L’Algérie, regards croisés à l’aune du soixantième anniversaire de l’indépendance

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Ali Rastbeen

Président de l’Académie de Géopolitique de Paris


le soixantenaire de l’indépendance algérienne nous a semblé être l’occasion idéale pour confier à la revue Géostratégiques le soin de passer en revue les thématiques correspondant à l’analyse du bilan et des défis posés à la géopolitique de l’Algérie. Nous vous proposons une déclinaison de l’ensemble des questions de fond que pose l’actuelle situation. Le numéro approfondit le questionnement sur le système politique et institutionnel algérien difficilement à la hauteur pour proposer à sa jeunesse comme à l’ensemble de la population des perspectives de développement harmonieux et dans le respect des libertés fondamentales mais également pour affronter les enjeux de puissance et de pouvoir sur la scène locale, régionale et continentale.

Les experts et spécialistes auteurs du dossier évoquent ainsi la question des origines et des conséquences de la forte résistance intérieure, du « printemps arabe » au « Hirak », à la forme du pouvoir à la tête de l’État algérien lequel n’a pas connu de grands changements depuis les premiers gouvernements du régime. Le système politique algérien est confronté à une dynamique de soulèvement populaire. Pour la première fois un mouvement s’attache aux causes et non aux conséquences du refus de la nature du pouvoir algérien dont le fonctionnement du politique est totalement unilatéral et rejette les médiations sociopolitiques. Les autorités algériennes ont vu dans le Covid-19 le moyen pour renforcer la répression qui classe l’Algérie derrière ses voisins Maghrébins dans les indices mondiaux de démocratisation.

Les communications de ce numéro se saisissent de la question centrale de la jeunesse algérienne, notamment celles des plus gros centres urbains, des problématiques liées à l’enseignement en Algérie, la question de l’arabisation de l’enseignement, et de l’affaiblissement du bilinguisme. La confrontation linguistique à relève désormais la question identitaire algérienne.

Il s’agira également d’analyser la délicate question de la limitation des libertés, notamment d’expression, de l’État de droit et de la difficulté d’organiser les contre-pouvoirs, notamment en termes de presse, d’édition et d’information. Le dossier souligne la nécessité de mettre en valeur le potentiel culturel et patrimonial comme facteur de prise en compte et de renforcement de l’identité en géopolitique interne, qu’il s’agisse des nombreux vestiges de la période antique que du rayonnement culturel ultérieur sur le bassin méditerranéen. Cependant cette réappropriation du patrimoine implique une relecture de l’Histoire dont la condition est un travail de fond sur la mémoire collective et la volonté ferme tant du pouvoir que de la population de s’intéresser au socle du particularisme algérien. La question de l’affranchissement de la conception ethno-religieuse ayant prévalue au lendemain de l’indépendance soulève des interrogations face aux « pratiques politiques et sociales autoritaires » et l’approche de l’Islam, retardant l’éveil de la conscience politique et culturelle fondée l’individu citoyen.

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