Dans le cadre de ses analyses des grandes questions géopolitiques du monde d’aujourd’hui, l’Académie de Géopolitique de Paris a organisé le mardi 4 juin 2019 un colloque sur l’avenir de Gaza. Nous avons pu bénéficier d’interventions par des personnalités, parlementaires, diplomates et chercheurs spécialisés de la question et qui apporteront leurs expertises et éclaircissements sur ce sujet.
L’ambition du colloque était d’analyser en profondeur l’évolution récente de la crise politique et sociale en Palestine, en mettant en lumière le contexte et l’histoire des événements en cours. Le mois de juin 2019 fut le 12ème anniversaire du siège de Gaza. Au regard du contexte de l’époque, il était important de revenir sur les questions de fond qui alimentent la crise humanitaire. Les missions de l’ONU sur le terrain, les observations des ONG et tous les acteurs objectifs du développement décrivent une catastrophe sociale de grande ampleur à Gaza, une crise alimentaire majeure mais également une grande difficulté d’accès à l’eau potable, à l’électricité, aux soins. La situation politique est également préoccupante car il apparaît que ces restrictions sont systémiques et liées à l’utilisation fréquente de la violence qui a vu 251 Palestiniens abattus par des snipers depuis un an et des milliers de blessés par tirs ciblés sur les jambes avec des balles mutilantes qui provoquent immanquablement l’amputation. La provocation à la rébellion pour justifier et accroître ensuite la répression est une arme connue et régulièrement pratiquée en Palestine pour brouiller la perception réelle des enjeux, notamment à destination de la presse et des journalistes qui renvoient les belligérants dos à dos sans différencier ce qui relève de l’instrumentalisation et ce qui est la conséquence du désespoir.
Les contributions des intervenants à ce colloque de l’A.G.P. ont permis d’expliciter et d’évaluer les causes et les effets de la stratégie des différents acteurs sur le terrain, la crédibilité et l’avenir de la diplomatie occidentale face cette situation bloquée et la nécessité de voir la scène internationale entrer dans le cercle vertueux du rétablissement des droits élémentaires des habitants de Palestine pour une levée du siège qui leur est imposé, la mise en place de la libre circulation des marchandises et des hommes, la création d’un processus de dévolution de souveraineté politique aux autorités palestiniennes pour qu’elles puissent légitimer leur représentativité de la population.
Ouverture
« Quelles perspectives de paix pour la cause Palestinienne ? », par Ali RASTBEEN
Première Table Ronde
« Palestine historique : inventer deux citoyennetés sur un même territoire comme étape vers une citoyenneté commune », par Bruno DREWSKI
« Palestine : affaire de droit international ou objet de « transaction » ? », par S.E.M Michel RAIMBAUD
« La Palestine et l’Accord du Siècle », par S.E.M Salman ELHERFI
« La « loi du retour » des expulsés, dits « réfugiés », lors de la Nakba », par Maître Maurice Buttin
« L’évolution de la crise politique et sociale en Palestine », par Jebril RAJOUB
« La politique de la Russie en Palestine », par Artem STUDENNIKOV
Deuxième Table Ronde
« Rapprochements entre les états du golfe et le mépris de la question palestinienne », par Naserin ABOUD
« Perspectives d’avenir de la Palestine conformes au droit international », par Jean-Guy Greilsamer
« Le Droit humanitaire en Palestine », par Christophe OBERLIN
« État des lieux des acteurs de la solidarité avec les Palestine : nouveaux enjeux nouveaux acteurs », par Abdessalam KLEICHE
« Le Golan : quel avenir pour un plateau annexé ? », par Fayçal JALLOUL
« Le comportement israélien en Palestine est à l’image des règles internationales bafouées par les Etats-Unis dans le monde », par Alain CORVEZ