Le continent africain : une instabilité entretenue ?

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Raymond H. A. Carter

Colonel (H) de la Gendarmerie Nationale française, docteur en Droit public, docteur en Droit pénal international, titulaire d’un Ph. D. en Relations internationales et diplomatie et diplômé en criminologie, Raymond H. A. Carter est Professeur au Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques (C.E.D.S.) de Paris, et professeur associé aux universités de Paris II et Paris V. Il a travaillé sur les cinq continents et vécu plus de dix années en Afrique, dans le cadre de la lutte contre la criminalité internationale. Il est également Senior Expert auprès de la Commission Européenne et auteurs de plusieurs ouvrages et articles.


Résumé : La société criminogène moderne engendre et rassemble criminels et criminalités au sein d’organisations puissantes en concurrence qui coopèrent avec des sociétés publiques et privées, au sein d’un tryptique de la criminalité et d’une corruption galopante ; engendrant insécurité et déstabilisation, malgré des dispositifs de lutte de plus en plus fragilisés. L’exemple de l’Afrique, frappée par cette situation, nous en donne quelques clés avec le concept de Terro-criminalité, pour une meilleure compréhension de cette criminalité mondialisée qui tend à confirmer une coopération orchestrée par et avec une globalisation en marche, préjudiciable au développement de l’Afrique.

Mots clefs : Conflits, Corruption, Criminalité, Désinformation, Ethnocratie, Guerre asymétrique, Ingérence, Insécurité, modernité.

Abstract: The modern criminogenic society generates and gathers criminals and criminalities within powerful competing organisations that cooperate with public and private companies, within a triptych of criminality and rampant corruption; generating insecurity and destabilisation, despite increasingly fragile fight mechanisms. The example of Africa, affected by this situation, gives us some keys with the concept of Terro-criminality, for a better understanding of this globalised crime, which tends to confirm a cooperation orchestrated by and with a globalisation in progress, prejudicial to Africa’s development.

Keywords: Conflict, Corruption, Crime, Disinformation, Ethnocracy, Asymmetric warfare, Interference, Insecurity, Modernity.


Malgré le désir de tout homme à vivre dans un environnement sécurisé garantissant une vie paisible, le monde d’aujourd’hui se métamorphose, entraînant les peuples dans des conflits complexes, nationaux ou entre pays, où criminalités, criminels et mafias s’affrontent ou collaborent pour leurs intérêts personnels et mutuels ; grevant ainsi l’Homme d’une réelle stabilité de vie au sein de la société de plus en plus criminogène, substratum et catalyseur d’une criminalité moderne, souvent dépourvue de justice pour en garantir existence et pérennité. Ces crimes, intégrant notre triptyque de la criminalité enchâssé par les facteurs aggravants de la corruption et du blanchiment d’argent, ainsi que du mensonge et de la manipulation au cœur d’une désinformation orchestrée, nous permettent notamment de constater que le terrorisme, outil majeur de déstabilisation, constitue aujourd’hui à la fois excuse et esquive pour développer des crimes adjacents et contigus relevant de la criminalité organisée, voire des crimes de guerre, génocides et crimes contre l’humanité, que nous analysons à travers notre concept de Terro-criminalité, renforçant le développement d’une insécurité tous azimuts.

À ce titre, l’exemple du continent Africain déstabilisé par désinformation et criminalité qui s’insinuent dans les structures publiques et privées, nous permet de mieux découvrir les limites de la fragile démocratie africaine, suivant fissures et fractures qui s’y développent entre ethno-démocratie et démo-ethnocratie d’une part, et les pressions politico-socio-économiques nationales, transnationales et internationales d’autre part, menées à la fois de façon unilatérale et multilatérale par la communauté internationale, dont l’Afrique est devenu le terrain de jeu préférentiel pour de multiples raisons ; continent au sein duquel se mêlent de nouvelles colonisations et dépendances aux conséquences fâcheuses, entretenues par ces mêmes corruption et désinformation orientées de façon interne par ses propres locataires, et de façon externe par d’autres vacataires internationaux ; avec des impacts directs sur la population, victime à la fois de l’hégémonie des supergrands et d’une insécurité grandissante ; criminalité exponentielle qui nous semble, par ailleurs, confirmer collusion et complicité avec globalisation et universalisme aux commandes comme tend à le confirmer notre présente étude

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