Dr. Elias LAHHAM Chef du service de chirurgie à l’hôpital français de Damas, Président du conseil d’administration du Forum National Syrien, Spécialiste des universités de Strasbourg et Président du conseil d’administration de forum syrien nationale société civile indépendante.
En un siècle de 1916 à 2016 la diplomatie française en Syrie a connu des hauts et des bas successifs, de l’amour et de la haine des relations basées sur l’émotion et la réaction.
De bonnes relations avec les gouvernements du parti Baath allant au soutien aux islamistes radicaux même les wahhabites takfirists par son alliance avec le Qatar et l’Arabie saoudite.
Démonstration :
En 1916 les accords de Sykes-Picot et le mandat de la société des nations ont attribué la Syrie à la France dont la présence a duré de 1920 à 1946.
Les mouvements de résistances ont rapidement actionné le combat contre l’occupation française, et la plus importante était la grande révolution syrienne de 1925 à 1927.
Cette révolution a été suivie par des pourparlers et d’autres mouvements de résistances jusqu’à la grande grève de 1936 et d’autres négociations aboutissants à l’indépendance en 1946.
Après l’indépendance en 1946 les relations entre la France et la Syrie ont connu des infléchissements successifs et ont été basées sur l’émotion et la réaction et n’ont pas sur les intérêts de deux pays.
Première exemple :
La Syrie rompe ses relations diplomatiques avec la France en 1956 à la suite de la crise du canal de suez et qui ne sont rétablis que en 1961 avec la République arabe unie de Nasser.
Deuxième exemple :
Après avoir approuvé l’intervention syrienne au Liban en 1976, la France a rapidement tournée la page et critiquant l’ingérence dans les affaires internes du Liban, Notamment du fait de l’alliance de la Syrie avec l’Iran chiite après 1979 et à partir de ça on peut penser que la France a pris part du côté de pays sunnites et par conséquent ce que nous subissons actuellement en Syrie.
Le troisième exemple :
L’assassinat de l’ambassadeur de France au Liban Louis Delamare en 1981 le doigt pointé tout d’abord à la Syrie et puis l’Iran pour faciliter la visite de président Mitterrand en 1982.
Dernière exemple mais le plus important est en 2005 à l’occasion de L’assassinat de premier ministre libanais Rafic Hariri.
Après avoir accuser la Syrie d’exécuter cet assassinat et rectifier par la suite la direction du tribunal spécial vers le Hezbollah-tout cela n’a pas empêché le président Sarkozy d’inviter le président Assad comme personnalité d’honneur au défilé du 14 juillet en 2008.
En septembre 2008 a eu à Damas un sommet plutôt étrange pour moi, réunissant 4 chefs d’état Assad Sarkozy-Erdogan-Hamad, deux laïques français et syrien les deux autres islamistes sunnites.
Le but de ce sommet a été d’extraire la Syrie de l’alliance avec l’Iran chiite.
L’échec de ce sommet a clarifié le positionnement de la France du côté des pays sunnites et en plus de soutenir les wahhabites saoudiens contre l’Iran chiite et ses alliés notamment la Syrie.
Depuis les accords de Sykes-Picot et le mandat français, les relations franco-syriens était globalement bonnes avec des nuances liées au courant politique au pouvoir.
Le point critique dans cette relation a été le sommet de Normandie entre Chirac et Bush et la résolution 1559.
Le changement radical qui en résulte a eu des conséquences désastreuses sur les relations et surtout en Syrie.
Je note que deux pays laïques « France et Syrie » s’affrontent depuis 2005 ayant chacun des alliés gouverné par les religieux ou pro-religieux.
Le printemps arabe utilisait comme couverture afin de mettre la main sur la Syrie
Les conséquences immédiates sont :
1- plus de 300000 morts
2- 1 million de blessés et handicapés
3- 7 millions des réfugiés interne et externe
4- 300 milliards de dollars le coût provisoire de la reconstruction
5- le plus grave est les divisions apparus entre les différents composants de la société soit ethnique ou religieux
6- réveil de la question de l’identité.
7- l’exode massif des chrétiens dans le cadre d’évacuer L’orient du christianisme
En conclusion
Des conséquences très graves et qui ne s’arrêteront pas à la fin de la guerre mais se poursuivrons durant des décennies en prenant le Liban comme exemple.