les relations entre l’Arabie saoudite et Israël

Le septième intervenant, Général Elias FARHAT, Général des armées libanaises a traité » les relations entre l’Arabie saoudite et Israël »
Partie 12; Actes du colloque : Où va l’Arabie saoudite?
Le 10 mars 2016
Assemblée nationale :
Académie de géopolitique de Paris

Pour Mr. Farhat, Le royaume d’Arabie saoudite joue plusieurs rôles importants sur la scène politique Arabe, régionale et internationale, notamment avec les pays islamiques. L’Israël est conscient que s’il réussit à établir des relations normales avec l’Arabie Saoudite, il verra s’ouvrir devant lui les portes du monde arabe et musulman.

Récemment, des informations ont circulé relatant des contacts officiels et des rencontres publiques, entreL’Arabie Saoudite et l’Israël dont les faits sont rapportés par les mass media. Considérées par les uns comme un début d’ouverture entre les deux pays ennemis, qui prélude à des contacts officiels, ces rencontres sont interprétées par d’autres, comme un contact sans lendemain, parce qu’elles n’aboutiront jamais à développer des relations de rapprochement politique entre les deux états. D’autres encore, considèrent que les rencontres israélo-saoudiennes nécessitent beaucoup d’efforts et une longue marche vers la normalisation des relations entre ces deux pays.

Pendant son assistance au Forum économique mondial à Davos, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré à CNN : « Dans ces derniers temps, il y a eu un changement radical dans les relations étrangères d’Israël, et entre l’Israël et ses voisins arabes. L’Arabie Saoudite, comme d’autres états, nombreux dans le monde arabe, considère l’Israël comme un allié et non pas comme une menace ».

La plus importante de ces réunions est la rencontre en Israël, entre Yair Lapid qui a œuvré pour l’initiative de paix en tant que chef du parti future, et le prince Turki alFaisal, ancien chef des renseignements, ancien ambassadeur à Washington et à Londres, fils du défunt roi Faisal binAbdul Aziz, et frère du ministre des Affaires étrangères Saud alFaisal.

Les rencontres entre chercheurs appartenant à des centres de recherche divers dans les deux pays. La plus importante de ces rencontres a réuni le chercheur et ancien militaire saoudien AnwarAl Ochqui, et Dori Gold, conseiller auprès du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

L’Arabie saoudite ne fait pas partie des pays arabes qui avaient ouvert sur leurs territoires des bureaux de représentation israéliens ; elle n’a non plus annoncé des réunions officielles avec Israël.

L’Arabie saoudite, Israël et le dossier iranien

Un croisement des positions saoudiennes et israéliennes sur la question du programme nucléaire de l’Iran, et à propos de l’ingérence de l’Iran dans la région arabe. L’Arabie saoudite considère que l’Iran représente un danger aussi bien pour elle que pour d’autres pays arabes. Elle accuse l’Iran de s’immiscer dans les affaires intérieures des pays de la région, et de soutenir les chiites et la foule populaire en Irak, mais aussi le régime en place, en Syrie, Hezbollah au Liban, et les Houthis au Yémen. Quant à l’Israël, il a toujours considéré que l’arme nucléaire iranienne constitue une menace pour son entité et pour sa sécurité nationale. L’Israël a œuvré activement auprès des États-Unis et du groupe 5 + 1 afin d’arrêter les négociations avec l’Iran, et de recourir à l’option militaire.

L’Israël et l’Arabie Saoudite se partagent les mêmes anxiétés et les mêmes soucis vis à vis de l’Iran. Mais aussi, les deux parties savent que leur coopération sur ce dossier ne pourra pas réaliser leurs buts respectifs.

Concernant la crise syrienne, A plusieurs reprises l’armée israélienne est intervenue en bombardant des cibles jugées par lui des sites militaires appartenant à Hezbollah.  Du coté saoudien, le royaume a publiquement exprimé son soutien à l’opposition syrienne, tout en réclamant le départ du président al-Assad. Il a également reçu dans sa capitale l’opposition syrienne, et n’a jamais caché qu’il la soutient  en matière de financement et d’armement.

Dans la crise yéménite, l’Arabie saoudite a lancé une guerre surprise sur le Yémen pour frapper les Houthis, et les soumettre. Elle visait par cela contrecarrer linfluence iranienne sur son voisin yéménite. Pour l’Israël, géographiquement distant du champ de bataille, le plus important dans cette guerre, est de préserver la libre navigation à Bab al-Mandeb ; cette préoccupation israélienne est partagée par d’autres pays de la mer Rouge, à savoir L’Arabie Saoudite et l’Égypte. Aussi, les Etats-Unis cherchent à protéger la libre navigation maritime des dangers qui menacent le commerce mondial.

Quels horizons pour les relations israélo-saoudiennes ?

L’Arabie Saoudite, n’attache à l’Israël aucune importance pour améliorer ses relations avec les États-Unis. Elle n’a non plus aucun besoin d’Israël pour consolider sa position internationale, les relations américano-saoudiennes étant bien solides, comme nous l’avons mentionné. C’est plutôt l’Israël qui a souvent besoin de l’Arabie Saoudite pour l’aider à sortir de son isolement au niveau des pays arabes, et des pays musulmans. Il est difficile pour le leadership du Royaume de mener la normalisation avec Israël, car l’établissement religieux allié avec l’établissement politique, ne peut pas permettre une telle action. Toute décision de normaliser les relations avec l’Israël provoque la colère des clercs saoudiens, et produit des réactions violentes. N’oublions pas que le wahhabisme puritain incarné par l’organisation des « Frères de celui qui obéit à Dieu«  a rejeté la décision que le Roi Abdul Aziz avait prise, pour arrêter l’expansion en Irak et en Syrie. Ils avaient mené contre lui une guerre qui s’est soldée par leur défaite, dans la bataille de sabilah en 1928.

En brève conclusion, on peut dire que le Royaume n’a pas intérêt à développer ses contacts avec Israël, car c’est inutile, et provoque le puritanisme wahhabite diffèrent de l’establishment wahhabite qui participe actuellement au gouvernement. En plus, l’Israël voit dans la relation avec l’Arabie une introduction obligatoire dans le règlement de la cause palestinienne, et selon des conditions Israéliennes.

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