Le fiasco saoudien au Yémen se confirme :

Ibn Salman en payera le prix.

De : Majed Nehmé, chercheur et journaliste franco-syrien

Résumé

À peine nommé ministre de la défense par son père, Mohammad Bin Salman croise le fer avec l’Iran et menace de transporter la guerre sur son territoire. Nommé quelques mois plus tard Prince héritier, en mars 2015, il entre en guerre contre le Yémen. Inexpérimenté, imbu de sa personne et fort du soutien des États-Unis et d’Israël, confondant jeux vidéo et vraie guerre, il croyait venir à bout de la résistance des Ansarullah et de l’armée nationale yéménite, en quelques semaines. Cinq ans après, il est confronté, avec ses alliés et supplétifs, qu’il avait embrigadés dans sa guerre absurde dans le cadre d’une coalition pompeusement appelée « Tempête décisive », à un vrai désastre géopolitique. Non seulement, cette coalition, au fur et à mesure que la victoire promise s’éloigne, s’effiloche et éclate en morceaux, mais la défaite militaire pointe à l’horizon. La résistance yéménite réussit même à porter des coups décisifs au cœur même de l’Arabie, causant des dégâts matériels, psychologiques et économiques considérables. L’Aramco est touchée au cœur. Les aéroports du royaume sont atteints. Les combats s’étendent aux régions frontalières saoudiennes d’Assir, de Najran et de Jizan annexées en 1934 par Ibn Seoud. En janvier 2020, la résistance yéménite inflige de grosses pertes aux forces supplétives yéménites soutenues par la coalition, reprenant un axe routier stratégique reliant la capitale Sanaa aux provinces de Marib, à l’est, et celle de Jawf, au nord.

Les Occidentaux qui ont jusqu’ici soutenu l’Arabie saoudite commencent à la lâcher. Les Émirats arabes unis se sont retirés sur les bouts des doigts du bourbier yéménite. À Aden, les séparatistes imposent leur loi. Les islamistes et les mouvements terroristes (Al-Qaïda, Etat islamique, Frères musulmans, …), se partagent les territoires à Hadramaout et ailleurs.

Face à ce fiasco, l’Arabie saoudite est acculée à revoir ses calculs, à entamer sa retraite du Yémen et à laisser les Yéménites eux-mêmes négocier une sortie de guerre basée sur un contrat social basé, comme le réclamaient les Ansarullah, sur un rééquilibrage du pouvoir entre différentes régions composantes du peuple yéménite.

Cette défaite aura inévitablement des conséquences désastreuses sur la cohésion de la dynastie saoudienne. Mohammad Bin Salman aura certainement à en rendre compte.

Summary           

Scarcely named Minister of defense by his father, Mohammad Bin Salman picks a fight on Iran and threatens to launch war into its territory. Named several months later Crown Prince, in March 2015 he wages war on Yemen. Inexperienced, full of himself and strengthened by United States’ and Israeli support, confusing video games with real war, he believed he would exhaust Ansarullah resistance and defeat the Yemeni National Army, within a few weeks. Five years later, he is still confronted, along with his allies and auxiliaries that he had enrolled into his absurd war within the framework of a coalition pompously called « Decisive Tempest », with a veritable geopolitical disaster. Not only this coalition, progressively as the promised victory disappeared in the distance, unravels and bursts into pieces, but also military defeat is on the horizon. Yemeni resistance even succeeds giving decisive blows to the very heart of Arabia, causing considerable material, psychological and economic damage. Aramco is smitten to its heart. Royal Airports are hit. The combats stretch to Saudi frontier regions of Assir, Najran and Jizan annexed in 1934 by Ibn Seoud himself. In January 2020, Yemeni resistance inflicts large losses on Yemeni reserve forces supported by the coalition, retaking a strategic road access linking the capital Sanaa to Marib provinces on the East, and Jawf ones to the North.

The West that had till then supported Saudi Arabia, began to let go. The United Arab Emirates withdrew on tiptoe from the Yemeni bloodbath. At Aden, separatists imposed their law. The Islamicists and terrorist movements such as Al-Qaïda, Islamic State, Moslem Brotherhood,… were sharing up territory at Hadramaout and elsewhere.

Faced with this fiasco, Saudi Arabia is cornered into reviewing its projections, starting withdrawal from Yemen, and leaving the Yemeni to negotiate an exit from the war, based on a social contract as the Ansarullah claim, on a re-balancing of power between the different regions populated by Yemeni.

This defeat shall inevitably have disastrous consequences on Saudi dynasty cohesion. Mohammad Bin Salman shall surely have to account for this.

« Berceau historique des Arabes, le Yémen sera-t-il le tombeau des wahhabites ? » se demandait l’éditorialiste du mensuel Afrique-Asie un mois après le début de la guerre saoudienne contre le Yémen, lancée officiellement et avec grande pompe en mars 2015, par le ministre de la Défense Mohammad Ibn Salman fraichement nommé par son père Prince héritier en fragrante violation de toutes les règles de succession jusqu’ici en vigueur dans ce royaume. Près de cinq ans après, la déroute de l’Arabie saoudite et de ses supplétifs se confirme. Les alliés et supplétifs de l’Arabie saoudite, qu’ils soient yéménites ou appartenant à des pays membres du Conseil de coopération du Golfe ou de la mal-nommée Ligue des états arabes se retirent progressivement de ce bourbier à la suite des revers militaires cuisants subis par leurs troupes. L’année 2020, qui avait débuté par une trêve très fragile conclue sous l’égide de l’ONU à la suite de la destruction par les forces d’Ansarullah (houthies) et de leurs alliés des centres névralgiques du royaume, particulièrement des installations de l’Aramco dont 50% du potentiel d’exportation a été réduit à néant, a très mal commencé pour les coalisés anti-yéménites.  

Retour sur une guerre absurde et barbare qui est en voie de changer durablement et radicalement les rapports de forces dans la région du Golfe, de la Péninsule arabique et dans les pays du Croissant fertile au bénéfice des membres de ce qui est désormais communément appelé l’Axe de la résistance. Un axe qui commence à Téhéran, passe par Bagdad, Damas, Sanaa pour se terminer à Beyrouth. L’assassinat du général Qassem Soleimani par des drones américains en pleine capitale irakienne, s’il constitue une immense perte humaine et psychologique pour l’axe de la résistance contre l’Empire étatsunien au Moyen-Orient, n’entamera pas pour autant la détermination des peuples de la région à défier la puissance américaine sur leur sol ou en Palestine occupée. La riposte iranienne contre la base américaine de Ayn Al-Assad n’en a été qu’un premier pas dans une confrontation globale qui, tôt ou tard, obligera la puissance américaine sur le déclin à déguerpir.

Commentant cette opération de gangstérisme caractérisé dans une tribune parue dans le Monde (14 janvier 2020) sous le titre : « Trump est dans l’instantané ; le régime iranien, lui, joue avec le temps », Robert Malley, l’actuel Président de l’ONG International Crisis Group, qui avait conseillé deux présidents démocrates, Bill Clinton et Barack Obama et qui a été l’un des principaux négociateurs américains de l’accord nucléaire avec l’Iran en 2015, décrit lucidement les conséquences désastreuses de cet acte. Au-delà des bénéfices immédiats, mais éphémères, engrangés par l’impulsif et insensé locataire de la Maison Blanche, les contre-effets de ce crime sont désastreux pour la crédibilité et la force de dissuasion américaine dans le monde. « Dans le même temps, écrit l’ancien conseiller d’Obama, la présence américaine en Irak se fragilise. Les opérations anti-organisation État islamique (EI) souffrent. Les mouvements armés pro-iraniens dans la région se mobilisent. L’Iran se défait un peu plus des contraintes nucléaires nées de l’accord de 2015. Et, pour stérile qu’elle soit, la réponse iranienne n’en est pas moins frappante. Difficile de se rappeler une opération d’une telle envergure conduite par un État contre une cible américaine – et impossible de se souvenir d’une telle opération ne suscitant aucune réponse. La dissuasion marche dans les deux sens. » Et pour preuve, les Irakiens, gouvernement, parlement et une écrasante majorité populaire, exigent désormais le départ des militaires américains de l’Irak. La guérilla anti-américaine reprend progressivement de service. En Irak d’abord, mais sans doute sur l’ensemble des théâtres de confrontation possible (Golfe, Syrie, Liban, Palestine et Yémen).

Une autre conséquence, et non des moindres de cet assassinat : le prince héritier saoudien dit MBS, connu jadis pour ses fanfaronnades et son bellicisme contre l’Iran comme contre Obama le « faiblard » qui avait signé l’accord nucléaire avec Téhéran, et qui avait soutenu inconditionnellement Trump, contre pétrodollars sonnants et trébuchants, dans sa croisade électorale pour qu’il le déchire et s’engager dans une nouvelle escalade militaire avec l’Iran, a brillé, cette fois-ci par son silence, voire son refus d’être embrigadé dans cette nouvelle guerre annoncée qu’il avait tant appelé de ses vœux.

Il n’est pas inutile de rappeler le parcours de ce jeune et inexpérimenté va-t-en-guerre qui a été à l’origine de la guerre contre le Yémen. 

Tempête de fermeté ou Tempête dans un verre d’eau ?

Vingt-quatre heures avant la reprise des pourparlers américano-iraniens sur le dossier nucléaire à Lausanne, et au moment où Washington et Téhéran étaient  engagés côte à côte en Irak contre l’État islamique, nouvel épouvantail à combattre, voilà qu’une coalition hétéroclite de dix pays menée par le royaume wahhabite déclare la guerre au Yémen.

L’opération, dans le plus pur style hollywoodien, a été baptisée « Tempête de la fermeté ». Elle a été annoncée non pas depuis l’Arabie Saoudite par les plus hauts responsables du gouvernement, mais par l’ambassadeur saoudien aux États-Unis, Adel Jubeir, promu depuis ministre des Affaires étrangères avant d’être, le 27 décembre 2018, relevé de son poste par le roi Salmane et rétrogradé au rang de ministre d’État, correspondant à une fonction de secrétaire d’État !

La raison officielle de cet engagement, jusqu’ici aérien, est le soutien au président Abd Rabbo Mansour Hadi, un personnage sans charisme, une marionnette entre les mains des pays du Golfe, face à l’avancée combinée foudroyante des rebelles houthis (soutenus par l’Iran et le Hezbollah) et d’une grande partie de l’armée régulière restée fidèle à l’ancien président, Ali Abdallah Saleh, issu de la plus grande fédération tribale sunnite, les Hached.
Parler, comme le font certains médias, de guerre entre chiites et sunnites, est donc de la poudre aux yeux. Faut-il rappeler que Saleh, dont les troupes constituent le fer de lance de la reconquête du pouvoir, est sunnite, alors que ses alliés de circonstance, les houthis, sont issus de la communauté zaydite (branche du chiisme, 40 % de la population) ? Celle-là même qui avait gouverné sous le régime de l’imamat au Yémen du Nord pendant des siècles, avant que son représentant, l’Imam Muhammad al-Badr, ne soit renversé par un coup d’État militaire en 1962 soutenu par Nasser. Le putsch aboutit à l’avènement du premier régime républicain, dans une péninsule arabique qui ne comptait jusqu’alors que des monarchies moyenâgeuses de droit divin.
Pris de panique, le royaume wahhabite croisa alors le fer avec Nasser, figure emblématique du panarabisme, sur la terre yéménite. Une guerre qui épuisera l’armée égyptienne et sera l’une des raisons de sa débâcle dans la guerre de juin 1967 contre Israël. Malgré l’aide massive du roi Fayçal aux monarchistes zaydites, ceux-ci ne parviendront pas à renverser le régime républicain. À l’époque, personne ne souligna que le royaume wahhabite soutenait un imam zaydite, donc chiite !
Il convient aussi de rappeler qu’en 1934, le roi Abdelaziz Ibn Séoud entra en guerre contre le Yémen, qui fut amputé de ses trois provinces d’Assir, de Najran et de Jizan.
Cette annexion est toujours ressentie par les Yéménites comme un affront national qu’il faudra un jour laver. Paradoxalement, c’est l’ancien président Ali Abdallah Saleh qui a géré ce dossier explosif et ouvert une nouvelle page de coopération avec son voisin wahhabite. Il sera mal récompensé. Au début du « printemps yéménite », en 2011, l’Arabie Saoudite l’a lâché et obligé à quitter le pouvoir en 2012, prenant fait et cause pour ses adversaires tribaux et islamistes.
En s’alliant avec les ennemis d’hier, les houthis, les alliés de l’Iran qu’il avait impitoyablement combattus, Ali Abdallah Saleh s’emploie en fait à prendre sa revanche sur ceux qui l’ont poignardé dans le dos. À la grande frayeur des monarchies du Golfe – et de leurs obligés et supplétifs – qui envoient leurs bombardiers frapper le Yémen.

Une coalition hétéroclite et de circonstance

La Tempête de fermeté (‘Assifat al-‘Hazm) était dès le départ un leurre. Certes les monarchies du mal nommé Conseil de coopération du Golfe en faisaient officiellement, mais dans les fait seuls les Émirats arabes unis, pour des raisons qui lui sont propres et qui n’ont rien à voir avec les objectifs saoudiens, et le Bahreïn étaient partants. Le sultanat d’Oman, fidèle à sa stratégie d’éternel médiateur et de faiseur de paix tracée par feu sultan Qabous, refusait de s’embrigader dans une guerre absurde et suicidaire. La Jordanie, le Maroc (il s’y était retiré plus tard), le Pakistan, et l’Égypte faisaient du service minimum. Le Soudan, en faillite économique, accepta d’envoyer des milliers de volontaires se faire massacrer et servir de chair à canon pour renflouer son économie défaillante. Le changement de régime n’a pas mis fin à cette servilité. Tous les obligés, ou presque, sont des États faillis. On se demande d’ailleurs pourquoi la Somalie n’en fait pas partie ! Ce ne sont pas ces pays qui seront d’un quelconque secours pour le régime saoudien, si les démons de la boîte de Pandore qu’il vient d’ouvrir lui sautent au visage et si la contestation gagne le royaume lui-même… Il y a de quoi : l’Arabie est gangrenée par le cancer takfiri qu’il a généré et qu’il a exporté vers l’Irak, la Syrie, le Maghreb et maintenant le Yémen, pays d’origine de Ben Laden.
Les deux principaux membres de cette coalition sont le Pakistan et l’Égypte. Le premier a déjà du mal à venir à bout des mouvements terroristes qu’il a créés, avec l’aide de la CIA, pour combattre l’Union soviétique en Afghanistan. La deuxième peine à éradiquer le terrorisme sur son propre territoire, notamment au Sinaï ; l’Égypte n’a pas encore oublié l’amère aventure yéménite dans les années 1960, et doit mobiliser toutes ses énergies pour endiguer le danger qui la guette et qui pourrait venir de la Libye.
En cherchant à enterrer la hache de guerre avec l’Iran et en repensant son alliance avec Israël, les États-Unis sous Obama, avaient mis leur protégé wahhabite dans tous ses états. Cette évolution du parrain américain intervient après les échecs essuyés en Syrie et en Irak.
Le saut du royaume saoudien dans l’inconnu yéménite est symptomatique d’un pouvoir anachronique et au bout du rouleau, qui a longtemps cru que sa survie ne pourrait être assurée que par la destruction de ses adversaires supposés : l’Égypte nassérienne, l’Irak de Saddam puis l’Irak post-Saddam désormais allié de l’Iran, la Syrie des Assad, la Libye de Kadhafi… En essayant de rééditer la même stratégie avec l’Iran, il s’est cassé les dents. À moins d’un improbable sursaut de lucidité, il court à sa perte. Une perte somme toute salutaire.

L’heure de vérité

Près de cinq années après son début, la guerre contre le Yémen, armée et couverte par les pays occidentaux et Israël s’avère sur le plan humain catastrophique pour le peuple yéménite. Un premier bilan a été établi en octobre 2019 par l’ONG américaine ACLED ((Armed Conflict Location and Event Project) assure que ce conflit régional a fait plus de 100.000 victimes dont plus de 12 000 civils ont été tués depuis 2015. Elle affirme, sur la base de recoupements bien documentés que rien qu’en 2019 ce conflit a fait environ 20 000 morts depuis le début de l’année, faisant de 2019 la deuxième année la plus meurtrière – après 2018. Un bilan hélas provisoire qui ne fait pas parties des victimes civiles collatérales dont des enfants, des femmes, des personnes âgées fauchés par les maladies, la faim et la destruction des structures de secours et d’aide ainsi que le blocus humanitaire qui met par terre l’économie de ce pays qui compte parmi les plus pauvres de la planète.

Le bilan établi par l’Acled comptabilise uniquement les morts de combattants ou de civils dans des affrontements ou des bombardements. Mais le nombre de victimes de la guerre au Yémen est bien plus élevé si on prend en compte les conséquences humanitaires. L’ONU le répète depuis plusieurs années, le pays subit «la pire catastrophe humanitaire au monde» : 3,3 millions de déplacés, plus de 24 millions de personnes ayant besoin d’aide internationale – environ 80% de la population –, et environ 2 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrant de «sévère malnutrition». Il y a un an, l’ONG Save The Children estimait qu’environ 85 000 enfants étaient morts de faim ou de maladie au Yémen entre 2015 et 2018.

Malgré ce bilan humain insupportable, la coalition saoudienne n’a pas atteint ses objectifs. Car on assiste depuis 2018 à l’éclatement du camp pro-saoudien entre clans, groupes islamistes, régionalistes, le retrait de plusieurs pays de la coalition. Les groupes terroristes quaïdistes et daechistes pullulent. Cette barbarie n’a pas laissé indifférentes les opinions publiques européennes et américaines (USA, Canada) qui se sont réveillées et ont commencé à organiser des campagnes massives appelant les gouvernements occidentaux à cesser d’armer l’Arabie saoudite et ses associés. Ce qui a conduit les Émirats arabes à annoncer leur retrait du conflit et certains pays à décréter un embargo sur les ventes d’armes et à appeler à une sortie négociée du conflit. 

Last but not least, les houthis, après quelques années de repli et de stratégie défensive, sont passés à l’offensive, reprenant une bonne partie du territoire perdu, particulièrement autour de Sanaa, infligeant de lourdes pertes aux supplétifs de Riyadh. Ils sont devenus, avec leurs drones de plus en plus perfectionnés, grâce notamment à l’aide technique du Hezbollah libanais et de l’Iran, capables de porter le conflit non seulement dans les régions saoudiennes frontalières du Yémen, régions yéménite annexées par l’Arabie saoudite en 1934, mais aussi au cœur même des pays agresseurs. Leurs installations économiques et portuaires sont désormais la cible des drones yéménites de plus en plus performants.

Cette évolution stratégique a contraint dernièrement la coalition à accepter les trêves qu’elle rejetait auparavant. Des trêves qui vont sans doute déboucher à un règlement politique du conflit, basé sur un partage plus équitable du pouvoir entre les différentes régions et composantes du Yémen. Le mirage d’une victoire rapide et d’une guerre éclair qui mettrait à genoux le peuple yéménite a vécu.  L’Arabie saoudite sort vaincue de cette guerre absurde. Réduite à sa véritable dimension, celle d’un primitif militaire et d’une colonie américaine protégée, elle aura à faire face à de nouvelles réalités géopolitiques. Le Prince héritier Mohammed Ibn Salman, personnellement à l’origine de cette calamiteuse aventure, aura sans doute à en payer le prix.

Par Majed Nehmé, chercheur et journaliste franco-syrien

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