Des étapes dans l’histoire de la de Nadjaf Al-Ashraf

Professeur Hassan Aissa AL-HAKIM

Ancien président de l’Université de Kufa et Secrétaire général de la Fondation Patrimoine de Nadjaf.

Premièrement, dans la langue et la terminologie

Le mot Nadjaf signifie en langue arabe le sol surélevé1. Ibn Darid dit à ce propos : « le mot Nadjaf signifie surélévation du sol, ou colline »2. Le terme Nadjaf rejoint le mot dos c’est-à-dire «ce qui s’épaissit et s’élève à partir du sol». La route qui conduit à la terre ferme ou à la mer est ainsi appelée la route du dos3. De surcroît, Nadjaf était surnommé : Dhahr Al-Hira ou Dhahr Al Kufa, littéralement et respectivement le dos d’Al-Hira ou le dos d’Al Kufa.

La zone surélevée Al-Dhahr comporte une vaste étendue géographique sur laquelle sont construits depuis l’époque préislamique des tombeaux, des palais, des monastères, des châteaux et des forteresses, etc. Pour décrire la terre haute de Nadjaf, plusieurs poètes parlent dans leurs poèmes de cette zone en utilisant des mots tels que fier, ou encore « montagne ».

Nadjaf avant l’Islam

Le plus ancien texte remonte au règne du roi babylonien Nabuchodonosor (626-539 avant JC). Celui-ci a construit un sous-sol à Nadjaf, où il ras­sembla des tribus arabes4. Ibn Khaldoun dit « un groupe d’arabes sortent et arrivent étonnés à Dahir Al Kufa, les plus faibles descendirent sur ces terres qu’ils nommèrent dorénavant Al-Hira »5. Après la fondation du royaume d’Al-Manathera à Al-Hira, Nadjaf devient une sorte de parc pour ses rois. Des monastères, des temples et des palais ont été établis, et les Assyriens ont habité ses périphéries. Les jacobins on construit un centre religieux au bord d’Al-Hira nommé Acoula6. Ces palais et monastères ont attiré un bon nombre de poètes notoires depuis l’époque préislamique (en arabe : Al-Jahiliya littéralement l’ignorance) jusqu’à l’époque Abbasside. Le dernier roi Lakhmide d’Al-Hira Al-Numan Bin Al-Mundhir avait protégé les fleurs et les roses plantées sur les terres de la région d’Al-Chaqaîq (littéralement : Les anémones couronnées), ce qui a valu à la région l’appellation de «joue de la vierge »7que les rois Sassanides et les rois d’Al-Manathira ont prise pour mai­son et parc à l’ère préislamique. Le Palais d’Al-Khournak (du roi Al-Nûman) ainsi que de nombreux palais sont tous situés dans cette région. Un certain nombre d’historiens et de poètes ont évoqué cet endroit dans leurs écrits ; parmi eux, le poète abbasside Ishâq Ibn Ibrahim Al-Mousli qui décrit l’air pur et la terre parfumée de Nadjaf8.

L’orientaliste et islamologue français Louis Massignon s’est arrêté dans la région de Nadjaf et l’a décrite dans son célèbre voyage à la ville de Kufa. Parmi les villages de Nadjaf on retrouve : Barek, Banqiya, Al-Jora, Hammam Ayoûn, Khafan, Al-Rahba, Al-Silihôn et Teznabad, Al-Adhib, Qadissiya, Al-Qatqatna et Al-Namari. Ces villages ont connu de nombreux événements à l’époque préislamique et islamique (Rachidie et Omeyyade). Parmi les plus célèbres monuments de Nadjaf : les palais d’Al-Hira construits sur ses terres tels que: Al-Khurnûq, Al-Sadir Abu Al Khassib, et le Palais Blanc, etc. Ces palais sont au nombre de dix-sept. Quant aux lieux de culte (monas­tères et temples) ils sont au nombre de trente-deux. Les plus notoires sont le monastère de Hind l’ainée, le monastère de Hind la cadette, le monas­tère Al-Ascon, le monastère Al-Aoûr, et le monastère Al-Akirah.

Dans les cimetières de Nadjaf, même avant l’Islam, plusieurs prophètes et sages y sont enterrés, parmi lesquels : Al-Gharyane, Al-Thawiyâ, Banqia et d’autres.

La mer de Nadjaf est l’un de ses plus anciens sites géographiques. Elle était appelée autrefois en langue hébraïque « Hashir » ce qui signifie l’en­semble des eaux9. Des navires venant de Chine atteignèrent cette mer10 par le golfe et l’Euphrate.

L’explorateur portugais Teixeira l’avait évoquée dans ses écrits tout comme l’explorateur Delavac, le Professeur Foshee ou encore le Professeur Alois Musil et tant d’autres historiens et géographes européens. Par ailleurs, on a dénombré vingt-quatre sources d’eau dans la zone de la mer. Cette dernière est reliée au mont Al Judi cité dans le déluge qui a inondé la terre et le mont Sinaï et Al Dhaquawat et tant d’autres collines.

Nadjaf à l’ère de l’Islam

Depuis la venue de l’Islam, la terre de Nadjaf a connu de nombreux évé­nements marquants, tels que les événements d’Al-Qadisiyâ près de Nadjaf ou la conquête de la ville d’Al Hira par le leader Khaled Bin Al Walid, ou encore ceux de la zone d’Al Jisr (le pont) sous les commandements d’Abu Obeid Al-Thaqafi. Lorsque l’imam Ali, qu’il soit salué et loué ! s’installa à Kufa, en l’an 36 AH après l’Hégire, il avait pris pour habitude de sortir à Nadjaf accompagné d’un certain nombre de compagnons tels que: Khiab Bin Al-Art, et Kamil Ben Ziyad Al-Nakhai. Après sa mort, il a été enterré dans la terre de Nadjaf en l’an 40 AH. Sa tombe était restée cachée pendant toute la durée du règne Omeyyade (41-132 AH), et lorsque le peuple se libéra enfin, après la chute des Omeyyades, les Alaouites et d’autres se sont dirigés à Nadjaf. La sépulture Alaoui a finalement été découverte en l’an 132 AH, à l’époque de l’Imam Sadeq, paix à son âme. Pendant le règne de Haroun Al-Rashid (170-193 AH), le nombre de personnes visitant le sanctuaire ne cessa d’augmenter, ce qui amena Al-Rashid à construire un dôme par-dessus le sanctuaire11. Le poète Isaak Ben Ibrahim Al Musli s’y est arrêté et a récité un poème sur la sainteté et la pureté de la tombe de l’Imam Ali.

Durant l’ère Abbasside, le chemin du pèlerinage traversait Nadjaf jusqu’aux terres saintes. Certains califes allaient même jusqu’à saluer les pè­lerins à leur passage à Nadjaf12. Par ailleurs, Nadjaf se construisit depuis le troisième siècle hégire, correspondant au IXe siècle sur les plans suivants :

  1. La création de la Hawza Al-Îlmiya (institut religieux scientifique)
  2. L’expansion de Nadjaf à travers ses bastions.
  3. L’entretien du Mausolée d’Ali, qu’il repose en paix.
  4. Le transfert des morts au cimetière de la Vallée de la Paix (Oued Al-Salem).

Chacun de ces niveaux constitue des études à travers le développe­ment intellectuel, culturel et social de la ville de Nadjaf Al Ashraf. Par ailleurs, les Bouyides avaient un rôle éminent dans l’essor de l’urbanisme et de la culture depuis l’an 334 jusqu’en l’an 447 AH au moment où l’école de Nadjaf entreprenait son expansion lors du règne du Cheikh Abu Jaâfar Ibn Mohammad Al-Hassan Al-Tusi décédé en l’an 460 AH.

Le poète Al-Hussein Bin Al-Hadjaj s’y est arrêté et a récité un poème où il décrit les bienfaits que procure la visite de la tombe sacrée de l’Imam Ali, en ce sens qu’elle guérit les souffrants13.

La ville de Nadjaf a été entourée de remparts pour la protéger d’éven­tuelles attaques. Au fur et à mesure que la ville s’étendait, ces fortifications étaient détruites et remplacées, les choses ont ainsi continué jusqu’à la chute des Abbassides en l’an 656 AH correspondant à l’année 1258.

Nadjaf entre l’ère Moghol et Ottoman

La ville de Nadjaf Al Ashraf n’a pas subi d’actes barbares ou de vanda­lisme lors de l’invasion de Bagdad et de l’éradication du califat abbasside par les mains mongoles Ilkhanides. Même Houlagou avait envoyé une troupe pour protéger le saint sanctuaire14 et ordonna à Ata Al-Mulk Juvayni (au poste de Sahib Al Diwan), de creuser un canal afin d’essayer d’acheminer de l’eau à Nadjaf15.

Par ailleurs, Houlagou a construit le lien situé au Mausolée de l’Imam Ali, qu’il se repose en paix !, et s’est occupé du Soufisme16. Nadjaf avait eu de l’intérêt sous le règne du Sultan mongol Ghazane alors même que le Sultan Khodabandeh Muhammad s’est converti au Chiisme par le soin d’Al-Allama Al-Hilli Hasan Ibn Youcef Ibn Ali Ibn Muthahâr, décédé en l’an 726 AH. L’explorateur Ibn Battuta lors de sa visite de la ville de Nadjaf en l’an 726 AH avait mentionné dans ses écrits le tombeau de l’Imam Ali, qu’il se repose en paix !, les écoles, les zawiyas et les Gorges et a décrit les marchés et la vie économique et sociale de cette région17. Sous le règne des Jalaîrîs (738-814 AH), la ville de Nadjaf Al-Ashraf jouissait d’une grande attention, sous les commandements du sultan Hassan Al-Jalaîrî. Quand il mourut en 757 AH, on l’enterra aux côtés de l’Imam Ali.

Les frontières de Nadjaf se sont élargies sous le règne du sultan Uways Al-Jalaîrî pour devenir l’une des meilleures villes d’Irak. Le Sultan Ahmed Al-Jalaîrî a continué son activité de reconstruction de la ville de Nadjaf.

Toutefois, à l’ère des Turkmènes (815-900 AH) cette ville a été victime d’at­taque des Muchâchîyeens, qui avaient embrassé la doctrine du fanatisme, et attaquèrent le sanctuaire de l’Imam Ali paix sur lui, et le vandalisèrent en le pillant de ses contenus18.

Pendant l’ère ottomane (900-1333 AH) Nadjaf tomba sous la menace du conflit perso-ottoman sous le règne du sultan Suleyman le Magnifique d’un côté et du Chah Ismaïl Safavi de l’autre, malgré le fait que quelques-uns des sultans ottomans avaient engagé des réformes dans la ville de Nadjaf Al Ashraf. Dans les périodes de paix entre l’Empire ottoman et persan, Nadjaf bénéficie de plusieurs réalisations et rénovations touchant le saint mausolée ainsi que les institutions religieuses et économiques. En l’an 1156 AH/1743, le sultan perse Nâdir Châh a recouvert d’or le dôme et les deux minarets du mausolée Al-Haîdari, et la conférence de Nadjaf a été organisée afin de rapprocher les différentes communautés musulmanes. Toutefois, cette si­tuation de compromis entre les deux pays n’a pas empêché une certaine partie des habitants de Nadjaf de s’opposer à l’autorité ottomane au pou­voir en 1270 AH/1854. Plusieurs historiens et écrivains ont écrit sur l’Irak et Nadjaf, parmi eux, l’écrivain Longrigg dans son livre « Quatre siècles de l’Histoire de l’Irak moderne » (Four Centuries of Modern Iraq), l’écrivain Lorimer, dans son livre « Le Manuel du Golfe persique» (The Gazetteer of the Persian Gulf, Oman and Central Arabia) et l’écrivain Al-Wardi dans son ouvrage « Études de la nature de la société irakienne » ainsi que d’autres historiens irakiens, arabes et européens. Aussi, la ville de Nadjaf Al-Ashraf était depuis l’an 1214 AH/1799, le théâtre d’invasions wahhabites : on a compté treize attaques jusqu’en 1258 AH/1843. Par ailleurs, l’Empire otto­man a continué à gouverner l’Irak jusqu’à la Première Guerre mondiale en 1914.

Nadjaf sous mandat britannique

L’occupation britannique de l’Irak a duré six années de 1914 à 1920. Nadjaf avait résisté à cette occupation sur trois axes :

  • – Le djihad contre le règne britannique entre 1914-1915.
  • – La révolution de Nadjaf 1918.
  • – La Grande Révolution d’Irak 1920.

La ville de Nadjaf Al Ashraf s’est préparée pour soutenir l’Etat ottoman au pouvoir, contre l’armée britannique qui séjourna à Al-Faw en l’an 1914. Les irakiens se sont ralliés autour du saint drapeau Al-Haidari, dirigés par les leaders religieux, notamment, Mohammed Saïd Al-Haboubi, Mohsen Hakim, et Mustapha Al-Kashani.

Les Ottomans soutenus par les irakiens ont affronté les forces britan­niques dans la région d’Al-Chaiba. Cette bataille s’est soldée par la victoire de l’armée britannique. Suite à cela, les irakiens ont reculé vers Al-Nasiriya, ville dans laquelle mourut le Faqih Mohamed Said Haboubi19. À leur retour à Nadjaf, les moudjahidines attaquèrent le gouvernement ottoman au pou­voir et l’expulsèrent de Nadjaf. Ils établirent un gouvernement autochtone entre 1915-1917, devenant ainsi le premier gouvernement local après la libération de l’Irak de l’influence ottomane20. En 1917 le gouvernement civil s’est dissous lorsque les britanniques entrèrent dans la ville de Nadjaf Al Ashraf. On fonda l’Association de la renaissance islamique (Jamîyat Al-Nahda Al-Islamiya) dont le but était de chasser les Britanniques de Nadjaf. Cette association avait deux ailes :

  • – L’aile intellectuelle qui tire sa force des hommes de science.
  • – L’aile militaire qui est composé des chefs de clans.

Parmi les figures qui représentent l’aile intellectuelle, citons les noms de : Mohammad Ali Bahr Al-Ulum, le Cheikh Mohammed Jawad Al-Djazaîri, le Cheikh Mohammad Ali Al Dimashki, et le Cheikh Abbas Al-Khalili et d’autres. De son côté, l’aile militaire est représentée par Al-Haj Nadjm Al-Baqal, Al-Haj Kazem Sabi, Abbas Ali Al-Ramahi, et Awlad Al-Haj Saad Al-Haj Radi.

Les habitants de Nadjaf ont réussi à s’introduire dans le palais du gou­vernement britannique, ce qui a causé la mort du Capitaine Marshall, gou­verneur politique de la ville de Nadjaf Al-Ashraf. Cette ville a été assiégée pendant un mois et demi, onze personnes ont été exécutées, et 120 habitants de Nadjaf ont été exilés vers l’Inde en tant que prisonniers de guerre.

Dans la période entre 1918-1920 Nadjaf se mit à se préparer pour une grande révolution irakienne, et a conduit la révolution. Les références bibliographiques révolutionnaires lui ont donné le nom de « capitale de la révolution » et « centre de la révolution ». Les prêcheurs de la mosquée Al Hussein avaient un rôle dans la préparation du peuple irakien. Le Parti Nadjafi s’est créé pour diriger la révolution. Celui-ci disposait de deux centres qui sont :

  • – La Bibliothèque d’Abd Al-Hamid Zahid Charif dans l’esplanade du

saint sanctuaire Haydâri.

  • – La Chambre politique dans l’école religieuse Al-Akhûnd.

Des hommes de science, des marchands et la jeunesse nationale ont rejoint le Parti. Des réunions secrètes se sont tenues dans les maisons des dirigeants et leaders religieux. Les habitants de Nadjaf ont participé à ces réunions secrètes organisées dans les villes irakiennes, et un gouvernement local a été formé à Nadjaf en 1920 supervisé par le Conseil scientifique et le conseil municipal. Lorsque la révolution éclata le 30 juin 1920, Nadjaf Al-Ashraf a pris la direction intellectuelle et politique, et a publié « le journal de l’Euphrate et de l’indépendance ». Toutefois, la révolution avait échoué après que les révolutionnaires aient obtenu quelques victoires dans certains domaines. Un grand nombre de dirigeants de la Révolution (savants et chefs de clans), ont été arrêtés et des amendes leur sont été infligées.

Le rôle de Nadjaf Al Ashraf dans la révolution du XXe siècle, en plus du leadership spirituel, était aussi de :

  • – Réceptionner des prisonniers anglais et les emprisonner dans Khan

Alchilan.

  • – Créer le drapeau de la révolution du XXe siècle et le hisser dans les

domaines de la révolution.

  • – Émettre les journaux et les données.

Nadjaf sous la monarchie en Irak, 1921-1958

Des commandants et leaders dont le Cheikh Khazaal (Prince et souve­rain d’Al Mohammara, le Cheikh du Koweït et Talib Al-Naqib ont été dé­signés à la tête du trône de l’Irak en 1921. Finalement, c’est le roi Fayçal Ier qui est proclamé roi d’Irak. Et même si les habitants de Nadjaf ont béni cette élection, ils ont refusé de signer le traité anglo-irakien de 1922 et l’élection de l’Assemblée constituante, au point où des références religieuses ont émis des fatwas de la sainteté de la participation aux élections. Aussi, Nadjaf Al-Ashraf refusa le traité de 1930 avec la Grande-Bretagne. Lorsque le roi Ghazi (Ben Fayçal) accéda au pouvoir en Irak, Nadjaf se leva contre le gouverne­ment de Yacine Al-Hachimi et soutena le mouvement des tribus en 1935.

Après le meurtre du roi Ghazi en 1939, le prince Abd Al-Îlah est devenu tuteur /régent du trône car Fayçal II Ibn Ghazi était encore très jeune.

En 1941, la ville de Nadjaf approuve le coup d’état (Carré d’Or) di­rigé par Rachid Ali Al-Gillani, et soutient le peuple palestinien en 1948, dénonçant la formation d’un État israélien. Par ailleurs, Nadjaf soutient aussi le peuple égyptien en 1956 lors de l’agression tripartite contre l’Egypte jusqu’en 1958, année à laquelle on renversa la royauté en Irak.

Nadjaf Al Ashraf sous le règne républicain (1958-2003)

La ville de Nadjaf Al Ashraf a soutenu le régime républicain instauré en 1958. Les autorités religieuses et les associations littéraires ont apporté leur soutien au commandement de la révolution. Djamaa Al-Ouléma (littérale­ment groupe des scientifiques) s’est formé entre 1958-1963 correspondant à la période de conflit politique et idéologique entre les partis politiques. Cette dernière, incluait plusieurs personnes influentes telles : Mohammed Baqir Al Sadr, Mohammed Jamal A-Hashemi et Mohammad Mahdi Al Hakim ainsi que d’autres, des prêches (fatwas) ont été émis afin d’interdire le Chiisme. À cette période, des partis de gauche et d’autres partis nationa­listes ont émergé. Ainsi, la situation générale balançait entre inquiétude po­litiques et calme précaire jusqu’en 1968, où le parti Baath accéda au pouvoir. La crise dégénère entre l’Autorité et l’imam Al-Sayyed Mohsein Al-Hakim, jusqu’à sa mort en 1970. Cette crise s’est aggravée après l’interdiction de la pratique des rites religieux, conduisant à l’exécution, l’emprisonnement et l’expropriation d’un grand nombre d’habitants de Nadjaf.

La période entre 1980 à 1991 était un moment délicat pour l’Irak, des événements bouleversants ont eu lieu, parmi lesquels : la guerre contre l’Iran qui durait huit ans, suivie par le soulèvement populaire en 1991. C’est une période caractérisée par les faits suivants :

  • – La peine de mort pour un grand nombre de personnes.
  • – L’assassinat des autorités religieuses.
  • – L’exil des familles en dehors de l’Irak.
  • – Les fosses communes.

Cette situation tragique a ainsi continué jusqu’à la chute du régime de Saddam en 2003.

Notes

  1. Al-Farahidi Al-Ain 6/144, Ibn Mandour : « la Langue des Arabes » 9/323.
  2. Ibn Derid : Al Ichtikak, page 349.
  3. AlFarahidi Al Ain 4/37.
  4. Al Tabari : « l’Histoire 2/28 », Ibn Al Athir : Al Kamel 1/340.
  5. Ibn Khaldoun : l’Histoire, 2/237.
  6. Ali : des conférences dans l’Histoire des Arabes 1/78.
  7. Al Balathari : « la conquête des pays », p. 277.
  8. Ibn andour : la Langue des Arabes 9/322, Al-Zubaidi : Taj Al-Arous, 6/251.
  9. Paul : Ministère de la Connaissance islamique (Al-Hira) 8/161.
  1. Massoudi, Meadows ofGold, 1/103.
  2. Ibn Taous « LaJoie d’Al-Ghari ».
  3. Al-Tabari « l’Histoire » 9/185.
  4. Mahbouba « Le Passé de Nadjaf et son présent » 1/218.
  5. Al-Hamdani « collection de l’Histoire » 2/269.
  6. Ibn Taous « La Joie d’Al-Ghari ».
  7. Ibn Al-Fouti, Al-Hawadîth Al-Jamêâ, 358.
  8. Ibn Batouta, Le Voyage, 1/109.
  9. Al-Ghayâtî, l’Histoire, 308.
  10. Mohammed Redha Al-Chibi, Al-Diwan, 185.
  11. Mahbouba, le Passé de Nadjaf et son présent, 1/218.

 

 

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