Alain CORVEZ, Conseiller en stratégie internationale
Le mépris des lois internationales et des résolutions de l’ONU du gouvernement de l’état israélien depuis son origine ne peut se faire que grâce au soutien que le gouvernement américain lui assure, état d’ailleurs créé par des pressions diverses de Washington de septembre à novembre 1947 pour faire changer les votes d’états initialement opposés à cette installation de l’état juif «sur des terres acquises dans des conditions plus ou moins justifiées, au milieu des peuples arabes qui lui étaient fondamentalement hostiles», comme l’a dit le Général de Gaulle dans sa conférence de presse à l’Elysée du 27 novembre 1967.
Dont la France qui changea son vote en quelques jours.
Une analogie s’impose aujourd’hui avec le comportement du gouvernement de Donald Trump qui, depuis son intronisation a déchiré plusieurs traités internationaux, sans compter ses décisions unilatérales de retrait d’organismes et d’accords entérinés par la communauté internationale, comme le mécanisme de financement de l’aide onusienne aux Palestiniens.
Ce que l’on sait du plan de paix américain que prépare son gendre Jared Kushner, avec un financement arabe, n’est que l’imposition aux Palestiniens de la soumission totale à la volonté israélienne.
Tant que cette coercition politique existera,
assortie d’une coercition militaire, une paix au Moyen-Orient est à la fois
illusoire et impossible à envisager.
Il faut encourager le Président Trump, qui est
un homme d’affaires intelligent qui vient de montrer récemment son pragmatisme
en changeant d’attitude envers l’Iran, d’après son annonce surprise depuis
Tokyo, recommandant à son ami Shinzo Abe d’utiliser ses bonnes relations avec
les dirigeants perses pour aider à trouver une solution respectable pour les
deux parties qui mette fin à l’hostilité récurrente des Etats-Unis envers la
République Islamique d’Iran, et à poursuivre cet aggiornamento de sa politique
pour admettre qu’il existe d’autres puissances dans le monde avec lesquelles
les Etats-Unis doivent composer pour parvenir à des relations internationales
apaisées. Toute politique unilatérale des Etats-Unis leur crée chaque jour
davantage d’ennemis car l’« hégémon » américain n’est plus la réalité du
monde : l’Occident qui le suit aveuglément n’est qu’une infime partie de la
planète ; la majeure partie de l’humanité s’oppose désormais frontalement
à cette démesure ou cherche à biaiser pour l’éviter.
Cette règle s’applique notamment au conflit israélo-palestinien où la politique obscurantiste du gouvernement de Netanyahu dessert, par ses excès insupportables, les intérêts des Etats-Unis autant que ceux des Israéliens et développe l’antisémitisme mondial qui n’est souvent que de l’antisionisme. La diaspora juive mondiale, notamment américaine, semble le percevoir et pourrait inciter le Président américain à imposer une politique respectueuse des droits des populations palestiniennes chassées de leurs terres de façon inique.