Le zaydism Mouvement théologique et politique

Latéfa BOUTAHAR
Chercheure associée à l’Académie géopolitique de Paris (AGP)
La guerre menée depuis quelques mois par le royaume saoudien moyennant une « coalition arabe
» approuvée par les Etats-Unis contre le Yémen soutenu par l’Iran « pour des raisons humanitaires
», n’a prévu aucun plan noble de paix ni de reconstruction humanitaire : il s’agit plutôt de
domination religieuse et géostratégique obligeant les Yéménites à un esclavage géopolitique dans
leur propre pays ravagé par la guerre civile incessante. Ne faut-il voir dans la révolte houthie une
tentative de réhabiliter l’esprit zaïdite précieux aux Iraniens ? Le zaïdisme n’est-t-il pas une arme
théologique contre le wahhabisme précieux à l’Arabie saoudite et à la Péninsule arabe en général ?
Le problème de fond semble enraciné depuis des siècles.
The war waged since some months by the Saudi Kingdom leading an “Arab coalition” approved by
the United States against Yemen supported by Iran “for humanitarian reasons” has foreseen no peace
plan nor humanitarian reconstruction: it is rather a question of religious and geostrategic domination
making the Yemenis geopolitical slaves in their own country that is ravaged by ceaseless civil war. Must
one not see in the Houthi Revolt an attempt to rehabilitate the Zaïdi faith precious to Iranians? Isn’t
Zaïdism a theological weapon against the Wahhabism precious to Saudi Arabia and to the Arabian
Peninsula in general? The problem seems rooted since centuries ago.
Ramification du chiisme, le Zaydisme est un courant de pensées dont les
disciples suivent et voient en Zayd ben Ali as-Sajjad petit-fils d’al-Hussein et demifrère
de Mohamed al Bâqir, le Véritable Cinquième Imam «celui qui a fendu le
noyau de la connaissance», empreinte son chemin et travail à asseoir les bases de ce
qui deviendra l’imamisme, le courant, orthodoxe et majoritaire du chiisme».
Vénéré par les chiites pour son érudition et sa grande piété, les sunnites reconnaissent
en lui le grand maître d’Abou Hanifa, le fondateur du rite sunnite du même
nom. Or se détournant à son tour de toute activité politique, il aurait déconseillé à
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son frère Zayd de se rendre à Kufa pour mener la révolte contre le calife omeyyade
hicham ibn AbdelMalek. Zayd est alors est confronté à un double défi :
– les pressions incessantes des partisans Alides pour la révolte contre une dynastie
usurpatrice et tyrannique ;
– un frère qui a renoncé à toute implication dans l’action politique, est plongé
dans la théorisation de l’imamisme et est déjà reconnu imam (guide au sens spirituel),
empêchant ainsi toute autre prétention.
Pendant que Mohamed Al Baqir désigné Imam abandonne toute activité
politique, se consacre totalement à la théorisation du culte du secret du message
prophétique, Zayd verse dans le Mu’utazilisme auquel il va emprunter les méthodes
d’argumentations rationnelles. Défenseurs de la transcendance divine que rien ne
peut altérer, rejetant tout panthéisme consistant à identifier Dieu à ses émanations,
les mu’utazilistes ont aussi adopté la théorie des cinq principes : l’unicité de Dieu,
la justice divine, la menace et la promesse divine, la situation intermédiaire et le
commandement du bien.
Zayd sera séduit par ces thèses et appellera le droit à la révolte armée comme
condition pour la revendication de l’imamat. Toutefois ayant atteint une maîtrise
avérée des sciences religieuses, on peut déjà prétendre à l’imamat. Le candidat doit
se déclarer auprès des croyants en lançant un appel (da’wa) au jihad contre l’injustice.
La théologie politique du Zaydisme se présente comme une théologie du pouvoir
qui opère une incursion rationnelle dans le chiisme. Sa conception de l’imam
savant/ guerrier déconstruit l’imamisme, s’impose comme une critique rationnelle.
Il parait comme le premier schisme dans le chiisme ouvrant la voie à une réconciliation
avec le sunnisme.
Ne faut-il voir dans la révolte houthie une tentative de réhabiliter l’esprit
Zaydite ? N’est-t-il pas une arme théologique contre le wahhabisme ? Voilà un
problème de fond qui persiste au Yémen depuis des siècles.
Baptisée « tempête de fermeté », la guerre menée par la coalition arabe pilotée
par le royaume saoudien au Yémen et décidée de concert avec les États-Unis, est
soumise – comme tous les conflits de cette région du monde – à une grille de lecture
et d’analyse confessionnelles. En effet, le Yémen est divisé entre un nord chiite
d’obédience zaydite et un sud sunnite chaféite ; le régime de l’ancien président
Abdallah Saleh a mené de 2004 à 2010 six guerres contre les Houthis accusés de
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vouloir rétablir l’imamat zaydite et servir de pion permettant aux iraniens d’agir
par procuration.
La propagande médiatique pro-guerre dénonce la montée en puissance d’un
Iran safavide aux ambitions hégémoniques dont le commandant des gardiens de la
révolution, Mohamed Ali Jafar claironne que « Téhéran contrôlait quatre capitales
arabes » (Beyrouth, Damas, Baghdâd et Sana’a) et conclut « La question de qui doit
diriger la communauté musulmane (oumma) ne se pose plus ». La rhétorique des héré-
siographes dénonce à l’envi, l’agression menée par les apostats » zaydites dirigés par
les houthies « Ansar Allah ». Désormais, Le zaydisme prend part dans un conflit qui
aggrave le clivage la fracture entre sunnisme et shiisme et relègue au dernier rang les
analyses politiques et géopolitiques qui en découlent.
Toutefois, le zaydisme s’est historiquement tenu à l’écart d’un conflit confessionnel
qui débute avec la mort du prophète et ne se terminât qu’aux alentours du
XIIe
siècle par la défaite des shiites. Il apparait dans l’histoire comme une doctrine
de révolte qui avait inquiété le plus fortement le califat sunnite dés le VIIIe siècle.
Ses tenants ont fait resurgir au grand jour l’opposition armée d’une fraction des
Ahl Al Beyt (les gens de la demeure) au pouvoir dynastique omeyyade, et inspirer
des soulèvements successifs, en Irak et au Iran. Le début du neuvième siècle verra la
naissance d’un État Zaydite au Tabari tan et un autre au Yémen.
Qu’est ce que le Zaydisme ?
Ramification du shiisme, le Zaydisme est un courant de pensée dont les disciples
suivent et voient en Zayd ben Ali as-Sajjad petit-fils d’al-Hussein et demi frère de
Mohamed al Bâqir, le véritable cinquième imam qui clôt un cycle formé par :
1) Ali ben Abou talib
2) Al hassan, fils ainé d’Ali et de Fatima (624-669)
3) Alhussein, fils cadet d’Ali et de Fatima(626-680)
4) Ali Zayn al Abidin al-Sajjad fils d’Alhussein et de la princesse khoula,fille du
dernier empereur sassanide Yezdejerd III.
À l’instar des autres branches du shiisme (Ismaélites et imamites ou duodé-
cimains), Ils croient qu’Alî ibn Abî Tâlib était le meilleur des hommes à devoir
succéder au prophète.
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Le zaydisme s’annonce néanmoins dans des termes qui infusent dans le shiisme
une teneur philosophico-politique et insufflent un nouvel élan à un dogme qui a
rompu avec le temporel et s’est réfugié dans le quiétisme après le drame de Kerbela
en 680.
Ali Zin al Abidin (la parure des dévots et père de Zayd) qui y a assisté à la
décapitation de son père, a pu mesurer le prix de la révolte contre la puissance
omeyyade et la trahison des partisans Alides. Il ne prendra pas part au mouvement
des pénitents (tawwabin) pour venger les morts d’un drame qui fonde la dramaturgie
shiite.
Al-sajjad (celui qui est en constante prosternation) a renoncé à toute revendication
politique inquiétante pour le pouvoir en place, conscient que l’idée d’un imam
comme « être supérieur divinement inspiré » était une grande menace pour le pouvoir
en place. Son excellence dans la science religieuse l’a érigé en autorité reconnue
par les sunnites ; le recueil des ses invocations et oraisons la « Sahifa sajjidiya » a
influencé aussi bien le shiisme que le soufisme.
À sa mort, son fils Mohamed « ALBaqir » « celui qui a fendu le noyau de la
connaissance», empreinte son chemin et travail à asseoir les bases de ce qui deviendra
l’imāmisme, le courant, orthodoxe et majoritaire du chiisme. Vénéré par les shiites
pour son érudition et sa grande piété, les sunnites reconnaissent en lui le grand
maître d’Abou Hanifa, le fondateur du rite sunnite du même nom. Se détournant à
son tour de toute activité politique, il aurait déconseillé à son frère Zayd de se rendre
à Kufa pour mener la révolte contre le calife omeyyade hicham ibn AbdelMalek.
Zayd est confronté à un double défi :
– Les pressions incessantes des partisans Alides pour la révolte contre une dynastie
usurpatrice et tyrannique ;
– un frère, qui a renoncé à toute implication dans l’action politique, plongé
dans la théorisation de l’imamisme est déjà reconnu imam (guide au sens spirituel),
empêchant ainsi toute autre prétention.
Il était temps pour les Alides, de poser les critères qui balisent la voie d’accès à la
direction des musulmans. L’imam est mis au centre de la réflexion doctrinale, à ce
personnage divinement inspiré et désigné, revient la mission de diriger l’humanité
après la clôture de la prophétie.
La question d’accès à l’imamat va se poser comme le problème fondamental
entre les imamites partisans d’une désignation par recommandation testamentaire
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établie par le prédécesseur, et les zaydites pour qui, l’imam doit s’imposer par ses
propres qualités et sa valeur personnelle. L’importance de cette différence de conception,
ne peut être appréciée à sa juste valeur sans rappeler la place que tient la notion
de l’imamat dans le credo shiite. Elle détermine, en effet, avec celles de la polarité
– exotérique/ésotérique – toute sa philosophie.
La doctrine imâmite repose sur un axiome central : « les Quatorze Impeccables ».
Le prophète Muhammad, sa fille Fatima et les douze imâms expriment la dualité
du message coranique : ésotérique et exotérique. Si la mort du prophète clôt la
prophétie législatrice, la révélation s’est poursuivie avec les imams.
Ali est le premier d’une chaîne qui ne sera fermée qu’après la disparition du
12e imam. Il est considéré comme la face « wajh » par laquelle Dieu se révèle à
l’homme et le détenteur d’une lumière qui perce le sens secret de la révélation.
« O gens ! Étudiez le Coran. Réfléchissez sur ses versets clairs et ne supposez pas la
signification des versets ambigus. Car, par Allah, personne ne peut en expliquer correctement
ses avertissements et ses significations, sauf moi et cet homme (à savoir, Ali)
dont j’élève la main devant moi.
De qui je suis le maître, ALI est son maître. O Allah ! Aime ceux qui l’aiment. Sois
hostile à ceux qui lui sont hostiles. Aide ceux qui lui portent secours. Abandonne ceux
qui l’abandonnent. O gens ! Allah l’a nommé pour être votre Imam et votre gouverneur.
“Ses commandements doivent être obéis, sa parole est obligatoire et son ordre est obligatoire
pour tous ceux qui croient en un Dieu unique. Maudit soit l’homme qui lui
désobéit, et béni est celui qui le suit, et celui qui croit en lui est un vrai croyant. Sa
Wilayah (croyance dans son Imamat) a été rendue obligatoire par Allah, le Puissant,
le Très-Haut (…) ».
Ces extraits du sermon prophétique à Ghadir Alkum constituent pour les duodécimains
la preuve irréfutable qu’Ali est le messager de l’ésotérisme et le digne
successeur du prophète.
Missionné par Dieu, Ali ben Abi Taleb désigna ses fils hasan et hussein comme
continuateurs de la prophétie ésotérique. Il est aussi le sauveur, l’intercesseur des
hommes auprès de Dieu. Celui qui n’a pas reconnu l’imam de son temps mourra
comme un infidèle.
Tel est l’essentiel de la pensée imamite, qui n’atteint son plein développement
qu’après la grande occultation du 12e
imam Mohamed Al Mahdi en 940.
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Mais que représente le mouvement zaydite dont il convient de considérer la
doctrine à la lumière de sa genèse ? Est-il une déconstruction de l’imamisme ?
C’est un mouvement qui surgit en plein temps de la dramaturgie shiite, il parait
comme son moment le plus fort par l’appel à l’action politico-militaire que l’imamisme
s’emploie à enterrer. Dès sa déclaration, le zaydisme a dû se confronter à
deux questions intellectuelles d’une grande complexité :
– l’élaboration de la doctrine imamite qui puise son pouvoir dans le secret du
spirituel
– l’éclosion de l’école mu’utaziliste dont les idées secouent les fondements d’une
pensée traditionnaliste et connaîtra son âge d’or sous le califat d’Alma’moun.
Pendant que Mohamed Al baqir désigné imam abandonne toute activité politique,
se consacre totalement à la théorisation du culte du secret du message prophétique,
Zayd verse dans le Mu’utazilisme auquel il va emprunter les méthodes
d’argumentations rationnelles. Défenseurs de la transcendance divine que rien ne
peut altérer, rejetant tout panthéisme consistant à identifier Dieu à ses émanations,
les mu’utazilistes ont aussi adopté la théorie des cinq principes : l’unicité de Dieu, la
justice divine, la menace et la promesse divine, la situation intermédiaire et le commandement
du bien. La justice divine étant absolue, elle entraine le libre arbitre de
l’homme qui est seul responsable du mal qu’il pouvait être amené à commettre. S’il
faisait le mal, il n’y avait ni pardon de Dieu ni intercession de la part du prophète.
Quant au musulman qui commet une faute grave, s’il n’était pas exclu de la communauté
il devait y être maintenu dans une position intermédiaire en attendant sa
repentance.
Ces prescriptions doivent être observées par tous les musulmans à commencer
par l’imam. Aussi l’imamat ne devait-il être confié qu’un croyant juste : la valeur
personnelle tendait à devenir le fondement de l’imamat et la révolte est légitime
contre un imam injuste. Zayd sera séduit par ces thèses et appellera le droit à la
révolte armée comme condition pour la revendication de l’imamat.
La thèse centrale du zaydisme
En contraste avec la théorie imamite, on peut constater comment s’étant placé
à un point de vue inverse, Zayd développe une thèse originale. S’il reconnait que
la succession au prophète revient indéniablement à Ahl Albyt, il fonde – inspiré
par l’idée mu’utaziliste du libre choix – l’imamat sur la valeur personnelle comme
condition ultime à la « fonction ». Albaqir rencontre dans son frère un opposant
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théoricien à ce point que l’on a pu parler du zaydisme comme credo inverse, ne
reconnaissant l’imamat qu’aux plus méritants des deux branches hasanide et hussaynide.
Quiconque répondant à la condition « des deux ventres », c’est-à-dire appartenant
à la descendance de Ali et de Fatima, appelait à la révolte armée contre la
l’injustice, ayant atteint une maîtrise avérée des sciences religieuses peut prétendre
à l’imamat. Le candidat doit se déclarer auprès des croyants en lançant un appel
(da’wa) au jihad contre l’injustice. Et si pour ses disciples Zayd mérite de devenir
imam au lieu de son frère Mohamad al Baqir, c’est grâce à sa bravoure et sa révolte
contre Hicham ben Abdel Malekh ; quatrième calife d’une dynastie usurpatrice,
corrompue et tyrannique.
La candidature à l’imamat s’acquiert aussi par l’érudition. Le candidat doit passer
un ikhtibar une sorte d’examen révélant ses connaissances religieuses permettant
d’atteindre le niveau de Moujtahid : personne capable de produire un effort de
réflexion pour interpréter le Coran et la Sunna et en déduire un jugement légal.
L’érudition, le courage, la justice, la piété et l’ascétisme, sont des éléments indissociables
d’un imam.
La théorie de fadil et Mafdul
Pragmatique, les théoriciens du zaydisme que ne reconnaissent aucune qualité
prophétique aux imams, introduisent le concept original de : fadil (excellent) et
mafdul (moins excellent).
Selon eux, la communauté peut s’elle le souhaite, accepter d’être dirigée par un
imam moins méritant Mafdul malgré l’existence d’un fadil.
La communauté musulmane n’a-t-elle pas admis, tout en reconnaissant la supé-
riorité de Ali, le califat des trois compagnons du prophète : Aboubak, Omar et
uthman ?
Cette lecture zaydite des événements qui réconcilie le chiisme avec le sunnisme
a produisit un schisme au sein de la mouvance. Al Rafida (les désapprobateurs)
quittèrent Zayd parce qu’ils refusaient de reconnaître la légitimité des califes pré-
cités.
Rien n’empêchait que deux imams, un guerrier et un savant, se manifestent au
même temps en deux régions différentes et fussent tenus pour également légitimes
et dont l’obéissance est obligatoire.
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Le zaydisme s’est ramifié en trois branches
– la Djarudiyya : tire son nom de son fondateur Abou al jaroud ziyad ibn abi
ziyad. Ses adeptes rejettent la théorie de fadil et mafdul et refusent de reconnaitre
la légitimé des compagnons du prophète. Ali est le seul imam légitime désigné. En
ignorant sa désignation, la communauté a délibérément fauté.
– La sulaymaniya : L’imamat résulte d’une consultation (Choura) entre les gens
disent les disciples de Sulayman ibn jarir. Il est donc permet de choisir un Mafdul
malgré la présence d’un fadil. La communauté musulmane a certes commis une
erreur en prêtant allégeance à Abou bakr et omar en la présence d Ali. Toutefois,
les efforts de réflexion motivant son choix l’ont sauvé de la perversion. Ibn jarir ne
reconnait pas, par contre, le troisième le califa Outhman, il l’a même calomnié.
– La Sâlihiyya et la Batariyya : la première rassemble les disciples d’Al-Hasan ibn
Sâlih ibn Hayy et la seconde ceux de Kathîr al-Nawâ al-Abtar, ils partagent la même
conception de l’imamat que la Sulaymaniya de Sulaymân ibn Djarîr à la différence
près qu’ils n’ont pas comme ibn jarir calomnié Uthmân). Selon eux Alî est le meilleur
des hommes après le Prophète, il a, de son propre gré et pour préserver l’unité
de la communauté musulmane, renoncé à un droit légitime à l’imamat au profit
des autres compagnons du prophète. L’imamat ne peut revenir, selon cette branche,
qu’à celui qui excelle dans l’érudition, et la bravoure.
La théologie politique du Zaydisme se présente comme une théologie du pouvoir
qui opère une incursion rationnelle dans le shiisme. Sa conception de l’imam
savant/guerrier déconstruit l’imamisme, s’impose comme une critique rationnelle.
Il parait comme le premier schisme dans le shiisme ouvrant la voie à une réconciliation
avec le sunnisme.
Ne faut-il voir dans la révolte houtie une tentative de réhabiliter l’esprit Zaydite?
n’est t-il pas une arme théologique contre le wahhabisme ?

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