Mohammed TROUDI
Docteur en droit
enseignant chercheur en relations internationales et strategiques
associe a l’AGP au CIGPA et au CAPE
analyste consultant médias en politique
RÉSUMÉ
Cet article présente 30 ans d’historique, et propose une appréciation bien avisée en conclusion.
L’Algérie avec ses énormes richesses pétrolières et gazières et le Maroc avec ses terres fertiles et une agriculture excédentaire, forment potentiellement deux puissances régionales totalement complémentaires. Cependant en l’absence de partenariat, ça tourne à un véritable gâchis économique et commercial, associé à une confusion politique. En conclusion, les deux pays ont adopté une attitude d’hostilité l’un vers l’autre, l’approche gouvernementale des deux côtés demeure celle de l’ignorance formelle.
Les peuples du Maghreb, aspirent légitimement à l’unité car c’est une réalité psychologique ancrée dans leur mémoire collective. Mais pour que se réalise cette ambition, il faut que l’attitude unificatrice réussisse à s’enraciner et s’épanouir dans les esprits.
Ces deux pays doivent comprendre que dans un monde de plus en plus globalisé qui pose déjà suffisamment pour ne pas dire trop de problèmes, il n’y a plus de place à l’égoïsme et aux faux égaux, il y a va de l’avenir de toute une région.
SUMMARY
Geopolitics of Morocco-Algeria Frontiers
This article exposes thirty years of history, and proposes a well-informed and composed conclusion.
Algeria with its enormous petrol and gas wealth, and Morocco with its fertile lands and surplus agriculture, could form two totally complementary regional powers. However, in the absence of instinctive partnership, there is true economic and commercial waste, associated with political confusion. In conclusion, an attitude of hostility has been adopted by both, the governmental approaches of the two countries being that of formal ignorance.
The Maghreb region peoples aspire legitimately to unity, since it’s a psychological reality anchored in their collective memory. But, in order for the ambition to be realized, the unifying attitude must succeed in taking root and blossoming in the minds.
These two countries must understand that in an increasingly globalized world that already has enough if not too many problems, there can be no room for selfishness and pretentious falsity – the future of an entire region is at stake.
« La phase bourgeoise dans l’histoire des pays sous développés est une phase inutile. Quand cette caste sera anéantie, dévorée par ses propres contradictions, on s’apercevra qu’il ne s’est rien passé depuis l’indépendance, qu’il faut tout reprendre, qu’il faut repartir à zéro » Frantz FANON, les Damnés de la terre
« Le Maghreb a un passé glorieux. Il n’est pas né de rien. Les peuples historient leur présent en dynamisant le passé d’hier et d’avant hier » Jacques BERQUE, le Maghreb entre deux guerres
Les peuples du Maghreb, aspirent légitimement à l’unité car c’est une réalité psychologique ancrée dans leur mémoire collective. Mais pour que se réalise cette ambition, il faut que l’attitude unificatrice réussisse à s’enraciner et s’épanouir dans les esprits.
La réalisation de cet article intervient à un moment crucial du devenir non seulement des relations maroco algériennes, mais de l’ensemble du Maghreb. Lorsqu’il s’agit de parler des relations très complexes entre ces deux parties, il est nécessaire, de dépasser le langage convenu, de s’affranchir résolument de la pensée unique, c’est en tous les cas ce que je vais m’efforcer de faire, en proposant une lecture dépassionnée de la situation des frontières entre les deux États et de pointer les spécificités et les difficultés que rencontrent algériens et marocains pour établir des rapports plus souples, à même de prendre en compte les complémentarités notamment économiques en vue de sortir la région de son marasme, dans un monde résolument tourné vers la globalisation.
Ceci m’amène naturellement à parler du bilan de ces 29 années post signature du traité de coopération entre les différents pays membres de l’UMA. L’UMA a été fondée le 17 février 1989, date à laquelle le Traité constitutif de l’Union du Maghreb Arabe, a été signé par les Cinq Chefs d’États à Marrakech. Au surplus, cette communauté complémentaire représente, aux termes du Traité de Marrakech « une étape essentielle dans la voie de l’unité arabe » et doit constituer « une véritable plate-forme pour la réalisation d’une union plus vaste groupant d’autres pays arabes et africains », c’est dire l’ambition du projet.
Le Sommet de Marrakech a été précédé de la réunion tenue par les Cinq chefs d’État Maghrébins à Zeralda (Algérie) le 10 juin 1988 et au cours de laquelle il a été décidé de constituer une Grande Commission, chargée de définir les voies et moyens permettant la réalisation d’une Union entre les Cinq États du Maghreb Arabe. Les travaux de cette grande Commission ont constitué par la suite, le Programme de travail à court et à moyen terme de l’UMA.
Outre la signature du Traité, le Sommet de Marrakech a adopté une Déclaration solennelle relative à la création de l’UMA ainsi que le Programme de travail de l’Union. Le traité constitutif dans ses articles 2 et 3, a fixé divers objectifs parmi lesquels :
– la consolidation des rapports de fraternité qui lient les États membres et leurs peuples
– la réalisation du progrès et du bien-être de leurs communautés et la défense de leurs droits
– la réalisation progressive de la libre circulation des personnes des services, des marchandises et des capitaux entre les États membres
– l’adoption d’une politique commune dans tous les domaines.
En matière économique, la politique commune vise à assurer le développement industriel, agricole, commercial et social des États-membres. Dans la perspective d’instituer à terme une union économique maghrébine entre les cinq États membres, les étapes suivantes ont été fixées :
1) l’institution d’une zone de libre échange avec le démantèlement de l’ensemble des obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce entre les pays membres, ce qui suppose logiquement la fin des frontières physiques entre les pays
2) l’union douanière tend à instituer un espace douanier unifié avec adoption d’un tarif extérieur commun vis-à-vis du reste du monde
3) le marché commun doit consacrer l’intégration des économies maghrébines avec la levée des restrictions à la circulation des facteurs de production à travers les frontières nationales des pays membres.
On s’attachera ici à analyser l’échec de ce projet si ambitieux à son lancement, au travers de l’étude du prisme de l’attachement des deux pays aux frontières qui délimitent leur territoires un no man’s land de plus de 1600 kilomètres, et rien ne semble aller dans le sens d’une réconciliation, Rabat a même entrepris la construction d’un mur pour lutter contre les trafics et les réseaux terroristes qui fleurissent dans ces territoires désertiques entre les deux nations.
En effet en 1994, après l’attentat terroriste commis à Marrakech qui avait impliqué trois jeunes Algériens, Rabat frappe fort en imposant un visa aux voyageurs algériens. La réplique algérienne n’a pas tardé, hérité par cette décision Alger répond en fermant sa frontière terrestre. Bien que le pouvoir marocain soit revenu sur sa décision en 2004, pour Alger le mal est fait et le divorce est désormais consommé entre les deux frères ennemis. La frontière terrestre, appelée « l’oriental » restera fermée, ce qui représente pas moins de 1600 kilomètres, une des frontières la plus longue si non la plus longue au monde.
Les indépendances et l’épineuse question des frontières ont eu raison de l’unité maghrébine
Le cas de l’Algérie et du Maroc est à cet égard, un cas de figure. Il y a d’un côté la République populaire algérienne à option radicale et socialiste, avec des traits politiques et idéologiques proches du nationalisme arabe porté par Abdul NASSER, de l’autre le voisin marocain ayant adopté une option politique plus modérée et très proche de la construction politique et idéologique occidentale. Cette situation s’est affirmée dès les années soixante, par des crises notamment armées entre les deux pays, dont la question des frontières avait une place de choix, véritable bombe à retardement, elle n’a eu de cesse de retarder l’unité maghrébine.
Dès l’indépendance, le choix des deux pays s’est porté sur la construction de l’État-nation dont la question frontalière jouera un rôle prépondérant et prioritaire dans les querelles récurrentes qui jalonneront l’histoire des deux entités post indépendance. À l’origine de ses crises, les frontières aménagées par l’ancienne métropole à son grand profit. Évoqué mais non résolu pendant la lutte de libération nationale, le problème des frontières est l’épicentre des troubles qui vont marquer les relations maroco algériennes. Derrière ce problème se cache en effet l’idée que chacun se fait de l’équilibre régional dans la perspective d’une domination et d’un positionnement de leadership face à l’autre concurrent.
Quelques exemples de crises frontalières sont eu cet égard significatifs, tel l’exemple tuniso algérien, notamment par la revendication tunisienne de la borne 233 (1). Cependant l’ouverture d’esprit de Bourguiba et le déclenchement d’un conflit armé entre l’Algérie et le Maroc en 1963, relégueront le différend tuniso algérien au second plan. C’est le 16 avril 1968 qu’un accord sur le bornage de la frontière entre les deux États est signé, après plusieurs années « post négociations ». Commentant cet accord considéré comme historique, le journal algérien El Moudjahid écrit « Le génie maghrébin a fait preuve d’une fécondité exemplaire. Désormais la Tunisie et l’Algérie constituent le noyau de la construction du Grand Maghreb » : le problème avec cette philosophie très maghrébine de l’unité, est que chaque pays veut être à lui seul le noyau et son chef le meilleur artisan de cette même unité. Si la levée de l’obstacle des frontières tuniso algériennes va dynamiser quelque peu la coopération économique entre les deux pays, la construction maghrébine restera longtemps prisonnière des calculs politiques des états concernés.
Maroc-Algérie, des frontières provisoires mais qui s’avèrent politiquement durables
L’examen du différend frontalier maroco algérien, permet de comprendre comment ces deux pays sont passés d’un optimisme mesuré fait de désillusions, au discrédit puis l’échec et la confrontation sur des revendications frontalières. Il convient de parler plutôt des conflits maroco algériens, ils plongent leur racine dans la période coloniale. Un bref rappel de l’origine de ce conflit, issu du traçage des frontières auquel vient se griffer un conflit encore insoluble aujourd’hui celui du Sahara occidental, permet de mieux appréhender la géopolitique des frontières entre ces deux pays. Il faut dire que le traçage des frontières a été l’œuvre de la puissance coloniale de l’époque en l’occurrence la France.
L’occupation de l’Algérie en 1830 marque le début de la présence française au Maghreb, la frontière de l’Algérie avec le Maroc sera la première à faire l’objet d’un accord de délimitation, c’est le traité de Lalla Marnia de 1845, situé entre Tlemcen et Oujda, qui tracera les premières lignes de la frontière entre les deux pays, et précise quelle tribus dépendant de chacune des deux autorités. En ce qui est des territoires situés au Sud, le même traité déclare que, et je cite « le fait qu’il soit inhabité rend toute délimitation superflue » (2).
En 1899, la France occupe les oasis de Touât et surtout la zone de Tindouf, connue pour abriter de riches gisements de fer, ce qui poussera l’autorité coloniale à procéder à une délimitation territoriale. En 1912, ajoute Me Ghali, la France procède à une nouvelle démarcation favorisant ainsi un peu plus sa domination territoriale. Une ligne dite « Vernier » trace la frontière entre Teniet-el-Sassi au Maroc et la région de Colomb-Bechar, (aujourd’hui une commune de la Wilaya de Béchar dont elle est le chef-lieu). Elle sera reconnue en 1928 par le sultan ottoman comme étant la frontière administrative et fiscale entre les deux pays. Ces frontières arbitrairement fixées par la métropole, expriment clairement la nature de la politique coloniale française menée au Maghreb, elle se résume dans les faits à une volonté de division et d’exploitation des richesses.
En dépit de trois accords signés entre les deux pays, successivement en juillet 1961, 1969 et 1972, les relations entre Rabat et Alger sont toujours restées très tendues, chaque partie avait en effet son intérêt propre à maintenir une tension si vive.
Or l’imprécision et l’arbitraire coloniaux ne peuvent plus être invoqués surtout depuis la signature de l’accord de 1972, qui officialise un tracé cartographique dont physique, il en ressort que la question n’est plus d’ordre technique mais devenue essentiellement voire exclusivement politique.
Il en ressort que l’objet du conflit frontalier entre les deux pays tourne principalement autour de la revendication marocaine sur la région de Tindouf, jusqu’en 1969. Le Maroc a utilisé cette carte comme une monnaie d’échange contre une éventuelle reconnaissance par l’Algérie de la souveraineté chérifienne sur le Sahara occidental. Ce conflit frontalier va dès lors raviver une vielle rivalité qui oppose les deux protagonistes de la région, à propos de terres que l’ancienne puissance coloniale a arbitrairement partagées, il cristallise aujourd’hui cette rivalité, qui n’a eu de cesse de s’exprimer davantage sur le plan politique, entre deux pays dans leur quête de la domination et du leadership régional.
Il faut dire que si le conflit puise sa source dans la période coloniale, l’enjeu reste cependant économique, la région de Tindouf est en effet riche en gisements de fer et de phosphate. Eu cet égard le premier président de l’Algérie Ben Bella, déclarait ; « la solution de notre différend avec le pays frère est d’abord économique. Nous sommes prêts à en discuter… c’est une affaire secondaire, dans cinq ou dix ans nous serons en mesure d’aborder la vraie solution politique : la confédération » Force est de constater qu’il n’en est rien et le conflit persiste encore aujourd’hui, il est même devenu un des obstacles majeurs de l’activation de l’UMA ou Union du Maghreb Arabe.
C’est la crise la plus aiguë qu’a connue le Maghreb post indépendance, en effet en octobre 1963, les deux pays vont même s’affronter militairement, guerre appelée communément « guerre des sables ». Il faut dire que ce conflit s’il revêt a priori une nature frontalière, ce qui est vrai en partie, il est surtout un conflit idéologique entre deux systèmes politiques diamétralement opposés. À cet égard Ben Bella déclarait : « …. Qu’avons-nous fait à ses gens ? Notre seul péché c’est notre régime miséricorde envers les fauves et des malheureux. Notre péché c’est d’avoir refusé de remplir nos ventres, alors que les veuves courent les rues … ce peuple qui a détruit la plus grande armée impérialiste peut briser votre armée (sous entendu : armée marocaine).
L’arrivée du président Bou Mediane, va davantage compliquer toute solution au problème frontalier, ce qui plongera la région dans une guerre diplomatique durable qui trouve son expression encore aujourd’hui dans les relations très compliquées entre les deux pays.
Les positions des deux pays n’ont guère changé depuis la guerre de 1963. L’Algérie s’en tient au principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, à l’opposé le Maroc rejette le fait accompli et refuse le traçage de ses frontières dans leurs délimitations définitives. Rabat justifie ses revendications en évoquant les liens historiques et l’acte d’allégeance qu’à toujours fait la population de Tindouf au Roi marocain. En d’autres termes le Maroc rattache la question de ses frontières à l’allégeance des hommes à l’autorité du roi plutôt qu’aux tracés topographiques.
La guerre de1963 débouche par conséquent sur un statut-quo en ce qui est de la question territoriale, les années qui suivront ne seront guère mieux, tout au mieux on assistera à une alternance entre tentatives de rapprochement sans aucune volonté politique sérieuse, pour aboutir entre affrontements politiques et diplomatiques très cinglants par épisode. Le point culminant sera la question du Sahara occidental en 1975, qui cristallisera de nouveau les rivalités entre les deux frères ennemis. Quant à la circulation entre les deux pays elle sera tantôt possible tantôt impossible, les deux pays iront jusqu’à expulser des ressortissants de part et d’autre des frontières, l’instauration de visas de passage avec pour point d’orgue la fermeture pure et simple des frontières entre les deux pays souvent à l’initiative d’Alger. Un certain apaisement prévaut aujourd’hui notamment par la suppression des visas, néanmoins les deux pays sont très loin d’une entente totale et semblent même par moment s’éloigner plus qu’ils ne se rapprochent.
Le paradoxe de cette situation, c’est l’ouverture de cette frontière aux échanges transfrontaliers irréguliers voire illégaux, plusieurs raisons solidement économiques expliquent cette contradiction, d’abord côté marocain, c’est incontestablement l’essence algérienne produite abondamment qui suscite les convoitises des trafiquants et des consommateurs marocains. Il faut savoir que le prix du litre d’essence peut être jusqu’à cinq fois moins cher en Algérie.
Côté algérien c’est le trafic de stupéfiants, dont le Maroc reste un grand producteur qui suscite l’intérêt des trafiquants et des consommateurs algériens, sans parler du textile ou encore de l’alcool marocain, deux produits qui ne sont guère affectés par les nombreuses fermetures de frontières, ou encore par les rivalités régionales entre les deux pays.
Si la politique de gestion des frontières avec Alger, se résume à un cloisonnement de l’espace dans le but de lutter contre immigration clandestine qui se développe, contre la contrebande qui s’organise et surtout pour se prémunir du terrorisme dont Rabat estime que l’Algérie est un foyer essentiel depuis le passage de l’Algérie de la décennie noire 1990-2000. Côté algérien, on réfute tous les arguments marocains, dans une politique de fuite en avant, Alger a même décidé de creuser des tranchées, en réponse à la construction de barrière par Rabat. Les conséquences géopolitiques et économiques de la fermeture répétée des frontières se font sentir durablement surtout dans les villes frontalières notamment à Oujda où beaucoup de commerce notamment de points de vente de carburant ont fini par fermer, ne pouvant résister aux prix souvent faibles pratiqués par les trafiquants de cette manne si rare au Maroc.
Quelle perspective de collaboration économique eu égard aux complémentarités entre les deux pays ?
L’Algérie avec ses énormes richesses pétrolières et gazières et le Maroc avec ses terres fertiles et une agriculture excédentaire, forment potentiellement deux puissances régionales totalement complémentaires. Cependant en l’absence de partenariat, ça tourne à un véritable gâchis économique et commercial, c’est je le rappelle la volonté des États maghrébins signataires de l’accord instituant l’UMA en 1989. Il était question de construire l’union maghrébine en plusieurs étapes graduelles à savoir : une zone de libre échange, l’union douanière, le marché commun et l’union économique et monétaire.
Au lieu de cela, et en dépit de tous les atouts unitaires qui caractérisent les deux antagonistes (même histoire, même culture, même langue, même religion, même civilisation arabo musulmane), les deux pays phares de l’union maghrébine, ont fait le choix de la rivalité politique, renvoyant aux calendes grecs toute possibilité d’union économique. Imaginons juste un moment, l’existence d’un partenariat entre l’Office marocain des phosphates, premier groupe de phosphates au monde et la Sonatrach, première entreprise africaine spécialisée en hydrocarbures, il pourrait constituer à ne point douter une référence au niveau mondial. Aujourd’hui les échanges commerciaux maghrébins ne représentent qu’a peine 3% du commerce entre maghrébins, contre plus de 90% avec l’Union européenne. Le manque à gagner pour les deux pays est énorme, il est estimé à quelques 2 points du PIB soit une perte de plus de 2 milliards chaque année pour chaque pays, quel gâchis !??!
En conclusion, les deux pays ont adopté une attitude d’hostilité l’un vers l’autre, l’approche gouvernementale des deux côtés demeure celle de l’ignorance de leurs potentialités économiques pourtant si réelles, au moment où les deux populations algérienne et marocaine et plus largement maghrébine, appellent et espère ardemment la réalisation de l’unité de la région.
En effet les peuples du Maghreb, aspirent légitimement à l’unité car c’est une réalité psychologique ancrée dans leur mémoire collective. Mais pour que se réalise cette ambition, il faut que l’attitude unificatrice réussisse à s’enraciner et s’épanouir dans les esprits. À un moment crucial ou le monde est définitivement tourné vers les regroupements régionaux, la situation du Maghreb notamment après les pseudos révolutions arabes, reste tétanisée par les difficultés socio économiques, l’insécurité régionale et plongée dans un terrorisme barbare et ravageur. Ces pays doivent comprendre que dans un monde globalisé, il n’y a plus de place à l’égoïsme et aux faux égaux, il y a va de l’avenir de toute une région.
(1) La convention de Tripoli connue sous le nom de traité tuniso-turcou franco-turc, signé le 19 mars 1910 entre le sultan ottoman Mehmet V et le bey de Tunis, définissait les frontières entre la Tunisie et la Libye. 233 bornes furent posées à cet effet, sauf qu’une ambiguïté diplomatique subsistait à la signature : le tracé séparait-il les possessions de l’empire ottoman de la seule Tunisie ou de l’ensemble du domaine français dont l’Algérie ?
(2) voire Me GHALI « les conflits des frontières en Afrique »