Abdallah ZEKRI,président de l’Observatoire National contre l’Islamophobie
Membre du Conseil Français du Culte Musulman
COLLOQUE : LAICITE & ISLAMS
Actes du colloque-Conference proceedings
Jeudi 04 juin 2015
Assemblée Nationale
National Assembly
Le deuxième intervenant de cette partie fut Abdallah ZEKRI, président de l’Observatoire National contre l’Islamophobie, Membre du Conseil Français du Culte Musulman, qui a exposé « Les nouveaux modes d’expression de l’islamophobie en France ».
À titre d’introduction générale, on peut affirmer que les migrations d’origine musulmane en Europe et notamment en France ne datent pas d’hier. En effet, plusieurs générations ont été installées depuis le 19 siècle et ont contribué aux efforts des développements économiques de la France et à défendre la nation en y sacrifiant leurs âmes dans les conflits de la première et la deuxième guerre mondiale. Les enfants et petit enfants de ces familles d’origine musulmane, ne se sentent pas pour autant, traités citoyens à égalité dans notre pays des droits de l’homme, des libertés et d’égalité. Facilement reconnaissables par leur couleur de peau, leur nom et origine, ils sont discriminés et marginalisés par plusieurs formes visibles et invisibles, dans leur vie quotidienne.
Malheureusement, les événements d’origine externe ou interne, liés à l’origine musulmane de leur familles, donc leur croyance et modes de vie, servent d’alibi pour semer d’avantage la haine, l’intolérance et l’exclusion.
Aux moments de l’explosion de plusieurs modes d’islamophobie – discrimination fondée sur la peur de l’islam-l’Etat garant de la stabilité et de la paix, souvent pour des raisons d’enjeux électoraux, ne joue pas suffisamment son rôle de manière ferme, claire et exemplaire, alors que ses citoyens français d’origine musulmane se comptent par millions !
Je tenterai donc, dans un premier temps, de présenter très brièvement, les sources d’alimentation de l’islamophobie, avant de préciser dans un deuxième temps ses modes d’expression et de proposer enfin en troisième lieu quelques préconisations.
I. Principales sources d’alimentation de l’Islamophobie en France
Depuis les attentats terroristes abominables du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, encore plus graves depuis le 11 janvier 2015 en France, les musulmans installés en Europe et en occident depuis des générations ont été les premiers à être gravement touchés par ce climat de plus en plus difficile et deviennent la cible d’une hostilité accrue, malgré les alertes et les efforts des organisations et associations qui militent pour la paix, la tolérance et le bien vivre ensemble.
Les musulmans sont pris en otage et sanctionnés à triple titres :
– d’abord, par les actes barbares que portent les extrémistes islamistes qui salissent les vraies valeurs de l’Islam, (paix et tolérance),
– ensuite par les actes discriminants de plusieurs formes d’islamophobie, (individus et institutions)
– enfin, par les restrictions, surveillances et instaurations de lois par l’Etat lui-même contre les libertés de conscience et principalement sur la base d’une interprétation fallacieuse de la laïcité.
1. Eléments de cadrage de la notion d’Islamophobie.
La notion d’Islamophobie qui semble la plus largement adoptée est « l’ensemble des actes de discrimination ou de violence contre des institutions ou des individus en raison de leur appartenance, réelle ou supposée à l’Islam. Les différentes formes d’actes commis sont provoquées et légitimées par des opinions, des discours voire des lois incitant à l’hostilité et au rejet des musulmans.
Le foulard islamique, Hijab, le Niqab ou voile intégral, la jupe longue, le repas hallal, le salafisme, le fanatisme, le fondamentalisme, la guerre sainte, le jihadisme, les guerres en terres d’Islam et la liste est longue, sont devenus les nouveaux modes d’expression de l’islamophobie en France.
Ils sont de manière directe ou indirecte associés à l’islam pour semer la confusion et prêter à cette grande religion pratiquée par plus d’un milliard d’individus tous les travers, déviations et formes d’extrémisme.
Le commun des mortels se trouve submergé de concepts qu’il ne maîtrise pas, mais qui renvoient tous à l’Islam. Les sources d’alimentation sont multiples et variées.
2. Sources événementielles internationales et comportements extrémistes
Loin de moi l’idée de nier toutes les crises qui secouent le monde arabo-musulman, la complexité des rapports et tensions en terres d’islam, l’impact de ces crises sur les jeunesses en quête de sens mais le raccourci est vite établi pour associer ces crises profondes à l’islam. Les agitateurs pour différents conflits d’intérêts sont nombreux, soutenus et alimentés par les rivalités externes.
Depuis les conflits israélo-palestinien des années 40, jusqu’aux attentats sanglants de ces dernières années, en passant bien évidement par les interventions militaires de l’occident, dans les pays musulmans, l’idéal des rapprochements entre les peuples et les objectifs de paix, de tolérance et du bon vivre ensemble, ne fait que s’éloigner.
Cette situation pousse malheureusement les extrémistes à commettre des actes et les frustrations des jeunes devant la faiblesse et la lenteur des interventions des services de l’Etat ne font qu’aggraver davantage les comportements extrémistes de tout bord.
3. Sources culturelles et éducatives
Aucun travail pédagogique n’est adopté pour cerner ces concepts et voir leur lien avec cette grande religion qui prêche la paix, l’ouverture et la tolérance. Apprendre les vraies valeurs de l’Islam à nos jeunes et aux autres est loin d’être un objectif.
La faillite morale de la classe politique et son incapacité à apporter des réponses en profondeur, dans le cadre d’un nouveau projet de société, aux questions et interrogations, aux défis et craintes des français, les conduisent à trouver dans l’islamophobie et ses différentes expressions le bouc-émissaire et le terrain fertile pour échapper à leurs responsabilités. Certains pseudos intellectuels ou intellectuels faussaires (pour reprendre l’expression de M. Pascal Boniface) se servent aussi de ces concepts pour soit vendre, trouver une visibilité ou tout simplement venir grossir les rangs de ceux qui estiment que la nation est menacée par un ennemi invisible qui constitue en quelque sorte une cinquième colonne.
Il faut également noter que la marginalisation et l’ignorance de la contribution de la culture Islamique dans les domaines de la science, à la civilisation mondiale et notamment occidentale, aboutit à des formes méprisantes et islamophobes.
4. Sources institutionnelles et politiques de l’islamophobie
* Laïcité : interprétation fallacieuse de la neutralité de l’Etat
La loi de 1905 garantit la liberté de conscience et le libre exercice des cultes, ainsi que la non-discrimination et l’égalité des citoyens devant la loi, quelle que soit leur religion. La séparation de l’Etat du Culte est le moyen pour y parvenir. Donc la neutralité est exigée. La loi exprime que la religion n’est pas affaire d’Etat. Pourtant, l’Etat intervient ces dernières années par différents moyens, même législatif.
Ce glissement fondé sur une interprétation fallacieuse de la neutralité de l’Etat est dénoncé par plusieurs spécialistes Français, mondialement connus, dont le principal est le fondateur même de la sociologie de la laïcité : Jean Baubérot. (CNRS). Ce dernier met en garde la France « Le combat pour la défense des valeurs de la France laïque, glisse peu à peu vers la négation de la religion. Notamment chez ceux à qui l’Islam fait peur ».
C’est pourtant l’Etat Français qui donne l’exemple d’une déviation et provoque la frustration des intellectuels (hommes et femmes) et les jeunes musulmans en imposant des lois et circulaires sur le foulard à l’école, le hallal, ….
Ceux qui sèment la haine, les phobies et l’exclusion à l’égard des musulmans, profitent de ces amalgames pour inciter à voter des lois stigmatisant encore plus les musulmans de manière directe ou indirecte.
C’est à ce titre que des politiques et certains universitaires islamophobes poussent aujourd’hui en faveur d’une interdiction du foulard même à l’université ! Le sommet de la haine et du ridicule !
Des personnes de mauvaise foi prétendent même qu’il y a des difficultés à gérer les étudiant(e)s portant les foulards à l’université, alors que nos universitaires musulmans ne relèvent aucune difficulté vis à vis de cette question, bien au contraire, la pudeur et le respect des règles de la part des étudiantes musulmanes sont connues. Ces étudiantes sont majeures et libres de porter ou pas le foulard selon leur conviction et conscience. Imposer son interdiction provoque la marginalisation des milliers de jeunes étudiants des bancs du savoir et seront discriminés, ce qui risque de produire davantage de frustration.
L’interdiction des signes religieux est une forme de discrimination directe contre des personnes de croyances minoritaires et une discrimination institutionnelle et systémique qui nourrit l’islamophobie et la xénophobie.
5. Sources socioéconomique et médiatiques
* Socio-économiques : L’exclusion, les crises économiques et le traitement médiatique partial ou biaisé sur les musulmans, alimentent les frustrations des jeunes et des familles d’origine musulmane. La citoyenneté de cette tranche de population est ébranlée.
* Médiatiques :
Les médias classiques (journaux, télévisions, radios, revues, magazines…) sont devenus les vecteurs de l’islamophobie. A travers l’invitation de personnes controversées et connues pour leur haine à l’égard de l’islam et des musulmans, elles viennent déverser leur haine et leurs insultes, sans qu’il y ait un véritable débat et sans prendre la moindre élégance d’inviter de véritables spécialistes et contradicteurs. Ces pseudo-intellectuels ou intellectuels faussaires (pour reprendre l’expression de Pascal Boniface) se trouvent, au nom d’une pseudo liberté d’expression, libres d’insulter et de propager la haine et la confusion, sans mesurer la portée et les conséquences de leurs propos.
Connues pour leur racisme et leur haine pour l’islam et les musulmans, elles se servent de concepts fabriqués s de toutes pièces, sans qu’il y ait un véritable recul épistémologique et scientifique, pour justifier leur haine. Je pense particulièrement au concept d’islamisme : que signifie-t-il ? Parle-t-on de concepts similaires pour les autres religions : N’y-a-t-il pas là une volonté de semer la confusion et se voiler derrière ces concepts pour justifier leur haine et leur racisme ?
Certains avancent à visage masqué en essayant de faire la différence entre Islam et ce concept fabriqué de toute pièce Islamisme pour se livrer à un discours islamophobe. D’autres affichent d’emblée la couleur et assimilent l’Islam, grande religion de plus d’un milliard de personnes, au terrorisme fanatisme pour ne pas qualifier tout simplement cette grande religion de fascisme. N’a-t-on pas entendu le premier ministre et d’autres relais se servir de ce scandaleux concept. Mesurent-ils la gravité de leurs propos ?
Ces vecteurs classiques que sont les médias ne sont plus les seuls à relayer ces discours islamophobes, mais ils sont concurrencés et dépassés par la toile et les réseaux sociaux. Ces derniers se livrent librement à des propos et insultes dépassant toute limite.
II. Evolution des différents modes d’expression d’Islamophobie
* Les formes discriminatoires du passé
Sans s’attarder sur ce point, les propos et incitation à la haine des musulmans, violence et agressions physiques ou verbales, les refus d’accorder des lieux de culte dignes (Mosquées et salles de prières), les ghettos et comportement racial direct ou indirect à leurs égards dans les domaines de l’emploi et du logement constituent les principales formes d’islamophobie.
La société Française a évolué favorablement sur un certain nombre de points, tels que le nombre de mosquées et l’amélioration dans les vies urbaines de banlieue, ou la répression juridique des discriminations, mais de nouvelles formes sont apparues, liées à plusieurs facteurs et la société Française ne s’adapte pas et cumule des retards.
* Les formes actuelles des discriminations islamophobes
En outre des formes de discrimination citées précédemment, nous devons ajouter :
– les menaces, les projectiles, les graffitis, les caricatures, les crachats,
– les arrachages répétitifs de foulard aux femmes musulmanes,
– les lancements de projectiles dans les mosquées et salles de prières,
– des insultes et injures anti musulmans dans les réseaux sociaux,
– enfin, des blocages aux Français musulmans cadres, à la prise de hautes responsabilités dans la fonction publique et les grandes sociétés.
Ces formes directes sont souvent renforcées par des formes indirectes comme moyens de propagation : alibis, couverture, amalgames ou frayeurs infondées.
* Statistiques et analyse de l’ONCI du CFCM (Observatoire National Contre l’Islamophobie du Conseil Français du Culte Musulman) : le CFCM a recensé et comparé les dérives islamophobes durant le 1er trimestre 2015 par rapport au 1er trimestre 2014 : IMPLOSION DES ACTIONS, DES MENACES et de la CYBER HAINE – AUGMENTATION de 500 % DES ACTES
Jamais depuis la mise en place de l’Observatoire National de lutte contre l’Islamophobie en 2011, dont le terme a été employé par le Président de la République et qui vient d’être reconnu par la CNCDH (Commission Nationale consultative des Droits de l’Homme) et cela malgré l’opposition d’hommes politiques de droite, comme de gauche, les actes anti musulmans n’ont connu une telle implosion par des actions, menaces ou sur les réseaux sociaux.
Janvier 2014 : 4 actions + 10 menaces : 14 actes
Janvier 2015 : 44 actions + 134 menaces : 178 actes
AUGMENTATION : 1 171 %
Février 2014 : 3 actions + 7 menaces : 10 actes
Février 2015 : 2 actions + 16 menaces : 18 actes
AUGMENTATION : 80 %
Mars 2014 : 5 actions + 8 menaces : 13 actes
Mars 2015 : 10 actions + 16 menaces : 26 actes
AUGMENTATION : 100 %
Le nombre d’actes commis uniquement en janvier 2015 à savoir 178, dépasse largement les actes commis durant toute l’année 2014, à savoir 133.
En définitive pour le 1er trimestre 2015 il y a eu 222 actes anti musulmans (56 actions et 166 menaces) contre un total de 37 actes en 2014 (12 actions + 25 menaces), soit 500 % d’augmentation.
Si cette implosion des actes anti musulmans s’explique pour certains en raison du mois de janvier 2015, suite aux évènements dramatiques qu’a connu notre pays après les crimes abjects, horrifiants et terrifiants envers les journalistes de Charlie Hebdo, cela ne peut, en aucun cas, justifier ce sommet de haine ou de vengeance à l’égard des Français de confession musulmane qui ne sont ni responsables ni coupables des actes terroristes qui ont endeuillé le pays par des islamistes criminels qui se revendiquent de l’Islam pour commettre de tels crimes.
Concernant les actions, c’est la première fois qu’il a été enregistré des jets de grenade ou des tirs par arme à feu.
Pour le reste, il s’agit des actions contre des lieux de culte, dégradations de commerces appartenant à des Français de confession musulmane ou inscriptions de tags nazis par des apprentis nazillons qui passent leur temps à fleurir les murs de nos mosquées.
LES DISCRIMINATIONS :
L’Observatoire National de lutte contre l’Islamophobie est saisi en permanence depuis l’année 2014 et cela s’est amplifié en ce premier trimestre 2015 de Français de confession musulmane, de femmes et d’hommes victimes de discrimination d’origine institutionnelle (dans l’enseignement, la police, les collectivités locales, la SNCF, etc…).
C’est purement et simplement du racisme et le rejet d’hommes et de femmes qui aspirent à être respectés.
Est-ce que le VIVRE ENSEMBLE existe réellement en France ?
Est-ce que la devise de la République : Liberté, Egalité, Fraternité a toujours un sens ? La question se pose, malheureusement.
Tout cela se passe sans aucune réaction de la part de la classe politique, qui, au lieu de dénoncer une telle dérive, essaie de lui trouver des raisons.
C’est ainsi que lors des dernières élections départementales, pour gagner des voix, certains hommes politiques de droite comme de gauche n’ont pas hésité à surfer sur des thèses du Front National pour proposer encore une Loi sur le voile ou le foulard à l’Université, ou la formation des Imams, ou les repas de substitution, ou la déchéance de la nationalité Française, ou la laïcité, ou l’intégration, etc….
Un intégrisme nourrit un autre intégrisme et il ne faut pas s’étonner que des jeunes se sentant exclus, marginalisés, accusés de tous les maux, se radicalisent et vont se faire tuer gratuitement, considérant qu’ils n’ont plus d’avenir dans ce pays. On appelle cela le désarroi.
Les nouveaux modes d’expression sont le lot quotidien, véhiculés par des vecteurs cités précédemment pour alimenter le soupçon et nuire à la communauté musulmane de France.
À part dans quelques cercles académiques et scientifiques respectables, aucun débat sérieux n’est mené pour éclairer les citoyens français sur les causes de ces guerres, de ces extrémismes. Les conséquences sont avancées pour expliquer et justifier ce discours xénophobe et islamophobe. Les états occidentaux n’ont aucune responsabilité dans les conflits qui secouent les terres d’islam. Les ingérences et la volonté de défendre ce pré carré en soutenant des régimes qui ne représentent qu’eux-mêmes, à travers leur armement, sans parler des pillages économiques et financiers auxquels sont exposés les peuples musulmans. Les états occidentaux maintiennent leurs hégémonies politique, culturelle, scientifique et sociale en terre d’islam. Ils exacerbent les contradictions et accentuent les divisions au sein de ces peuples pour asseoir leur domination.
Sans un traitement de choc efficace, juste et rapide, les risques des dérives sont nombreux pour notre pays dont sa population ne souhaite qu’à vivre en paix et harmonie. Une population de Français musulmans qui avoisinera bientôt les huit millions d’habitants pèsera sur plusieurs plans : électoral, économique, scientifique et social…
III. Quelques préconisations
1. sur le plan institutionnel et politique
– Lutter contre toutes les formes de l’islamophobie (la haine, le racisme, l’exclusion….) et instaurant des lois strictes et procédures précises
– Interdire l’utilisation abusif et fallacieux de la Laïcité
– Promouvoir les droits et obligations des citoyens Français musulmans
– Développer les organismes de défense des droits des minorités
– Encourager le bon vivre ensemble et à la citoyenneté
– Favoriser l’émergence d’une élite de Français musulmans…
– réduire les délais lents en matière du pénal…
2. sur le plan socio-économique
– Favoriser l’emploi des jeunes français musulmans dans les administrations publiques
3. sur le plan éducatif
– Encourager la formation et la culture de l’Islam
En conclusion : je relève que les peuples musulmans sont les victimes et les plus grands perdants de ces conflits et tensions.
En servant aux peuples occidentaux ces nouveaux modes d’expressions islamophobes avec la complicité des médias qui relayent ces concepts, les états occidentaux se dédouanent de leurs responsabilités historiques.
Le fossé ne cesse de se creuser entre les communautés et les dangers guettent ce vivre ensemble très fragile. Nous ne sommes plus à l’abri d’autres déflagrations. La classe politique doit pleinement assumer ses responsabilités. Les intellectuels honnêtes et respectables doivent se mobiliser. Les bonnes volontés, les bonnes consciences doivent conjuguer leurs efforts pour apporter leurs contributions afin d’apaiser le climat anxiogène et rendre les relations et rapports entre communautés plus fraternels.
Les médias doivent respecter une déontologie sans faille et cesser de diffuser des propos xénophobes et islamophobes. Ils doivent être soumis à une charte beaucoup plus stricte avec toutes les sanctions qui doivent leur être infligées en cas d’écart ou d’incitation à la haine.
L’éducation nationale doit aussi assumer ses responsabilités, à travers des programmes qui restituent la vérité, éclairer les élèves et les rendre de véritables citoyens critiques et de simples consommateurs prêts à avaler tout et n’importe quoi.
Nous sommes aussi libres de penser que nous sommes en face d’un courant néo-fasciste regroupant des extrémistes de tous bords, des gauchistes, des laïcistes intégristes et des extrémistes de droite. Il s’agit d’une coalition hétéroclite mais unie et animée par la haine des arabes et des musulmans.
La banalisation de l’islamophobie est sans limite et touche toutes les sphères de la société française (femmes et hommes politiques, pseudo-intellectuels, personnalités du monde de l’art, écrivains….).
Certains pseudo intellectuels ou intellectuels faussaires s’improvisent comme spécialistes de l’islam et du monde arabo-musulman sans aucune connaissance ni maîtrise de la langue arabe, du texte et du contexte et encore moins des cultures et civilisations.
Les conséquences de nouveaux modes d’expression islamophobes sont graves et catastrophiques, ils stigmatisent une communauté et banalisent la haine et la xénophobie.
Le nombre d’actes islamophobes ne cesse de s’accroitre et devient très inquiétant. On peut donner des statistiques d’actes, d’injures, d’atteintes physiques à caractère islamophobe.
Toutes les couches sont touchées par ce phénomène très inquiétant, que les autorités françaises tardent à prendre très au sérieux.
Je peux citer le cas d’un groupe d’universitaires lynchés médiatiquement avec des propos xénophobes, des amalgames, des raccourcis, sans qu’ils puissent avoir la possibilité de se défendre sur les plateaux de télévisions et dans la presse celles et ceux qui les diffament bénéficient d’une couverture médiatique sans équivalent. Ces universitaires connus pour leur intégrité, leur sérieux et leur dévouement, se sont transformés du jour au lendemain en mafia, clans, trafiquants avec la complicité d’une administration d’inspecteurs censés observer la neutralité et l’objectivité dans l’appréciation et l’évaluation des faits, documents et auditions.
Il ne peut y avoir aujourd’hui en France du 21è siècle, des zones d’exclusion, des populations marginalisées, discriminées et moins libres et des jugements de deux poids deux mesures.
La France est pays indivisible dont sa devise « Liberté, Egalité, Fraternité » doit être une réalité quotidienne pour tous ces citoyens.
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