Les sanctions coercitives unilatérales contre l’Iran

Ali Rastbeen

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Ali Rastbeen

Président de l’Académie de Géopolitique de Paris


Entre l’Iran et les six grandes puissances, un accord avait été conclu en 2015 après douze ans de négociations à l’échelle mondiale. Tous les États signataires de l’accord se sont engagés à préserver et maintenir des circuits financiers avec l’Iran ainsi qu’assurer la poursuite des exportations de pétrole et de gaz iraniens.

En 2016, l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) indiquait que l’Iran avait coopéré de façon satisfaisante et que les sanctions pouvaient être levées.

Le conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 2231 qui a levé les six résolutions votées entre 2006 et 2010 contre l’Iran. Les États-Unis savent comment créer les sanctions et comment faire la guerre, mais ils ne savent pas comment élaborer une démarche diplomatique pour résoudre la crise de manière pacifique. La Maison Blanche exploite les sanctions, pour maintenir et préserver son leadership, cherchant précisément à éliminer la profondeur stratégique de l’Iran.

Les sanctions et les pressions économiques peuvent à court terme influer sur les actions des hommes politiques des pays ciblés, elles peuvent également perturber la coopération internationale, mettre en question les intérêts communs des États et porter préjudice à la paix et la stabilité internationales. Cette question constitue un défi important pour le droit international et contredit les buts recherchés par la création de l’Organisation des Nations Unies.

Du point de vue du droit international basé sur les principes économiques néoclassiques, il semble que les sanctions économiques sont en contradiction manifeste, avec la liberté du commerce et la souveraineté des États. L’action unilatérale des États-Unis constitue un obstacle à l’établissement des relations internationales justes et équitables, sur la base du pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. La priorité de l’Europe au processus de démocratisation qu’elle tente de développer à l’aide d’une revalorisation de la transition économique et d’une coopération économique et politique, demeure évidemment la culture européenne de gestion des crises. Devant la multiplication des acteurs stratégiques dans la région, elle s’affirme comme un sponsor majeur de la stabilité. Mais l’Europe aligne sa position sur celle des États-Unis et échoue conséquemment à respecter le fondement même de sa politique qui devrait être axée sur le développement de la démocratie, la défense des valeurs universelles, des libertés individuelles et le maintien du dialogue nécessaire à la solidarité entre les peuples.

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