La Turquie et les enjeux internationaux, européens et régionaux

Questions du public :

Ali Ratsbeen :
Votre Excellence, Mesdames, Messieurs les représentants des corps diplomatiques je vous remercie de votre participation, je remercie également Maître Bruno, de notre conseil scientifique, qui a facilité les contacts pour nous permettre de recevoir Monsieur Ali Onaner, ambassadeur de Turquie à Paris, afin que ce dernier vienne exprimer les points de vue de son pays concernant les relations en la France et la Turquie.

La Turquie a longtemps exercé un leadership dans le monde islamique et aujourd’hui encore son influence domine au Moyen Orient comme dans le monde arabe, et sans doute aujourd’hui auprès de la Chine et de la Russie.
Ali Onaner est parfaitement francophone, Il est diplômé du lycée français Charles de Gaulle (Ankara), puis de Sciences économiques et sociales à l’Université de Genève, c’est également un ancien camarade de promotion de l’Ena (2002-2004) du président français, Emmanuel Macron. Aux Affaires étrangères turques depuis 1995, Ali Onaner est aussi un proche de Mevlüt Çavuşoğlu, dont il a été le directeur de cabinet de 2017 à 2019., avant sa nomination à Tunis. Ali Onaner revient en poste à l’ambassade de Turquie à Paris pour la troisième fois. Il y avait déjà été Deuxième secrétaire puis Premier secrétaire, de 2002 à 2004, et conseiller puis ministre-conseiller de 2012 à 2017.

Ali Onaner:
Merci, Monsieur le Président, merci également à tous les participants qui ont répondu à cette invitation et qui, je l’espère, vont poser des questions pour nourrir le débat. Je remercie aussi l’Académie Géopolitique de Paris de me donner l’occasion ce jour de parler des relations de la Turquie avec ses voisins, avec sa région et aussi singulièrement avec la France où nous nous trouvons.
Commençons, si vous le voulez bien, par définir ce qu’est la Turquie. La Turquie est une république qui va bientôt fêter son centenaire. C’est un pays européen, membre fondateur du Conseil de l’Europe, membre de l’OTAN, c’est la plus grande armée européenne au sein de l’Otan. Toutes ces spécificités ne sont pas un frein, pas une limitation, bien au contraire, car la Turquie a des relations fortes avec toute sa région, -vous avez cité le Moyen Orient, vous avez cité l’Asie,- aujourd’hui, nous pouvons aussi parler de l’Afrique et même de l’Amérique latine. En effet, la Turquie, du fait de sa situation géographique, à la fois en Europe et en Asie a conservé la devise de son fondateur en 1923 Mustafa Kemal Ataturk: La paix à l’intérieur du pays, la paix dans le monde.
C’est cette approche à la fois modeste et positive qui perdure dans le domaine des relations internationales et des affaires étrangères, avec le souci de garder cet objectif défini par le fondateur de la république turque. Si nous suivons l’évolution de la politique étrangère turque au fil des dernières décennies, malgré
certaines perceptions divergentes qu’on a pu voir apparaître, -et je vais y faire référence,- la Turquie a toujours poursuivi cet objectif.

Nous nous trouvons confrontés à cette perception négative, grosso modo depuis une dizaine d’années, car certains de nos interlocuteurs, de nos partenaires, de nos alliés, notamment en Europe, perçoivent la Turquie comme ayant des ambitions néo-ottomanes, comme ayant une politique expansionniste. Je vais tenter d’expliquer entre autre pourquoi ces perceptions ne sont pas fondées, tout en tentant de comprendre avec vous comment elles ont pris naissance et ensuite soumettre à vos critiques et à vos remarques mes tentatives d’explication, afin de comprendre comment, des deux côtés, nous avons abouti à une telle situation. Cela permettra de revenir sur des difficultés que nous avons eues dans nos relations avec l’un de nos plus grands alliés historiques européens, la France
Nous avons peut-être un intérêt commun à passer en revue les étapes de ces tensions que nous avons réussi à désamorcer il y a deux ans, conséquences de perceptions fausses que nous avons réussi à dépasser et je m’en félicite.
Si nous considérons injustifiée l’allégation selon laquelle la Turquie aurait des ambitions néo-ottomanes et expansionnistes, c’est aussi la responsabilité de notre gouvernement d’expliquer en quoi ces hypothèses sont infondées. C’est ce que je vais faire devant vous, en apportant des arguments, des éléments concrets, pour convaincre les interlocuteurs développant cette théorie que cette perception ne correspond pas à la réalité.

La Turquie et la Syrie.

La Turquie aurait une politique expansionniste en Syrie. Certaines actions e la Turquie ont été mal comprises. Il faut se rappeler que le gouvernement turc avait les relations les plus proches avec le gouvernement syrien, au point d’organiser des conseils communs, afin de conserver les meilleures relations de voisinage possibles avec la Syrie. Ce n’est pas la Turquie qui a changé de stratégie, c’est le phénomène qu’on a appelé le Printemps arabe qui a changé la donne.Les retentissements de ce mouvement du printemps 2011 ont été importants dans plusieurs pays de la région, à commencer par la Tunisie, la Lybie aussi, l’Egypte surtout, et cela est arrivé jusqu’à la Syrie. Même si on ne peut pas tenir pour unique responsable de l’instabilité en Syrie le printemps arabe. Pourtant, de fait, les réponses maladroites apportées par les dirigeants à ce qu’ils percevaient de ce mouvement ont fait que notre voisin la Syrie, avec laquelle nous avons 900 km de frontière, est devenu une grande source d’instabilité, lourd de conséquences dans toute la région et singulièrement en Turquie.

On peut également donner l’exemple de la Libye: ces deux, trois dernières années, les politiques menées par la Turquie en Libye pour apporter un soutien ont été perçues comme un élan néo-ottoman, ou expansionniste, Or ce que le Turquie a jugé utile de faire en Lybie était lié aux conséquences du Printemps arabe. Certes, Monsieur Khadafi était un interlocuteur peu commode, mais c’était le dirigeant. Ce n’est pas à la Turquie d’imaginer des relations diplomatiques sur le mode de ce que d’autres appellent le regime change. La Turquie n’a eu aucune ambition de telle sorte, avant que le printemps arabe déstabilise toute la région.
Deux exemples concrets de ce qui a été perçu comme hostile dans l’action de la Turquie et qui a été causé par les conséquences du Printemps arabe. Vous avez dit la Turquie est considérée comme leader, comme modèle par certains pays. Mais certains partis politiques, certains leaders démocratiques issus des élections nous ont pris pour exemple, presque malgré nous. Nous avons sûrement fait des erreurs, de notre côté. Nous aurions dû mieux gérer à partir de 2011 nos relations avec certains pays, nous avons sans doute tardé à consolider nos relations avec d’autres pays, mais la Turquie n’aura jamais de projet néo-ottoman. La Turquie est fière de sa république moderne, de son héritage ottoman, mais n’a aucune ambition de recréer une quelconque nouvelle Turquie qui s’inspirerait de l »Empire ottoman.
La Turquie et l’Union européenne.
Un autre élément important dans l’évolution des relations de la Turquie avec l’Europe occidentale, c’est le processus d’adhésion à l’Union européenne. La Turquie est candidate, elle négocie depuis près de 20 ans. Certains s’étonnent, d’autres pensent à tort que le processus a été interrompu. Ceux qui s’intéressent sérieusement à la question savent que le processus continue mais qu’il n’avance pas. Mais le constat selon lequel la Turquie n’aurait pas répondu à certaines exigences, pas rempli les conditions pour que son processus d’adhésion aille à son terme, me semble erroné. . Là, je me permettrai de faire un commentaire qui va peut-être sembler sévère, mais je le soumets à vos objections et questions. On peut penser dans les opinions publiques d’Europe occidentale que la Turquie n’atteint pas le niveau requis dans différents domaines et que, du coup, elle ne peut pas prétendre devenir membre. Mais, pour que cette tentative d’explication soit prise en considération, il faut avoir l’honnêteté intellectuelle de poser la question suivante: est-ce que, aujourd’hui, si la Turquie avait rempli toutes les conditions, les pays actuellement membres de l’union européenne seraient prêts à accueillir la Turquie comme membre?
Imaginons que la Turquie remplisse toutes les conditions requises, est-ce que les opinions publiques des pays de l’Union ont la maturité suffisante pour accepter la Turquie, comme cela a été promis lors de l’invitation à rejoindre l’Union? Mettre uniquement l’accent sur les éventuels manquements de la Turquie, ce n’est pas faire preuve d’honnêteté intellectuelle, j’insiste là-dessus.
Vu depuis la Turquie, ce qui est le plus important, c’est que la détermination, l’engagement, la motivation pour devenir membre de l’UE soit préservée au sein de la société turque. On aurait pu craindre un rejet du sujet, ce n’est pas le cas. La majorité de l’opinion publique turque y est toujours favorable, Elle pense que cette adhésion apportera beaucoup à l’Europe et aussi à la Turquie. Il faut considérer que malgré les maladresses de l’union européenne, malgré, il faut le dire, une perte d’attractivité, nous avons toujours la détermination de devenir membre, même si nous faisons le triste constat que les opinions publiques occidentales ne sont pas mûres. Revenons aux efforts que la Turquie doit faire, au regard des négociations; deux avancées sont nécessaires qui concernent les chapitres 22 et 23 du processus d’adhésion, relatifs à l’Etat de Droit et relatif aux Droits de l’Homme, pour poursuivre les négociations avec les partenaires européens,
Pourquoi ce blocage à la fois technique et politique? Cela va être détaillé. C’est lié à une erreur que l’Union européenne a commise en 2004.
Quand je discute avec les experts sur cette question, j’émets l’hypothèse que cette erreur est peut-être la plus grande erreur de toute l »histoire de la communauté . Cela suscite une hésitation mais à ce jour, personne n’a réussi à me donner un exemple d’erreur aussi lourde de conséquences que celle de 2004.

2004, ce fut le plus grand élargissement, avec douze nouveaux pays intégrés. En ayant cet objectif d’accepter ces douze pays, l’UE avait aussi une ambition très louable, celle d’encourager la résolution du conflit chypriote avec ce qu’on appelait le plan Annan, du nom de l’ancien secrétaire général de l’ONU, auteur de ce plan détaillé. Le but était de mener parallèlement les négociations du plan Annan, et l’adhésion. L’UE avait cette bonne idée de faire bénéficier de l’attractivité des avantages de cette entrée aux deux parties de l’île, la grecque comme la turque, afin d’encourager les grecs et les turcs à s’entendre. Adopter par vote le plan Annan et devenir membre. Sans même s’en rendre compte, l’UE a incité les chypriotes grecs à refuser le plan Annan, suite aux menaces de certains états membres, il faut citer la Gréce, L’union européenne, qui avait conditionné l’adhésion à la résolution du problème, c’est à dire à la réunification de l’île, a finalement dit que l’adoption du plan Annan n’était plus une condition nécessaire. Ce qui revenait à dire aux chypriotes grecs, si vous adoptez le plan, vous partagez l’île avec les chypriotes turcs que vous n’aimez pas, et vous devenez membre, si vous refusez le plan les 15 états membres de l’époque seront suffisamment naïfs pour accepter les chypriotes grecs comme représentants de toute l’île. Cette erreur commise en 2004 a crée d’énormes difficultés à l’union européenne, car, pour citer une récente proposition du président Macron, visant à une réduction du recours au droit de veto au sein du Conseil., cette dernière a été rejetée, notamment par les Chypriotes grecs. Cet engrenage a fait qu’en 2017, lorsque les dernières négociations ont eu lieu,sur le sort de l’île, elles ont encore une fois échoué.
Une parenthèse européenne pour rappeler l’engagement de la Turquie dans sa détermination à devenir membre, mais aussi les obstacles au sein des institutions européennes elles mêmes, même si la Turquie a conscience des efforts à faire pour répondre à tous les critères. Cela n’empêche pas la Turquie de contribuer à la paix et à la stabilité en Europe.

La Turquie et l’OTAN

Tout d’abord, les derniers développements des tensions et conflits ont montré que la sécurité et la défense de notre continent ne se fera pas à travers l’Union européenne, comme certains l’avaient imaginé, ou espéré, mais à travers l’Otan, que les Américains, la plus grande armée de l’Otan soient intéressés ou pas dans l’avenir aux questions européennes. Les pays européens, les alliés européens au sein de l’Otan, ont bel et bien, choisi l’Otan.
Là je me permets d’ouvrir une parenthèse, pour dire que ce projet de défense européenne est aujourd’hui encore moins vraisemblable, Il suffit de constater que nous avons une guerre qui continue en Ukraine, Face à cet état de fait, comment imaginer une Défense européenne dans laquelle il n’y aurait ni la Turquie ni le Royaume Uni? Je rappelle qu’en terme d’effectifs, la Turquie possède la plus grande armée européenne, devant le Royaume uni, la France et loin derrière l’Allemagne. La Turquie continuera donc, comme elle tente de le faire aujourd’hui, à assurer la stabilité et à la paix dans sa région et sur tout le continent européen.
Avant de vous donner la parole, et en espérant pouvoir répondre aux questions les plus ardues, parce qu’elles génèrent souvent les réponses les plus intéressantes, je veux aussi dire quelques mots sur la situation en Ukraine et sur les relations que nous entretenons avec la Russie, notre plus grand voisin, car là aussi, il semble que nos voisins occidentaux aient des difficultés à les appréhender dans le contexte actuel. La Turquie se trouve-t-elle à distance égale de la position ukrainienne et de la position russe? La Turquie est-elle totalement neutre face à ce conflit? Est-ce que les efforts diplomatiques que la Turquie tente de faire sont les conséquences de cette neutralité?

Le conflit russo-ukrainien

Il suffit de regarder les prises de position de la Turquie depuis le début du conflit, quand je dis le début, je parle de 2014, lors de l’occupation de la Crimée, la Turquie a été le pays occidental à condamner de la manière la plus forte cette occupation, et n’a jamais changé sur de sujet. Elle a été aussi, de manière tout à fait transparente, le pays occidental qui a établi depuis plusieurs années une coopération avec l’Ukraine dans l’industrie du secteur défense. Nos voisins russes ont été informés de cette coopération pour la fabrication et le montage d’un équipement dont on a beaucoup parlé, les drones armés, sur le territoire ukrainien et l’exportation de ces armes. Mais tout cela n’empêche pas Ankara d’avoir des relations forcément proches avec Moscou. Parce que la Russie est notre plus grand voisin, nous avons de facto des relations commerciales, politiques, touristiques avec la Russie. Grâce à ces échanges depuis une dizaine d’années, nous savons que nous pouvons traverser les plus grandes épreuves, avoir les positions les plus opposées, – on peut citer comme exemple le cas syrien, -cela n’empêche pas nos dirigeants de se parler, de se respecter et de se faire confiance, aussi bien en tant que personne, qu’en tant qu’homme politique.

En conclusion, je dirai que l’équilibre tient dans cette confiance, dans le dialogue maintenu, même si sur le terrain nos forces se trouvent parfois à faire face à des groupes soutenus par la Russie. Mais je le répète la leçon de l’expérience acquise c’est le maintien de relations bilatérales commerciales et politiques, qui pourra permettre de convaincre l’Ukraine et la Russie de se mettre autour d’une table pour conclure des accords de paix.
C’est cette situation particulière qui a permis à la Turquie d’aboutir à cet accord autorisant aussi bien l’Ukraine que le Russie d’exporter leur blé, évitant ainsi une pénurie mondiale. Cette capacité de la Turquie ne remet aucunement en cause son soutien sans faille à la défense de à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Mais Ankara préserve la nécessité de bonnes relations bilatérales avec la Russie.
Il a été beaucoup question de sanctions ces derniers temps, notamment les sanctions que l’Union Européenne a décidé de prendre vis à vis de la Russie . Elles ont fait l’objet de beaucoup de débats en Turquie, y compris dans l’opinion publique. La Turquie n’appliquera pas ces sanctions à l’aveugle, car elles ont été décidées autour d’une table où elle n’était pas, elle décidera elle-même de ses relations commerciales avec son voisin russe. Autre point important, la Turquie ne favorisera pas le contournement des sanctions par l’acheminement des produits boycottés, par exemple le transit de certains équipements particuliers sur son territoire. Mais il est important que nos partenaires européens réalisent que des sanctions décidées sans sa présence ne peuvent être cautionnées. Ainsi on peut penser que si la Turquie avait été concertée, d’autres sanctions plus efficaces, avec des effets mieux calculées, auraient pu voir le jour. Cela était possible dans un format dédié par le Conseil de l’Europe aux dialogues entre le Conseil et les représentants des pays candidats à l’adhésion.
Au début, certains de nos partenaires, membres de l’Union européenne nous ont dit, «Nous avons pris de telles sanctions contre la Russie, pourquoi vous les Turcs vous ne les appliquez pas?» Mais pourquoi, moi, alors que je n’ai pas été invité, pas même au sein du format prévu à cet effet, pourquoi la Turquie serait-elle tenue à un engagement, alors que L’Union européenne n’a pas eu le sens pratique et je dirais même la décence d’inviter la Turquie pour la consulter et l’écouter. Non la Turquie n’appliquera pas à l’aveugle des sanctions qui ont été décidées sans qu’elle soit concertée. Elle décidera elle-même des relations commerciales avec son voisin russe.

Au plan international, je peux aussi évoquer l’occupation de l’AzerbaÏdjan par l’Arménie pendant trente ans et la fin de cette occupation en 2020 avec la victoire de l’Azerbaïdjan, qui a bénéficié du soutien politique total de la Turquie, En aucun cas d’un soutien militaire, avec l’envoi de milices syriennes, comme il a pu être entendu. Cet épisode révèle bien la nécessité chez nos alliés et partenaires occidentaux de vérifier une information mettant en cause la Turquie avant de la propager et de la répéter comme une vérité confirmée. Ceux qui ont diffusé cette fausse nouvelle, cette absurdité, ont mesuré entre temps leur erreur et c’est tant mieux.
Pour conclure en deux phrase :
Non, la Turquie n’a aucune ambition néo-ottomane expansionniste.
Oui, la Turquie est déterminée à préserver ses intérêts dans les limites de s frontières territoriales de la République fondée il y a 99 ans par Atatürk, avec cette volonté réaffirmée d’entretenir les meilleures relations avec ses voisins, pour que règne la paix dans la patrie et dans le monde, selon la formule d’Atatürk. Merci beaucoup.

QUESTIONS DU PUBLIC

A.RATSBEEN :
Merci, votre Excellence. Pour compléter cette analyse, pourriez-vous préciser l’état des relations entre La Turquie et les puissances de la région, l’Arabie saoudite, le Qatar et la République islamique d’Iran?

A.ONANER :
Vaste sujet. Mais je vais faire une transition. Après le printemps arabe, nous avons eu des difficultés dans les relations bilatérales avec les voisins qui ont mal perçu le rôle de la Turquie. Avant 2011, tout allait bien, mais ces relations se sont altérées à la suite des rôles attribués à la Turquie par les pays tiers dans toute l’évolution géo-politique post printemps arabe. Sans me vanter, je peux dire que nous avons su corriger ces erreurs de perception, ce qui a permis à nos amis des Emirats de revenir vers nous. Nous avons répondu favorablement à cette initiative, et nous avons progressé.
De la même façon, des sujets particuliers qui avaient créé une tension avec l’Arabie saoudite, à la suite, sans entrer dans les détails, de l’assassinat de ce journaliste turco-américain en Turquie. Tout au long de cette affaire sensible, notre gouvernement à encouragé la recherche de la vérité et ne s’est pas opposé à l’action de la justice. L’essentiel est que ces perceptions défavorables aient été dépassées.
A cet égard, on peut aussi parler de l’Egypte, grand pays ami, là aussi des efforts mutuels, une volonté partagée de reconstruire des relations proches ont amélioré les relations bilatérales.
Vous avez parlé de l’Iran. L’Iran est le seul pays voisin de la Turquie avec lequel les frontières n’ont pas changé depuis six siècles. Nous avons bien sûr des relations très proches et aussi des divergences sur des sujets très importants. Pour donner un exemple, parlons des priorités de l’Iran et de la Turquie en Syrie, elles sont tout à fait opposées, cela ne nous empêche pas de nous réunir, par exemple dans le format Astana, où les Russes sont présents, pour discuter les termes d’un cessez-le-feu et aboutir à la stabilité en Syrie. Tout cela n’est pas facile. Imaginez deux grandes puissances qui ont chacune un engagement en Syrie, et qui maintiennent ce dialogue, avec pour la Turquie des besoins de sécurité prioritaires. Pour revenir à l’instabilité, je dois évoquer une difficulté que nous rencontrons avec nos alliés en Syrie, c’est cette instabilité qui a fait qu’une organisation comme Daesch a pu émerger en Syrie, organisation considérée en France comme la plus redoutée au monde. Il ne faut pas oublier que la Turquie est le pays occidental qui a eu le plus grand nombre de victimes dans la lutte contre Daesch, c’est l’armée turque qui a combattu parfois au corps à corps contre les terroristes. Quelle armée occidentale est prête à faire ce sacrifice? Aucune armée occidentale n’est capable de le faire. Nos alliés occidentaux ne se donnant pas les moyens efficaces pour lutter contre Daesh, ont choisi la facilité en utilisant des mercenaires sur place, ces mercenaires ne sont autres que le groupuscule terroriste PKK, le KBG et l’YPG, groupuscules affiliés de fait au PKK, que des charlatans romantiques comme Bernard Henry Lévy appellent les «Amazones turques». Il est parfois difficile de comprendre la réaction très vive de la Turquie à ce sujet. Je vais donc tenter de l’expliquer.
Pour prendre un exemple concret: après l’attentat du Bataclan, la France a ressenti le besoin d’éviter un deuxième Bataclan, ce qui est normal. Mais à quel prix? Ainsi le recours aux groupes terroristes du PKK contre Daesch était inacceptable de notre point de vue. Imaginez que mon plus grand allié européen, la France, pour éviter deux cent morts à Paris, vienne à ma frontière coopérer avec les terroristes qui ont tué 40 000 personnes chez moi. Donc, pour éviter deux cent morts à Paris, mon plus grand allié accepte de coopérer à ma frontière. C’est l’énormité de l’égoïsme que l’on perçoit en premier lieu. Nous aurions dû peut-être nous expliquer plus tôt sur le sentiment d’offense que nous avons alors éprouvé.

Avec Israël, les relations ont été tendues, après plusieurs épisodes difficiles, il y a eu un effort, avec la volonté de chaque président de renouer le dialogue. Il y a quelque jour, Tel Aviv a annoncé le retour d’un ambassadeur israëlien à Ankara, et nous annoncerons sous peu la nomination d’un nouvel ambassadeur de Turquie à Tel Aviv.

Mr Jacques MYARD;

Je voudrais vous féliciter pour vos analyses subtiles, et vous poser quelques questions, sans trop entrer dans les détails, puisque j’ai suivi ce dossier lorsque j’étais député à la Commission des Affaires étrangères.

Première question: Lors des échanges entre Russie et Ukraine, il y a trois mois à Istanbul,l’accord entre les deux parties était pratiquement acté, y compris sur la Crimée et le Dombass. Or de retour à Kiev, ils se sont opposés, merci de nous donner votre avis.
Par ailleurs, de votre point de vue, pourriez-vous préciser si l’engagement idéologique au plan religieux du Président Erdogan a ou non des conséquences sur ses relations avec la Syrie? Avant les événements de 2011, c’était vraiment un «voyage de noces», selon le gouverneur de Syrie du nord, mais depuis il y a eu «divorce», semble-t-il.
Ensuite, vous avez défendu votre gouvernement, démentant toute tentation expansionniste néo-ottomane de sa part. J’en prends acte. Mais, est-ce le cas de l’opinion publique turque, qui aurait besoin d’être flattée par son chef, et qui justifierait certaines déclarations. Rappelez vous la réponse du Pt Erdogan au Pt Macron lui reprochant le soutien turc à la Libye: «Mais nous nous étions là depuis quatre siècles».
Je tiens en tout cas, Mr l’Ambassadeur, à vous féliciter pour votre talent à défendre la politique extérieure de votre pays, et je suis admiratif de votre art de l’équilibrisme en ce domaine.

Ali ONANER:
Au sujet des négociations ayant eu lieu entre les Ukrainiens et les Russes, la première date importante, c’est tout de suite après le début du conflit, le 10 mars 2022, Mr Serge Lavrov et son homologue ukrainien se sont retrouvé à Antalya, avec les délégations des deux parties ayant entamé des négociations, pour les poursuivre, ce qui montre par parenthèse qu’à tout moment la Turquie est prête à faciliter les contacts et pourparlers dans le format souhaité. Le gouvernement turc a ajouté, de façon humble et sereine, que toute initiative de ce type lancée par un pays tiers serait applaudie par la Turquie. Un accord reste possible, dès que les deux parties seront arrivées à un niveau égal de motivation, ce qui n’est pas malheureusement la cas à l’heure actuelle.

Sur la Syrie, la politique du Président Erdogan, que l’on qualifie parfois d’islamiste, quand on se livre à des commentaires hâtifs sur la politique du parti au pouvoir, je vais peut-être en expliquer la genèse, en ayant recours à un exemple ponctuel.
Après le printemps arabe, il y a eu cette impression dans le monde à la suite des commentaires diffusées par les pays ou les acteurs politiques de ces printemps arabes qui se réclamaient publiquement du modèle turc. En conséquence, d’autres puissances se sont inquiétées et ont vu une possible action en sous main de la Turquie, et même des Frères Musulmans.
Sur les frères Musulmans, parlons sans tabou. C’est une théorie politique qui vient d’Egypte. Les dirigeants turcs actuels ont peut-être lu dans leur jeunesse les livres des frères Musulmans et ont jugé que certaines des théories des Frères Musulmans étaient intéressantes,C’est tout. Ce n’est pas parce que les socialistes français ont lu les livres de Marx qu’ils sont pour autant marxistes!
Donc, pour avoir une vision plus objective, il faut resituer cela dans le temps, en considérant que l’arrivée au pouvoir de Mr Erdogan date de 2002. Est-ce qu’entre 2002 et 2011 vous avez entendu une seule fois une prise de position de la Turquie en leur faveur? A l’époque, la Turquie avait les meilleures relations avec l’Egypte de Moubarak, la Tunisie de Mr Ben Ali, qu’on ne peut accuser de proximité avec les Frères Musulmans. Notre approche pragmatique vise à respecter les gouvernements élus démocratiquement par les populations de ces pays.
Ainsi, lorsque j’étais jeune diplomate en poste à Tunis à l’époque de Mr Ben Ali, aucun dirigeant turc ne m’a jamais sollicité pour obtenir une faveur pour Monsieur Ghannouchi.
Vingt ans plus tard, j’ai été ambassadeur de Turquie à Tunis, juste avant mon entrée en fonction à Paris, dialoguant cette fois avec le nouveau président élu démocratiquement, Monsieur Kais Saied.
Notez que nous avons été le dernier pays occidental à négocier avec Hassad, après l’éclosion des mouvements liés au printemps arabe, où on lui conseillait de prendre les premières mesures pour contenir ces mouvements de la manière la plus respectable qui soit. Après des heures et des heures de négociation, Hassad s’est engagé vis à vis de notre chef de délégation. Malheureusement, a-t-il eu entre temps des recommandations d’autres pays, il a finaleùment totalement violé les engagements qu’il avait pris; ce qui a conduit au changement de position de la Turquie vis à vis de la Syrie. Rien à voir avec une quelconque rapprochement entre la Turquie et les Frères Musulmans. Pour éclairer les relations de la Turquie avec les Frères Musulmans, prenons l’exemple des Emirats Arabes Unis et du Qatar.

J’ai parlé de la réaction des Emirats Arabes Unis, qui s’étaient vivement opposés à la Turquie en prenant position contre le Qatar, C »est intéressant de voir pourquoi les Frères musulmans sont présents au Qatar, davantage par pragmatisme que par souci politique. Jusqu’à 2011, la Turquie avait les meilleures relations aussi bien avec les Emirats Arabes Unis qu’avec le Qatar. Ici, je fais mon mea culpa en tant que diplomate, conscient que nous n’avons pas assez communiqué à l’époque pour expliquer aux acteurs internationaux la position turque face aux changements dans la région.
Est-ce que l’opinion publique turque véhicule une nostalgie néo-ottomane? Vous trouverez sûrement au sein de la société civile turque des nostalgiques de la grandeur passée, mais pas plus que vous n’en verrez en France. En France vous trouverez des nostalgiques des colonies, de l’Empire, de la Monarchie. Je vous réconforte, il n’y a pas en Turquie de sentiment général de néo-ottomanisme, il y a sûrement des citoyens porteurs d’une nostalgie personnelle à l’égard de la grandeur passée, mais pas plus qu’ailleurs, pas plus qu’en France.

Valérie BUGAULT :
Monsieur l’Ambassadeur, pourriez-vous nous commenter la récente adhésion de la Turquie au S.C.O, Shanghai Cooperation Organization ?

Ali ONANER :
Il n’est pas question d’adhésion de la Turquie à l’O.C.S, d’abord parce que ce n’est pas sûr que cet organisme le souhaite. Mais cela me
permet de dire que la Turquie, par sa situation géographique même, a vocation à participer à une réunion d’un mécanisme de pays asiatiques. Il s’agit uniquement d’un contact et cela ne constitue pas une alternative au fait que la Turquie soit membre fondateur du Conseil de l’Europe, organisme dans l’avenir de plus en plus décisionnaire au sein des institutions européennes. C’est déjà la cas pour ce qui est de l’Etat de Droit, et les Droits de l’Homme. La Turquie est partie prenante de la convention européenne des Droits de l’Homme et elle applique les décisions de la Cour européenne de la Haye. Ces contacts avec les différents mécanismes du continent asiatique ne sont donc pas incompatibles avec les engagements de la Turquie au Conseil de l’Europe et auprès de l’OTAN.

Professeur OTMANI:
Y-a-t-il eu dernièrement des rapprochements entre la Syrie et le Turquie et sous quelles conditions?
Concernant l’adhésion à l’Europe, quelles sont les vraies raisons, selon vous, du refus des pays européens à voir adhérer la Turquie à l’Union européenne?

Ali ONANER :
Pour la Syrie, pas de contacts au niveau politique jusqu’alors. Mais, puisque cela avait commencé de manière non publique et que cette information a finalement été partagée, les services de renseignements syriens et turcs coopèrent désormais, il n’y a pas de mal à le confirmer ici. Car cela est utile à un moment où d’autres pays qui instrumentalisent le PKK cherchent à obtenir la complicité du régime syrien pour assurer la présence des terroristes du PKK en Syrie. Il est normal alors que nous prenions les mesures nécessaires pour expliquer au régime syrien avec lequel nous avons d’énormes divergences et même des différents, qu’ils ne doivent pas faire l’erreur de devenir eux aussi complices des terroristes du PKK. Donc il y a bien eu ce contact, mais à ce stade je ne vois aucune nécessité à ce qu’il se renforce.
Nos liens avec le régime de Hassad étaient bien connus avant 2011 et les raisons pour lesquelles ils se sont peu à peu dégradés, j’ai essayé de les résumer devant vous. Dans l’avenir, pour que la Turquie puisse prendre pour interlocuteur un dirigeant syrien, il faudra qu’un jour, le plus tôt possible, ce dirigeant soit légitimement choisi par les Syriens. Jusque là, la Turquie ne peut pas avoir de relations politiques avec ce régime.
Pour ce qui est de l’Union européenne, je pourrais choisir l’option de facilité et vous inviter à poser la question directement aux intéressés. La réponse la plus facile c’est de légitimer ce refus en évoquant un réflexe anti-musulman, en disant que la majorité des opinions publiques européennes sont contre l’entrée de la Turquie, parce que la Turquie est musulmane. Certes, il y a sûrement quelques fous furieux, quelques racistes qui ont ce réflexe, mais personnellement je ne crois pas que ce soit le fond du problème. La Turquie était déjà de confession musulmane à l’époque où les douze pays membres dans les années 80 ont proposé son adhésion. Le vrai problème, c’est peut-être la taille du pays et le nombre de ses habitants, à un moment où, parallèlement, au sein des institutions européennes, le Parlement européen a pris du poids.
En effet, une Turquie de 85 millions d’habitants devenant membre et élisant ses représentants pourrait inquiéter, si elle avait d’autres priorités que l’Union européenne, car elle pourrait dégrader les prises de position de cette union. Cette inquiétude me semble injustifiée. Tout observateur extérieur ayant suivi l’évolution de notre pays, ces dernières années peut s’en convaincre. Par ailleurs, ce n’est pas à un diplomate turc de s’expliquer sur ces réserves, mais bien plutôt le rôle d’un diplomate allemand, néerlandais ou français.

Professeur REVEILLARD:
Pourriez-vous préciser la position du gouvernement turc – on se souvient de la tension avec la France en Méditerrannée orientale sur la question de la prospection off shore et de la délimitation des zones économiques exclusives- en Mer Egée et autour de Chypre ?

Ali ONANER :
C’est un sujet important. D’ailleurs, les tensions en Mèditerrannèe orientale étaient citées comme troisième sujet de friction entre la France et la Turquie, derrière la Syrie et la Libye, lors de la rencontre du Président Erdogan avec le Président Macron.
Non, ce n’est pas un sujet de tension dans les relations bilatérales avec la France, mais la question a été intégrée à l’époque, car la France, ayant perçu une hostilité turque sur les questions du Moyen Orient et de Libye, avait choisi de soutenir aveuglément les positions chypriotes grecques et grecques dans ce dossier.Les îles et îlots très nombreux de la Mer Egée, dont certains ont été cédés à la Grèce dans les années 40 par l’Italie, restent source de conflits quant à leur souveraineté, même quand il s’agit de simples cailloux.
En fait, les différentes actions menées par la Turquie n’ont pas visé à rechercher et exploiter de nouveaux gisements de gaz ou de pétrole, les décisions prises visaient à affirmer la souveraineté nécessaire face aux prises de position mégalomaniaques des Grecs. Cette mégalomanie a été portée à l’attention du monde entier en 2019 quand une action menée par la Turquie a fait réagir plus que nous l’avions prévu nos alliés grecs.
Parce que la Turquie a signé un accord bilatéral avec la Libye pour la délimitation d’une zone maritime en mer Egée, ce qui a entraîné la sur-réaction grecque. Pourtant un accord bilatéral par définition n’est pas définitif et n’engage que les deux partis contractuels. Sans doute cet incident a-t-il alarmé les Grecs face à leur projet de s’attribuer avec les Chypriotes grecs l’ensemble de la zone. Cette absurdité, postée en ligne sous le nom de Carte de Séville, à l’époque, prêtait plutôt à rire et était passée quasi inaperçue. L’accord turco-libyen lui a donné une actualité. Alors, ils ont eu la naïveté de réagir en tentant d’affirmer leur souveraineté sur l’île de Chypre. Cela a causé quelques confrontations entre bâtiments turcs et grecs, nos amis grecs ont fini par accepter de reléguer ce projet de Séville aux calendes grecques, comme vous dîtes. Pour arriver à une négociation, sans doute faudrait-il aller devant une juridiction internationale, comme la France et le Royaume l’ont fait pour la Manche. Malheureusement, ces dernières semaines, il y a de graves violations grecques de notre espace aérien.Lors de la rencontre entre Monsieur Mitsotakis et Mr Erdogan, on était optimiste. Puis Monsieur Mitsotakis a quitté la Turquie pour une visite officielle aux Etats Unis. Etonnamment, quelques jours auparavant, deux avions militaires grecs ont violé l’espace aérien turc, en volant au dessus du terre-plain turc de la côte égéenne. L’armée de l’air turque a immédiatement riposté, selon les conventions en vigueur. Le rêve de Mr Mitsotakis s’est réalisé et il a pu aller pleurer en victime auprès de Monsieur Biden. Dernièrement, deux F16 turcs qui participaient à une mission de l’OTAN depuis un bombardier américain ont été illuminés», selon le terme militaire en vigueur, c’est à dire flashés, ciblés, par deux F16 grecs, dans l’espace aérien international. On n’a pas riposté.
Autre situation rocambolesque: un F16 turc a été encore une fois «illuminé,» cette fois par un missile S.300 acheté à la Russie, et ce, depuis la côte crétoise. Quelques jours plus tard, Mitsotakis a été reçu à Paris. C’est le moment où le Président Erdogan a, avec sa gestuelle particulière, de manière forte, déclaré que la Turquie pourrait débarquer en pleine nuit sur une île grecque, en cas de nouvelle violation. Nos alliés grecs n’ont pas oublié qu’en 1996, ils ont eu la mauvaise idée de débarquer sur un des ces îlots en Mer Egée et d’y planter le drapeau grec, vous pouvez imaginer que celui-ci n’a pas fait long feu sur ce caillou.
Donc en conclusion, la Turquie n’a aucune visée sur aucun territoire grec, mais je ne laisserai pas la Grèce s’approcher d’un millimètre carré d’une île en territoire turc.

Mr l’avocat palestinien auprès de la Cour pénale internationale :
Comment la Turquie peut-elle faire pression sur Israël pour aider à résoudre la question des droits pour les Palestiniens?

Ali ONANER:
Cela a toujours fait l’objet d’un débat en Turquie, de savoir comment concilier le soutien indéfectible à la cause palestinienne et les relations bilatérales avec Israël.
L’expérience montre avec le recul, que le maintien du dialogue avec Israël, c’est ce que nos frères palestiniens nous disent, est beaucoup plus profitable que des opinions tranchées vis à vis d’Israël. Cela est plutôt réconfortant, puisque, du point de vue des Palestiniens, cette attitude est plus efficace.

Remerciements du Président Ali RATSBEEN et invitation
à une prochaine occasion.

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