Une vulnérabilité chronique de la structure étatique

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Christophe Réveillard

Responsable de recherches à l’UMR 8596 Centre Roland Mousnier (Sorbonne Université/CNRS)


Résumé : L’Afrique présente aujourd’hui une image diversifiée avec ses émergents mais aussi son instabilité chronique. Le point nodal de la fragilité d’un grand nombre de pays demeure celui de la structure étatique défaillante.

Mots clefs : Administration, Cadre juridique, Corruption, Développement, Encadrement, État, Frontières, Infrastructures, Urbanisation.

Abstract: Africa today presents a diverse picture with its emerging countries but also its chronic instability. The nodal point of the fragility of a large number of countries remains that of a failing state and administrative structure.

Keywords: Administration, Legal Framework, Corruption, Development, Framing, State, Borders, Infrastructure, Urbanization.


Les différents pays d’Afrique ont hérité de richesses naturelles considérables, d’un énorme potentiel, mais il leur manque de ce qui leur garantirait la pérennisation de leur développement : la stabilité. Sans vision à moyen ou long terme, l’ensemble des structures, institutionnelles et politiques, économiques et sociales, est vulnérable. La principale force manquante au démarrage d’un développement durable de l’ensemble du continent africain est l’ordre politique, lequel devrait être assuré par des États garants de la stabilité du fonctionnement des institutions, de l’accomplissement des missions régaliennes et de la sécurité des affaires. Or, aujourd’hui encore, les structures étatiques africaines restent faibles et inadaptées.

Une administration faible et inadaptée

Les raisons principales de la déstabilisation étatique s’expliquent essentiellement par la faiblesse intrinsèque de l’État africain et de son administration, notamment dans sa capacité à assumer ses missions régaliennes pour le contrôle du territoire et empêcher les coups d’État ou les mutineries. Les institutions judicaires modernes en Afrique souffrent d’un réel déficit d’enracinement culturel, d’où l’ineffectivité qui les caractérise, accrue par les difficultés d’encadrement juridique du pouvoir politique, c’est-à-dire l’institutionnalisation du pouvoir et sa limitation par le droit ; ceci touchant la capacité du pouvoir à apparaître comme légitime mais aussi la sécurité des acteurs du marché économique nécessaire pour la bonne marche des affaires.

La limitation du pouvoir judicaire est un blocage au développement. En effet, l’environnement institutionnel connaît de larges insuffisances malgré les réels progrès apportés par l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA). La faiblesse continue du cadre juridique et les carences graves et généralisées des appareils judiciaires rendent très difficiles les conditions normales pour la vie des affaires. Dans les États fragilisés, les pressions de l’administration incitent encore moins les entreprises à intégrer les conditions rigoureuses du secteur formel même sous la pression des banques

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