La Problématique énergétique du Japon et de la région Asie Pacifique

André Pertuzio

Consultant pétrolier international et ancien conseiller juridique pour l’Energie à la Banque mondiale.

2eme trimestre 2013

Cette région, souvent appelée « Extrême-Orient Océanie » dans les statistiques pétrolières mon­diales, est le continent qui consomme le plus d’énergie, soit environ 5 milliards de tep (tonne équivalent pétrole) sur une consommation mondiale de 12,5 milliards, soit un déficit d’approxi-mativement 900 millions de tonnes comparé à la production de la région concernant à la fois le pétrole et le gaz naturel. Cette différence doit donc être importée. Toutefois, les trois grands importateurs, la Chine, le Japon et la Corée du Sud sont largement approvisionnés en GNL (Gaz Naturel Liquéfié) par des producteurs de la région tels que la Malaisie et l’Indonésie, le complé­ment étant fourni par le Qatar. Alors que le pétrole brut est importé presque exclusivement du Moyen-Orient à part l’Afrique pour la Chine.

D’un point de vue géostratégique, la Mer de Chine Méridionale d’une part, et, d’autre part le détroit d’Ormuz au débouché du Golfe Persique, et celui de Malacca pour atteindre la Mer de Chine Méridionale, présente des risques pour la sécurité des approvisionnement en cas de conflit international.

Depuis la victoire des États-Unis sur le Japon en août 1945, cette im­mense région de l’Océan Pacifique est devenue une sorte de « mare nostrum » améri­caine, surveillée notamment par les bases d’Hawaï, des Philippines, de Guam, d’Oki-nawa et autres alors qu’au sud veillent les alliés, Australiens et Nouvelle Zélande. La géopolitique de cet espace impose aux États-Unis bien entendu mais aussi aux pays du pourtour asiatique, une politique stratégique à la mesure de leurs puissances respectives et de leurs intérêts économiques et donc de leur sécurité énergétique incluant notamment l’acheminement sans entrave des matières énergétiques, essen­tiellement le pétrole et le gaz naturel, des pays fournisseurs aux pays consommateurs.

Compte tenu de ces prémisses d’ordre stratégique, il importe de préciser la si­tuation énergétique des principaux pays de cette région, problème essentiel pour leur développement économique.

Nous allons donc, dans un premier stade, passer en revue le bilan énergétique des principaux pays riverains de la région : le Japon, la Corée du Sud, la Chine, le Vietnam, la Malaisie, l’Indonésie et l’Australie sachant que, du point de vue straté­gique, la Russie et les États-Unis sont aussi de part et d’autre de l’océan Pacifique.

Le Japon

Il est par excellence emblématique des problèmes énergétiques et stratégiques de la région, d’abord par sa position géographique, ensuite parce qu’il est la troisième puissance économique du monde, enfin parce qu’il est dénué de toute matière pre­mière énergétique. Nous avons déjà vu (n° 26 de Géostratégiques) le problème fon­damental auquel se heurte ce grand peuple homogène comme le soulignait alors le premier ministre Nakasone soulevant l’ire des « bien-pensants », et dont le monde a admiré la dignité à l’heure du terrible tsunami qui coûta la vie à 25 000 personnes et entraîna la catastrophe nucléaire de la centrale de Fukushima dai ichi

Bien que le fait nucléaire lui-même n’ait pas été la cause de cette catastrophe, l’émotion légitime qu’elle a entraînée chez un peuple déjà réticent à l’égard du nucléaire en souvenir de Hiroshima et Nagasaki a été un des éléments de l’arrêt des réacteurs japonais et de la réévaluation par le gouvernement japonais du problème ainsi posé.

Il faut en effet avoir conscience de ce que le Japon, puissance industrielle qui doit nécessairement avoir recours à l’importation de la totalité des énergies fossiles qu’il utilise, c’est-à-dire le charbon, le pétrole et le gaz naturel. Les gouvernants japonais se sont attachés à améliorer les rendements énergétiques, diversifier les sources d’approvisionnement, soit la matière énergétique ou son origine notam­ment en participant en amont à la recherche et à la production d’hydrocarbures.

Malgré ces efforts en vue d’assurer la sécurité de ses approvisionnement énergé­tiques, le Japon dépend presque totalement de ses importations, soit 120 millions de tep (tonne équivalent pétrole) de charbon, 200 millions de tonnes de pétrole et 95 millions de tep de gaz naturel liquéfié dont il est le premier importateur mondial. Le seul coefficient d’indépendance énergétique consiste donc dans un large recours au nucléaire en vue de la production d’électricité dont le Japon est le troisième utilisateur mondial. 30 % de cette électricité est produite par 17 cen­trales nucléaires comprenant 55 réacteurs produisant 280 TWh (terawatt-heure) soit 280 milliards de KWh, soit encore 73 millions de tep qui représentent 14 % de la consommation énergétique totale du Japon.

On prêtait naguère au Gouvernement Japonais la volonté d’augmenter jusqu’à la doubler cette part d’électricité d’origine nucléaire en vue de sécuriser dans la mesure du possible les besoins énergétiques du pays. Aujourd’hui, après le séisme de Juillet 2007 qui endommagea la grande centrale de Kashiwazaki-Kariwa, le désastre de Fukushima a amené un arrêt de tous les réacteurs japonais. C’est un dilemme important qu’affronte le Japon car, d’un côté il est difficile de ne pas tenir compte du risque sismique malgré les règles draconiennes qui entourent la construction dans le pays et par voie de conséquence de l’opinion publique, de l’autre, c’est le coefficient d’indépendance énergétique qui disparaîtrait entraînant au surplus une dépense de 60 milliards de dollars annuellement en énergie alternative, pétrole ou GNL, sans compter le coût de nouvelles centrales thermiques. Il paraît donc vrai­semblablement qu’après avoir apporté de nouvelles sécurités, les centrales nucléaires seront emises en route.

La Corée du Sud

La Corée du Sud peut, du point de vue énergétique, être considérée comme une sœur jumelle du Japon. Sa situation et ses problèmes énergétiques sont les mêmes à ceci près qu’il ne souffre pas d’autant d’incertitudes sismiques que son voisin et ancien colonisateur. Pays de 50 millions d’habitants, très industrialisé que symbo­lisent les marques Samsung et Hyundai et ses chantiers navals, la Corée consomme annuellement environ 274 millions de tonnes d’énergie dont elle ne produit que fort peu et en importe la quasi-totalité à l’exception de l’électricité nucléaire. De la sorte, la Corée du Sud est le deuxième importateur mondial de GNL, le troisième importateur de charbon après le Japon et la Chine et le cinquième importateur de pétrole, soit le bilan énergétique suivant : pétrole 42 % soit environ 108 millions de tonnes, charbon 29 % soit environ 80 millions de tep (tonne équivalent pétrole), gaz naturel 17 % soit environ 56 millions de tep et électricité nucléaire 13 % soit 36 millions de tep (140 milliards de KWh) et 38 % de la production électrique.

La Chine

La Chine est un continent mais c’est aussi une puissance du Pacifique, deuxième puissance industrielle du monde et le plus important consommateur d’énergie soit environ 2 milliards 600 millions de tonnes, mais qui ne représentent qu’à peine 1,9 ou 2 tonnes par habitant contre 8 aux États-Unis et 4 à 5 dans les pays de l’OCDE.

Contrairement au Japon et à la Corée du Sud, la Chine est un grand produc­teur de matières énergétiques puisqu’elle produisait jusqu’à l’an dernier la quasi­ totalité de sa consommation de charbon d’environ 1 milliard 800 millions de tep de charbon. Elle en est maintenant importatrice d’autant plus que si elle produit aujourd’hui environ 50 % de la production mondiale, elle ne dispose que des troisièmes réserves qui sont de 175 milliards de tep après celles des États-Unis et de la Russie. En ce qui concerne le pétrole, la Chine est passée du cinquième au quatrième rang des producteurs mondiaux devançant l’Iran, avec 220 millions de tonnes/an mais en consommant environ 500 millions, l’Agence Internationale pour l’Energie prévoit une augmentation des importations qui doubleront avant 2020 alors que l’exploitation de l’huile de schiste aux États-Unis et l’usage de plus en plus important du gaz de schiste font fortement diminuer les importations amé­ricaines de brut.

En matière de gaz naturel, la Chine est également importatrice pour une pro­duction de 85 milliards de tep et une consommation de plus de 100 millions.

Enfin, si la Chine a la plus grande quantité installée de capacité soit 1100 gi-gawtts (4 milliards cent mille KWh) dépassant celle des États-Unis, ses centrales utilisent surtout du charbon mais elle a également une très grande capacité d’hydro­électricité pour laquelle elle le premier producteur au monde avec le Brésil et la Suède. Cette électricité est produite par 17 500 barrages dont le fameux barrage des Trois Gorges lequel produit 85 TWh/an sur l’équivalent de 22 millions de tep.

Quant à l’électricité d’origine nucléaire, elle ne représente que 2,5 % de la production totale, mais le développement de cette production donne lieu à des études approfondies notamment sur la filière des thoriums qui semble présenter de nombreux avantages notamment par des réserves extrêmement élevées alors que les réserves d’uranium sont estimées à environ 62 ans. L’exploitation du thorium pour des centrales nucléaires fait l’objet d’études dans plusieurs comme les Etats Unis, l’Inde, le Japon, la France et bien entendu la Chine.

Il ne faut pas enfin omettre les grandes possibilités offertes par le gaz de charbon (coal bed methane) dont les réserves sont estimées à 37 trillions de m3 soit les troi­sièmes du monde, et le gaz de schiste dont les réserves sont estimées à 25 trillions de m3. L’exploitation de ces ressources nécessitera sans doute l’appel aux entreprises étrangères concurremment avec les entreprises chinoises.

Quoiqu’il en soit et pour nous cantonner à l’ordre des choses actuel, la Chine est un géant industriel dépendant des importations essentiellement de pétrole, ce qui explique sa politique tous azimuts en la matière.

Malaisie et Brunei

La Malaisie et Brunei sont de moyens producteurs de pétrole et de gaz naturel mais ils exportent la plus grande partie de leur production. En ce qui concerne le pétrole, la Malaisie avec environ 600 millions de tonnes de réserves en produit 35 millions dont elle exporte 65 % tandis que Brunei, avec 150 millions de tonnes de réserves produit annuellement 7 millions dont 35 % sont exportés.

En matière de gaz naturel, la Malaisie possède 2 400 milliards de mètres cubes de réserves, soit le dixième du Qatar, dont elle produit 70 milliards de mètres cubes et exporte 38 milliards. Elle est de ce fait le troisième exportateur de GNL (gaz naturel liquéfié) d’Asie après Qatar et, nous allons le voir, l’Indonésie, avec le plus vaste réseau de gazoducs.

Brunei pour sa part, produit 12,5 milliards de mètres cubes/an avec 300 mil­liards de mètres cubes de réserves. Ses exportations représentent 80 % de sa pro­duction.

Ces deux pays exportent donc près de 50 milliards de mètres cubes, soit une quantité nettement supérieure à la consommation d’un pays comme la France.

L’Indonésie

L’Indonésie est le quatrième pays du monde le plus peuplé et, comme tel, avec une croissance annuelle du PIB de 6 %, connaît un grand accroissement de sa consommation énergétique concurremment à un déclin de sa production pétro­lière qui avait fait d’elle un des pays membres de l’OPEP jusqu’en 2009. Sa compa­gnie nationale Pertamina était très connue comme un pionnier des contrats dits de « partage » de production avec les sociétés pétrolières internationales, notamment Chevron qui produit environ 45 % du pétrole brut, ce qui met l’Indonésie à la vingtième place mondiale.

Son bilan énergétique se présente aujourd’hui comme suit : en ce qui concerne le pétrole, environ 530 millions de tonnes de réserves pour une production annuelle de 45 millions de tonnes et une consommation d’environ 65 millions, étant ainsi devenu important importateur de brut.

En revanche, l’Indonésie détient plus de 3 trillions de mètres cubes de gaz natu­rel et elle est le troisième exportateur mondial de GNL surtout vers le Japon. La production annuelle est d’environ 77 milliards de mètres cubes dont 55 % sont exportés. De plus, les autorités indonésiennes ont entrepris l’exploitation de gaz de charbon (coalbed methane) dont les réserves sont estimées à 13 trillions de mètres cubes et des études approfondies sont menées en vue d’une exploitation de gaz de schiste.

Notons aussi une particularité de l’Indonésie qui lui permet une augmentation de ses exportations d’énergie fossiles, à savoir la consommation importante de bio­masse (29 % de l’énergie consommée).

Enfin, il est intéressant de noter que l’Indonésie est également le plus important exportateur mondial de charbon, soit environ 350 millions annuellement.

Enfin, l’Indonésie recèle 13 trillions de m3 de C B M (coal bed methane) et de 28 trillions de m3 de gaz de schiste dont l’exploitation est maintenant en préparation.

L’Australie

L’Australie possède de considérables réserves de pétrole, de charbon et de gaz naturel. Ses exportations d’hydrocarbures sont importantes car elles représentent les deux tiers de sa production et constituent 34 % des revenus d’exportation du pays.

En ce qui concerne le pétrole, les réserves qui étaient évaluées à 450 millions de tonnes ont été réévaluées à la baisse en 2012 et estimées à 200 millions de tonnes. Une certaine incertitude existe sur ce point. Il est à noter que les principaux champs se trouvent au nord-ouest alors que les raffineries sont situées au sud-est et que l’Australie importe environ 22 millions de tonnes tout en exportant par ailleurs 16 millions. L’impact de la diminution des réserves demande à être réévalué mais la consommation de l’Australie de 30 millions de tonnes ne peur qu’augmenter.

Les réserves de gaz naturel sont de 3 700 milliards de mètres cubes, soit au douzième rang mondial avec une production annuelle de 55 milliards de mètres cubes dont la moitié est liquéfiée et exportée sous forme de GNL. De nouvelles usines de liquéfaction sont en projet compte tenu de la demande dans le vaste sec­teur Pacifique, mais également des projets concernant le gaz dit non-conventionnel notamment de charbon (coal seam gas). De la sorte, 70 % des exportations de GNL sont dirigés vers le Japon et 21 % vers la Chine, le reste se répartissant entre la Corée du Sud et Taïwan.

Mais c’est le charbon qui est la ressource énergétique la plus exportée, soit 70 % d’une production annuelle de 400 millions de tonnes.

(Rappelons, à toutes fins utiles, – et ceci est valable pour tous les producteurs de charbon cités – que la conversion du charbon en tep est d’environ de 1,6 tonne de charbon pour une tep).

Le Bilan Energétique

Si l’on s’en tient aux grands importateurs de pétrole ci-dessus énoncés, on ar­rive à un total de plus de 600 millions de tonnes annuellement. D’une manière plus générale, les statistiques énergétiques de la région Asie-Océanie comprennent d’autres pays que ci-dessus, soit parce que leurs consommations est peu importante, soit parce qu’elles comprennent souvent des pays, lesquels, à proprement parler, n’entrent pas dans le cadre de cette étude, notamment l’Inde, grand consomma­teur – le quatrième mondial avec environ 540 millions de tonnes – mais qui se trouve dans un système géostratégique différent, bien que tributaire d’importations de pétrole et de gaz naturel mais renfermant les 5e réserves de charbon du monde qui contribuent très largement à sa production d’électricité.

De la sorte, l’ensemble Asie-Pacifique, autrement appelé Extrême-Orient-Océanie, consomme environ 5 milliards de tep d’énergie annuellement pour une consommation mondiale de 12.5 milliards. Elle est donc le premier continent consommateur d’énergie. En ce qui concerne le pétrole brut, le déficit consomma­tion-production atteint 900 millions de tonnes et, pour le gaz naturel, il n’est que de 100 millions de tep qui sont fournis par le Moyen-Orient essentiellement le Qatar.

Devant une telle situation, les pays importateurs ont recours, nous l’avons vu, à diverses méthodes pour tenter de minimiser leur dépendance et notamment de diversifier les sources d’approvisionnement. C’est ainsi que le Japon intervient en amont dans la recherche et l’exploitation de pétrole dans de nombreux pays alors que les trois-quarts de ses importations viennent, aujourd’hui, du Moyen-Orient. La Chine, en revanche, a fait un gros effort en Afrique comme l’illustre la création du FOCAC (Forum de Coopération Chine-Afrique) qui se réunit régulièrement à Pékin. En matière d’importation pétrolière, l’Angola est devenu le premier fournis­seur de la Chine mais, outre l’Arabie Saoudite, l’Irak a pris de plus en plus d’impor­tance dans les exportations en Chine.

Aujourd’hui on le sait, une nouvelle source d’hydrocarbures prend de plus en plus d’importance, le gaz de charbon (coal bed methane) ainsi que le gaz de schiste dont chacun connait la contribution à la prochaine indépendance énergétique des Etats-Unis, ce qui ne va pas sans modifier profondément la donne internationale en la matière.

Les problèmes géostratégiques

C’est essentiellement de la sécurité d’approvisionnement qu’il s’agit. Quels que soient les efforts déployés, les voies de transports sont essentiellement d’une part la mer de Chine méridionale et, d’autre part, l’espace compris entre le détroit d’Or-muz et le détroit de Malacca, ce dernier étant aussi le chemin de passage des convois à partir de l’Afrique.

La Mer de Chine méridionale achemine le tiers du pétrole brut et la moitié du GNL à destination des grands pays importateurs, Chine, Japon, Corée du Sud. Les statistiques montrent également que par le détroit de Malacca transite environ 755 millions de tonnes par an alors qu’au débouché du Golfe Persique, le détroit d’Ormuz voit passer près d’un milliard de tonnes par an. Il convient en effet de rappeler que les 21 points de chargements du pétrole du Moyen-Orient se trouvent situés sur les rives du Golfe Persique et que seul existe sur la Mer Rouge le terminal de Yanbu.

On mesure donc facilement l’importance géostratégique de ces routes pour l’ap­provisionnement de la région du Pacifique. Quant aux importations d’Australie, d’Indonésie et de Malaisie, elles se retrouvent en Mer de Chine méridionale, zone où plusieurs archipels sont en litiges à l’exemple des îles Senkaku-Diaolyu sans compter le problème de Taïwan, nous retrouvons ainsi les problèmes politiques conflictuels qui recoupent les nécessités énergétiques.

Conclusion

Ayant ainsi résumé les problèmes énergétiques posés aux principaux pays de la zone Pacifique, singulièrement au Japon et à la Chine, ainsi que le problème essentiel de l’acheminement énergétique fossile qui représentent 86 % de l’éner­gie consommée dans le monde, il faut se rendre à l’évidence suivante : en ce qui concerne le Japon qui semble se ressaisir économiquement après une longue sta­gnation, le problème de l’indépendance énergétique est insoluble malgré les efforts déployés en vue de résoudre la crise de l’énergie nucléaire après Fukushima. En tout état de cause, de la sorte, ce grand pays ne pourra plus être une puissance dominante. N’oublions pas en effet que c’est l’embargo décrété par le président Roosevelt le 1er aout 1941 qui déclencha la guerre du Pacifique et à sa suite l’inter­vention des États-Unis dans la 2ème guerre mondiale.

L’autre grand acteur, la Chine, est, nous le savons, le premier consommateur d’énergie du monde et la 2ème puissance économique mondiale espérant bientôt la 1ère place. Là aussi le talon d’Achille est la consommation énergétique dont il est possible qu’elle soit résolue avec le nucléaire et les gaz non conventionnel.

Le grand jeu politico-stratégique des deux grandes puissances ne doit pas ex­clure bien entendu la Russie, elle aussi puissance du Pacifique, et il se superpose aux problèmes énergétiques. N’oublions pas enfin l’indiscutable poids démographique des pays comme l’Inde et la Chine.

En tout état de cause, en restant sur le terrain énergétique, force est de constater la nécessaire interdépendance producteurs-consommateurs due essentiellement à leurs intérêts réciproques. Cet équilibre qui peut être troublé par l’évolution des prix le serait évidemment plus encore en raison de situations politiques conflictuels. Seul l’avenir nous dira…

N.B. Il convient d’attirer l’attention sur le fait que les chiffres indiqués doivent être considérés comme des ordres de grandeur et non comme des exactitudes ma­thématiques. Les statistiques utilisées sont évidemment antérieures – parfois un an – et offrent entre elles quelques différences suivant leur origine. C’est ainsi qu’on évalue le volume de pétrole aux États-Unis en barils/jour et en Europe en tonnes/ an et le gaz naturel en pieds cubes/jour. On calcule, pour les besoins pratiques, un baril/jour = 50 tonnes/an, un pied cube/jour = 10 m3/an.

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