Les dilemmes d’Israël face à la guerre en Ukraine : l’impossible choix

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David Rigoulet-Roze

Docteur en Sciences politiques, enseignant et chercheur à l’Institut français d’analyse stratégique (IFAS) et chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), ainsi que Rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques (L’Harmattan). Il est spécialiste de la région du Moyen-Orient et a notamment publié Géopolitique de l’Arabie saoudite : des Ikhwans à Al-Qaïda, Paris, Armand Colin, 2005 ainsi que L’Iran pluriel : Regards géopolitiques, Paris, L’Harmattan, 2011. Il a également publié de nombreux articles dans plusieurs revues dont France-Forum, Revue Diplomatique, Stratégiques et Conflits. Il assure par ailleurs depuis plusieurs années un cours de Sciences politiques à l’Université de Cergy-Pontoise.


Résumé : Avec la guerre en Ukraine, Israël a privilégié une attitude prudentielle justifiée par le souci de préserver ce qu’il estime être ses intérêts supérieurs dans ses relations complexes avec la Russie. Il faut compter dans ce choix le maintien d’une communauté juive en Russie, ainsi que l’accord tacite et paradoxal du Kremlin quant aux frappes de Tsahal en Syrie contre des cibles pro-iraniennes sinon iraniennes. Un infléchissement au profit de Kiev semble être observé compte tenu de l’existence de la communauté juive en Ukraine et des demandes d’un soutien plus affirmé par Kiev.

Mots clefs : Aliyah, Armement, « Dôme de fer », Gardiens de la Révolution, Génocide, Iran, Israël, Juifs, Moyen-Orient, Nazisme, Pogrom, Russie, Shoah, Syrie, Tsahal, Ukraine.

Abstract: With the war in Ukraine, Israel has favoured a cautious attitude justified by the concern to preserve what it considers to be its superior interests in its complex relations with Russia. This choice includes the maintenance of a Jewish community in Russia, as well as the Kremlin’s tacit and paradoxical agreement to Tsahal strikes in Syria against pro-Iranian, if not Iranian, targets. A shift in favor of Kiev seems to be observed, given the existence of the Jewish community in Ukraine and Kiev’s demands for more affirmative support.

Keywords: Aliyah, Armament, “Iron Dome”, Revolutionary Guards, Genocide, Iran, Israel, Jews, Middle East, Nazism, Pogrom, Russia, Shoah, Syria, Tsahal, Ukraine.


Introduction

Avec la guerre en Ukraine, Israël s’est retrouvé confronté à une sorte de dilemme moral dans la mesure l’État hébreu qui prend la mesure de l’agression russe contre l’Ukraine et de la souffrance de la population ukrainienne, a considéré qu’il était nécessaire de privilégier une attitude prudentielle – stigmatisée d’ailleurs par Kiev lui reprochant d’avoir opté pour une forme de neutralité – justifiée par le souci de préserver ce qu’il estime être ses intérêts supérieurs dans ses relations complexes avec la Russie.

Deux aspects entrent en ligne de compte dans ce choix difficile : d’abord le maintien d’une communauté juive en Russie même, mais aussi l’accord tacite et paradoxal du Kremlin depuis plusieurs années quant aux frappes de Tsahal en Syrie contre des cibles pro-iraniennes sinon iraniennes pourtant par ailleurs alliées de Moscou pour empêcher le renversement du régime de Bachar Al-Assad.

Cette ligne de crête semble avoir néanmoins connu un infléchissement au fil des mois au profit de Kiev compte tenu des exactions russes en Ukraine – où vit également une communauté juive qui se trouve mise en danger par les conséquences de la guerre menée par le Kremlin – et des demandes récurrentes de Kiev d’un soutien plus affirmé.

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