Résumé : Les Saoudiens souhaiteraient imposer le Wahhabisme sunnite, dans tout le monde, assassinant par la même le panarabisme qui s’était annoncé il y a une soixantaine d’années. Déjà, les pouvoirs en Arabie saoudite n’affectionne ni de réelles institutions législatives, ni un système judiciaire transparent, ni encore un système de représentation populaire équitable voire démocratique. Il s’agit de monarchie absolue dont la moindre des armes c’est la sévérité extrémiste islamique payée par l’argent du pétrole. Tant pis pour pauvre Yémen qui est d’influence modérée même shiite.
Summary: The Saudis are attempting to impose Sunni Wahhabism throughout the world, assassinating at the same time the Panarabism announced some sixty years ago. At present, the powers that be in Saudi Arabia despise representative legislative institutions, a transparent judiciary system, and even equitable popular or democratic representation. It’s absolute monarchy whose least weapon is Islamic extremist severity paid by petrol-oil money. So much for Yemen, still of moderate and even Shiite religious influence.
Les financements saoudiens des médias,
des ONG et des partis politiques dans le monde arabe en vue d’imposer le Wahhabisme.
Sadek ALSAAR, President of Salâm for Yemen
La monarchie Saoudienne, comme trop peu le savent, ne dispose pas de réelles institutions législatives, ni d’un système judiciaire transparent. Dans cette monarchie absolue, c’est la loi islamique, la Sharia, qui fait office de Constitution. En Arabie Saoudite, ce sont deux clans, la famille Al Saoud et la famille Al Cheikh (descendante de Mohammed Ben Abd El Wahab, fondateur de la doctrine Wahabite) qui se partagent le pouvoir. Le pouvoir politique exécutif et les fonctions régaliennes sont entre les mains du clan Saoud (Roi, ministres, gouverneurs etc.) tandis que la vie sociale et religieuse est entre les mains de la famille Al Cheikh. C’est parce que le Wahabisme est le seul ciment social, qu’il apporte de la stabilité au Royaume et qu’il renforce la légitimité des Saoud, que ces derniers s’appuient sur cette doctrine religieuse rigoriste.
Les débuts de la propagation wahhabite dans le monde arabe : un combat contre le panarabisme républicain
Dans les années 1950-60, le panarabisme, porté par Nasser, est à l’origine de changements politiques de fond dans le monde arabe (révolutions Egyptienne, Irakienne, Syrienne, Yéménite etc.). Les Saoudiens voient dans ce changement une menace pour leur régime. C’est à ce moment qu’ils ont commencé à recevoir les opposants politiques de ces jeunes républiques qu’ils ont formés à la doctrine Wahhabite. Ces derniers l’ont propagée à leur retour dans leurs pays respectifs. Les Saoudiens ont aussi apporté de l’aide aux partis d’oppositions se réclamant de l’islam politique, comme les Frères Musulmans. Le Royaume Saoudien voit alors en Nasser son principal ennemi, ils le combattent en Egypte mais aussi au Yémen (où l’Egypte est engagée aux côtés de la jeune république).
Les années 1970 : le début de la propagation de la doctrine Wahhabite
Suite à un boom économique grâce à la flambée des prix du pétrole, la monarchie Saoudienne se retrouve à la tête de capitaux astronomiques, les pétro-dollars. Ils commencent alors une politique de soft-power agressive, en finançant la construction de mosquées et de centres culturels propageant l’idéologie wahhabite. Ils forment également des imams en provenance de l’ensemble des pays du monde arabe à cette doctrine rigoriste, étendant ainsi leur sphère d’influence. Ils financent des ONG charitables dans le monde arabe et musulman, ais également en Occident. C’est le début de leur action auprès des classes populaires.
Les années 1980 : le financement de factions armées au nom de la guerre sainte (Djihad)
L’Arabie Saoudite engage des milliers de jeunes en provenance de l’ensemble du monde arabe et musulman afin de combattre le communisme en Afghanistan, ce sont les désormais connus Moudjahidines. La monarchie wahhabite finance le transport, l’armement et l’entraînement de ces combattants. L’Arabie Saoudite est en effet effrayée par la présence soviétique en Afghanistan et plus largement de l’importance des mouvements de gauche, dans le monde arabe, en particulier au Yémen du Sud alors communiste.
Les années 1990 : naissance d’Al Qaïda
Suite à la fin de la guerre d’Afghanistan et à l’effondrement du bloc soviétique, les Moudjahidines rentrent dans leurs pays respectifs. Ce retour est marqué par leur volonté de participer activement à la vie politique de leur pays (notamment en Arabie Saoudite). Ils attendent des signes de reconnaissance de leur sacrifice et de leur participation à la victoire face à l’URSS en Afghanistan. Cette volonté est combattue avec violence par le régime Saoudien qui ne veut pas partager le pouvoir politique. Endoctrinés par les idées guerrières du Wahhabisme (son interprétation violente du Djihad notamment), forts de leur expérience militaire