militairement, le PYD prend l’ascendant sur ses concurrents tenants d’une ligne proche de Massoud Barzani, le président du gouvernement autonome d’Irak du Nord. Le portrait d’Abdullah Öcalan enfermé sur l’île prison d’Imrali depuis son arrestation en 1999 est exhibé fièrement lors de toutes les manifestations publiques. L’organisation du PYD est calquée sur celle du PKK, ce qui n’a rien d’étonnant car nombre de ses membres en provient. Historiquement, le PKK avait ses bases arrières en Syrie jusqu’à ce qu’Abdullah Öcalan ne soit expulsé en 1998, Ankara menaçant Hafez el-Assad d’une intervention militaire directe. Depuis la reprise de la guerre civile en Turquie en 2015, de nombreux activistes turco-kurdes sont passés en Irak du Nord et en Syrie où là, ils ont renforcé leurs « cousins » du PYD en leur apportant leur expérience et leur enthousiasme. Cet exode s’explique par le fait que le PKK n’est plus en position de force dans le « Sud-est anatolien » comme c’était le cas dans les années 1980-2000 quand il y menait une guérilla rurale. Il a perdu beaucoup de soutiens dans la population turco-kurde d’autant que cette dernière a massivement migré vers les villes plus faciles à contrôler par les forces de l’ordre.

En avril 2018, une « zone tampon » tenue par l’armée turque et des milices affiliées s’étend de l’Euphrate jusqu’au nord de la province d’Idlib. Afin de renforcer cette zone de sécurité, des mouvements de populations vont avoir lieu en chassant les populations kurdes (qui n’étaient pas majoritaires dans le canton d’Afrin). Cela se passe sous le couvert d’un « retour au pays » des réfugiés extérieurs, dont trois millions se trouvent en Turquie, et intérieurs, privilégiant l’installation de Turkmènes et d’Arabes syriens.

Les forces militaires kurdes dépendant du Parti de l’Union Démocratique, PYD même épaulées par quelques milices chiites progouvernementales, n’ont pas été en mesure d’opposer une résistance conséquente à l’armée turque qui a « accompagné » des mouvements rebelles qui lui sont fidèles. Á noter que le Ahrar al-Cham et le Harakat Nour Din al-Zenki qui avaient participé à l’opération « Bouclier de l’Euphrate » n’ont pas été présents directement pour « Rameau d’olivier ». Il faut dire que ces deux formations ont fusionné sous l’appellation de Jabhat Tahrir Souriye (Front de libération de la Syrie) pour combattre plus efficacement le Hayat Tahrir al-Cham (HTC) pour le contrôle de la province d’Idlib. Officiellement, ces deux mouvements salafistes n’entretiennent plus aucun lien avec Al-Qaida central (la direction de la nébuleuse) mais des indices laissent à penser que la réalité est quelque peu différente. Á savoir que certains responsables dans les deux camps seraient restés secrètement fidèles à al-Zawahiri.

Sur le plan tactique, les Kurdes n’ont bénéficié d’aucun appui aérien ou d’artillerie de la part de la coalition occidentale qui, à l’évidence ne pouvait tirer sur une armée membre de l’OTAN. La ville d’Afrin est tombée après deux mois de combats retardateurs.

Les Américains sont « désolés » de la tournure qu’ont pris les évènements d’autant que les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) sont maintenant l’arme au pied et ne combattent plus les dernières poches que tient Daech sur le front de Deir ez-Zor. Il n’empêche que selon l’Overseas Contingency Opération (OCO) – Train and Equip Fund (CTEF), Washington envisage toujours de dépenser 300 millions de dollars pour continuer à entraîner et à armer les FDS qui devraient être portées à 65 000 hommes (et femmes). Par contre, les responsables US sont inquiets de la volonté affichée du président Erdoğan de poursuivre son offensive en direction de Manbij plus à l’est, seule position tenue par les Kurdes des FDS encadrés par des militaires américains à l’ouest de l’Euphrate. Et l’armée turque ne devrait pas en rester là : les déclarations des responsables sont très claires : « nous allons poursuivre ce processus jusqu’à la destruction totale de ce corridor constitué de Manbij, Kobané, Tal Abyad, Ras al-Aïn et Qamichli ». Devançant l’armée turque, les FDS ont cédé leur position à Tal-Abyad à l’armée régulière syrienne. Si les forces turques tentent de prendre cette localité, elles se retrouveront directement opposées au régime de Damas.

Un mystérieux groupe est apparu en août 2017 : le Harakat al-Qiyam (le mouvement de l’éruption) qui s’en prend à des membres des FDS les accusant d’être des « séparatistes » et des « impérialistes ». Beaucoup voient la main des services secrets turcs (MIT) qui tentent de créer des désordres derrière les lignes tenues par les FDS. Il est possible que ce soit ce mouvement qui ait été à la base de la mort de deux membres de la coalition (un Américain et un Britannique) dans la région de Manbij le 31 mars 2018. Il y a également celui de la « Résistance populaire dans l’Est [de la Syrie] » qui affirme vouloir lutter contre le PKK et les Américains sans que l’on sache trop qui est derrière (MIT ou Moukhabarat syrien ?). Il est d’ailleurs à noter qu’une partie des populations sunnites syriennes commencent à montrer une vive antipathie vis-à-vis des FDS qu’elles assimilent totalement aux Kurdes et aux Américains même si certaines tribus locales les ont rejoint pour des raisons de pure opportunité. Certains sunnites montrent aussi une préférence aux forces turques qu’à celles du régime syrien accusé des pires exactions à leur encontre.

Comme les Américains, les Russes ont choisi de ne pas indisposer Erdoğan en ne s’opposant pas à son opération militaire. En fait, Moscou et Washington négocient le soutien de la Turquie pour mieux s’opposer sur le scène internationale.

En résumé, l’armée turque s’est promenée dans le nord de la Syrie, certes au prix (officiel) de 46 tués dans ses rangs lors de l’opération « Rameau d’olivier » (et plus de 260 dans les rangs de l’ASL) mais pour combien en face ? En mars, Ankara annonçait avoir neutralisé 2 777 « terroristes » du PKK (en fait du PYD) et de Daech pourtant totalement absent de la zone. « Bouclier de l’Euphrate » avait coûté officiellement 71 morts à l’armée turque et de 470 à 600 de ses supplétifs. 3 000 « terroristes »  avaient été neutralisés et « seulement » 497 civils avaient été tués.

Parallèlement, Erdoğan a menacé de lancer une opération similaire à « Rameau d’olivier » au Kurdistan irakien dans le cas où Bagdad n’agirait pas contre les activistes du PKK qui y disposent de leurs principales bases arrières. Il a précisé : « Si vous devez le faire, faites le. Si vous n’êtes pas en capacité de le faire, alors, une nuit, nous pourrons soudainement entrer dans le Sinjar pour le nettoyer du PKK ». Pour intervenir, les Turcs bénéficient déjà de bases permanentes en Irak du Nord dont celle de Bachiqa au nord-ouest de Mossoul. Ce n’est pas la première fois qu’Ankara envisage une opération dans le Nord de l’Irak afin de couper les voies de communications entre la province de Sinjar située au nord-ouest de l’Irak et le mont Qandil au nord-est. Depuis des années, c’est là que se trouve basé l’état-major du PKK mais aussi des militants de son « double » iranien : le PJAK, ce qui laisse à penser qu’une opération turque dans la région ne serait pas pour déplaire à Téhéran qui pourrait boucler sa frontière. À ce moment là, les cadres du PKK et du PJAK se retrouveraient effectivement encerclés bien que la région montagneuse difficile d’accès leur assure un repaire relativement sûr.

Tant que tout cela se fait sans heurts, Washington et Moscou regardent et laissent faire, leur but officiel étant de permettre la « stabilisation » du Nord de la Syrie et le retour des réfugiés au grand soulagement de l’Europe. Le rêve d’indépendance kurde s’évanouit une fois de plus aucune puissance régionale ou mondiale n’ayant intérêt à la création d’un grand Kurdistan. Si, en représailles, les intérêts turcs vont être visés dans l’avenir par des activistes pro-PKK, des appels commencent aussi à circuler sur les réseaux sociaux pour s’en prendre aux pays occidentaux jugés comme responsables de ce qui s’est passé à Afrin. Enfin, si les Américains – comme l’Arabie Saoudite – sont désormais certains qu’ils ne pourront renverser Bachar el-Assad, ils font tout pour empêcher les Russes et les Iraniens d’étendre leur influence dans ce pays. C’est pour cette raison qu’ils restent encore présents à l’est de l’Euphrate en soutien des Kurdes via les FDS. Toutefois, le président Trump a fait part de son désir d’évacuer la Syrie puisque « Daech est vaincu », ce qui est loin d’être la réalité. Il semble évident que si les forces de la coalition plient bagages, la place sera reprise soit par les forces gouvernementales syriennes (qui manquent cruellement d’effectifs pour tenir le terrain), soit par les Turcs.

 Idlib tenu par Al-Qaida ?

Profitant du déclin de Daech sur le plan tactique, Al-Qaida « canal historique » a repris discrètement de l’ascendant sur les autres mouvements rebelles présents en Syrie. Officiellement, sa branche armée en Syrie est désormais le Jamaat Ansar al-Furqan fi Bilad ash-Cham (le groupe des Partisans du discernement au pays du Levant) théoriquement placée sous l’autorité de Hamza Ben Laden, le fils cadet du défunt leader de la nébuleuse. Cela dit, ce dernier ne se trouverait pas en Syrie mais toujours dans les zones tribales pakistanaises. Ce mouvements serait commandé sur le terrain par Khalid Moustafa Khalifa al-Arouri alias Abou al-Qassam, un ancien proche d’Abou Moussab al-Zarkaoui dont il a épousé une des sœurs alors qu’il séjournait avec lui à Herat en Afghanistan. Al Arouri qui était détenu en Iran après avoir fui l’Afghanistan suite à l’invasion américaine à la fin 2001 aurait été échangé en 2015 contre des diplomates iraniens enlevés au Yémen par Al-Qaida dans la Péninsule Arabique (AQPA). Il séjournait en Iran avec Abou al-Khayr al-Masri – un proche du docteur Al-Zawahiri – qui a fait partie du même échange. Ce dernier a été tué en Syrie par un drone américain en février 2017.

La politique exacte menée par Téhéran vis-à-vis des salafistes-djihadistes reste complexe. Actuellement, deux responsables d’Al-Qaida « canal historique » sont toujours en Iran : Saif al-Adel et Abou Mohamed al-Masri sans que l’on connaisse leur statut exact.

Enfin, une autre coalition se revendiquant d’Al-Qaida « canal historique » s’est créée autour du Hurras al Denn (les gardiens de la foi) d’Abou Hammam al-Chami alias Farouk al-Chami, l’ancien chef militaire du Front Al-Nosra, avec le Jaysh al-Malahim, le Jaysh al-Sahil et le Jash al-Badiyah. En réponse, Al-Joulani a fait arrêter Abou Hammam al-Chami et Sami Ouraïdi, l’ancien responsable religieux de la choura d’Al-Nosra. Mais, au début mars 2018, sur intervention de chefs tribaux, ils auraient été libérés.

Depuis l’été 2017, la province d’Idlib est le théâtre de violents affrontements entre deux autres formations rebelles : le Hayat Tahrir al-Cham (HTC) et son ex-allié, le Ahrar al-Cham. Le HTC est parvenu à chasser Ahrar al-Cham de la ville d’Idlib et d’une trentaine de villages aux alentours. Suite à ces combats, certains groupes sont passés d’une coalition à l’autre, mais c’est le HTC qui a obtenu le plus de ralliements. Ahrar al-Cham s’est depuis considérablement transformé en fusionnant avec le groupe Noor al-Din al-Zenki pour donner naissance au Front de Libération de la Syrie (FLS – Jabhat Tahrir Souriya) placé sous le commandement du général Hassan Soufan.

Il est révélateur qu’au début janvier 2018, le commandement général d’Al-Qaida (Al-Qaida central) a proposé une « paix des braves » entre les différents mouvements rebelles combattant en Syrie (en particulier dans la province d’Idlib) pour s’allier contre l’ennemi commun : les forces pro-Assad et leurs alliés.

Depuis, les combats font rage au sud de la province où la base aérienne d’Abou al-Duhur (tombée dans les mains des rebelles du Front al-Nosra le 19 septembre 2015 qui y avaient assassiné au moins 71 militaires) a été reprise par l’armée syrienne fin janvier 2018.

Bachar el-Assad fait face à de nombreux problèmes

Bachar el-Assad qui d’un côté n’a pas totalement fini de gagner la guerre, doit faire face à de nombreux problèmes. En dehors du fait que des dirigeants politiques souhaitent le voir traduit devant un tribunal international pour crimes contre l’Humanité ce qui pourrait bien lui arriver un jour s’il n’est pas assassiné avant, d’avoir dû rendre la Légion d’Honneur qui lui avait été attribuée par Jacques Chirac en 2001 (il n’a pas attendu que la Chancellerie de la Légion d’Honneur ne lui en face la demande, il l’a renvoyée en France juste après les bombardements du 14 avril affirmant qu’il ne porterait jamais une décoration attribuée par un pays « esclave des États-Unis »), il doit affronter de nombreux problèmes à court terme qu’il ne peut régler seul.

Daech existe toujours même si le « califat » a cessé d’exister en tant qu’entité physique puisqu’il a perdu presque toutes les terres qu’il administrait. Il a effectué un « retour au désert » en référence à l’hégire quand Mahomet et ses disciples a été contraint de fuir la Mecque pour Médine en 622 en passant au djihad guerrier. Quoique éparpillés en une multitude de groupuscules, ses combattants sont toujours présents dans de nombreuses zones frontalières avec l’Irak, avec le Liban, au sud d’Idlib, à l’est d’Alep, entre Hama et Homs, dans la région de Damas et au sud-ouest du pays le long du Golan. Il reçoit un certain soutien au sein des populations sunnites qui se sentent toujours menacées par le pouvoir central. Se regroupant par moments, Daech est toujours capable de mener des opérations de guérilla ponctuelles de type hit and run et des actions terroristes d’envergure. Ainsi, dans la nuit du 19 au 20 mars 2018, des activistes de Daech se sont emparés par surprise le quartier de al-Qadam situé au sud de Damas. 62 combattants légalistes ont été tués dont plusieurs assassinés après avoir été capturés. Peu avant (le 13 mars), plus de 1 000 membres du Hayat Tahrir al-Cham (HTC) (dont beaucoup de familles) avaient été évacués de cette zone avec pour destination finale la province d’Idlib tenue par différents groupes rebelles. Daech a profité du flottement provoqué par l’installation des forces gouvernementales dans ce quartier pour mener cette action éclair qui a surpris tout le monde. Depuis, les activistes salafistes-djihadistes sont retournés dans la clandestinité pour éviter la contre-attaque de l’armée.

On savait que Daech était toujours implanté au sud de Damas, en particulier dans le camp palestinien de Yarmouk et dans les quartiers de Hajar al-Aswad et de al-Tadamon. Après avoir réglé le problème de la poche de la Ghouta Orientale en avril 2018, les forces gouvernementales syriennes se sont repositionnées pour enfin nettoyer le sud de la capitale. Il faut se rappeler que les effectifs terrestres pro-gouvernementaux restent trop faibles pour être capable de mener plusieurs opérations offensives simultanées. C’est pour cette raison que les positions rebelles ne sont attaquées que les unes après les autres. De plus, il faut ensuite laisser un minimum de présence sur les terrains conquis pour qu’ils ne soient pas repris lors d’une contre-offensive adverse.

. Comme cela a été décrit précédemment, la province d’Idlib est aux mains de plusieurs formations insurgées. La plus importante est le HTC. Mais Al-Qaida « canal historique » affiche aussi officiellement sa présence et souhaite unifier l’opposition sous sa bannière. De son côté, Damas veut reprendre cette région mais la configuration du terrain favorable à la défensive, le nombre important de rebelles et la présence de l’armée turque qui a déployé des « postes d’observation » tout autour de la province (dans le cadre des accords d’Astana) rendent cette tache très problématique.

Par ailleurs, une partie importante du sud-ouest de la Syrie est toujours sous le contrôle de formations issues de l’Armée Syrienne Libre même si le soutien occidental et jordanien s’est affaibli avec le temps.

Une partie du nord-ouest de la Syrie est, comme cela a été évoqué plus avant aux mains de l’armée turque (et des rebelles qui lui sont associés). Or, pour le moment, aucun rapprochement notable n’est noté entre Damas et Ankara même si le ton adopté par le président Erdoğan est moins vindicatif. Même s’il accepte de rencontrer régulièrement les Russes et les Iraniens (la dernière rencontre tri-partite au plus haut niveau a eu lieu à Ankara le 4 avril) et de participer aux négociations d’Astana/Sotchi – concurrentes de celles de Genève -, il reste un homme imprévisible.

Pour faire face à ces périls sécuritaires et sachant que l’ensemble de la Syrie est loin d’être sous le contrôle gouvernemental, Damas est fortement dépendant de l’aide extérieure. Ainsi, une partie des combattants progouvernementaux réellement opérationnels sont des étrangers et pourtant, leur nombre reste très insuffisant pour mener des opérations de reconquête tout en sécurisant le terrain repris.

Si les Russes ont diminué leurs effectifs à la fin 2017, cela reste relatif car ils ont été remplacés (en dehors de la composante aérienne) par des Sociétés militaires privées (SMP) qui ont d’ailleurs payé un lourd tribut depuis qu’elles sont engagées en Syrie en 2013.

Les Iraniens ont placé de nombreuses milices chiites locales et étrangères (irakiennes, afghanes, pakistanaises, le Hezbollah libanais) sous la supervision de la Force Al-Qods dont la figure ultra médiatisée est le major général Qassem Souleimani que l’on a vu sur tous les fronts. Depuis quatre ans, des membres des forces spéciales de l’armée régulière (Artesh) et des Basidjis (miliciens qui dépendent des Pasdaran) sont également engagés sur le sol syrien.

Israël considère cette présence étrangère (russes exceptés) comme une menace contre ses intérêts vitaux. En particulier, l’établissement d’un corridor qui relierait l’Iran via l’Irak puis la Syrie à la Méditerranée est sa hantise. L’armée israélienne a procédé à plus d’une centaine de bombardements en visant des convois d’armes destinés au Hezbollah, des installations militaires en dur qui peuvent abriter des Iraniens où des chaînes de montage de missiles, etc. . Damas est dans l’incapacité d’empêcher ces frappes d’autant que les avions israéliens tirent leurs missiles air-sol depuis l’espace aérien libanais ! Le 10 février 2018, un F-16 a quand même été détruit en vol par la DCA syrienne et s’est écrasé en Israël. La crainte est que les interventions de plus en plus fréquentes de Tsahal en Syrie ne soient que l’annonce d’une opération de beaucoup plus grande ampleur de la part de l’Etat hébreu contre le régime des mollahs. La perspective d’une frappe aérienne unilatérale visant le complexe militaro-industriel iranien est une hypothèse qu’il convient de ne plus écarter. Malgré la livraison en 2017 de S-300 russes qui complique la tâche de l’aviation israélienne, cette dernière est tout à fait capable de mener une telle opération, même dans la durée surtout si elle est aidée, comme cela est probable, par les Etats-Unis et que politiquement, la grande majorité des gouvernants sunnites – particulièrement saoudiens – en seraient très satisfaits car cela affaiblirait d’autant le camp perse, et plus globalement chiite. Les conséquences d’une telle action sont imprévisibles mais allumerait le feu dans l’ensemble du Proche-Orient.

Enfin, le problème de la reconstruction des parties « libérées » de la Syrie se pose. Ce marché évalué à environ 300 milliards de dollars est vital pour apporter aux populations gérées par Damas un minimum de services publics, de reconstructions et d’emplois sinon une nouvelle rébellion pourrait très bien redémarrer. Beaucoup d’observateurs craignent que la majorité des réfugiés syriens présents à l’étranger ne rentrent pas au pays. Sans l’avouer, le pouvoir en place à Damas ne le souhaiterait pas car il les considère – en grande partie à juste titre – comme des opposants potentiels au régime. Seuls les réfugiés de l’intérieur pourraient amorcer un mouvement de retour si les conditions matérielles sont réunies.

Les pays occidentaux et du Golfe persique dans leur grande majorité ne veulent pas participer à cette tâche titanesque tant qu’un processus de changement politique n’est pas initié – en réalité, tant que Bachar el-Assad est au pouvoir -. Débarrassés de cette concurrence commerciale, la Russie, l’Iran, le Brésil et la Chine se positionnent. Pékin présente l’avantage de bénéficier de moyens à la hauteur des enjeux et surtout, de ne pas associer sa coopération à des conditions politiques. Il faut aussi se souvenir que la Chine est le seul pays membre du Conseil de sécurité à ne pas être intervenu militairement en Syrie(1) ce qui lui donne une image de neutralité bienveillante(2) appréciée à Damas.

Dans cette situation plus volatile que jamais, il y a tout de même quelques certitudes : les Américains cherchent à renouer de bonnes relations avec la Turquie qu’ils jugent indispensables à leur politique étrangère ; Israël va tout faire pour entraver la progression de l’influence iranienne dans la zone ; la Russie va pérenniser sa présence en Syrie. Paris « exige le retrait de Syrie de tous ceux qui n’ont rien à y faire » : armée turque, milices chiites iraniennes et autres, Hezbollah. En résumé, la guerre n’est pas terminée au Proche-Orient et pourrait connaître des développements inattendus dans les prochains temps.

  1. En dehors de la présence de quelques éléments des forces spéciales qui assurent la sécurité des enclaves diplomatiques et des commerciaux chinois qui viennent prospecter le pays. Par contre, les services de renseignement chinois coopèrent à plein avec leurs homologues syriens, iraniens et russes sur la menace terroriste représentée par les activistes ouïgours.
  2. Aux côtés de la Russie, la  Chine a voté contre presque toutes les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU (dont elle est l’un des cinq membres permanents), concernant la situation en Syrie.
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