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Thierry Pairault
Directeur de recherche émérite (CNRS – École des Hautes Études en Sciences Sociales), Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine (UMR 8173)
Résumé : L’appréhension de l’Afrique par la Chine révèle un cynisme dans l’instrumentalisation des relations bilatérales pour réaliser ses objectifs stratégiques. Les investissements chinois en Afrique sont modestes en proportion et en valeur ; ce qui n’en fait pas un acteur de l’industrialisation du continent noir. Les entreprises chinoises commercent et construisent des infrastructures pour le compte des gouvernements africains lesquels investissent à l’aide de financements chinois, mais l’inadéquation de ces derniers avec les projets de développement proprement africains, révèle un dysfonctionnement systémique.
Mots clefs : Afrique, Chine, « circulation duale », infrastructures, investissements, ONU (Assemblée générale et Agences), prêts, prestataire de services, relations commerciales, stocks
Abstract: China’s apprehension of Africa reveals a cynical approach to the instrumentalisation of bilateral relations to achieve its strategic objectives. Chinese investment in Africa is modest in proportion and value, which does not make it a player in the industrialisation of the continent. Chinese companies trade and build infrastructure on behalf of African governments, which invest with Chinese funding, but the mismatch of the latter with African development projects reveals a systemic dysfunction.
Keywords: Africa, China, “dual circulation”, infrastructures, investments, loans, service provider, stocks, trade relations, UN (General Assembly and Agencies).
« Des ressources naturelles, des marchés et des votes », c’est ainsi que Mme Yao Guimei, directrice de l’Institut d’études Ouest-Asiatiques et africaines de l’Académie des sciences sociales de Chine, intitulait un article paru le 21 septembre 2022 dans l’édition chinoise du China Daily. Certes, elle n’entendait pas que la Chine était la seule à considérer l’Afrique comme un terrain de jeux où l’on gagnait des soutiens dans les instances internationales à commencer par l’assemblée générale de l’ONU, mais elle nous offrait un épitomé (in)volontairement cynique des relations sino-africaines qui nous guidera dans cette note qui commencera par l’analyse du graphique de la Figure 1.
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