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Xavier Houzel
Senior partner, Vernes Partners Sarl, Genève
Un certain nombre d’observateurs ont cru pouvoir attribuer à la guerre en Ukraine le phénomène majeur dans le secteur énergétique que fut le passage du contrôle des cours du gaz et du pétrole, des majors aux principales puissances étatiques productrices d’hydrocarbure, essentiellement la Russie, l’Iran et l’Arabie saoudite. En vain, puisque ce fut auparavant que les objectifs géopolitiques ont été ajoutés aux questions de production et d’exploitation, comme la création de l’OPEP+ faisant de la Russie le maître d’œuvre des cours du secteur énergétique mondial.
L’alliance des deux champions que sont la Russie et l’Arabie saoudite est le facteur majeur de l’actuelle géopolitique du Pétrole. En raison de la distorsion entre ressources et réserves, Moscou est tenu par le temps, par rapport aux autres producteurs, et ceci explique la rapidité du déclenchement de la guerre en Ukraine, qui a vu les cours s’envoler. Nous approchons à quelques dizaines d’années près à la fin du cycle pétrolier au regard de l’ordre de grandeur des réserves mondiales de Pétrole Brut conventionnel et en prenant en compte que les producteurs surestiment leurs réserves.
En ce qui concerne le Gaz, on doit là aussi souligner que l’interaction entre la Russie et l’Iran, un tandem en position de quasi-monopole en matière de Gaz, est la seule explication qu’on trouve au double acharnement irrationnel de l’Amérique et d’Israël contre l’Iran. De nombreux observateurs ont remarqué la corrélation qui pourrait être faite entre les pourparlers en cours concernant la réhabilitation de l’Accord de Vienne, le Plan d’Action Global Commun (PAGC), et les évènements d’Ukraine.
Mots clefs : Allemagne, Chine, États-Unis, Fracturation hydraulique, Gaz, Guerre d’Ukraine, Iran, Qatar, Pétrole, Réserves énergétiques.
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