Les services de renseignements et de sécurité du Japon

Roger tebib

Professeur des universités

2eme trimestre 2013

CHANGEMENT DE DÉNOMINATIONS et manques d’informations rendent dif­ficile d’avoir une très bonne connaissance de ces différentes agences japonaises.

Par contre on peut analyser assez rapidement les relations du Japon avec d’autres puissances surtout dans la région Pacifique.

2)   Le Japon participe régulièrement aux éléments de renseignement électro-
nique à la suite de l’accord UKUSA qui avait été conclu secrètement entre les
U.S.A. et l’Angleterre. Il concerne trois domaines : le renseignement naval, le ren-
seignement militaire et le renseignement électronique.Cet accord porte sur trois domaines :

–        la présence permanente d’officiers de liaisons auprès des services de rensei­gnement électronique des Etats participants.

–        L’établissement de procédures communes telles que les « International Régulations on SIGINT (IRSIG) » et les « COMINT Security Régulations ».

–        La répartition des tâches de renseignement entre les différents services.

 

On peut dire que les services japonais du renseignement sont parmi les meilleurs du monde mais leurs travaux de recherches et d’intervention sont très difficiles à cause, en particulier, de l’évolution des pouvoirs politiques essayant de s’adapter aux problèmes actuels[1].

  • Le Japon collabore régulièrement avec l’ASIS australien (Australian Secret Intelligence Service). Cet organisme a pour objectif non seulement la collecte et l’exploitation de renseignements à l’étranger mais également la conduite d’actions clandestines dans la zone Pacifique.
  • Les services de renseignement japonais ont créé et contrôlent envi­ron 17 stations d’écoute électroniques dans le pays. On peut citer : Rebunto, Wakkanai, Nemuro, Higashi Nemuro, Higashi Chitose, Okushiri, Matsumae, Misawa, Tsugarohanto, Kofunato, Ohi, Miho, Iwakuni, Tsushima, Tachiarai, Kikaishima, Shiraho.1

Le groupement des services de renseignement militaires

Depuis une quinzaine d’années, ils sont traités pour les armées par le seul ministre de la défense avec un seul service désigné Johohonbu installé à Ichigaya près de Tokyo.

Il comprend les services suivants :

  • Le Nibetsu, responsable de la collecte et de l’exploitation du renseigne­ment militaire du niveau tactique et stratégique.
  • Le Chosa Besshitsu ou Chobetsu avec des stations d’écoute dirigées vers la Russie, la Corée du Nord et la Chine.2

Le groupement des services civils du renseignement

Le Japon a mis sur pied depuis une trentaine d’années plusieurs organismes :

  • Le Bureau d’Analyse, de Recherche et de Planification de l’Information (GAIMUSHO)
  • L’International Information Bureau
  • L’Organisation Japonaise du Commerce Extérieur.

Les recherches dans le domaine militaire

On peut citer quelques agences de renseignement

1) Le Bureau du Renseignement de la Défense (DID ou Jouhou Honbu) est chargé de la collecte et de l’analyse du renseignement principalement dans un but stratégique militaire.

  • La Division des Renseignements (Intelligence Division) est chargée de ren­seignement intérieur.
  • La Division de Planification Internationale (International Planning Division) est chargée du renseignement extérieur.

2) La Defence Intelligence Headquarters (DIH ou Quartier général de rensei­gnements défense) regroupe les informations données par les armées de terre, de l’air et de la marine. Ces agences sont divisées en une série de bureaux collaborant entre eux.

Renseignements et interventions de la Force d’Autodéfense Japonaise (JSDF)

Elle a été créée à la fin de la guerre de Corée par transformation de la « Force de Sécurité » en « Forces d’Auto-Défense » Jieitai). Elle est sous l’autorité de l’Agence de Défense Japonaise JDA ou BôeichÔ).

Elle est divisée en trois armes distinctes :

  • Armée de terre (GroundSelf-Defence Force) JGSDF).
  • Marine (Maritime Self-Defence Force) (JMSDF)
  • Armée de l’air (Air Self-Defence Force) (JASDF)3

Un de ses rôles est d’assurer par le renseignement et la sécurité intérieurs en particulier contre les infiltrations des mafias (YAKUZA) venues surtout de Chine.

La Force d’Auto-Défense comprend environ 250000 hommes.

La division du renseignement de la Force aérienne d’autodéfense

C’est une unité spécialisée dans la collecte et l’analyse de données satellitaires et aériennes possédant des unités de reconnaissances aériennes permettant d’ap­puyer des opérations militaires.

Elle est rattachée au service de renseignement des Forces d’autodéfense japo­naises.

Renseignements et luttes contre les YAKUSA

1) Selon une certaine analyse sociologique, ils trouveraient leur origine dans la démilitarisation des samouraïs et s’estimeraient incarner le rôle de gardiens des valeurs traditionnelles, le bushido. Dans une loi de mars 1992 et qui ne fut jamais vraiment appliquée le gouvernement avait décidé de lutter contre cette organisa­tion devenue plus ou moins criminelle.

On a écrit à ce sujet : « Ils ont pignon sur rue sous la forme associative ou d’entreprises, avec adresses, cartes de visite, badges, magazines. Ils patrouillent au vu et au su de tous dans les rues en arborant des tee-shirts désignant leur gang. »4

Il y aurait au Japon environ 25 principales fédérations de Yakuza. Leur im­plantation serait dans les villes suivantes :

Tokyo, Okayama, Shizuoka, Kyoto, Osaka, Koba, Okayama, Hiroshima, Yamagushi, Eukuska,Kumamoto, Kagoshima. Il y aurait au total environ 90 000 Yakusa.

2) Un des rôles important de la Force d’Auto-Défense est d’infiltrer ces bandes pour permettre aux pouvoirs publics de lutter contre cette mafia.

Ce combat est difficile car elle collabore en particulier, avec le Parti libéral démocrate (PLD) qui dominait depuis la fin de la deuxième guerre mondiale la vie politique japonaise.5

En guise de conclusion

On peut dire que les services japonais du renseignement sont parmi les meil­leurs du monde mais leurs travaux de recherches et d’intervention sont très dif­ficiles à cause, en particulier, de l’évolution des pouvoirs politiques essayant de s’adapter aux problèmes actuels.6

NOTES

  1. FALIGOT (R.) Enquête au cœur des services secrets japonais, Paris, 1997
  2. JAPON-Infos, 20/03/2013
  3. SEIZELET (E.) et SERRA (R.), Le pacifisme à l’épreuve, Collection Les Belles Lettres, 2009
  4. PELLETIER (P.), Japon : crise d’une autre modernité, Ed. Belin, 2003
  5. GAYRAUD (J.Fr.), Le monde des mafias, Ed. Odile Jacob, 2005
  6. TADAKAZU (F.) et HIGUCHILI (Y.), Le Constituralisme et ses problèmes au Japon, PUF, 1984

[1]Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le Japon a bénéficié des rela­tions avec les U.S.A. surtout dans le domaine de la protection du danger nucléaire. En vertu du texte « US.-Japan Security Treaty » se sont développés les possibilités d’un approvisionnement en renseignements entre les deux Etats.

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