L’entretien de Géostratégiques – Albert SALON

Télécharger l’entretien au format PDF

Albert Salon, diplomate, docteur d’Etat ès lettres en Sorbonne, fut conseiller culturel et chef de mission de coopération, directeur au ministère de la Coopération, puis ambassadeur de la France. Il a été plus particulièrement engagé de nombreuses années durant comme président d’Avenir de la langue française (ALF), dont il est aujourd’hui président d’honneur, et président du Forum francophone international (FFI-France), qui a lancé en octobre 2001 le projet Villers-Cotterêts adopté en 2017 par l’Élysée. Il a co-fondé le 18 juin 2020 le Haut Conseil international de la Langue française et de la Francophonie dont il est l’un des principaux animateurs. Il a notamment publié Colas colo, Colas colère (L’Harmattan, 2008) ; Une volonté française (préf. de Cl. Hagège, Glyphe, 2012).

Le Haut Conseil national de la Langue française et de la Francophonie au service des initiatives pour la langue française

Géostratégiques : Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le Haut Conseil national de la Langue française et de la Francophonie dont vous êtes le Secrétaire-général ?

Albert Salon : Les associations en synergie pour le français et la Francophonie, Avenir de la Langue française (ALF) et 23 autres associations de même objectif, ont résolu de créer le 18 juin 2020, au sein de lasociété civile française, un Haut Conseil de la Langue française et de la Francophonie (HCILFF). Il comprend aujourd’hui, pas moins de 34 associations, dont 29 en France, 185 membres, dont 140 en France. Il est représentatif, à haut niveau, des grands secteurs d’activité et des diverses familles spirituelles et politiques nationales. Ce Haut Conseil international intègre des représentants qualifiés d’autres communautés de langue maternelle française : Acadie, Québec, Suisse (Romandie et Jura), Belgique (Wallonie et Bruxelles), désireuses d’en faire partie, avec lesquelles nous sommes en relations suivies.

Géostratégiques : Quel est l’objectif qui a présidé à la création de ce Haut Conseil ?

Albert Salon : Il s’agissait de susciter un aréopage, une force collective composée de personnalités d’influence, portées à maintenir le français en France et en Francophonie, un ensemble représentatif, à haut niveau, des grands secteurs d’activité et des diverses familles spirituelles et politiques dans le pays. C’est pour atteindre cette force collective que nos associations se sont unies pour intéresser les media, augmenter considérablement la portée de leurs messages, ainsi quel’efficacité des interventions et démarches auprès des pouvoirs privés et publics qui contribuent, consciemment ou non, à l’entreprise d’abandon, voire de démolition, de notre langue et de la Francophonie mondiale.

Géostratégiques : Avant d’aborder les dernières initiatives, quelles sont les actions plus générales du haut conseil ?

Albert Salon : Ce Haut conseil, saisi par lui-même, ou, plus souvent par ses associations en synergie avec leurs moyens en militants et secrétariat, promeut le respect de l’article 2 de la Constitution, « La langue de la République est le français », la Constitution et le renforcement sensible de la loi Toubon de 1994 avec des sanctions dissuasives à l’encontre des « collabos de la pub et du fric » (selon Michel Serres disparu en 2019) qui strangulent notre langue ; il veut convaincre les dirigeants, les politiciens, les media, les entreprises, de cesser d’y contribuer passivement ou activement. Mais le rôle du Haut conseil est également d’animer un débat national constant sur la politique linguistique de l’Etat, tant à l’intérieur qu’en Europe et dans le monde ; cela peut, dans la période actuelle, cesser d’être jugé « décalé », et permettre des audaces plus justifiées. En effet, la « mondialisation » (historiquement neutre en elle-même) paraît moins « heureuse » que ne le prophétisaient messieurs Attali, Minc, et tant d’autres, et surtout, le « mondialisme » (mainmise sur la mondialisation par les plus puissants prédateurs mondiaux), perd aujourd’hui beaucoup de son attrait, de sa distance et de ses masques….

Géostratégiques : Comment fonctionne-t-il et peut-il faire craindre de s’ajouter aux mouvements déjà existants ?

Albert Salon : Il ne s’agit pas d’une structure lourde. Il suffit que le Haut Conseil, émanation de la société civile, indépendante des pouvoirs privés et publics, fonctionne en réseau, selon les moyens modernes de communication. Il se saisit lui-même en s’appuyant sur les moyens humains et matériels des principales des associations porteuses habituées à travailler en synergie pour la cause commune. Un fonctionnement analogue est appliqué par les conseils nationaux composant le Haut conseil international francophone. Cette création ne prétend bien évidemment concurrencer aucune organisation existante, française ou internationale, puisqu’aucune de celles-ci ne se donne pour objectif unique de veiller collectivement au respect des intérêts du français et de la Francophonie, et aux actions des institutions chargées de la politique linguistique. Le haut conseil remplit bien plutôt une fonction de coordination nationale et internationale.

[…]

Télécharger l’entretien au format PDF

Article précédentIncompréhensions franco-russes
Article suivantL’entretien de Géostratégiques – Xavier Moreau

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.