L’énergie Nucléaire au Japon

Ali RASTBEEN

Fondateur et président de l’Académie de Géopolitique de Paris. Directeur éditorial de la revue Géostratégiques. Auteur de Géopolitique de l’Islam contemporain, Éditions IIES, 2009.

2eme trimestre 2013

L’énergie nucléaire est enregistrée statistiquement au Japon comme «énergie domestique», en raison du faible coût de l’uranium. Un pays exposé à des risques sismiques aussi importants, choisit malgré tout de bâtir 54 réacteurs nucléaires sur son territoire, presque autant que la France qui en compte 58, faisant de lui la troisième puissance en matière de nucléaire civil. Il a un fort besoin en énergie : 1100 milliards de kWh par an. La France, pour une population moitié moins nombreuse, consomme 470 milliards de kWh par an. Le nucléaire, qui ne fournit que 29 % de la production totale d’électricité (contre près de 80 % pour la France), est une source d’énergie majeure pour ce pays qui dispose de faibles réserves en ressources naturelles. Le pays doit importer l’équivalent de 80 % de ses besoins en énergie, et le nucléaire lui permet de réduire sa dépendance énergétique.

Aujourd’hui, le Japon développe des sources d’énergies alternatives telles que la géothermie et le solaire, mais il est en retard sur ces nouvelles technologies. En revanche, il est leader dans les techniques de retraitements des déchets nucléaires, notamment grâce aux efforts de Mitsubishi en la matière.

Depuis juin 2012, 52 des 54 réacteurs nucléaires japonais ont été fermés à la suite du séisme et du tsunami qui ont frappé la centrale de Fukushima le 11 mars 2011. Plusieurs d’entre eux pourraient être remis en activité dans environ un an, a déclaré mardi 2 juillet, la nouvelle instance de sûreté nucléaire, baptisée NRA (Nuclear regulation Authority) Autorité de régulation nucléaire japonaise qui fait état de dix commandes de réouverture qui leur ont été soumises.1

Pour pouvoir relancer son économie et répondre à ses besoins énergétiques, le gouvernement nippon souhaite redémarrer ses réacteurs nucléaires au plus vite. Pour ce faire, les firmes nucléaires doivent s’adapter aux nouvelles normes de sécu­rité et obtenir l’assentiment des autorités régionales2.

L’autorité de régulation nucléaire du Japon a autorisé mercredi 3 juillet les deux seuls réacteurs actifs au Japon, exploités par la compagnie Kansai Electric Power (Kepco) à Ohi, à continuer de fonctionner après l’entrée en vigueur, le 8 juillet, de nouvelles normes de sûreté.3

L’autorité a admis que la conscience des dangers liés au travail dans le secteur nucléaire était relativement faible avant la catastrophe, et l’agence espère que les nouveaux standards obligeront les compagnies à modifier leur approche.

A Fukushima, la firme Tokyo Electric Power (Tepco) a fait état lundi 8 juillet d’un taux de césium 134 entre le réacteur numéro deux et la mer 90 fois plus élevé que vendredi 5 juillet dernier – 9.000 becquerels par litre, soit 150 fois plus que le seuil de sécurité officiel.

L’industrie nucléaire japonaise espère le redémarrage rapide de ses centrales nucléaires. Depuis trente mois, Tepco affiche des pertes colossales et toutes les com­pagnies nucléaires japonaises s’activent pour convaincre la NRA, que leurs instal­lations sont sures.

Pour la première fois, en avril 2013, un tribunal japonais avait d’ailleurs rejeté la requête de militants anti-nucléaires qui demandait la fermeture de la centrale de Ohi. Des sismologues soupçonnaient la centrale d’être construite sur une faille sismique active.

État des lieux mondial4

L’énergie nucléaire s’est fortement développée dans le but de répondre à une demande en énergie toujours plus croissante. Ainsi aujourd’hui, les 437 réacteurs nucléaires en fonctionnement dans 32 pays du monde pro­duisent 16 % de l’électricité mondiale selon le Commissariat à l’Éner­gie Atomique et aux Énergies Alternatives (CEA)5, soit 361 GWh et l’on compte quelque 34 réacteurs en cours de construction et autant en projet. Le coût que représente la construction d’une centrale ne permet qu’aux pays déve­loppés de disposer de ce mode de production énergétique. Ainsi les pays qui pos­sèdent le plus de réacteurs dans le monde sont les États-Unis (104), la France (58), le Japon (54) et la Russie (31).

Au 1er avril 2011, 143 réacteurs nucléaires étaient officiellement opérationnels dans l’Union européenne soit 34 de moins qu’en 1989, année au cours de laquelle le nombre maximum de réacteurs a été atteint. Dans l’Union, chaque pays membre décide de ses options énergétiques. Cela conduit donc à un panorama d’options très contrasté.

Ainsi certains pays misent principalement sur le nucléaire, particulièrement la France ; d’autres n’en ont pas du tout comme l’Irlande, l’Autriche, la Norvège, le Danemark, l’Italie, etc. L’Italie et l’Autriche se sont prononcées contre l’énergie nucléaire dès les années quatre-vingt. La Suède (10) a, quant à elle, décidé dans les années quatre-vingt de sortir du nucléaire à l’horizon 2010 mais n’a réussi, jusqu’à présent, à arrêter qu’une seule centrale. L’Allemagne (17) prit la décision en 2002 avec la loi « Atomgesetz » de sortir du nucléaire d’ici à 2021. En septembre 2010, cette échéance avait été repoussée par le gouvernement d’Angela Merkel de 12 ans mais la catastrophe de mars 2011 survenue à Fukushima au Japon l’a poussé à modifier ces plans. L’Allemagne pourrait fermer sa dernière centrale nucléaire d’ici 10 ans. La Belgique (7) a également décidé en 2001 de sortir du nucléaire à l’hori­zon 2025, mais aucune action dans ce sens n’a été clairement engagée.

À contrario, la Suisse (5) a refusé, en mai 2003, de sortir du nucléaire tandis que la Finlande (4) a commandé un réacteur nucléaire EPR6 en décembre 2003 qui est en cours de construction depuis 2005 à l’ouest de la Finlande sur le site d’Olki-luoto. Sa mise en service a été plusieurs fois repoussée, mais selon les dernières estimations, la centrale devrait entrer en service dans le courant 2013. La France a de nombreux projets d’amélioration de son secteur nucléaire comme la décision de construire un démonstrateur EPR à Penly (Seine-Maritime). Sa mise en service est officiellement prévue pour 2017.

Cette absence de vision commune entre les États membres de l’Union euro­péenne crée un environnement politique peu favorable au nucléaire, et pourtant cette énergie occupe aujourd’hui une place importante en Europe où elle représente 35 % de la production de l’électricité.

Dans le monde, l’énergie nucléaire s’est imposée suite aux chocs pétroliers des années 70, afin d’accroître l’indépendance énergétique des pays. Parallèlement, au même titre que la garantie de l’indépendance énergétique et le développement des énergies renouvelables, le nucléaire est aujourd’hui reconnu comme une compo­sante essentielle d’un mix énergétique plus équilibré et privilégiant les énergies non émettrices de gaz à effet de serre. La plupart des pays intègrent ainsi actuelle­ment l’énergie nucléaire dans leur réflexion sur la politique énergétique à court et moyen termes (jusqu’en 2020) et à long terme (2020 et au-delà).

C’est d’abord le cas des États-Unis : entre les nouveaux besoins et le rempla­cement d’installations vieillissantes, l’administration américaine évalue ainsi entre 1 300 et 1 900 le nombre de centrales électriques (soit une puissance de l’ordre de 400 GWe) qui devront être installées d’ici 2020, toutes sources confondues.

La disponibilité des centrales nucléaires américaines s’est nettement améliorée, ce qui constitue la raison essentielle du renouveau de leur attrait aux États-Unis. Un grand nombre des 104 réacteurs américains ont obtenu de l’autorité de sûreté le prolongement de leur exploitation au-delà de la durée initialement prévue, et ces « réacteurs d’occasion » se revendent entre électriciens au prix du neuf.

Même si toutes les conditions ne sont pas réunies pour des investissements si­gnificatifs dans de nouvelles centrales nucléaires sur le très court terme, le recours au nucléaire sur le moyen terme n’en reste pas moins inévitable pour satisfaire une partie de la demande. Plusieurs dizaines de GWe d’origine nucléaire seront sans doute nécessaires à cet horizon.

Pour rappel, en puissance installée, le parc de l’Union européenne représente 124 043 MW (146 centrales), celui d’Amérique du Nord 113 043 MW (125 cen­trales), celui de l’Europe hors UE, 48 786 MW (73 centrales), l’Asie et le reste du monde ne totalisant que 70 616 MW.

On compte aujourd’hui 34 réacteurs nucléaires en construction dans le monde, et presque autant en projet.

La Russie, souhaite investir davantage dans les débats qui entourent la question du nucléaire et a pris plusieurs initiatives dans ce sens, en particulier le lancement d’une concertation mondiale, avec l’AIEA, sur le nucléaire du futur (exercice INPRO) et le vote d’une loi sur l’accueil des déchets nucléaires étrangers sur le sol russe permettant d’offrir des combustibles nucléaires en leasing.

Renouant avec une forte croissance économique, la Russie témoigne mainte­nant de la volonté de faire aboutir son programme civil de développement nu­cléaire avec l’achèvement, puis la mise en service commerciale, des centrales dont la construction avait été stoppée à l’issue de l’accident de Tchernobyl, en 1986.

États-Unis et Russie font, par ailleurs, des efforts spécifiques, dans le cadre du désarmement nucléaire, pour convertir et utiliser les matières fissiles d’origine militaire. Cela a suscité une réflexion commune, avec une forte implication de la France, sur le cycle de ces matières (y compris aux États-Unis) et sur les réacteurs les mieux adaptés pour atteindre cet objectif.

L’Iran : la centrale nucléaire de Bouchehr a été inaugurée en septembre 2011. La Russie va exploiter la centrale, fournir le combustible neuf et évacuer le combus­tible usé pendant les 2 ou 3 prochaines années avant d’en confier les commandes à Téhéran. L’Iran a aussi confirmé sa volonté de se doter d’un parc de 10 à 20 réac­teurs nucléaires pour une capacité de production de 20 000 MWe pour 2020.

Pour les grands émergents que sont la Chine, l’Inde et le Pakistan, des audits ont été réalisés à la suite de l’accident de Fukushima, mais sans que de grandes décisions en résultent. Le Brésil et l’Afrique du Sud comptent, quant à eux, poursuivre le développement de la recherche sur la technologie nucléaire.

En Asie, la Chine, dont le PIB connaît des taux de croissance proches de 10 % par an ces dernières années, estime les besoins en nouvelles capacités électriques à environ 20 GWe par an au cours des vingt prochaines années, ce qui donne la dimension de l’enjeu que représente pour ce pays l’augmentation de ses capacités de production. La Chine s’est lancée, dans les années quatre-vingt, dans le cadre d’une relation privilégiée avec la France qui se poursuit actuellement, dans une politique d’équipement nucléaire avec la volonté de maîtriser l’ensemble des technologies associées à la construction de réacteurs. Si, aujourd’hui, le nucléaire ne représente que 1,5 % de sa puissance installée avec 8 réacteurs en service commercial, la Chine prévoit de disposer, à l’horizon 2020, d’une capacité de l’ordre de 35 GWe d’origine nucléaire, soit l’équivalent de 20 à 30 nouveaux réacteurs. La part du nucléaire pourrait atteindre alors 4 à 5 % de la puissance installée, le thermique et l’hydraulique restant largement majoritaires. L’envolée récente des prix du pétrole et la prise de conscience de la dépendance énergétique vis-à-vis d’approvisionnements extérieurs laissent néanmoins ouverte la possibilité d’une accélération du développement du programme nucléaire chinois.

En Corée du Sud, 19 réacteurs nucléaires représentent environ 38 % de la pro­duction électrique nationale. Ce pays construit actuellement 2 réacteurs nucléaires et prévoit d’augmenter ses capacités par la construction de 8 réacteurs supplémen­taires dans les douze prochaines années. À plus long terme, la Corée, pauvre en ressources énergétiques, envisage de doubler sa capacité installée en 2000.

L’Inde, avec son milliard d’habitants et malgré sa faible consommation par tête (0,5 TEP/hab/an), figure déjà parmi les plus gros consommateurs d’énergie et fait face à d’importants déficits énergétiques. Quatorze réacteurs nucléaires, de faible puissance et principalement de technologie CANDU, sont aujourd’hui en fonc­tionnement et le gouvernement indien souhaite accroître la capacité nucléaire du pays pour la faire passer d’environ 3 GWe aujourd’hui à 20 GWe d’ici 2020. Pour ce faire, l’Inde entend accroître sa capacité de production pour moitié à partir de réacteurs développés localement et, pour l’autre moitié, en se tournant vers des partenaires étrangers afin d’avoir accès à des réacteurs à eau légère. Il faut noter que le pays poursuit activement son programme de développement de la filière rapide et de la filière thorium, compte tenu de ses réserves nationales.

Le Brésil compte beaucoup sur son hydroélectricité mais a déjà mis en ser­vice deux REP, le premier commandé à Westinghouse et le deuxième à Siemens. Framatome-ANP attend la décision d’achever la construction du troisième réacteur commandé, à l’époque, à l’industriel allemand. Le ministre brésilien des Sciences et Technologies s’est par ailleurs déclaré partisan, début 2003, du développement par son pays de la recherche sur la technologie nucléaire.

L’Afrique du Sud, avec 2 réacteurs de puissance en opération, développe un réacteur à haute température de 100 MWe, de type « Pebble BedModular Reactor » (PBMR), en partenariat avec BNFL (Grande-Bretagne) et un futur partenaire encore à définir. Ce concept de petit réacteur, fondé sur la technologie allemande à boulets et refroidi à l’hélium, vise essentiellement à un retour sur investissement plus rapide que celui des REP et présenterait également l’intérêt de pouvoir être accessible à des petits pays, compte tenu du moindre investissement de départ. Le consortium ESKOM a annoncé, en 2003, qu’il était désormais prêt à passer au développement et à la construction d’un réacteur de démonstration PBMR.

Le cas japonais

Le Japon qui manque d’énergie fossile a été autorisé par les Américains à déve­lopper le nucléaire civil après la signature en 1952 du traité de San Francisco. Et dès 1954 le pays investit la somme de 230 millions de yens dans le développement du nucléaire civil. La loi fondamentale de l’énergie atomique est adoptée le 19 dé­cembre 19557. La construction du premier réacteur est lancée six ans plus tard, à Tokai, dans la préfecture d’Ibaraki, à l’Est du pays, avec le soutien technologique des Britanniques et des Américains. Sa mise en service est effective en 1966. Dès lors, après le choc pétrolier de 1973, les gouvernements successifs insisteront sur la nécessité de constituer un important parc de centrales nucléaires.

Le Japon, « pays du Soleil levant » est un archipel de 6 852 îles, dont les quatre plus grandes sont Honshù, Hokkaidô, Kyùshù et Shikoku représentant à elles seules 97 % de la superficie du pays qui s’étend sur 377 488 km2. Il est le dixième pays au monde par sa force démographique, avec environ 127 millions d’habitants8 (337 hab/km2), dont l’essentiel est concentré sur les étroites plaines littorales. Le Grand Tokyo, qui comprend la capitale Tokyo, est la plus grande métropole du monde, avec plus de 30 millions d’habitants.

Le Japon est un pays développé. C’est la troisième plus grande puissance éco­nomique du monde par PIB nominal et la troisième par PIB à parité de pouvoir d’achat. Il est aussi le quatrième plus gros exportateur et le sixième plus gros impor­tateur9.

Parallèlement, ce pays souffre d’importants problèmes qui pèsent sur son ave­nir :

  • Le pays est en déclin démographique : il souffre d’un taux de natalité très en dessous du seuil de renouvellement des générations10.
  • C’est également le pays qui dispose de la dette publique la plus importante au monde depuis plus de dix ans maintenant11, cette dernière s’élevait en 2011 à 229 % du PIB12.
  • À cause de la densité du pays et de la pénurie de la matière première énergé­tique sur son sol, ses besoins en énergie sont très importants et dépendent forte­ment des importations notamment des hydrocarbures dont il ne dispose que de très peu sur son territoire.

Intéressons-nous à cette dernière difficulté :

Le pays doit impérativement avoir recours à l’importation de la totalité des éner­gies fossiles qu’il utilise, à savoir le charbon, le pétrole et le gaz naturel. Car malgré ses gros efforts en vue de garantir lui-même ses approvisionnements énergétiques en tentant de diversifier les sources d’approvisionnement, et les matières premières énergétiques, le Japon dépend fortement de ses importations, soit 120 millions de TEP (tonnes équivalent pétrole) de charbon, 200 millions de tonnes de pétrole et 95 millions de TEP de gaz naturel liquéfié dont il est le premier importateur mondial.

Le pétrole : le Japon est le troisième pays plus gros consommateur de pétrole derrière les États-Unis et la Chine avec une consommation journalière de pé­trole qui a atteint 44 millions de barils en 2011, selon le journal Oil and Gas International (OGI). Il existe du pétrole en mer de Chine orientale mais les diffé­rends avec la Chine sur les revendications territoriales de cette zone n’en permettent pas l’exploitation Cette consommation est néanmoins en baisse depuis 2005 à cause : d’une substitution des hydrocarbures coûteux, d’une population vieillissante et des objectifs d’efficacité énergétique mandatés par le gouvernement. De plus, le secteur industriel remplace petit à petit le pétrole par le gaz naturel.

Le Japon maintient des stocks stratégiques importants pour se prémunir contre une interruption de l’approvisionnement en pétrole. Fin décembre 2010, 54 % de ses stocks sont détenus par le gouvernement, 46 % des stocks sont commerciaux.

Le gaz : selon le journal Oil and Gas International, le Japon détenait 738 mil­liards de pieds cubes (20,9 milliards de mètres cubes) de réserves prouvées de gaz naturel en janvier 2011. Ces réserves prouvées ont diminué depuis 2007, 1 400 mil­liards de pieds cubes (40 milliards de mètres cubes) à cette date. La plupart des champs de gaz naturel sont situés le long de la côte ouest.

Les énergies renouvelables : la géothermie en tant qu’énergie renouvelable, réputée la plus intéressante en termes de coûts/bénéfices, pourrait prendre une place importante dans la production d’énergie13 notamment après l’accident de Fukushima. La production géothermique s’élevait en mars 2013 à 539 mégawatts, le potentiel géothermique du Japon pouvant atteindre selon une étude américaine, 23 000 mégawatts.

 

L’énergie nucléaire après la catastrophe de Fukushima

Derrière le pétrole, le nucléaire était la deuxième source la plus utilisée pour produire de l’électricité avec un tiers des besoins fournis. Avant l’accident de la centrale de Fukushima, 30 % de cette électricité était produite par 17 centrales nucléaires comprenant 54 réacteurs avec une production de 280 TWh, soit 73 mil­lions de TEP qui représentaient 14 % de la consommation énergétique totale du Japon en 201014.

Contraint de produire toujours plus d’énergie pour répondre à son industrie, le Japon est aujourd’hui le troisième pays au nombre de réacteurs nucléaires, derrière les États-Unis et la France15.

Cependant, un accident grave survient à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, l’une des plus importantes centrales au monde, à la suite du séisme du 11 mars 2011 et du tsunami qui l’a suivi. Cet accident a noyé l’industrie nucléaire dans sa plus profonde crise depuis Tchernobyl il y a 27 ans maintenant.

En quelques jours seulement, la centrale a été endommagée, le système de re­froidissement des réacteurs est tombé en panne provoquant des explosions et des rejets radioactifs toxiques dans l’air et en mer. Cet accident qui a été classé au niveau 7 (qui est le niveau maximal de l’échelle internationale de classement des accidents nucléaires) a obligé le monde entier à s’interroger sur le nucléaire car cette énergie n’est pas sans danger.

Parallèlement, les anti-nucléaires occidentaux avaient versé de l’huile sur le feu en instrumentalisant l’accident dans les medias pour alimenter leur discours en faveur de l’abandon du nucléaire, ce qui a d’ailleurs renforcé la suspicion de l’opi­nion publique japonaise et occidentale vis-à-vis de cette ressource.

Traumatisée par ce dernier accident, l’industrie nucléaire japonaise s’est vue avancer en régime de croisière depuis plus de deux ans. En effet, seulement deux de ses 54 réacteurs étaient restés en marche jusqu’au 6 mai 2012, date à laquelle tous les réacteurs étaient mis à l’arrêt. Et quatre réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima sont définitivement arrêtés et attendent d’être démantelés16. Un comble pour le gouvernement nippon qui prévoyait de faire passer de 30 % à 50 % la part du nucléaire dans sa production d’énergie d’ici 2050. Or, ce dernier avait même annoncé le 14 septembre 2012 l’abandon progressif du nucléaire sur 30 ans et de pallier ce manque d’énergie par le développement du secteur de l’énergie renouvelable17.

Depuis, le Japon a mis en place un plan visant à réduire la consommation éner­gétique du pays en attendant des solutions alternatives. Ainsi, le pays se retrouve encore une fois à la merci des importations de ces hydrocarbures qui lui coûtent une fortune et qui ont fait tâche dans le solde de ses échanges commerciaux. En effet, en essayant de revenir vers le charbon et le gaz naturel, le montant des factures énergétiques a grimpé. Le prix de l’électricité a de fait augmenté de 17 % pour les industriels et de 10 % pour les particuliers.

Pour réduire cette dépendance à l’énergie nucléaire ainsi qu’aux ressources fos­siles, plus d’une centaine de projets de parcs solaires ont été présentés, pour une puissance totale équivalent à celle d’un réacteur de puissance moyenne.

Mais au début de l’année 2013 le gouvernement de Shinzo Abe, en place depuis décembre 2012, a manifesté son souhait de réactiver tous les réacteurs qui seront jugés sûrs par l’autorité de régulation étant donné les conséquences négatives sur l’économie du pays. En effet, une série d’examens basés sur de nouvelles normes plus strictes, qui sont entrées en vigueur ce mois de juillet, auront pour but de déterminer tous les réacteurs qui pourront être exploités.

C’est un dilemme important auquel fait face le Japon car, d’un côté il est difficile de ne pas tenir compte du risque sismique malgré les règles ardues qui entourent la construction de ces centrales dans le pays, de l’autre, c’est la dépendance énergé­tique qui s’accroîtrait entraînant 60 milliards de dollars de dépenses annuelles en énergie alternative, pétrole ou GNL, sans compter le coût de nouvelles centrales thermiques.

Les nombreux incidents du nucléaire

Avant l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima en mars 2011, le nu­cléaire civil japonais avait déjà fait l’objet de nombreuses critiques :

  • En 2002 des employés de la Tokyo Electric Power Company (TEPCO) avaient tenté de falsifier le contrôle de sécurité en essayant de dissimuler des fissures dans les cuves de 13 des 17 réacteurs exploités par la compagnie. Parmi ceux-ci figuraient déjà ceux de Fukushima Dai-ichi18.
  • En juillet 2007, un tremblement de terre d’une puissance de 6,8 sur l’échelle de Richter avait gravement affecté la centrale nucléaire de Kashiwazaki Kariwa, toujours exploitée par la TEPCO. De l’eau s’était répandue dans le bâtiment de l’un des réacteurs, avant d’être rejetée dans la mer, chargée d’éléments radioactifs19.
  • En juin 2008, un nouveau séisme, cette fois-ci d’une magnitude de 7,2, endommageait l’un des réacteurs de la centrale nucléaire de Kurihata, sans grave conséquence.

Puis, beaucoup de centrales nucléaires sont construites dans des zones à forte activité sismique. Chose d’autant plus étrange que le Japon n’est pas le seul pays à le faire. Environ 20 % des centrales nucléaires dans le monde se trouvent dans des zones à forte activité sismique.

Les centrales japonaises sont, en principe, équipées pour résister à des séismes importants, généralement de magnitude 8,25 à 8,5. La centrale de Fukushima était construite pour résister à une accélération du sol maximale de 600 Gal, alors que l’accélération du sol maximale du tremblement du 11 mars 2011 était d’environ 300 Gal. Il semble d’ailleurs que ce ne soit pas le tremblement de terre en lui-même, malgré une magnitude de 8,9, mais plutôt le tsunami l’accompagnant qui ait mené aux défaillances catastrophiques des systèmes de refroidissement, malgré la présence d’un mur de protection contre les inondations. Soulignons que 11 réac­teurs touchés par le séisme se sont correctement mis en arrêt.

Dans le passé, des centrales japonaises ont su résister à des tremblements de terre, comme en 1993, 1999 (tremblement de terre de Kobe), 2003, 2005, 2007, 2009 ou 2010 (WNA, 2011 a). Dans d’autres pays aussi, des centrales ont résisté sans dommage à des tremblements de terre d’une magnitude allant de 6,3 à 6,9, comme en Arménie en 1988, en Californie en 1994 ou à Taiwan en 1999. Lors du tsunami de 2004, une centrale indienne s’est arrêtée de façon automatique, sans subir de dommages (WNA, 2011 a)20.

Au Japon et dans le monde, la plupart des plus graves accidents nucléaires n’ont pas été causés par des séismes ou tsunamis, mais généralement par des er­reurs humaines ou des erreurs de conception, qu’il s’agisse de Tchernobyl en 1986 (niveau 7), Three Mile Island en 1979 (niveau 5), Sellafield en 1957 (niveau 5) et 2008, Chalk River en 1952 (niveau 5) ou Mayak en 1957 (niveau 6)21.

La plupart des accidents nucléaires se sont produits aux États-Unis et en Union Soviétique. La France et l’Allemagne ont été jusqu’à maintenant relativement épar­gnés. L’incident de niveau 4 à la centrale de Saint-Laurent en 1980 est le plus grave incident relevé en France22.

Il est vrai que le nucléaire est une arme à double tranchant, mais si des mesures radicales sont prises dès maintenant pour davantage réduire la vulnérabilité des centrales nucléaires aux tremblements de terre et aux autres catastrophes naturelles prévisibles, accroître les exigences de sûreté, le Japon pourrait éviter les accidents nucléaires tout en maintenant le recours à cette ressource.

De nouvelles normes de sûreté en cours d’élaboration

En janvier, l’autorité japonaise de régulation nucléaire (NRA) a présenté un projet de durcissement des normes de sûreté des centrales atomiques. Parmi les mesures : des équipements permettant de garantir le maintien des moyens de refroi­dissement des réacteurs et des piscines en cas de très grave accident et la présence d’un centre de secours situé à distance des réacteurs pour conserver le contrôle des installations y compris si ces dernières sont en partie détruites ou inaccessibles.

Ces propositions doivent être soumises aux commentaires publics avant d’être éventuellement amendées, pour une mise en application prévue ce mois-ci23.

En parallèle, le régulateur a aussi élaboré de nouveaux plans de prévention et de secours avec les régions hébergeant des installations nucléaires, explique le Japan Times. Les zones d’évacuation autour des centrales ont ainsi été élargies de 10 à 30 km, impliquant de fait 21 préfectures et non plus 15 dans la gestion de crise. Les habitants vivant dans un rayon de 5 km autour des centrales se verront remettre des pastilles d’iode, afin de prévenir des cancers de la tyroïde. Les populations devront, par ailleurs, évacuer les zones en cas de débit de dose dépassant les 500 microsieverts par heure – un seuil plus strict que celui de l’Agence internationale de l’énergie atomique qui recommande 1 000 microsieverts.

Dernière étape : des évaluations de sûreté doivent être effectuées dans chaque réacteur par l’autorité sur la base de ces nouveaux critères dans un délai de trois ans. Outre le passage en revue des résultats des « tests de résistance », l’autorité est notamment en train de procéder, avec des experts-géologues extérieurs, à des exa­mens du sous-sol de cinq sites nucléaires soupçonnés d’être bâtis au-dessus ou à proximité de failles géologiques actives.

Expertise et coopérations

Aujourd’hui, il existe onze constructeurs de centrales nucléaires: trois aux États-Unis, trois au Japon, deux en Corée du Sud, le français Areva, le russe Rosatom, et l’Allemand Siemens.

L’expertise japonaise, reconnue en tant que telle grâce à son degré de technicité et de sûreté, a été renforcée par la triste expérimentation de la catastrophe nucléaire. En effet, l’image des industriels nippons n’a pas réellement souffert de Fukushima car la catastrophe était un problème de sûreté et non de technologie. Outre les négociations en cours avec l’Inde, l’Afrique du Sud, le Brésil et le Mexique, ce pays propose, partout dans le monde un « kit » de construction de centrales accompagné d’un service après-vente intégrant la « gestion des dégâts » et « l’expérience de la catastrophe ». Parallèlement, le Japon propose un savoir-faire sur la manière dont on assure ces centrales nucléaires à commencer par la définition du type de dom­mages nucléaires pouvant faire l’objet d’une indemnisation, de type de calcul de ces montants. Ainsi, les services d’assureurs privés comme la Tokyo Marine Holding Inc. seront sollicités dans le but de développer des produits d’assurance spécifiques aux situations de catastrophe nucléaire.

La coopération franco-japonaise

Après l’accident de Fukushima, les Premiers ministres japonais et français ont créé, en octobre 2011, le Comité Nucléaire franco-japonais. Co-présidé par Bernard Bigot, administrateur général du CEA et par Mitsuru Kitano, directeur général de Désarmement, Non-prolifération et Science du ministère japonais des Affaires étrangères. Ce comité intergouvernemental a pour objectif de renforcer la coopération bilatérale dans l’ensemble des domaines touchant à l’énergie nucléaire.

La récente visite d’Etat du Président François Hollande au Japon du 6 au 8 juin 2013, était l’occasion pour la France et le Japon de formaliser leurs axes de coo­pération dans le domaine de l’énergie nucléaire. La coopération franco-japonaise s’étend désormais sur la totalité du cycle du combustible, depuis l’approvisionne­ment en uranium jusqu’au traitement et recyclage des combustibles usés, et au développement de réacteurs. Elle concerne les organismes de sûreté, les chercheurs et les industriels.

Les principaux domaines de coopération ont été organisés sur les thèmes de :

  • La politique nucléaire

Les deux pays continueront à intégrer l’énergie nucléaire dans leur mix énergé­tique. Le comité franco-japonais offre des opportunités d’échange sur les politiques nucléaires, sur les développements en cours dans les deux pays ainsi que sur tous les aspects affectant ce secteur.

  • La Sûreté nucléaire

Les deux pays ont renforcé leur coopération par un nouvel accord de coopéra­tion entre leurs autorités de réglementation nucléaire respectives. Les opérateurs du cycle du combustible échangent des informations sur la base de leurs expériences d’exploitation. Les deux pays ont collaboré auparavant au sein des instances inter­nationales telles que l’AIEA et le G8 afin d’assurer le renforcement de la sûreté et de la préparation aux situations d’urgence.

  • Le Cycle du Combustible

Gestion des combustibles usés et stockage des déchets : les deux pays ont adopté une politique de traitement et de recyclage des combustibles usés, accordant une grande importance à l’utilisation efficace des ressources en uranium et à la mini-misation du volume et de la radio-toxicité des déchets radioactifs. La coopération franco-japonaise va être renforcée pour la mise en service de l’usine de retraitement de Rokkasho-Mura, ainsi que pour le développement à long terme de la politique de traitement et recyclage des combustibles usés. Les deux parties ont également abordé le sujet important du stockage définitif des déchets radioactifs.

  • La Recherche et le Développement

Point initial de la coopération franco-japonaise depuis plusieurs années mainte­nant. Cette coopération s’est étendue sur le traitement des conséquences de l’acci­dent de Fukushima. Parmi les sujets importants, les deux pays ont développé une coopération en matière de développement des réacteurs à neutrons rapides et en matière d’ingénierie.

  • La Coopération industrielle

Le Japon et la France partagent des projets nucléaires communs. L’un de ces exemples est le co-développement du réacteur ATMEA1 par AREVA et Mitsubishi Heavy Industries, Ltd (MHI)24. Cette collaboration offre de nouvelles perspectives d’échange et de partenariats durables comme pour le cas de la Turquie qui a accordé des droits de négociation exclusifs à un consortium d’entreprises japonaises et fran­çaises.

  • En Lituanie, Hitachi a signé en juin 2012 un accord pour la construction d’une centrale, en coopération avec l’américain General Electric25.
  • En Turquie, le consortium ATMEA a gagné une grosse commande pour la construction d’une centrale de quatre réacteurs ATMEA126.
  • en Chine, Westinghouse filiale américaine de Toshiba, a finalisé quatre réac­teurs nucléaires.
  • Aux États-Unis, la commission américaine de régulation du nucléaire avait donné son accord en novembre 2011 à Westinghouse, filiale américaine de Toshiba, pour livrer une centrale, la première fois ou une centrale sera construite dans le pays depuis 34 ans.
  • Au Vietnam, plusieurs firmes ont reçu un accord de principe pour la construc­tion de plusieurs centrales27.
  • En Arabie saoudite, le Japon a proposé, lors de la visite de son premier mi­nistre Shinzo Abe, à ce pays en février 2013, de démarrer une coopération avec pour objectif d’y exporter des technologies nucléaires civiles. L’Arabie saoudite, dont la population augmente, étudie la construction de 16 réacteurs sur son sol d’ici à 2030, ce qui constitue un marché potentiel de quelque 8 000 milliards de yens soit environ 65 milliards d’euros. Avant de parvenir à un accord formel autorisant les exportations de technologies nucléaires du Japon vers l’Arabie saoudite, il faudra un minimum de 2 ans d’après le ministère des affaires étrangères du Japon.28
  • Aux Emirats Arabes Unis, le Japon a signé le 2 mai dernier, un accord dans le domaine nucléaire civil lors de la visite à Dubaï du Premier ministre japonais Shinzo Abe. Les Emirats ont annoncé en juillet 2012 le lancement des travaux de construction à Abou Dhabi de deux de leurs quatre réacteurs nucléaires, confiés à Wunconsortium sud-coréen, menée par Kepco, pour 20,4 milliards de dollars, avec l’ambition de produire de l’électricité dès 2017. Ils ont déjà signé des accords de coopération dans le domaine nucléaire civil avec plusieurs pays dont les États-Unis, la France et l’Argentine.
  • En Jordanie, les nippons ont signé le 11 septembre un accord de coopéra­tion dans le domaine du nucléaire civil, a indiqué l’agence officielle jordanienne Petra. L’accord porte sur «l’exploration et l’utilisation de l’uranium, la construction et le fonctionnement des réacteurs nucléaires ainsi que la protection de l’environnement des radiations». Le chef du comité jordanien de l’énergie nucléaire, Khaled Touqane, a indiqué que son pays attendait de signer « dans les prochains mois » un accord semblable avec les États-Unis. Il s’agit du neuvième accord sur l’énergie nucléaire à usage pacifique signé par la Jordanie, après ceux déjà conclus avec la France, la Chine, la Corée du Sud, le Canada, la Russie, la Grande-Bretagne, l’Argentine et l’Espagne.
  • En Inde, ce pays a déjà participé à trois sessions de négociations avec le Japon sur des questions de coopération en matière de nucléaire civil, mais le dialogue a été suspendu en mars 2011 après la catastrophe de Fukushima. La coopération indo-ja­ponaise en matière de nucléaire civil est également importante pour les États-Unis, dans la mesure où elle ouvrirait la porte à une levée des restrictions américaines sur l’exportation des technologies nucléaires, et permettrait à des fournisseurs améri­cains tels que G.E. et Westinghouse, qui ont des actionnaires ou des partenaires japonais, de faire des affaires avec l’Inde.
  • En Russie, des négociations relatives à un accord de coopération nucléaire entre le Japon et la Russie se sont concrétisées en mai 2009. Accord qui est entré en vigueur en mai 20120. Cet accord permet au Japon d’exporter ses technologies nucléaires de pointe en Russie et d’avoir accès à un approvisionnement durable en matières premières nucléaires russes.

La hausse rapide de la demande énergétique mondiale (355 trillions de Btu en 1990, 406 en 2000, 495 en 2007, 590 en 2020) soulève un vrai débat sur la source d’énergie qui puisse répondre à cette demande, d’autant que l’ère des hydrocarbures sera bientôt dépassé.

Les opinions publiques sont depuis longtemps réticentes envers l’énergie nu­cléaire, notamment depuis l’accident de Tchernobyl il y a 27 ans. L’accident de Fukushima, relayé en direct par le monde entier, aura ravivé les démons de cette crainte, d’autant plus que les centrales japonaises sont considérées parmi les plus sûres au monde.

Parallèlement, les énergies renouvelables font l’unanimité de tous. Les possibili­tés physiques existent certainement pour produire à partir de sources renouvelables une part importante de notre énergie. Or, le coût des énergies alternatives est un frein à leur développement.

Au Japon, au vu de ce que l’énergie nucléaire offre comme alternative efficace pour pallier la rareté de plus en plus ressentie des hydrocarbures dans le monde, en général, et dans ce pays, en particulier, et au besoin croissant en énergie, le pays du soleil levant n’a pas réellement le courage et, sans doute aussi, pas le choix de tour­ner la page du nucléaire. Il paraît donc clair qu’après un renforcement toujours plus draconien des dispositions de sûreté, ces réacteurs se remettront progressivement en marche.

L’énergie nucléaire a, ainsi, certainement de beaux jours devant elle et ne risque de disparaître qu’à très long terme que ce soit au Japon ou dans le reste du monde. Certes, cela coûtera plus cher en raison de mesures de sûreté toujours plus indispen­sables et toujours plus onéreuses, mais ces coûts resteront compétitifs par rapport aux autres sources énergétiques.

 

NOTES

  1. Reuters 4 juillet 2013
  2. Reuters 4 juillet 2013
  3. Lefr 3 Juillet 2013
  4. Mélanie Favrot, L’énergie nucléaireActu-Environnement.com – Publié le 9 mai 2011.
  5. Voir le site du CEA : http://www.cea.fr/rechercher/les%2Br%25C3%25A9acteurs%2Bnucl%25C3%25A9aires

%2Bdans%2Ble%2Bmonde%2B/l/fr

  1. Réacteurs à Eau Pressurisée.
  2. Yannick Vely « Japon, une histoire nucléaire », Paris Match, 15 mars 2011.
  3. Frédéric Lemaître, « Les Japonais menacés de disparition », Le Monde, 29 septembre 2007.
  4. En 2010, le taux d’accroissement démographique au Japon est négatif à – 0,191 %, et le taux

de fertilité est estimé à 1,2 enfant par femme, selon The WorldFactbook, CIA, 2010.

  1. Frédéric Lemaître, « Les Japonais menacés de disparition », Le Monde, 29 septembre 2007.
  2. La Tribune — Les pays du monde les plus endettés — 11 février 2010.
  3. Jacques Attali, Tous ruinés dans dix ans, Dette publique la dernière chance, éditions Fayard, 2010.
  4. Japan squanders Fukushima moment : Suzukis.
  5. Régis Arnaud, « Le Japon arrête son dernier réacteur nucléaire », Le Figaro, 5 mai 2012.
  6. Yannick Vely « Japon, une histoire nucléaire », Paris Match, 15 mars 2011.
  7. Chine-Informations, le 17 février : Le Japon va fermer un autre réacteur nucléaire, seule­ment deux unités sont restées en ligne.
  1. Régis Arnaud, « Le Japon arrête son dernier réacteur nucléaire », Le Figaro, 5 mai 2012.
  2. Yannick Vely « Japon, une histoire nucléaire », Paris Match, 15 mars 2011.
  3. Yannick Vely, « Japon, une histoire nucléaire », Paris Match, 15 mars 2011.
  4. Sebastian weissenberger, « Quel est l’avenir de l’énergie nucléaire après Fukushima ? », revue électronique Vertigo, 16 mars 2011, disponible sur le site internet : http://vertigo. hypotheses.org/1045#_ftn1.
  5. Sebastian weissenberger, « Quel est l’avenir de l’énergie nucléaire après Fukushima ? », revue électronique Vertigo, 16 mars 2011, disponible sur le site internet : http://vertigo. hypotheses.org/1045#_ftn1.
  6. Sebastian weissenberger, « Quel est l’avenir de l’énergie nucléaire après Fukushima ? », revue électronique Vertigo, 16 mars 2011, disponible sur le site internet : http://vertigo. hypotheses.org/1045#_ftn
  7. Audrey Garric, « Deux ans après Fukushima, où en est l’énergie nucléaire au Japon ? », Le Monde, 9 mars 2013.
  8. ATMEA1 est un type de réacteurs développé par la société franco-japonaise homonyme ATMEA.
  9. Voir Nadine et Thierry Ribault, « L’expérience du désastre comme argument commercial », le Nouvel Observateur, 29 août 2012.
  10. Véronique Le Billon, Yann Rousseau, « Nucléaire: Areva et Mitsubishi gagnent une méga-com­mande en Turquie », Les Echos, 2 mai 2013.
  11. Voir Nadine et Thierry Ribault, « L’expérience du désastre comme argument commercial », le Nouvel Observateur, 29 août 2012.
  12. Claire Bouyssou : The Japan Times, Asahi Shimbun.
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