La Syrie à la croisée des chemins


Bruno Drweski

 Maitre de conférence à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO), directeur de la revue « La Pensée Libre », Rédacteur de Rubrique politique à Investig’Action, Rédacteur à Outre-Terre – Revue européenne de géopolitique :

            La Syrie occupe depuis l’Antiquité une position géographique qui la situe à la croisée des chemins entre l’axe nord-sud reliant la péninsule arabique et l’Egypte à l’Anatolie et l’Europe et un axe est-ouest reliant l’Iran et la Mésopotamie à la mer Méditerranée. Mais aujourd’hui, suite aux conséquences de la guerre à laquelle elle a fait face depuis 2011, elle se trouve aussi à la croisée des chemins en terme de choix stratégique pour son avenir, sur le plan politique, social, économique.

            La guerre de 2011 visait un pays ciblé depuis longtemps par les puissances occidentales conservatrices, à cause de sa politique d’indépendance, son soutien à la cause palestinienne, son autosuffisance économique sur le plan agro-alimentaire et pharmaceutique, sa politique d’aides sociales aux classes défavorisées, son refus de s’endetter sur les marchés capitalistes internationaux, sa politique de laïcité équilibrée entre les confessions et sa politique de non alignement et d’alliance avec des pays jaloux de leur indépendance. Toutes choses qui pouvaient représenter un attrait pour les peuples des pays voisins. A cela est venu s’ajouter le fait que Damas a refusé de répondre positivement au projet qataro-turc d’un gazoduc reliant la péninsule arabique à l’Europe pour lui préférer un autre, reliant l’Iran à la Méditerranée[1].

La guerre du monde unipolaire finissant

           Il est devenu évident aujourd’hui que la guerre qui a commencé en 2011 avait avant tout une cause extérieure, ce qui s’est d’ailleurs confirmé assez rapidement puisque les ‘rebelles’ en Syrie ont vite du faire appel à des combattants venus de presqu’une centaine de pays étrangers car ils avaient trouvé trop peu de recrues dans le pays, malgré des soldes élevées financées par les pétromonarchies, alors que l’armée syrienne, une armée de conscrits pas très bien équipée et dont les soldats recevaient des soldes misérables, a globalement tenu le choc, le nombre de militaires ayant déserté étant resté relativement faible[2]. Pour commencer à reconquérir son territoire, le gouvernement syrien a dû néanmoins obtenir au bout d’un certain temps un appui militaire extérieur, d’abord celui de hezbollah libanais et de l’Iran, puis ensuite celui de l’aviation russe. A quoi s’est ajouté l’appui économique  de la  Chine.

            L’État syrien est parvenu à tenir après huit ans de guerre et à reconquérir la majorité de son territoire, ne laissant aujourd’hui aux autonomistes Kurdes soutenus directement par les puissances occidentales la rive gauche de l’Euphrate et une partie de la province d’Idlib et les zones frontalières avec la Turquie aux mains de groupes militaires soutenus de l’extérieur. Cette résistance a démontré que, globalement, une majorité de Syriens l’a soutenu, y compris la majorité musulmane sunnite qu’on a tenté de soulever contre le pouvoir. On doit néanmoins constater qu’une fraction minoritaire de la population a manifesté son mécontentement au début de 2011 et que certains ont alors basculé dans le camp des partisans d’une rébellion ‘islamiste’ takfiri soutenue de l’étranger, ce qui nécessite d’être pris en compte pour l’avenir si la Syrie doit redevenir un pays vraiment stabilisé. En effet, si le gros des minorités religieuses et des populations urbaines de toutes confessions, semblent avoir soutenu l’État et son armée au cours de la guerre, on ne peut nier que dans certaines régions périphériques tel n’a pas été le cas. A cause d’un appauvrissement réel des populations suites à la combinaison d’une sécheresse avec des choix politiques faits sous l’influence du FMI et des puissances dominantes prônant des ‘réformes’ de type libéral, on a assisté au cours des années 2000 à un relatif désengagement de l’État qui se voulait jusque là socialiste et qui aidait en conséquence les secteurs et les régions les plus défavorisées[3]. Ce vide a du coup facilité la pénétration, en grande partie par le biais de certaines mosquées, des populations des régions périphériques et frontalières par des opposants liés et financés de l’extérieur qui pouvaient profiter d’un mécontentement réel pour implanter leurs réseaux d’influence et de charité. A quoi s’est ajouté le fait que le gouvernement syrien n’a pas vraiment résisté de façon conséquente à la pénétration de prêcheurs religieux recevant formation et consignes en provenance des monarchies conservatrices du Golfe. Même au sein du parti dirigeant, le Baath socialiste de Renaissance arabe, des conceptions conservatrices de l’islam sur le plan des mœurs et des rapports sociaux se répandaient. On doit par exemple rappeler que le gouvernement de Damas est tombé dans le piège des caricatures du prophète de l’islam parues dans un obscur journal danois d’extrême droite dont se sont faits l’écho les services américains dans tout le monde musulman pour galvaniser les courants religieux les plus rétrogrades au dépens des gouvernements plus progressistes[4]. Loin de résister à ce piège, Damas s’est alors joint à la campagne de protestation et de mobilisation des masses organisée par les pays musulmans conservateurs, défavorisant du même coup toute approche rationnelle de cette manipulation et plus largement de la religion.

            On peut donc considérer que la guerre de 2011 a certes témoigné en finale du fait que les Syriens restaient dans leur majorité attaché à leur Etat et à ce qui avait été préservé en terme de politiques sociales et d’interventionnisme public, mais que les hésitations manifestées devant les pressions visant à ce que leur pays s’engage comme la plupart des autres pays sur la voie de la libéralisation économique ont fragilisé le pays, chose à laquelle devront désormais réfléchir les stratèges de la reconstruction pour ne pas répéter les erreurs du passé et celles commises dans tous les pays voisins. Ce qui devrait être facilité par le fait que, aujourd’hui et partout dans le monde, les politiques néolibérales ont démontré leurs faiblesses et que les seuls Etats qui progressent économiquement de façon réelle aujourd’hui sont ceux qui possèdent une économie mixte publique-privée où l’État occupe un rôle central dans un système de planification macro-économique et de protection du marché national. Comme l’avait d’ailleurs remarqué le président Bachar el Assad lors du congrès du Baath qui s’est tenu après le début de la guerre, les autorités syriennes ont négligé au cours des années 2000 leur base sociale naturelle et historique, les ouvriers et les paysans. C’est aussi au cours de ces années qu’est apparue une réelle bourgeoisie urbaine liée au développement du secteur privé, parfois tentée par l’affairisme et la grande corruption[5]. On peut donc espérer que Damas saura à l’avenir se méfier des affairistes de tous genres qui se précipitent dans les pays sortant des guerres et des destructions pour garder le contrôle des principaux axes de la reconstruction. Et que la Syrie saura faire appel surtout aux pays qui ont été solidaires de son combat pour la souveraineté et qui sont, pour certains d’entre eux, aussi des pays qui refusent les politiques de laisser-faire économique favorable à la promotion d’une oligarchie se développant au dépens des intérêts de la masse de la population. En même temps, la Syrie a un grand besoin d’investissements pour assurer sa reconstruction et son développement ultérieur. Elle devra donc faire des choix difficiles pour privilégier une politique de coopération internationale qui soit réellement ‘gagnant-gagnant’.

Reconstruire un environnement stabilisé

            Par ailleurs, si le gros des combats semble derrière elle, la Syrie n’a pas encore retrouvé la paix partout sur son territoire et elle devra combiner diplomatie, pressions, menaces et actions militaires pour récupérer les territoires du nord et du nord-ouest du pays qui échappent encore à son autorité. Puisque l’objectif des ennemis du gouvernement de Damas était de morceler le pays[6], il est clair que la Syrie ne peut à l’avenir admettre la fédéralisation ou la confessionalisation du pays, dont d’ailleurs on voit les résultats néfastes dans l’Irak voisin retaillé à la faveur de l’occupation américaine, mais elle doit cependant offrir à sa minorité kurde dispersée dans plusieurs enclaves une décentralisation administrative qui lui permettra de comparer positivement sa situation avec celle qui règne chez son voisin turc.

            La Syrie est aujourd’hui de fait, avec la partie du Yemen aux mains des partisans d’Ansarullah, sans doute le seul pays arabe réellement souverain et indépendant, chose qu’elle vient de reconquérir de haute lutte. Elle a aussi une armée qui a essuyé beaucoup de pertes mais qui s’est aguerrie et dotée d’armements de qualité, ce qui en fera à l’avenir une puissance régionale dont devront tenir compte les Etats voisins, arabes ou turc. Ce qui commence d’ailleurs à effrayer l’ennemi israélien qui avait compté sur la guerre en Syrie pour mettre un terme définitif à toute force consistante sur ses frontières et lignes de cessez-le-feu. Or, avec le renforcement simultané du hezbollah libanais suite à ses expériences militaires acquises et la résistance efficace de Gaza, Israël entre pour la première fois de son histoire dans une position défensive à laquelle il n’est pas habitué, d’où sa nervosité et son agressivité récente. Un ‘axe de la résistance’ s’est désormais constitué de fait de Gaza et du Liban jusqu’à l’Iran, ce dont toutes les puissances devront tenir compte à l’avenir. Ce qui devrait rendre à la question palestinienne la place centrale dans la politique régionale et internationale qu’elle n’aurait jamais du perdre s’il n’y avait pas eu les conflits en Irak puis en Syrie.

            La Syrie a bénéficié au cours de la guerre d’un réseau d’Etats amis, Iran, Russie, Chine, Cuba, Venezuela, Corée (du Nord), etc. qui pourront l’aider à s’affirmer sur la scène internationale et à se reconstruire. Il n’en reste pas moins qu’il lui reste encore plusieurs difficultés de taille à affronter. La situation politique et économique du Liban reste compliquée, les relations avec la Jordanie se normalisent peu à peu, le Qatar en querelle avec la monarchie saoudienne a désormais besoin de l’appui iranien pour survivre mais l’avenir de l’Arabie saoudite reste énigmatique tandis que la politique erratique suivie par la Turquie depuis 2011 a contribué à engluer Ankara dans des réseaux d’influence dont il lui est difficile de s’extirper quand bien même elle le voudrait, ce qui n’est même pas sur. Mais l’économie devant reprendre ses droits, on peut penser que les industriels et les commerçants d’Anatolie comme ceux de la péninsule arabique savent que la réouverture de la route syrienne est pour eux une question clef, d’autant plus que les peuples arabes ont récemment encore démontré qu’ils s’opposaient à une politique de normalisation des relations avec Tel aviv pourtant ardemment souhaitée par beaucoup de princes et que donc l’accès à la Méditerranée passe par Damas. Bref, si la Syrie tient sa position de principe sur la question palestinienne, qui vient se rajouter à celle du Golan, elle jouira à nouveau d’une autorité morale dans le monde arabe et musulman, qui confortera les effets des victoires militaires obtenues au cours des deux dernières années.

            L’enjeu pour stabiliser la situation étant également de trouver les conditions politiques et matérielles qui permettront de rapatrier les réfugiés syriens du Liban et de Jordanie mais surtout les trois millions de ceux qui sont exilés en Turquie et qui constituent pour le moment une masse de manœuvre pour les autorités turques. Par ailleurs, avec le développement du projet chinois ‘une ceinture, une route’, la Syrie devient le débouché naturel sur la Méditerranée de toute l’Asie en plein développement mais la Turquie compte aussi occuper cette place. Il y a donc concurrence entre les deux Etats sur ce point, ce qui constitue un élément de tensions potentielles se rajoutant aux lourds contentieux accumulés au cours de la décennie qui s’achève. La Syrie doit donc trouver dans son environnement immédiat, dans le monde arabe et dans les pays musulmans, des alliés de poids qui relaieront ses intérêts auprès de la société turque et des pays arabes conservateurs qui ont menacé Damas au cours de la période récente. Or, pour le moment, aucun pays arabe n’a la stabilité ou la constance politique qui permettrait de tabler sur quelque chose de prévisible. La situation étant mouvante des rivages de l’Atlantique jusqu’aux rives du Golfe bien malin celui qui sera en état de prédire quels seront à l’avenir les Etats stables. La question centrale reste néanmoins celle de savoir quel chemin empruntera Ankara dans la mesure où son intérêt géostratégique est de devenir le débouché de l’Asie vers l’Ouest tout en devant renoncer aux rêves d’Erdogan de formation d’un axe des pays turcophones et de pilier d’un islamisme lié à la confrérie des Frères musulmans en pleine crise suite à ses échecs successifs dans tous les pays arabes. En même temps, la Turquie a des liens anciens avec les pays de l’OTAN et de l’UE qu’elle ne peut pas rompre d’un coup de tête. Pour Damas néanmoins, cette situation présente un certain avantage. Si Ankara se rapprochait à nouveau des pays occidentaux, les Kurdes de Syrie n’auraient d’autre choix que de se soumettre à Damas en espérant obtenir une politique de décentralisation poussée face à la politique centralisatrice turque, et si Ankara s’éloigne de ses anciens partenaires, alors on peut penser que son rapprochement avec l’Iran, la Russie et la Chine devenant du coup indispensable, cela ne pourra que pousser la Turquie à se désengager de Syrie et à veiller à ce que les Kurdes de Syrie n’y bénéficient pas d’une autonomie de type fédéral qui pourrait fragiliser sa propre autorité sur ses citoyens kurdes.

            Bref, sur le court terme, la Syrie a encore de lourds défis militaires, politiques et économiques à régler. Sur le moyen terme, Damas à plusieurs atouts en main pour faire face aux ambitions incontestablement démesurées manifestées au cours de la décennie écoulée par le président Erdogan. Mais ses alliés sont encore trop peu nombreux et trop faibles pour suffire à assurer seuls la tache de la reconstruction et du développement. La Syrie a donc besoin de trouver de nouveaux partenaires. La diaspora syrienne établie partout dans le monde pourrait jouer un rôle positif pour trouver des investisseurs privés, mais Damas doit surtout briser le front des Etats occidentaux et arabes qui se sont attaqués à elle au cours du récent conflit, ce qui nécessite de trouver parmi eux ceux d’entre eux qui pourraient être plus enclins à faire preuve de réalisme. On peut penser que la France, par l’aventurisme manifesté par ses trois derniers présidents, a perdu toute autorité morale non seulement en Syrie mais dans tout le monde arabe et ailleurs, et si la reprise de contacts au niveau des sociétés semble possible, la normalisation des relations politiques et donc en partie au moins économiques prendra beaucoup de temps. A moins que l’on ai un changement politique général à Paris, ce qui n’est peut-être pas à exclure vue la situation de grave tension intérieure du pays. Damas trouvera sans doute des partenaires plus intéressant dans plusieurs petits pays européens. La question importante est celle de savoir si l’Allemagne trouvera la force pour manifester des choix stratégiques pouvant heurter son protecteur traditionnel américain. Beaucoup de ses dirigeants et de ses industriels en manifestent souvent le désir mais rien ne montre qu’à Berlin on est désormais décidé à mener une politique audacieuse, d’autant plus que le modèle social allemand est en crise, que la santé de son économie est vacillante et que la crise profonde de l’Union européenne a aussi des conséquences sur elle.

Trouver les moyens de s’associer à un nouveau paradigme civilisationnel dynamique

            Il est clair qu’Israël, et donc jusqu’à preuve du contraire aussi les Etats-Unis, resteront, tant qu’ils resteront puissants, arc-boutés sur une politique d’opposition à la Syrie complétant leur politique d’hostilité systématique envers l’Iran. Or, Damas ne peut tout simplement pas s’éloigner de son allié iranien qui lui assure une profondeur stratégique. La question de la stabilité de l’Iran étant par ailleurs aussi posée vu sa situation économique précaire. Il y a aujourd’hui partout sur terre, une course contre la montre entre les partisans du vieux monde unipolaire en crise profonde mais qui gardent une capacité d’influence et de nuisance réelle alors qu’un nouveau monde multipolaire est en train de naître mais qu’il n’est pas encore suffisamment structuré et puissant pour imposer de nouvelles règles du jeu international. Par ailleurs, la crise dans laquelle nous vivons en ce moment, n’est pas simplement qu’une crise économique, c’est une profonde crise de civilisation, une crise des valeurs, une crise des paradigmes fondateurs qui doivent être remplacés par d’autres. La tache des puissances émergentes mais aussi des petits pays, surtout lorsque ce sont des pays charnière et de vieille civilisation, est de formuler et de bâtir de nouveaux paradigmes pour une civilisation mondiale et universelle laissant à chaque peuple la possibilité de développer sa propre créativité et sa productivité. Il est donc clair, et tous les immenses mouvements populaires qui se déroulent en ce moment dans le monde, en Inde, en France, en Algérie et ailleurs et qui prolongent les manifestations de mécontentement de masse antérieures toutes liées peu ou prou à la crise du capitalisme et de la civilisation occidentale, surtout dans son volet anglo-saxon nord atlantique néolibéral et néoconservateur, nous font voir sous un jour nouveau la crise qui a précédé du modèle socialiste, ‘non capitaliste’ et non aligné de développement. Les stratégies socialistes apparaissent au regard de la crise actuelle et avec le recul avoir posé des questions auxquelles le néolibéralisme s’est révélé incapable de répondre et qu’il a esquissé plusieurs schémas intéressant même s’ils ont été appliqué de façon trop souvent inconséquente. La Chine a réussi à forger une synthèse somme toute efficace et dynamique entre socialisme et marché, entre socialisme et capitalisme, dans les domaines économique et social, mais elle n’a pas vraiment pu forger la nouvelle civilisation attendue par une humanité en crise. Constatons néanmoins que le paradoxe actuel veut que ce sont mes pays qui sont à la fois révolutionnaires ou post-révolutionnaires tout en soutenant les valeurs morales traditionnelles qui sont en train d’émerger. La Syrie, de part son passé non aligné, socialiste et son histoire remontant à la plus haute Antiquité est, elle-aussi, bien placée pour participer au processus visant à imaginer une synthèse entre traditions et révolution, ce que le monde actuel attend. Dans le cas syrien, comme d’ailleurs dans le cas iranien, cela veut dire en particulier de se pencher à la fois sur le socialisme et sur l’islam et sur les ressources qu’il peut offrir, en rompant radicalement avec la vision statique et régressive de la religion proposée par les courants takfiri qui ont définitivement prouvé leur stérilité et leur nuisance sous les portes de Damas qu’ils ne sont pas parvenus à forcer.

            Si nous observons la carte du monde en ébullition actuellement ou celui en émergence, la liste des pays potentiellement acteurs et capables d’imaginer de nouveaux paradigmes de civilisation à partir de leurs racines et de leur histoire est assez nombreuse, du monde arabe à l’Asie orientale, de l’Eurasie à l’Afrique et à l’Amérique latine. Même la société française, après deux ou trois décennies de soumission passive aux règles du monde unipolaire, semble entrée dans une nouvelle période d’ébullition. Alors si, sur le plan statique, nous pouvons penser que la Syrie n’a peut-être pas encore assez de partenaires économiques solides pour l’aider à réémerger dans le monde, sur le plan dynamique, nous pouvons penser que ce pays constitue un bon point d’ancrage parmi plusieurs autres pour promouvoir ce nouveau monde que tant de peuples attendent, en particulier tant de peuples arabes qui furent jusque là déçus par des expériences socialistes incomplètes et inconséquentes, mais surtout par les errements des courants se réclamant d’un islamisme réducteur. La Syrie ayant expérimenté les deux, elle est sans doute la société arabe la plus à même d’apporter des réponses alternatives créatives aux exigences des peuples arabes. En agissant ainsi Damas redeviendra le cœur du Levant et, pour les peuples des rivages occidentaux de la Méditerranée la porte de l’Asie.


[1]     < https://www.lesclesdumoyenorient.com/L-acheminement-des-hydrocarbures-du-Moyen-Orient-Premiere-partie-le-gazoduc.html > ; < http://lucien-pons.over-blog.com/article-syrie-guerre-du-gaz-assad-obstacle-au-gazoduc-qatar-turquie-120170830.html >

[2]     < http://lucien-pons.over-blog.com/article-vive-la-revolution-plus-de-65-000-mercenaires-combattent-en-syrie-videos-114402607.html > ; < https://reseauinternational.net/les-mercenaires-de-la-cia-en-syrie-coutent-un-milliard-de-dollars-par-an/ > ; < https://www.mondialisation.ca/la-benediction-syrienne/5616995 >

[3]     < https://asafrance.fr/images/LETTRE_LEOSTHENE_SYRIE.docx > ; < https://www.legrandsoir.info/analyse-de-la-situation-en-syrie.html > ; < https://reseauinternational.net/comment-etait-la-syrie-sous-assad-de-2000-a-2010-2/ >

[4]     <  http://www.esisc.org/Caricatures%20de%20Mahomet.pdf > ; < http://www.caricaturesetcaricature.com/article-5419977.html >

[5]     < https://www.les-crises.fr/sept-ans-de-guerre-en-syrie-loccident-ne-veut-pas-savouer-quil-a-perdu-par-fabrice-balanche/ > ; <

Comment tout a commencé ? Comment en est-on arrivé là ?
> ; < https://reseauinternational.net/cette-revolution-syrienne-qui-nexiste-pas/ >

[6]      < https://fr.sputniknews.com/international/201812211039389064-syrie-retrait-depute-syrien/ > ; ; < https://actu.orange.fr/societe/videos/assad-fustige-les-etrangers-qui-tentent-de-diviser-la-syrie-VID0000000XUDO.html >; < https://kurdistan-au-feminin.fr/2018/11/04/la-turquie-cree-le-chaos-cherche-des-occasions-de-diviser-la-syrie-par-le-fait-accompli/ >

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